- Forces navales françaises libres
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Les Forces navales françaises libres étaient les forces de marine militaire de la France libre durant la Seconde Guerre mondiale.
Historique
Les FNFL ont eu successivement trois chefs :
La période Muselier
Le vice-amiral Émile Muselier rallie le général de Gaulle le 30 juin 1940. Il est nommé dès le lendemain chef des forces navales (militaires et civiles). Celles-ci sont à ce moment très limitées, essentiellement les marins qui se trouvaient déjà en Angleterre, ceux qui ont participé à l'évacuation de Dunkerque et les quelques ralliés de l'île de Sein et leurs bateaux de pêche. Le 3 juillet (date de l'opération de Mers-el-Kébir), les navires français réfugiés dans les ports anglais sont saisis par les Anglais, mais assez rapidement placés sous l'autorité de De Gaulle. Par la suite, des navires anglais seront ajoutés à la flotte de la France libre. En juin 1942, la flotte de guerre compte 40 navires opérationnels (sur 65), 3 600 marins embarqués, ainsi qu'un bataillon de fusiliers marins et une unité de commando (commandant Kieffer). La flotte marchande compte 170 navires, dont 67 opérationnels.
Les FNFL ont leur centre à Londres, mais leur principal lieu opérationnel est Portsmouth où se trouvent une caserne, un navire d'instruction (cuirassé Courbet), les trois navires de l'École navale de la France libre, ou École des cadets (commandants Wietzel et Gayral), où va être formé Philippe de Gaulle parmi 80 aspirants (20 par an), les centres de formation des canonniers, des radios, des électriciens.
Les FNFL ont deux problèmes chroniques : l'insuffisance des équipages (manque d'officiers et de certains personnels spécialisés), difficulté pour armer ou réarmer les navires, l'industrie navale britannique ne pouvant fournir le matériel adéquat. C'est la raison pour laquelle beaucoup de navires d'origine française ne sont pas opérationnels.
Assez rapidement, une certaine tension existe entre Muselier et de Gaulle, ce qui aménera le premier à démissionner, contraint et forcé par le second. Le vice-amiral Emile Muselier sera remplacé par le contre-amiral Philippe Auboyneau (en mars 1942).
La période Auboyneau
À partir de mars 1942, la marine militaire dirigée par l'amiral Auboyneau est séparée de la marine marchande qui prend pour chef le commandant Bingen, auquel succède le commandant Wietzel.
Contre-torpilleurs
- Classe Jaguar :
- Le Léopard
- Classe Fantasque :
Destroyers d'escorte
- Classe Hunt (Type 3) de construction britannique :
- La Combattante
- Classe Cannon (DE) de construction américaine :
- Tunisien. Bien que les Etats Unis aient remis le Tunisien à la France seulement en 1944, il est considéré comme un bâtiment FNFL car plus de 80% de son équipage en étaient issus.
Torpilleurs de 600 tonnes
- Classe Melpomène :
- La Melpomène
- Le Bouclier
Aviso colonial
- Classe Bougainville :
Aviso-Dragueurs de mines
- Classe Élan et Chamois :
- Le Chevreuil
- La Moqueuse
- Commandant Dominé
- Commandant Duboc
Frégates
- Classe River de fabrication britannique :
- K 258 La Croix de Lorraine (ex HMS Strule)
- K 260 Le Tonkinois (ex HMS Moyola)
- K 263 L'Aventure (ex HMS Braid)
- K 267 L'Escarmouche (ex HMS Frome)
- K 292 La Surprise (ex HMS Torridge)
- K 370 La Découverte (ex HMS Windrush)
Corvettes
- Classe Flower (corvette) de construction britannique :
Croiseur Sous-marin
- Classe Surcouf :
Sous-marin de 1re Classe océaniques
- Classe Requin :
Sous-marin de 2nd Classe côtiers
- Type "Amirauté":
- Junon
- Minerve
- Classe « U » de fabrication britannique :
- Curie
- Classe « V » de fabrication britannique :
- Doris
Sous-marins mouilleurs de mines
- Classe Saphir :
Patrouilleurs
- Léoville
- Oiseau-des-Îles
- Poulmic
- Président-Houduce
- Reine-des-Flots
- Vaillant
- Viking
- Esperanto
Croiseur auxiliaire
- Cap-des-Palmes
Chasseurs de sous-marins
- Ch. 5 Carentan
- Ch. 8 Rennes
- Ch. 10 Bayonne
- Ch. 11 Boulogne
- Ch. 12 Bénodet
- Ch. 13 Calais
- Ch. 14 Diélette
- Ch. 15 Paimpol
- Ch. 41 Audierne
- Ch. 42 Larmor
- Ch. 43 Lavandou
Chalutiers-Dragueurs de mines
- Dragueur Congre AD92
- Dragueur Kériado AD112
- Dragueur Lucienne-Jeanne AD 38
- Dragueur Nazareth ex Jacques II AD24
- Dragueur André-Louis AD22
- Dragueur Monique André AD23
- Dragueur Gaston Rivier AD21 (ancien bâtiment hydrographe de la marine nationale)
- Dragueur Antioche II AD42
- Dragueur Perdrant AD43
- Dragueur Angèle Marie AD52
- Dragueur Vierge de Lourdes AD53
- Dragueur Louise Marie AD41
NB: Les bâtiments cités avec les N° de coque AD21,22,23,24,41,42,43,52,53 formaient la 139ème flottille de Dragueurs armés FNFL transformée en FNGB en 1944.Certains d'entre eux furent amenés à opérer sur les côtes de France à partir de septembre 1944 sans toutefois participer activement au débarquement. Le Gaston Rivier, le Nazareth, outre les opérations de dragage firent plusieurs fois la navette entre Arromanches et l'Angleterre (Pothmouth) au titre de transports et évacuations divers. Restitués à la Marine Nationale fin 1944, les chalutiers furent progressivement désarmés et restitués quand ce fut possible à leur anciens armateurs, pour être remplacés par des unités neuves d'origine américaine.
Vedettes rapides
- Classe MTB (Type Vosper 73ft) de construction britannique:
- MTB 90
- MTB 91
- MTB 92
- MTB 94
- MTB 96
- MTB 98
- MTB 227
- MTB 239
- Classe ML Fairmile (Type B) de construction britannique:
- ML123 Saint-Renan
- ML182 Île-de-Sein
- ML205 Ouessant
- ML245 Saint-Guénolé
- ML246 Saint-Yves
- ML247 Saint-Alain
- ML269 Béniguet
- ML303 Molène
- Classe ML Fairmile (Type A) de construction britannique:
- ML052 Galantry
- ML062 Langlade
- ML063 Colombier
Vedettes de port
- Classe HDML Admiralty de construction britannique:
- HDML 1143 Palmyre
- HDML 1164 Baalbeck
Bâtiment école
- Président-Théodore-Tissier
Goëlettes
- La Belle Poule
- L' Étoile
Bâtiments-bases
- Courbet (cuirassé). Utilisé comme batterie anti-aérienne et caserne. Coulé comme brise-lame devant Ouistreham (Opération Overlord)
- Paris (cuirassé). Utilisé comme caserne par la Royal Navy.
- Ouragan (torpilleur)
- Amiens (Aviso). D'abord utilisé par la Royal Navy comme bateau école à la mer pour ses mécaniciens, électriciens et chauffeurs, il est réarmé sous pavillon FNFL comme bâtiment d'instruction de l'école navale le 12.06.1943. Jusqu'au 07.01.1944, il a parcouru 1.765 nautiques entre Portsmouth, Milford Haven, Belfast, Oban, Tobermory et Greenock où il resta à quai comme bâtiment base.
- Arras (Aviso). Cannibalisé au profit de l'Amiens (stock de pièces de rechange).
- Épinal (aviso)
- Suippe (aviso)
- Diligente (aviso)
Divers
- Le cargo HMS Fidelity (ex Rhin)
- le paquebot Félix Roussel
- le trois-mâts goélette Oiseau des îles à Papeete
- le dundee de l' Île de Sein Ar Zenith
- Le Mutin Thonier à voile, utilisé par la Royale Navy comme bateau espion.
- Le Cagou, cargo coulé le 28 juillet 1942 par la flotte japonaise près de l'Australie
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Monument des forces navales françaises libres surplombant la ville de Gourock (Lyle Hill, Greenock), en Écosse
Liens externes
- Les origines des FNFL, par l'amiral Thierry d'Argenlieu
- Les FNFL, par l'amiral Chaline
- Site officiel de la Fondation de la France Libre
- Site perso consacré à l'historique de la frégate FNFL LA DECOUVERTE
Bibliographie
- Henri Michel, Histoire de la France libre, PUF (coll. Que Sais-je), Paris, 1967, pp. 39-42.
- VAE Émile Chaline et CV Pierre Santarelli, Historique des Forces navales françaises libres (tomes I à IV), Service historique de la marine, 1990, 1992, 1999 et 2002.
- CV André Bouchi-Lamontagne, Historique des Forces navales françaises libres (tome V), Service historique de la défense, 2006.
- Georges Caïtucoli, François Broche, Jean-François Muracciole (dir.) :
- Dictionnaire de la France libre, présentations de Max Gallo et Jean-Louis Crémieux-Brilhac, postface de Jean-François Sirinelli, Robert Laffont, collection Bouquins, 2010.
- La France au combat. De l'appel du 18 juin à la victoire, Perrin/SCÉRÉN-CNDP, 2007
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