GUAM (alliance)

GUAM (alliance)
Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Guam (homonymie).
GUAM
GUAM logo.jpg
Europe Situation GUAM.png
Situation du GUAM

Création 7 juin 2001
Type Organisation internationale de coopération
Membre(s) Drapeau de Géorgie Géorgie
Drapeau d'Ukraine Ukraine
Drapeau d'Azerbaïdjan Azerbaïdjan
Drapeau de Moldavie Moldavie
Secrétaire général Valeri Chechelashvili
Site Web www.guam-organization.org
Un timbre ukrainien consacré au sommet du GUAM en 2006.

Le GUAM (Organisation pour la démocratie et le développement) est une organisation internationale de coopération à vocation régionale regroupant quatre États de l'ex-Union soviétique : Géorgie, Ukraine, Azerbaïdjan et Moldavie. Cette organisation pro-occidentale regroupe les États offensés par la Russie[1].

Sommaire

Histoire

En 1996, la Géorgie, l'Ukraine et l'Azerbaïdjan s'unissent pour former ce qui deviendra le GUAM[1].

L'idée de former un cadre informel pour tenir les consultations quadrilatérales a été articulé en 1997 à Strasbourg. En 1999, après le retrait du Traité de sécurité collective de l'Azerbaïdjan, de la Géorgie et de l'Ouzbékistan, ce dernier, désillusionné du rapprochement avec la Russie, décide de rejoindre le groupe GUAM, qui prend le nom de GUUAM (en anglais, Ouzbékistan s'écrit Uzbekistan). Cependant, les autorités de l'Ouzbékistan jugent le projet peu attirant. Dès 2001, Tachkent pratique la politique de la chaise vide, boude la signature de la Charte de Yalta en 2002 et annonce son retrait après le massacre d'Andijan en mai 2005.

Le départ de l'Ouzbékistan a permis à GUAM composé désormais de quatre États une place singulière dans le voisinage partagé par l'Union européenne et la Russie : l'avenir de deux régions est concerné, l'Europe orientale et le Caucase du sud post-soviétiques. Le succès du GUAM est largement vu comme la réussite des reformes politiques et économique et l'introduction des mesures occidentales dans ces régions.[réf. nécessaire] Par ailleurs, ces quatre États ont deux traits communs. D'une part, ils sont issus de l'éclatement de l'Union soviétique et membre de la Communauté des États indépendants au moment où ils se constituent en son sein. D'autre part, ils subissent des conflits territoriaux latents où la Russie joue un rôle de premier plan[2], avec l'entretien en particulier de bases militaires[3] : Transnistrie russophone pour la Moldavie, Crimée et minorité russe en Ukraine, Abkhazie et Ossétie du Sud (et dans une moindre mesure Adjarie) en Géorgie, et Haut-Karabagh occupé par l'Arménie (alliée de la Russie) pour l'Azerbaïdjan.

Dans le but de confirmer l'adhésion aux valeurs démocratiques, le GUAM a changé son appellation officielle. Lors du sommet de Kiev du 23 mai 2006 il a été annoncé la création de l'Organisation pour la démocratie et le développement économique - GUAM.

Cette évolution conceptuelle et institutionnelle fut d'ailleurs précédée par la signature de la Charte de Yalta instituant l'organisation GUAM en 2002. La Charte a doté l'organisation de la personnalité juridique internationale et a permis l'octroi du statut d'observateur auprès de l'Assemblée générale des Nations unies (décembre 2003).

L'organisation institutionnelle du GUAM

Du point de vue organique, le GUAM comprend :

  • le Conseil
  • le Secrétariat.

Le Conseil est l'organe politique suprême de l'organisation. Il fonctionne aux différents niveaux[4] :

  • au niveau des chefs d'États, annuellement ;
  • au niveau des chefs de gouvernement ;
  • au niveau des ministres des affaires étrangères, biannuellement ;
  • au niveau des coordinateurs nationaux, pour la gestion de l'intendance ;
  • au niveau des représentants permanents des États membres.

Le Conseil a le pouvoir de créer les organes et les commissions, ainsi que les groupes de travail qui peuvent être permanents ou temporaires. La coopération inter-institutionnelle est également considérée comme prioritaire. Afin de la promouvoir, le Conseil crée les organes composés de chefs des agences gouvernementales ou des départements ministériels.

Depuis le 1er juillet 2007, V. Chechelachvili est le Secrétaire général de l'Organisation pour la démocratie et le développement économique - GUAM.

La présence de plusieurs pays d'Europe de l’Est ainsi que d'un envoyé des États-Unis atteste de l'ouverture du GUAM vers l'Europe et les États-Unis.

Enjeux politiques

Soucieux de se rapprocher de l'Union européenne et de l'OTAN (volonté affirmée lors la réunion de Kiev le 28 mai 2005)[5], les pays du GUAM font face à la défiance de la Russie, qui a amplifié en 2006 la pression économique sur la Géorgie et la Moldavie, ainsi que sur l'Ukraine. Les guerres commerciales ont éclaté démontrant la frustration du pouvoir russe quant au rapprochement de États de GUAM avec l'Occident. A titre d'exemple, il convient d'évoquer le conflit gazier du janvier 2006 ayant fortement discrédité la Russie. Par ailleurs, Moscou a eu recours à d'autres moyens de pression économique, comme par exemple l'interdiction de l'importation des vins et des eaux minérales géorgiens, de la production agricole moldave et géorgienne pour des « raisons sanitaires ».

Le soutien politique et, en moindre mesure, financier dont bénéficie le GUAM de la part des États-Unis laisse croire certains experts russes à l'existence d'une nouvelle politique d'endiguement de la Russie actuelle. L'endiguement étant élaboré dans les années cinquante dans le but de ceinturer l'URSS par un réseau d'alliances politico-militaires ou commerciales.

En l'occurrence, les objectifs du GUAM semblent être la réduction de la dépendance énergétique par rapport à la Russie, non seulement des États membres de l'organisation mais aussi de l'Union européenne. L'un des projets concerne la construction des oléoducs et gazoducs contournant la Russie mais reliant les régions de la Caspienne, de la mer Noire et de la mer Baltique. La Géorgie avait proposé en avril 1999 de créer avec les autres membres du GUAM une force de maintien de la paix pour notamment protéger les conduits d'hydrocarbures[6], mais ce projet est resté sans suite.

Le GUAM n'a donné lieu qu'à peu ou pas de réalisations concrètes, limitées par le manque de moyens et d'objectifs communs précis. En mai 2006, le politologue azerbaïdjanais Zardust Alizade exprime encore ses doutes quant aux perspectives de développement de l'alliance, et l'obtention de résultats pratiques.

Notes et références

Notes

Références

  1. a et b Les intérêts géopolitiques russes dans la région Caspienne.
  2. Raphaëlle Mathey, « Futur émirat du Caucase ?, Le Courrier des pays de l'Est 1/2008 (n° 1065), p. 92-105. », La Documentation française, 2008. Consulté le 15 août 2011
  3. Michel Guénec, « La Russie et les « sécessionnismes » géorgiens, Hérodote 3/2010 (n° 138), p. 27-57. », La Découverte, 2010. Consulté le 15 août 2011
  4. Margot Light, « La galaxie CEI 1991-2006, Le Courrier des pays de l'Est 3/2006 (n° 1055), p. 14-25. », la Documentation française, 2006. Consulté le 15 août 2011
  5. CEI et autres organisations régionales, Le Courrier des pays de l'Est 1/2006 (n° 1053), p. 206-212., La Documentation française, 2006. Consulté le 15 août 2011
  6. Silvia Serrano, « La Géorgie et ses voisins caucasiens, Le Courrier des pays de l'Est 3/2004 (no 1043), p. 37-50. », La Documentation française, 2004. Consulté le 15 août 2011

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

(en) Site officiel


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article GUAM (alliance) de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужна курсовая?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • GUAM (Alliance) — Pour les articles homonymes, voir Guam (homonymie). Situation du GUAM …   Wikipédia en Français

  • GUAM — (alliance) Pour les articles homonymes, voir Guam (homonymie). Situation du GUAM …   Wikipédia en Français

  • Guam (homonymie) — Cette page d’homonymie répertorie les différents sujets et articles partageant un même nom. île de Guam, territoire non incorporé organisé des États Unis ; GUAM, Alliance entre la Géorgie, l Ukraine, l Azerbaïdjan et la Moldavie. Catégorie  …   Wikipédia en Français

  • Alliance of Small Island States — (AOSIS) is a coalition of small island and low lying coastal countries founded in 1990. The main purpose of the alliance is to consolidate the voices of small island developing states to address global climate change. AOSIS has been very active… …   Wikipedia

  • Alliance of National Unity — Composition of the Verkhovna Rada with the Alliance of National Unity. Ukraine …   Wikipedia

  • Alliance of Small Island States — L AOSIS (acronyme pour Alliance of Small Island States, en français Alliance des petits États insulaires) est une organisation intergouvernementale de pays états côtiers ou insulaires. Fondée en 1990, cette alliance a pour but de mieux faire… …   Wikipédia en Français

  • Alliance of Small Island States — Mitglieder der AOSIS in dunkelgrün und Beobachter in hellgrün Die Alliance of Small Island States (AOSIS, Allianz der kleinen Inselstaaten) ist ein Bündnis kleiner Insel und niedrig liegender Küstenstaaten auf der ganzen Welt, die alle ähnlichen… …   Deutsch Wikipedia

  • Île de Guam — Guam Pour les articles homonymes, voir Guam (homonymie). Guam Guåhån …   Wikipédia en Français

  • Star Alliance — Infobox Airline alliance alliance = Star Alliance size = 100px launch date = 14 May 1997 full members = 21 sponsored members = 3 future members = 4 airports = 975 countries = 162 annual passengers = 499.96 annual RPK = 990.24 fleet = 3,359 daily… …   Wikipedia

  • Star Alliance — Airbus A340 de Lufthansa con pintura de acabado Star Alliance . Star Alliance es una alianza aérea fundada en el año 1997 por cinco aerolíneas. Actualmente está fomada por 27 aerolíneas de todo el mundo. Con 4.023 aviones, Star Alliance opera… …   Wikipedia Español

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”