- Georgina Dufoix
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Georgina Dufoix Mandats Secrétaire d'État à la Famille 22 mars 1981 – 17 juillet 1984 Président François Mitterrand Gouvernement Pierre Mauroy I
Pierre Mauroy II
Pierre Mauroy IIIMinistre des Affaires sociales et de la Solidarité nationale 17 juillet 1984 – 20 mars 1986 Président François Mitterrand Gouvernement Laurent Fabius Prédécesseur Pierre Bérégovoy Successeur Philippe Séguin Porte-parole du gouvernement 7 décembre 1984 – 20 mars 1986 Président François Mitterrand Gouvernement Laurent Fabius Prédécesseur Roland Dumas Successeur Alain Juppé Ministre chargée des Questions familiales 12 mai 1988 – 23 juin 1988 Président François Mitterrand Gouvernement Michel Rocard I Prédécesseur Michèle Barzach Successeur Hélène Dorlhac Biographie Nom de naissance Georgina Nègre Date de naissance 16 février 1943 Lieu de naissance Paris Nationalité Française Diplômé de Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne Profession Économiste modifier Georgina Dufoix, née Georgina Nègre le 16 février 1943 à Paris, est une femme politique française, ministre des Affaires sociales et de la Solidarité nationale de 1984 à 1986.
Sommaire
Origines et famille
Georgina Nègre est la fille d'Alain Nègre, directeur de garage et conseiller municipal de Nîmes sous le mayorat d'Edgar Tailhades (SFIO), et d'Antoinette Pallier. Elle est issue d'une vieille famille protestante réformée[1],[2].
Elle est titulaire d’un DESS en sciences économiques.
Elle épouse, le 20 septembre 1963, Antoine Dufoix, ingénieur de l'École centrale de Paris et président de société. Ils ont ensemble quatre enfants.
Suite au décès accidentel de son père en 1967, Georgina Dufoix prend la responsabilité du garage, à l'âge de 24 ans, et crée avec son frère les concessions « Avis » à Nîmes, Arles et Alès.
Carrière politique
Fonctions nationales
Elle a été :
- Secrétaire d'État à la Famille de mai 1981 à mars 1983 dans les gouvernements Mauroy 1 et Mauroy 2
En mai 1981, dès le premier gouvernement Mauroy, G. Dufoix s’est vu confier, un secrétariat chargé de la famille. Elle a été renouvelée dans ces fonctions complétées par le dossier immigration avant de devenir Ministre des affaires sociales. La création d’un ministre de la famille renouait avec une vieille tradition et a souvent été saluée avec distance et scepticisme. Pourtant cette initiative ne s’inscrivait pas dans la promotion d’un modèle familial et la confortation d’un ordre établi ; au contraire, dans cette période où l’enjeu était bien de "changer la vie" et à tout le moins de prendre en compte la vie au quotidien des français, il s’agissait de s’attacher à une dimension essentielle pour chacun, jeunes et moins jeunes, le vivre en famille. Et a priori il ne devait pas y avoir un ministre de la famille autant de ministres de la famille que de membres du gouvernement, le secrétariat servant de chef d’orchestre phare d’une politique familiale globale. Le secrétariat d’Etat a rapidement fait ses preuves en ayant le souci de promouvoir une politique familiale qui dépasse la seule question de la compensation de la charge financière des enfants même si d’entrée de jeu les allocations familiales ont été singulièrement revalorisées dès le début du premier septennat Mitterrand. Le rapport "L‘enfant dans la vie" rendu sous l’autorité de Nicole Boulaya, élue locale du Gard, après quelques mois de travail ministériel et une large consultation illustrait bien cette démarche globale touchant tant les stratégies d’accueil des enfants - à travers le développement des crèches classiques, mais également des crèches parentales - l’aménagement des espaces et des rythmes de vie pour mieux prendre en compte les enfants, le souci d’adapter le droit de la famille pour tendre à la co-responsabilité parentale. L’enjeu, est de promouvoir au final non seulement la natalité, mais surtout plus de facilités pour mieux accueillir les enfants et permettre à chacun d’exercer sa liberté familiale. Cette approche globale a conduit également à une réflexion sur la filiation dans le moment où se prospérait le recours aux "sciences de la vie" avec le développement des procréations assistées le souci d’éviter des dérives dont les femmes les plus fragiles seraient inéluctablement les victimes: le secrétariat d’Etat a eu le souci de rappeler que par-delà la décision privée était engagée une responsabilité publique. Sans porter de jugement sur les vicissitudes de la vie conjugale, pragmatique, le secrétariat d’Etat a souhaité lutter contre la paupérisation du parent - généralement la mère - qui élève seul les enfants après l’éclatement du couple conjugal. Désormais la CAF veillera à verser une "allocation parent orphelin" au parent qui ne perçoit pas la pension alimentaire due pour les enfants avant que la CAF ne se retourne contre le parent défaillant. Le souci a été également de veiller aux enfants en grande difficulté, sinon maltraités physiquement ou moralement, à travers l’amélioration des dispositifs administratifs ou des règles législatives. A l’expérience, ces dispositions se sont avérées fondatrices d’une rénovation du droit social par une meilleure prise en compte des droits des parents et des droits des enfants par les institutions sociales. Chargée de l’intérim du Secrétariat d’Etat chargé des personnes âgées en 1982, Georgina DUFOIX a lancé un processus régional inédit, qui associa des milliers de participants aux travaux préparatoires des Assises nationales des retraités et des personnes âgées que venait d’annoncer le Président de la République, et qui donnèrent un nouvel élan en ce domaine en mars 1983.
- Secrétaire d'État à la Famille, à la Population et aux Travailleurs immigrés de mars 1983 à juillet 1984 dans le gouvernement Mauroy 3
La circulaire interministérielle du 18 février 1983 et ses cinq circulaires d’application ministérielles sur l’enfance maltraitée avaient pour objectif, après l‘affaire de l’enfant du placard (1982) d’"Oser parler la maltraitance" (titre de la L.O. signée G. Dufoix publiée par Le Monde) d’améliorer le dispositif de recueil et de traitement des signalements. Un téléphone vert a été installé dans les départements (avant de devenir national en 1989); pour la première fois l’Education nationale était mobilisée afin de repérer les enfants en grande difficulté. En complément un programme avec un financement exceptionnel de lutte contre la maltraitance a été adopté en 1983. Le travail sur les violences sexuelles et la loi du 10 juillet 1989 avec la création du SNATEM sont venus rapidement conforter la démarche impulsée en 1983 par-delà les clivages politiques. 2-La loi du 6 juin 1984 sur les rapports des parents et des enfants avec le service de l’aide sociale à l’enfance,- seule loi votée à l’unanimité parl’Assemblée durant cette législature - avait le souci après la décentralisation de l’aide sociale à l’enfance acquise en 1982 de lutter contre l’accusation d’arbitraire qui pesait sur l’ASE héritière de la DASS et de l’Assistance publique. La prise en compte des droits des parents (droit d’être informés sur les prestations ASE, droit d’être assisté, droit de donner son accord sur les prises en charge, droits aux recours y compris judiciaires) est considérée comme le fondement de l’action sociale moderne anticipe sur la loi médico sociale de 2002 et la loi de 2007 rénovant la protection de l’enfance; Mieux, 5 ans avant l’adoption de la Convention internationale sur les droits de l’enfant par la France, la parole de l’enfant est prise en compte par l’ASE mettant le CFAS en avance sur le code civil. Le souci est aussi de veiller au respect des liens de l’enfant avec ceux qui lui sont chers (frère ou sœurs, mais aussi famille d’accueil de l’ASE pour répondre à l‘affaire Tamburini). En fin la loi garantit que pour chaque enfant devenu pupille de l’Etat un examen annuel de son éventuelle adoption avec des conseils de pupilles de l’Etat multipliés donc gérant peu de cas. Surtout, avec la loi Dufoix, l’enfant même handicapé acquiert le droit d’être adopté. Ainsi désormais, droit fondamental : tout enfant à le droit à une famille même s’il est handicapé. 3-Le secrétariat d’Etat a souhaité lutter contre l’institutionnalisation des enfants de en supprimant les gros foyers de l’enfance de plus de 100 places, mais aussi diversifier les réponses disponibles à travers notamment les "lieux de vie" structures légères et souples, non ségrégatives permettant d’accueillir des enfants en grande difficulté pour lesquelles les structures classiques sont inadaptées. La circulaire sur les structures non traditionnelles du 27 février 2003 "reconnaît" ces structures sans pour autant les "statufier" et les figer dans un carcan administratif. La loi médico-sociale de 2002 a reconnu le bien fondé de cette démarche en les légalisant. Afin d’éviter un nouvel embrasement des banlieues comme aux Minguettes en 2001 et de permettre les évolutions judiciaires indispensables (nouveau code pénal) le secrétariat d’Etat a eu la charge de concevoir et d’animer à compter de 1982 le dispositif interministériel « Prévention Eté Jeunes »qualifié par la presse d’"Anti été chaud". Devant le succès remporté dans les 11 départements- test ce dispositif a été relayé par la commission des maires présidée par G. Bonnemaison, inscrit au IX̊° plan et perdure depuis par delà les changements politiques sous l’appellation VVV. A travers de dispositif-balai original piloté directement et quotidiennement depuis le cabinet l’enjeu était bien de ne pas laisser à l’abandon donc au désœuvrement des enfants exclus du dispositif de loisirs social et contribuer à ce que des quartiers sensibles ne soient pas mortifères l’été durant. Il en est résulté notamment une ouverture des équipements scolaires pendant l’été. Une dynamique de prévention a été enclenchée.
- Ministre des Affaires sociales et de la Solidarité nationale de juillet 1984 à mars 1986 dans le gouvernement Fabius
La création d’un Institut de l’enfance et de la famille répondait à l’une des 110 propositions du candidat François Mitterrand. Cet établissement a été créé en 1984. On ambitionnait par certains cotés parachever la démanche de réhabilitation de prise en compte du fait familial et le souci de s’interroger sur la place de l’enfant dans et hors la famille. Cet établissement public visait à mettre la recherche en sciences sociales au service de tous les acteurs (politiques, administratifs, professionnels, militants et familles à travers les médias). Prenant le relais du cabinet Dufoix qui avait contribué à la préparation de la position française lors de la rédaction de la convention internationale sur les droits de l’enfant, l’IDEF a suscité et animé la coordination des associations françaises pour la future CIDE, seule coordination nationale ce genre avec l’australienne. Cet établissement public original a été fondu en 1996 avec le Centre international de l’enfance avant d’être purement et simplement supprimé laissant un vide dans le champ de la réflexion et de la prospective sur les thèmes enfance et famille. Le SEF a ainsi contribué a relégitimer le thème Famille auprès de l’opinion et à soutenir l’idée d’une politique publique familiale globale tant en France qu’en Europe. Il a aussi été porteur de la réflexion moderne sur les droits de l’enfant par-delà le simple souci de veiller à sa protection. Période courte, mais forte ou volontairement beaucoup a été fait, mais aussi semé avec des déclinaisons actuelles évidentes comme la loi du 5 mars 2007 portant rénovation de la protection de l’enfance.
- Porte-parole du Gouvernement de décembre 1984 à mars 1986
- Ministre déléguée à la Famille, aux droits de la Femme, à la Solidarité et aux Rapatriés de mai à juin 1988 dans le gouvernement Rocard 1
- Député du Gard de 1986 à 1988
- Présidente de la Croix-Rouge française de 1989 à 1992 (démissionne suite à l'affaire Habache)
Mise en application des préconisations de l'IGF et de l'IGAS à l'issue de leur mission d'enquête conjointe redressement financier : -plan d'économies -gestion unifiée de la trésorerie -mise en place d'un pool bancaire réorganisation du siège national avec simplification et allégement des structures redynamisation des équipes et revalorisation de l'image par diverses opérations :
-campagnes nationales ( "toujours des preuves d'amour" ) -nouvel uniforme des secouristes -opération "Crusoë"( Croix Rouge Jeunesse) présence accrue dans les opérations internationales du Mouvement ( CICR et Fédération) : Arménie, Yougoslavie,Roumanie,Pérou ...
- Déléguée générale à la lutte contre la drogue et la toxicomanie de 1989 à 1993
Georgina DUFOIX a notamment élaboré et mis en œuvre un vaste programme de 42 actions, adopté par le conseil des ministres le 9 mai 1990, en matière de prévention, de répression, d’action sanitaire et sociale, de recherche et d’évaluation. Nous nous souviendrons de la campagne publicitaire de Monsieur Alain Poiret « Aidons-les à trouver la force de dire NON ». Elle a aussi amené l’Union européenne à créer fin 1989 le Comité européen de lutte anti-drogue (CELAD) ; son initiative a été le point de départ de la politique européenne développée depuis lors en ce domaine. Elle a appuyé la création de centres nouveaux (Kate Bary).
- Conseillère Générale du Gard de 1982 à 1985 pour le canton de Nîmes-5[3]
- Conseillère municipale de Nîmes de 1977 à 1989
L’affaire du sang contaminé
C’est un drame sanitaire suite à la contamination de transfusés par le virus du VIH. En tant que ministre des Affaires sociales et de la Solidarité nationale, elle a été mise en cause dans l’affaire du sang contaminé avec Laurent Fabius et Edmond Hervé, son ancien secrétaire d’État chargé de la Santé. Après avoir été ministre dans le premier gouvernement Rocard, Georgina Dufoix est attaquée par diverses associations et la polémique sur la contamination de transfusés par le virus du VIH s’accroît dans la presse. Le procès des ministres quand il eut lieu en février et mars 1999, intervenait plusieurs années après la condamnation de l’ancien directeur du Centre national de transfusion sanguine, Michel Garretta, et trois autres médecins pour tromperie (1992-1993). Laurent Fabius et Georgina Dufoix ont été relaxés le 9 mars 1999 de l’accusation d’homicide involontaire. La totalité des acteurs de cette époque, médecins, administratifs, politiques n'ont pas été jugés coupables au motif que les connaissances scientifiques de l’époque ne permettaient pas de prendre d’autres décisions (1985 : la séropositivité était considérée par certains scientifiques comme un signe de protection ou même une immunité contre le sida).
La formule « responsable mais pas coupable[4] » qu’elle employa pour sa défense sur TF1 en novembre 1991 est restée fameuse.
Ce scandale a occasionné, outre de nombreux débats publics et manœuvres juridiques, une révision constitutionnelle qui remplace la Haute Cour de justice par la Cour de justice de la République (CJR).
Fonctions internationales
- Membre du board de l'UNRISD (organisme de recherches sociales des nations unies)
- Membre du WSP international de Genève (War-torn Society Project), président Martti Ahtisaari, prix Nobel de la paix 2008
- Membre du board INTERPEACE Genève
- Rom (Renewing our mind), organisme de réconciliation notamment en ex-Yougoslavie
Notes et références
- "Je n’imaginais pas que Mitterrand serait élu", Midi libre, 9 mai 2011 François Charcellay et Jean-Pierre Souche,
- Les Nègre - L'empreinte protestante, L'Express, 3 mai 2004
- Son mari brigua sans succès sa succession comme conseiller général du 5e canton
- Elle n’était en droit ni responsable (elle n’a commis, en tant que chef de service, aucune faute détachable du service, le seul responsable était alors l’État), ni coupable (elle n’a commis aucun acte illégal).
Article connexe
Catégories :- Ancien ministre de la Cinquième République
- Ministre français du Travail (ou des Affaires Sociales)
- Porte-parole du gouvernement français
- Femme politique française
- Personnalité du Parti socialiste (France)
- Ancien député de la Cinquième République
- Ancien député du Gard
- Ancien conseiller général du Gard
- Naissance en 1943
- Naissance à Paris
- Prohibition des drogues
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