- François Marius Granet
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François Marius Granet François Marius Granet
Portrait par Ingres (1809)
Musée Granet, Aix-en-Provence.Naissance 17 décembre 1775
Aix-en-Provence, FranceDécès 21 novembre 1849
Aix-en-Provence, FranceNationalité Française Activité(s) Artiste-peintre Formation Jean-Antoine Constantin Maître Jacques-Louis David Élèves Émile Loubon, Joseph Gibert, Joseph Villevieille modifier François Marius Granet, né le 17 décembre 1775 à Aix-en-Provence où il est mort le 21 novembre 1849, est un peintre et dessinateur français de style néoclassique.
Les talents de Granet lui permirent de se faire connaître de son vivant et d'être nommé conservateur de musée, officier de la Légion d'honneur et chevalier de l'Ordre de Saint-Michel. Il était par ailleurs membre de l'Académie des beaux-arts.
Sommaire
Biographie
Enfance et formation (1775-1802)
Fils d’un maître maçon de condition modeste[1], il apprend le dessin en recopiant les gravures de la collection de son père. Son attirance pour l'art lui permet de suivre des cours de dessin à l’Académie d’Aix-en-Provence à l'atelier du peintre aixois Jean-Antoine Constantin qui en est le directeur entre 1786 et 1790. Il y fait la rencontre de Louis Nicolas Philippe Auguste de Forbin, avec qui il se lie d'une amitié profonde[2]qui, selon le docteur Silbert, membre de la commission du musée et de l'école de dessin d'Aix, « a rendu leurs noms inséparables dans l'histoire de l'art[3]. ». En 1790, un an après la Révolution, l'école de dessin est contrainte de fermer ses portes. Granet se trouve désœuvré et décide de suivre la Société populaire d'Aix qui se lève pour combattre devant Toulon[2].
Le commandant de la troupe dans laquelle se trouve le jeune homme tient en haute estime les talents de Granet et le recommande au général Dutheil qui le présente à Napoléon, alors jeune officier[4]. À l'issue du siège de Toulon, la ville est prise et Granet retourne à Aix où il trouve sa famille dans la misère. Il reprend donc la direction de Toulon pour y vendre des tableaux de navires[2].
En 1796, Granet s’installe à Paris où, sur la recommandation d'Auguste de Forbin, [5], il devient l’élève de Jacques-Louis David et gagne sa vie en faisant des peintures murales. Vivant en compagnie des peintres Girodet-Trioson et Dominique Ingres dans le couvent désaffecté des Capucins, il réalise du cloître des modèles qui resteront sa spécialité[5]. Cette attirance pour les cloîtres lui vaut le surnom de « moine ». Granet n'hésite en effet pas à se présenter comme un peintre chrétien, même si l'historiographie moderne d'entre les deux guerres, qui en fait un peintre franciscain, exagère sans doute quelque peu la réalité des choses[6].
Séjour à Rome (1802-1824)
En 1802, il se rend à Rome où il dessine les monuments anciens et peint des scènes de la vie des artistes. Il se fait connaître aussi pour ses intérieurs d’églises et de couvents, dans un style hollandais très sombre, à l’opposé de sa formation néoclassique[7]. Il reçoit une médaille d'or au salon de 1808[8]. En 1809, il pose pour son ami Dominique Ingres sur le toit de son studio à la Villa Médicis. Plusieurs de ses tableaux ont été reproduits en lithographie au XIXe siècle[8].
Granet entre Versailles et Paris (1824-1847)
Après son retour en France en 1824, il devient conservateur au Musée du Louvre sur le poste de Charles Paul Landon à la mort de celui-ci en 1826, grâce à l'intervention de son ami Auguste de Forbin, directeur des musées royaux. Il effectue un dernier séjour à Rome en 1829-1830. Louis-Philippe Ier, roi des Français et l'un de ses collectionneurs, fait alors appel à lui pour un poste de conservation au château de Versailles en 1833, dans la perspective de créer un musée d'histoire à la gloire de la France, musée qui sera inauguré en juin 1837 (galerie des Batailles). Partageant sa vie essentiellement entre Paris et Versailles, Granet, dans cette période, peint d'exceptionnelles aquarelles en marge de sa peinture officielle. Ayant rencontré Nena di Pietro dès 1802 semble-t-il, à Rome, il n'épouse l'amour de sa vie qu'en 1843 lorsqu'elle devient veuve. Après la mort de Nena, survenue en janvier 1847, il effectue un séjour au château d'Audour, près de Mâcon, chez la fille de son ami Auguste de Forbin, disparu en 1841. C'est là qu'il rédige ses mémoires.
Fin de vie (1848-1849)
Il se retire à Aix avant la Révolution de 1848. À sa mort en 1849, le contenu de son atelier, ses dessins ainsi que ses collections d’art hollandais et italien du XVIIe siècle sont légués à la ville d’Aix et constituent un fonds essentiel du Musée d'Aix qui existait depuis 1825. Ce musée sera renommé en son honneur Musée Granet en 1949, à l'occasion du centenaire de sa mort.
De son vivant, il avait été reçu chevalier de l'Ordre de Saint-Michel et de la Légion d'honneur[8].
Œuvres
- La Récolte des citrouilles à la Bastide de Malvalat (1796), Musée Granet, Aix-en-Provence.
- Le Chœur de la Chapelle des Capucins à Rome (1808).
- La Trinité-des-Monts et la Villa Médicis, à Rome (1808), Musée du Louvre, Paris.
- Stella en prison (1810), Musée Pouchkine, Moscou.
- Montaigne rend visite au Tasse (1820), h/t, 99 x 74, Musée Fabre, Montpellier.
- Basilique basse de St François d’Assise (1823), Musée du Louvre, Paris.
- Un Moine dans une salle voûtée (1828), Musée du Petit Palais, Paris.
- Rachat de prisonniers (1831), Musée du Louvre, Paris.
- Mort de Poussin (1834), Villa Demidoff, Florence.
- Veillée funèbre (1838), huile sur toile, 98 x 130 cm, Musée d'art, Toulon.
- Effets de lumière dans les ruines, Musée du Petit Palais, Paris.
- La Religieuse malade, Musée du Petit Palais, Paris.
Galerie
Notes et références
- J. de Séranon, « M. Granet, peintre », in Revue de Marseille et de Provence, 8e, Marseille, 1862, p. 138.
- J. de Séranon, op. cit., p. 142.
- musée Granet. P. Silbert, Notice historique sur la vie et l'œuvre de Granet, 1861, notice lue à l'occasion de l'inauguration du
- P. Silbert, Notice historique sur la vie et l'œuvre de Granet, op. cit., cité in J. de Séranon, op. cit., p. 142.
- « François Marius Granet », larousse.fr.
- XIIe ‑ XXe siècles, CNRS, Paris, 1984, p. 161. André Vauchez (dir.), Mouvements franciscains et société française:
- Il réalisera notamment pendant cette période Intérieur de l'église souterraine de San Martino in Monte à Rome, 1802, musée de Montpellier ; Vue intérieure du Colisée à Rome, 1806, Louvre ; Chœur de l'église des Capucins à Rome, 1815, Metropolitan Museum.
- Dictionnaire des artistes de l'école française, au XIXe siècle, Charles Gabet, 1831.
Annexes
Bibliographie
- Denis Coutagne, François-Marius Granet (1775-1849), éd. Somogy, 2008 (ISBN 9782757201848).
- Alain Jacobs, François-Marius Granet et le peintre belge François-Joseph Navez : correspondance de 1822 à 1849 conservée à la Bibliothèque royale Albert Ier à Bruxelles, Bulletin de la Société de l'histoire de l'art français, année 1996, Paris, 1997, p. 113-141.
- J. de Séranon, « M. Granet, peintre », in Revue de Marseille et de Provence, 8e année, Marseille, 1862, p. 138-149.
Articles connexes
Liens externes
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