- Francois Marie Lamour
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François Marie Lamour
Pour les articles homonymes, voir Lamour.François Marie Lamour, né le 22 août 1772 à Vannes (Morbihan) et mort le 2 mai 1813 près de Lützen (Saxe-Anhalt), militaire français.
Lieutenant au 2e bataillon de fédérés à l'armée du Nord le 3 août 1792, capitaine le 30 octobre suivant, il fut incorporé dans le 14e régiment d'infanterie (par amalgame 27e demi-brigade le 3 nivôse an II, et 23e de bataille, à Cologne, en l'an IV).
Pendant cette dernière campagne de l'armée de Sambre-et-Meuse, il eut le commandement du 2e bataillon de sa demi-brigade, quoique le dernier et plus jeune capitaine du corps ; et ce fut à sa tête, qu'au combat de Ratisbonne, le 5 fructidor, il culbuta deux bataillons d'infanterie autrichienne, lui reprit une position avantageuse, et délivra 300 hommes et 11 officiers de la 43e faits prisonniers de guerre au commencement de la journée.
Le général Jourdan, témoin de cette action, fit au capitaine la promesse du grade de chef de bataillon.
Le 7 du même mois, après le combat d'Amberg, la 23e sous les ordres de Ney, fut chargée de soutenir la retraite de l'armée et de défendre jusqu'à la dernière extrémité la tête du défilé de Sulzbach : Lamour, de son côté, repoussa trois fois la cavalerie autrichienne qui faisait les plus grands efforts pour gagner la queue des colonnes françaises; mais, accablé par un ennemi dix fois plus nombreux, il fit former le carré à sa troupe, soutint le choc pendant deux grandes heures, et ne se rendit qu'après avoir brûlé sa dernière cartouche, et quand, éloigné de l'armée française, il vit son bataillon réduit à 200 hommes.
Rendu seulement en l'an V, il reprit, quoique capitaine, le commandement du 2e bataillon de la 23e à l'armée du Rhin, et passa en l'an VII en Helvétie, où il devint capitaine de grenadiers le 20 nivôse.
Passé en l'an VIII à l'armée du Danube, et à celle du Rhin en l'an IX, il fut chargé le 10 frimaire, deux jours avant la bataille de Hohenlinden, de former l'arrière-garde d'un régiment de grenadiers de la division Ney qui, vivement menacée par les tirailleurs ennemis, faisait sa retraite entre Hang et Muldorff. En sortant d'un bois dont l'ennemi gardait la lisière, Lamour rencontre le capitaine Leclerc embarrassé dans une route de traverse, ayant deux pièces d'artillerie légère embourbées et en tête, une pièce de 8 dont la roue brisée empêchait la retraite de tout le train : on allait déjà couper les traits pour emmener les chevaux, lorsque Leclerc apercevant son camarade déboucher du bois, le supplie de lui sauver l'honneur en l'aidant à sauver ses canons. Aussitôt Lamour met sa première section en bataille sur la route avec un peloton de canonniers à cheval pour arrêter la charge de l'ennemi, envoie sa seconde section et le reste des canonniers à cheval en tirailleurs pour gêner la marche des assaillants, et, pendant ce temps, il parvient à faire remettre sur pied les trois pièces que les soldats ramenèrent en triomphe. Cette opération encore assez longue et faite sous le feu de l'ennemi, coûte 5 grenadiers tués et 12 blessés au capitaine Lamour, qui fut proposé une seconde fois par le général Ney à Moreau pour le grade de chef de bataillon.
Après la paix de Lunéville, il rentra en France, tint garnison successivement à Dijon, à Marseille et à Corbeil, fut envoyé en recrutement le 1er vendémiaire an XI et reçut la décoration de la Légion d'honneur, à Paris, le 25 prairial an XII.
Nommé, en messidor suivant, adjoint à l'état-major du camp de Montreuil, il fit avec le 6e corps la campagne d'Autriche, et montra une grande valeur à la prise d'Ulm, où il dirigeait une colonne.
A l'affaire de Scofeld, il sut éviter habilement le gros des troupes autrichiennes qui se sauvaient de Scharnitz, et fit prisonnier le major qui en commandait l'avant-garde.
Chef de bataillon le 18 juillet 1806, il passa au 59e régiment de ligne le 15 août, puis au 27e le 1er octobre, et tint la conduite la plus brillante à la tête d'un bataillon le jour de la bataille d'Iéna.
Il passa en qualité de major au 88e régiment le 7 janvier 1807, et servit au 5e corps pendant la campagne d'Eylau et de Friedland, fut nommé colonel du 39e de ligne, alors au 6e corps de l'armée d'Espagne le 25 octobre 1810, et tomba au pouvoir de l'ennemi à la prise d'Albuquerque, en Estramadure, le 15 mars 1811.
Parvenu à s'échapper des mains des Anglais, il rentra en France au commencement de 1813, et rejoignit la grande armée, où l'Empereur le désigna pour commander le 22e régiment de ligne, à la tête duquel il fut tué à la bataille de Lützen le 2 mai.
On ignorait encore sa mort au quartier général, lorsqu'il fut compris comme général de brigade dans un décret de promotion rendu à Borna le 4 mai.
Source
« François Marie Lamour », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition] (Wikisource)
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