- Fête nationale française
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Fête nationale française Observé par France Type Fête nationale Signification Commémoration de la prise de la Bastille en 1789 et de la fête de la Fédération de 1790 Date 14 juillet Célébrations Défilés militaires, feux d'artifice, bals Lié à Prise de la Bastille et fête de la Fédération La fête nationale française (le « 14 Juillet » ou « 14-Juillet ») est la fête nationale de la France. Elle a été instituée par la loi en 1880, en référence au 14 juillet 1789, date de la prise de la Bastille, jour symbolique de la fin de l'absolutisme, de la société d'ordres et des privilèges, ainsi qu'au 14 juillet 1790, jour d'union nationale lors de la Fête de la Fédération[1] [2]. C'est un jour férié en France.
Sommaire
Célébrations
Article détaillé : Défilé militaire du 14 juillet.Le 14 Juillet[3] ou[4] 14-Juillet[5] donne lieu à un défilé des troupes sur les Champs-Élysées de Paris, à des défilés ou des cérémonies militaires dans la plupart des communes et à des feux d'artifice. Ces feux d'artifice ont lieu dans les nuits du 13 au 14 ou du 14 au 15 juillet. Des bals sont également organisés le 14 juillet.
Instauration comme fête nationale
En 1879, la IIIe République naissante cherche une date pour servir de support à une fête nationale et républicaine. Après que d'autres dates eurent été envisagées, le député Benjamin Raspail dépose le 21 mai 1881 une proposition de loi tendant à adopter le 14 juillet comme jour de fête nationale annuelle. Si le 14 juillet 1789 (prise de la Bastille) est jugé par certains parlementaires comme une journée trop sanglante, la Fête de la Fédération du 14 juillet 1790, elle, permet d'atteindre un consensus[1]. Cette date « à double acception »[6] permet d'unir tous les républicains.
La loi, signée par 64 députés, est adoptée par l'Assemblée le 8 juin et par le Sénat le 29 juin. Elle est promulguée le 6 juillet 1881 et précise simplement que « La République adopte le 14 juillet comme jour de fête nationale annuelle »[1], sans indiquer d'année de référence.
La lecture du rapport de séance du Sénat du 29 juin 1880[7] établissant cette fête nationale éclaire le débat sous-jacent portant sur laquelle de ces deux dates est commémorée le 14 juillet :
« M. le rapporteur (Henri Martin) : - Il y a eu ensuite, au 14 juillet 1789, il y a eu du sang versé, quelques actes déplorables ; mais, hélas ! dans tous les grands événements de l’histoire, les progrès ont été jusqu’ici achetés par bien des douleurs, par bien du sang. Espérons qu’il n’en sera plus ainsi dans l’avenir (« très bien » à gauche, interruptions à droite).
À droite : - Oui, espérons !
M. Hervé de Saisy : - Nous n’en sommes pas bien sûrs !
M. le rapporteur : - Nous avons le droit de l’espérer. Mais n’oubliez pas que, derrière ce 14 juillet, où la victoire de l’ère nouvelle sur l’ancien régime fut achetée par une lutte armée, n’oubliez pas qu’après la journée du 14 juillet 1789 il y a eu la journée du 14 juillet 1790 (« très-bien ! » à gauche).
Cette journée-là, vous ne lui reprocherez pas d’avoir versé une goutte de sang, d’avoir jeté la division à un degré quelconque dans le pays, Elle a été la consécration de l’unité de la France. Oui, elle a consacré ce que l’ancienne royauté avait préparé. L’ancienne royauté avait fait pour ainsi dire le corps de la France, et nous ne l’avons pas oublié ; la Révolution, ce jour-là, le 14 juillet 1790, a fait, je ne veux pas dire l’âme de la France – personne que Dieu n’a fait l’âme de la France – mais la Révolution a donné à la France conscience d’elle-même (« très-bien ! » sur les mêmes bancs) ; elle a révélé à elle-même l’âme de la France. »
Un peu plus loin, le rapport du Sénat, préalable à l'adoption de la proposition de loi, fait également référence au 14 juillet 1790 :
« Mais, à ceux de nos collègues que des souvenirs tragiques feraient hésiter, rappelons que le 14 juillet 1789, ce 14 juillet qui vit prendre la Bastille, fut suivi d’un autre 14 juillet, celui de 1790, qui consacra le premier par l’adhésion de la France entière, d’après l’initiative de Bordeaux et de la Bretagne. Cette seconde journée du 14 juillet, qui n’a coûté ni une goutte de sang ni une larme, cette journée de la Grande Fédération, nous espérons qu’aucun de vous ne refusera de se joindre à nous pour la renouveler et la perpétuer, comme le symbole de l’union fraternelle de toutes les parties de la France et de tous les citoyens français dans la liberté et l’égalité. Le 14 juillet 1790 est le plus beau jour de l’histoire de France, et peut-être de toute l’histoire. C’est en ce jour qu’a été enfin accomplie l’unité nationale, préparée par les efforts de tant de générations et de tant de grands hommes, auxquels la postérité garde un souvenir reconnaissant. Fédération, ce jour-là, a signifié unité volontaire. »
Les fêtes nationales et les autres fêtes organisées par les régimes avant 1880
Le 14 juillet 1790 a lieu la Fête de la fédération. C'est l'une des nombreuses fêtes révolutionnaires.
La « fête de la fondation de la République » est célébrée le 1er vendémiaire de chaque année, de 1793 jusqu'en 1803. On cesse alors de célébrer la Saint-Louis en l'honneur du roi.
Le décret du 19 février 1806 institue la Saint-Napoléon :
Article détaillé : Saint-Napoléon.En 1849 une fête nationale est célébrée le 4 mai, jour anniversaire de la proclamation ou ratification de la République par l'Assemblée nationale constituante[8].
À partir de 1852, Napoléon III restaure la Saint-Napoléon.
En 1878 une fête nationale a lieu le 30 juin, pendant l'Exposition universelle de 1878. Elle est immortalisée par plusieurs toiles de Claude Monet.
Décalage
Viriat, situé dans le département de l'Ain au nord de Bourg-en-Bresse, fête le 14 juillet en août[9],[10].
Notes et références
- Débats, rapports et loi du 6 juillet 1880 instituant le 14 juillet comme jour de fête nationale annuelle.
- audition à l'Assemblée nationale : « le 14 juillet (...) n’est pas la date de la prise de la Bastille mais celle de la fête de la Fédération et donc de la monarchie constitutionnelle ». En revanche, Christian Amalvi, dans Les lieux de mémoire (article « Le 14-Juillet »), indique que « la fête nationale que l'on célèbre en 1880 ne commémore pas seulement le 14 juillet 1789 ; c'est une date bicéphale qui renvoie simultanément à la prise de la Bastille et à la fête de la Fédération : le second événement permet de conjurer, par son aspect national et œcuménique, le caractère violent et sanglant du premier, et de rassurer à bon compte les modérés. Cependant, pour les vrais républicains, c'est d'abord et avant tout au 14 juillet 1789, en dépit des excès sanglants commis par le peuple ce jour-là, que la fête nationale rend hommage ». Voir Jean Favier,
- Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie nationale, 2007 (ISBN 978-2-7433-0482-9), p. 81. Typographie des fêtes civiles et religieuses selon le
- 255 pages (ISBN 2-7204-0225-7), page 181 pour le § 542.52 : « 542.5 Dates historiques. 542.51 En russe [...] 542.52 Dans la pratique française, le nom du mois a souvent une majuscule, que le quantième soit en chiffres ou en lettres ; les codes ne sont pas unanime sur la présence du trait d’union ». Serge Aslanoff, Manuel typographique du russiste, Institut d’études slaves, Paris, 1986,
- Albin Michel collection « Les Dicos d’or de Bernard Pivot », 2005, 214 pages (ISBN 2-226-14389-0), page 84 : « [...] s’agissant de dates historiques, supposées être connues de tous, il est fréquent de ne citer que le quantième et le nom du mois, voire uniquement le mois, sans mentionner un millésime que chacun est censé avoir en mémoire. Dans ce cas, la règle est de mettre une majuscule au nom du mois, et un trait d’union entre la date du jour et le nom du mois. Cette démarche orthotypographique classique est destinée à renforcer la signification précise ». Jean-Pierre Colignon, La majuscule, c’est capital !,
- Le 14 juillet : histoire d'une célébration (site de l'Élysée).
- Le rapport de séance du Sénat du 29 juin 1880
- Maurice Agulhon, « Marianne au Combat » p.130
- sur le site de la mairie
- Bal populaire, feu d'artifice le 07 Août 2011 sur le site de la mairie
Annexes
Biographie
- Remi Dalisson, Célébrer la nation, les fêtes nationales en France de 1789 à nos jours, Paris, Nouveau monde éditions, 2009
- Christian Amalvi, « Le 14-Juillet », in Pierre Nora (dir), Les lieux de mémoire, t . 1 « La République », Paris, Gallimard, 1996.
- Jean-Pierre Bois, Histoire des 14 juillet, 1789-1919, Rennes, Ouest-France Université, 1991
- Mona Ozouf, « Le premier 14 Juillet de la République », in l'Histoire n°25, Juillet-Aout, 1980
- Rosemonde Sanson, Les 14 juillet, fête et conscience nationale, 1789-1975, Paris, Flammarion, 1976
Articles connexes
- Fête nationale
- Les feux d'artifice qui ont généralement lieu dans la soirée du 13 juillet dans les petites communes, et dans la soirée du 14 Juillet dans les grandes.
- Défilé militaire du 14 juillet
- Allocution présidentielle du 14 Juillet
- Garden-party de l'Élysée
- Grâce présidentielle du 14 Juillet
Liens externes
- Le 14 juillet sur le site de la Présidence de la République française
- Tout savoir sur le 14 Juillet, sur le site du Sénat
Galerie
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Champs-Élysées le 14 juillet
-
Feu d'artifice sur la tour Eiffel
-
De nombreuses villes françaises (ici Tours) organisent un bal le soir du 13 ou du 14
-
Saint-Cyriens défilant sur les Champs-Élysées (Paris) lors du défilé militaire du 14 Juillet, le 14 juillet 2007
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