- Al-Hallaj
-
Mansur al-Hallaj
Mansur al-Hallaj en entier Abû `Abd Allah al-Husayn Mansur al-Hallaj (arabe: منصور الحلاج, persan: منصور حلاج, Mansūr-e Hallāj) , né vers 857 (ou 244 de l'Hégire), mort le 26 mars 922 (ou 309 de l'Hégire) à Bagdad, était le plus subtil des mystiques du soufisme, auteur d'une œuvre abondante tendant à renouer avec la pure origine du Coran et son essence verbale et lettrique.
Quête de « l'Alphabet Equatorial », sa poésie est considérée encore aujourd'hui comme une hérésie par de nombreux islamistes, alors qu'il s'agit en fait d'une recherche de l'Absolu et son langage. Son approche du texte coranique est essentiellement liée à l'essence des lettres dont il préconise qu'elles sont l'expression même de la pensée divine. C'est à Louis Massignon que l'on doit la redécouverte, en Islam, des textes oubliés d'al-Hallaj, dont il fut le premier traducteur en langue européenne.
Sommaire
Biographie
Né vers 857 près de Tur en Iran, son grand-père, selon la tradition, était un zoroastrien et descendait de Abu Ayub, un compagnon de Mahomet. Son père vint travailler dans la ville de Wasit et se lança dans le commerce de la laine. Son nom signifie : le cardeur de laine.
Peu satisfait par l'enseignement traditionnel du Coran, et attiré par une vie ascétique, il fréquenta des maîtres du soufisme comme Sahl at-Tustari, 'Amr ibn 'Uthman al-Makki et Abu al-Qasim al-Junayd alors hautement respectés.
Sahl at-Tustari fut son premier maître qui vivait seul à Tustar dans le Kazakhstan. Il épousa la fille du maître soufi Abu Ya'qub al-Aqta'.
Al-Hallaj devint prédicateur en Iran, puis en Inde et jusqu’aux frontières de la Chine. Rentré à Bagdad, il est suspecté aussi bien par les sunnites que par les chiites pour ses idées mystiques (recherche de l’amour divin et de l’union de l’âme et de Dieu) et son influence sur les foules. Il est faussement accusé d'avoir participé à la révolte des Zanj, mais sa condamnation proprement dite résulte du fait qu'il avait proclamé publiquement "Je suis la Vérité (Dieu)" ("Ana al haqq"), ce qui était vu comme une hérésie, aussi bien dans le Sunnisme que dans le Chiisme.
Cette affirmation, si elle ne doit théoriquement pas être publique, n'est pas incongrue dans le milieu soufi dans lequel le mystique étant "fondu" dans l'"océan de la divinité", ce genre de propos est considéré comme émanant d'un homme qui possède un rang spirituel très élevé. Les traductions de Louis Massignon viennent appuyer cette thèse, la plupart des versets du Diwan de Hallaj traitant de la "science de l'Unité" (Tawhid).
Ne voulant pas renier ses propos publics, Hallaj est condamné à mort et supplicié à Bagdad le 27 mars 922. Il restera un des plus grands martyrs du soufisme et son supplice sera mentionné de nombreuses fois dans les écrits de Rûmî, par exemple.
Citations
- "Quelle terre est vide de Toi pour qu'on s'élance à Te chercher au ciel ? Tu les vois qui Te regardent au grand jour mais aveugles ils ne Te voient pas"
- Poèmes Mystiques traduits par Sami-Ali (Albin Michel, 1998)
- "Par orgueil je refusais le bonheur de l'amour. Et je subis le châtiment de l'orgueil"
- Poèmes Mystiques traduits par Sami-Ali (Albin Michel, 1998)
Œuvres
- Diwan, poèmes traduits et présentés par Louis Massignon, éd. du Seuil, 1955.
- Poèmes mystiques traduits et présentés par Sami-Ali, éd. Albin Michel, 1998.
Ouvrages sur Al Hallaj
- Louis Massignon, Akhbar Al-Hallaj, recueil d'oraisons et d'exhortations du martyr mystique de l'Islam, édition J. Vrin, collection Études musulmanes, 1975. Edition bilingue.
- Louis Massignon, Essai sur les Origines du Lexique technique de la mystique musulmane, éditions J. Vrin, Paris 1954.
- Jacques Keryell, Jardin Donné, Louis Massignon à la recherche de l'Absolu, éd. Saint-Paul, Paris, 1993.
- Louis Massignon, La passion de Husayn ibn Mansûr Hallâj, 4 vol, Gallimard, Paris 1975.
Liens externes
- Portail de l’Iran
- Portail de l’islam
- Portail de la poésie
Catégories : Poète perse | Soufi | Naissance en 857 | Décès en 922 | Théologien musulman | Théologie négative
Wikimedia Foundation. 2010.