- George-Étienne Cartier
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Pour les articles homonymes, voir Cartier et George-Étienne Cartier (ancienne circonscription fédérale).
L'honorable sir George-Étienne Cartier, C.P. (6 septembre 1814 - 20 mai 1873) est un homme d'État canadien français, un réformateur de l'éducation et de la justice et un père de la confédération.
L'orthographe anglaise de son prénom, George, au lieu de Georges, l'orthographe habituelle en français, est expliquée par le fait qu'il fut nommé en l'honneur de George III du Royaume-Uni.
Sommaire
Biographie
Origines
George-Étienne Cartier est né le 6 septembre 1814 dans le village de Saint-Antoine à l'est de Montréal. La famille Cartier, marchands de père en fils, est au Canada depuis 1735.
Il étudia au Collège de Montréal où il fit d'utiles relations.
Dans le but de devenir avocat, il commença, à dix-sept ans, sa cléricature à l'étude juridique d'Édouard-Étienne Rodier à Montréal. Rodier était nationaliste, anticlérical, bon vivant et député à l'Assemblée législative. Il présenta son élève aux patriotes.
En 1834, Cartier écrivit et chanta Ô Canada! mon pays, mes amours. La même année il participa à la fondation de la société Saint-Jean-Baptiste de Montréal.
En 1837, Cartier se trouvait au nombre des 500 patriotes qui fondèrent l'association des Fils de la Liberté.
Cartier participa à la victoire de la bataille de Saint-Denis en apportant des munitions de Saint-Antoine, village voisin.
Il s'exila aux États-Unis, retrouvant Papineau à Saratoga, puis Ludger Duvernay à Burlington.
Contexte professionnel, familial et social
En 1840, Cartier rejoint l'étude de Louis-Hippolyte Lafontaine et d'Amable Berthelot, un ancien compagnon de collège.
Au début, sa clientèle se fait surtout des paroisses rurales d'où il origine (Contrecœur, Varennes, Terrebonne), d'anciens camarades du collège de Montréal (L.-A. Dessaulles), de patriotes comme Wolfred Nelson.
Petit à petit, la vitalité économique de Montréal et les relations politiques de Cartier lui offrent l'opportunité d'aller chercher de nouveaux clients parmi lesquels le Grand Tronc.
Cartier se marie à Hortense Fabre, fille d'Édouard-Raymond Fabre, le 16 juin 1846 à l'église Notre-Dame de Montréal.
En 1848, George-Étienne achète une maison à l'angle de la rue Notre-Dame et de la rue Berri.
Par ailleurs, Cartier aura une liaison avec Luce Cuvillier (1817-1900), musicienne, fille d'Austin Cuvillier (1779-1849), riche marchand, l'un des fondateurs de la Banque de Montréal et premier président de l'Assemblée législative du Canada-Uni.
Politicien à l'œuvre
Avant de présenter sa candidature, Cartier a été organisateur d'élections pour Louis-Hippolyte Lafontaine.
En 1848, lors d'une élection complémentaire, Cartier devient député de Verchères à l'Assemblée législative de la province du Canada. La première session voit l'adoption du principe d'un gouvernement responsable. Cartier représentera ce comté jusqu'en 1863.
En 1849, à Montréal, la session parlementaire est dominée par le tumulte qui entoure le projet de loi sur l'indemnisation des victimes des rébellions de 1837 et de 1838 et qui amènera l'Incendie de l'Hôtel du Parlement par des anglophones mécontents. La session se poursuit à Toronto jusqu'en 1851. On y parle des relations avec les États-Unis. Au mouvement annexionniste, Cartier oppose un simple rapprochement économique qui va se traduire en 1854 par l'abolition des tarifs douaniers sur certains produits.
En 1852, Cartier préside la Commission parlementaire des chemins de fer. Cartier, déjà connu comme promoteur du chemin de fer de Montréal vers l'Atlantique, parle cette-fois de la nécessité de relier Montréal aux Grands Lacs et plus loin vers l'ouest pour rivaliser avec les États-Unis déjà avancés dans cette direction.
En 1854, Cartier prend position pour l'abolition du régime seigneurial. Il recommande, par contre, de verser aux seigneurs, en échange de leurs droits, l'équivalent de deux millions de dollars.
Réforme des institutions
Nommé ministre, de 1855 à 1858, Cartier entreprend quelques réformes dans l'éducation et la justice.
Il demande à Joseph-Olivier Chauveau de lui présenter un projet de loi pour améliorer la situation de l'éducation. En 1856, la Loi des écoles publiques est adoptée accordant le droit aux municipalités scolaires de hausser leurs cotisations. Le gouvernement crée trois écoles normales pour la formation des maîtres dont une anglophone reliée à l'Université McGill. À cela s'ajoute un Conseil de l'instruction publique, formé de quinze personnes, ayant pour rôle la surveillance administrative des écoles, la réglementation des examens, l'engagement des enseignants et la sélection des manuels scolaires.
À titre de procureur général, en 1856, Cartier parraine deux réformes importantes sur l'organisation judiciaire du Bas-Canada. La première amène une décentralisation judiciaire créant quinze nouvelles cours de districts, de nouveaux postes de juges et la construction de palais de justice. La deuxième réforme concerne la codification des lois civiles du Bas-Canada. Cartier préside une Commission parlementaire chargée de rédiger le Code civil.
Chronologie
Chronologie- 1814 - Naissance de George-Étienne Cartier à Saint-Antoine-sur-Richelieu
- 1824 - Entrée au Collège de Montréal
- 1835 - Avocat
- 1837 - Participation à la Bataille de Saint-Denis. Exil aux États-Unis
- 1838 - Retour au Canada et affirmation de sa loyauté à la Couronne britannique.
- 1846 - Mariage avec Hortense Fabre
- 1848 - Député à l'Assemblée législative, défenseur des compagnies de chemin de fer
- 1854 - Abolition du régime seigneurial
- 1855 - Ministre
- 1856 - Réforme de l'éducation
- 1857 - Début de son alliance avec les Conservateurs de John A. Macdonald
- 1858 à 1862 - Premier ministre du Canada-Uni
- 1860 - Début de liaison avec Luce Cuvillier
- 1864 - Grande coalition des Conservateurs de Macdonald et Cartier et des Libéraux du Haut-Canada de George Brown
- 1866 - Promulgation du nouveau Code civil
- 1867 - Adoption à Londres de l'Acte de l'Amérique du Nord britannique
- 1868 - Création de la milice canadienne. Négociateur dans l'achat des Territoires du Nord-Ouest
- 1872 - Défaite électorale dans Montréal-Est
- 1873 - Mort à Londres
En mémoire de George-Étienne Cartier
- L'aéroport international Macdonald-Cartier d'Ottawa
- L'autoroute Macdonald-Cartier en Ontario nommée en l'honneur de Cartier et de son homologue père de confédération John A. Macdonald
- La station lavalloise Cartier du métro de Montréal ainsi que le boulevard adjacent du même nom
- Le monument à George-Étienne Cartier lui est érigé sur le mont Royal à Montréal
- Le Lieu historique national du Canada de Sir-George-Étienne-Cartier au 458 rue Notre-Dame est (angle Berri) dans le Vieux-Montréal
Phrase célèbre
« n habitant du Bas-Canada est un Anglais qui parle le français. (George-Étienne Cartier) »
Bibliographie
- Biographie et portraits / LO David, Montréal, 1876
- Brian Young, George-Étienne Cartier, bourgeois montréalais, traduit de l'anglais par André D'Allemagne, Éditions du Boréal, 2004, 245 p.
- Rachel Lamarre, George-Étienne Cartier, Lidec, 1992, 62 p.
- (en) Alastair Sweeny, George-Etienne Cartier, McClelland and Stewart, Toronto, 1976, 352 p.
Liens externes
- Biographie du Dictionnaire biographique du Canada en ligne
- Notice biographique de l'Assemblée nationale du Québec
- Lieu historique national de Sir-George-Étienne-Cartier
Précédé par
Étienne-Paschal TachéPremier ministre du Canada-Uni
– Canada-Est –
26 novembre 1857 – 2 août 1858Suivi par
Antoine-Aimé DorionAntoine-Aimé Dorion 6 août 1858 – 24 mai 1862 Louis-Victor Sicotte Catégories :- Premier ministre du Canada-Uni
- Père de la confédération canadienne
- Président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal
- Avocat canadien
- Baronnet
- Membre du Conseil privé de la Reine pour le Canada
- Naissance en 1814
- Décès en 1873
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