- Wolfred Nelson
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Wolfred Nelson Wolfred Nelson, par Théophile Hamel, 1848Nom de naissance Wolfred Nelson Surnom Le loup rouge Naissance 10 juillet 1791
MontréalDécès 17 juin 1863 (à 72 ans)
MontréalNationalité Bas-Canada Profession médecin, député, maire Famille Épouse : Charlotte-Josephte Noyelle de Fleurimont Wolfred Nelson (né le 10 juillet 1791 à Montréal, au Bas-Canada - 17 juin 1863, Montréal) est un médecin, député, patriote, juge de paix et chef militaire du Bas-Canada qui a également été maire de Montréal[1].
Sommaire
Biographie
Famille
Wolfred Nelson naît à Montréal. Il est le fils de William Nelson, un enseignant de New York, natif de Nesham dans le Yorkshire, et de Jane Dies, fille d'un grand propriétaire terrien de la région de la rivière Hudson. Loyalistes, ils quittent l'État de New York après la révolution américaine.
Il est le frère aîné de Robert Nelson, aussi médecin et patriote. À trois ans, sa famille quitte Montréal et s'établit à William Henry (Sorel).
Éducation
Il étudia à l'école que son père fonde à William Henry. À 14 ans, il débute l'étude de la médecine auprès du docteur C. Carter. Il reçoit son permis de médecin quelque 6 ans plus tard en février 1811. Il a alors 20 ans.
Médecin dans l'armée
À peine sa formation est-elle terminé qu'il est appelé à servir auprès des troupes britanniques durant la Guerre de 1812. Le gouverneur lui assigne une commission de chirurgien du 5e bataillon de la milice incorporée. Le quartier général du bataillon est à Saint-Denis. Tous les hommes du bataillon sont francophones, et Nelson se rapproche d'une population qu'il ne connaissait alors qu'à travers les préjugé de « l'ardent tory » qu'il était dans sa jeunesse.
À la fin de la guerre, il s'établit à Saint-Denis. Le 30 juin 1819, à 29 ans, il épouse Charlotte-Josèphe Noyelle de Fleurimont (21 ans). Ensemble ils auront 7 enfants (Horace, Alfred, Charles-Arthur, Sophie, Julia, Walter et Charles, tous catholiques). En 1830, il se lance en affaires avec le docteur Kimber et Louis Deschambault, son beau-frère, seigneur. C'est ainsi qu'en 1830, Wolfred Nelson & Cie. ouvre une distillerie à St-Denis.
Député
Il entre en politique en participant aux élections dans la circonscription de William Henry en 1827. Son adversaire, le candidat du gouvernement, soutenue publiquement par le gouverneur Lord Dalhousie, était James Stuart, procureur général et ancien chef du Parti canadien. Il remporte l'élection de justesse. Le procureur tente de faire annuler l'élection, mais en vain. Une fois en chambre, il appuie le Parti patriote de Louis-Joseph Papineau.
Il ne participe pas aux élections de 1830. Il séjourne quelque temps en Grande-Bretagne pour y étudier le fonctionnement des institutions médicales. À son retour, il est nommé juge de paix.
Il se présente aux élections de 1834 et remporte une victoire décisive. Durant la campagne électorale, son ami Louis Marcoux se fait assassiner à Sorel. L'acquittement de son assassin par un jury partisan n'aida pas à réconcilier Nelson avec le gouvernement britannique.
Après 1834, il est un leader patriotique respecté dans la région de la vallée de la rivière Richelieu.
En 1837, peu de temps après l'arrivée de la nouvelle des 10 résolutions proposées par John Russell, secrétaire d'État responsable des colonies, à la Chambre des communes de Londres, il organise et préside la première assemblée populaire de protestation à St-Ours (le 7 mai). Le gouvernement le démit de ses fonctions de juge de paix par la suite.
À la grande Assemblée des Six-Comtés les 23 et 24 novembre, il préside à nouveau.
Arrestation et exil
Le 16 novembre 1837, le gouvernement émet illégalement des mandats d'arrestation contre lui et 25 autres chefs patriotes, dont un grand nombre de députés, sous l'inculpation de haute trahison. Sa tête est mise à prix pour 500 livres. Nelson est un des rares à décider de résister à son arrestation. Le 23 novembre à St-Denis, il repousse l'armée britannique venu pour l'appréhender. Après les coups de feu, il soigne les blessés sur le champ de bataille.
Le 1er décembre 1837, il se dirige vers la frontière américaine. Le 11 décembre, il est arrêté par un détachement du bataillon de Shefford commandé par le lieutenant-colonel Paul Holland Knowlton près de Stukeley, dans les Cantons-de-l'Est. Il est conduit à Montréal pour y subir son procès.
Le 28 juin 1838, après sept mois de prison, il signe un aveu de culpabilité et sa peine est commutée en un exil aux Bermudes avec sept autres condamnés. Les sept autres condamnés sont Bonaventure Viger, Robert-Shore-Milnes Bouchette, Henri-Alphonse Gauvin, Rodolphe Desrivières, Siméon Marchessault, Luc-Hyacinthe Masson et Toussaint-Hubert Goddu. Le 2 juillet, les huit prisonniers s'embarquent à bord d'un bateau à vapeur nommé Canada. Le 3 juillet, le Vestale quitte le port de Québec pour celui de Hamilton aux Bermudes. Ils arrivent le 24 juillet suivant.
Le 26 octobre 1838, la Chambre des Communes de Londres déclare illégal la prononciation de la sentence d'exil prononcé par le gouverneur Durham et son Conseil. En conséquence, les exilés peuvent quitter les Bermudes, mais sont interdits de séjour au Bas-Canada. Ils quittent les Bermudes le 31 octobre et arrivent à Hampton en Virginie le 8 novembre.
Wolfred Nelson ne joue pas un rôle central dans le soulèvement de 1838 organisé par son frère. Il est présent à quelques-unes aux assemblées patriotes d'Albany, de St-Albans et de Swanton. Il quitte Plattsburgh pour Montréal en 1842 après que Louis-Hippolyte Lafontaine, devenu procureur général du Bas-Canada, eut introduit une procédure de nolle prosequi à l'endroit des exilés.
Retour en politique
En 1844, il est élu député de la circonscription de Richelieu au nouveau parlement du Canada. Il vote avec les réformistes qui suivent Lafontaine. Il est réélu une seconde et dernière fois en 1848.
Inspecteur des prisons et des asiles
Le gouvernement Lafontaine-Baldwin lui offre le poste d'inspecteur des prisons et des asiles. Il publie un rapport important sur l'état de ces établissements sur le territoire de l'ancienne province du Bas-Canada.
Maire de Montréal
En 1854, il est élu maire de Montréal pour un mandat de deux ans.
Il décède le 17 juin 1863, à l'âge de 71 ans, dans sa maison de la rue St-Jacques. Son corps est inhumé trois jours plus tard au cimetière anglican de Sorel. Une plaque sur sa tombe porte le message suivant : « Ici repose la plus noble réalisation de Dieu, un honnête homme. »
Chronologie
- 1791 - Le 10 juillet, naissance de Wolfred Nelson à Montréal.
- 1805 - Il débute l'apprentissage de la médecine auprès du docteur C. Carter.
- 1811 - En février, il obtient son permis pour pratiquer la médecine.
- 1812 - Il est nommé médecin du 5e bataillon de la milice incorporée.
- 1819 - Il épouse Charlotte-Josephte Noyelle de Fleurimont.
- 1827 - Il est élu député dans le comté de William Henry.
- 1830 - Il ne présente pas sa candidature aux élections générales.
- 1834 - Son bon ami Louis Marcoux est assassiné à Sorel au cours des élections.
- 1837 - En mai, il organise la première des nombreuses « assemblées contre les mesures coercitives » qui furent tenues dans la province.
- 1837 - Le 23 novembre, il dirige les forces patriotes qui réussiront à résister à l'attaque des soldats britanniques de Gore.
- 1838 - Il est exilé aux Bermudes.
- 1838 - En octobre, l'ordonnance du gouverneur Durham concernant l'exile aux Bermudes est désavoué par Londres.
- 1839 - Il est à Plattsburgh dans l'État de New York.
- 1842 - En août, il quitte Plattsburg pour Montréal.
- 1844 - Il est élu député dans le comté de Richelieu.
- 1848 - Il est élu député dans le comté de Richelieu.
- 1854 - Il est élu maire de Montréal.
- 1863 - Le 17 juin, il décède à Montréal à l'âge de 71 ans.
Photos
Ouvrages
- Rapport du Dr. Wolfred Nelson, un des inspecteurs du pénitentiaire provincial, sur la condition, la discipline, l'administration et l'entretien des prisons de district et autres prisons, du Bas-Canada, 1852
- Rapport des Drs. Nelson et Macdonnell, et Zéphirin Perrault, ecr., avocat, sur l'Hôpital de marine et des émigrés de Québec, et correspondance relative aux services du Dr. Robitaille dans le dit hôpital, 1853
- Practical views on cholera, and on the sanitaty, preventive and curative measures to be adopted in the event of a visitation of the epidemic, 1854
- Notions pratiques sur le Choléra et sur les mesures sanitaires, préservatives et curatives à prendre dans les cas où cette épidémie vous visiterait, 1854
Voir aussi
- Robert Nelson, son frère
- Maire de Montréal
Notes
- « Nelson, Wolfred » dans le Dictionnaire biographique du Canada en ligne, 2000, consulté le 2 octobre, 2009 John Beswarick Thompson.
Bibliographie
- Jonathan Lemire. « Nelson, Wolfred (1791-1863) », dans Les Patriotes de 1837@1838, diffusé le 20 mai 2000, consulté le 8 mars 2008
- Georges Aubin. Wolfred Nelson. Écrits d'un patriote (1812-1842), Montréal : Comeau & Nadeau, 1998, 177 pages (ISBN 2980496383)
- John Beswarick Thompson. « Nelson, Wolfred » dans le Dictionnaire biographique du Canada en ligne, Université de Toronto et Université Laval, 2000
- Jean Chartier. « Le médecin du peuple », dans Le Devoir, 4 avril, 1999 (via Vigile.net)
- « Wolfred Nelson en 1849 », dans le site Web officiel du Vieux-Montréal, mis à jour le 23 septembre 2005
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