Firmes de sécurité privée

Firmes de sécurité privée

Société militaire privée

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Une société militaire privée (SMP) fournit un service à un gouvernement ou une organisation internationale lors d'un conflit armé ou en zone à fort risque sécuritaire. Ce service peut aussi bien être technique (construction et surveillance des installations, entraînement des troupes, ravitaillement en vivres et matériel ou conception de simulations de conflit), qu'humain (interrogateurs, conseillers tactiques ou stratégiques, ou encore gardes du corps).

Il arrive également que certaines SMP fournissent un véritable service de mercenariat lorsque ses membres participent à des combats.

Sommaire

Historique

Une des premières sociétés privées d’intervention fut Executive Outcomes en Afrique du Sud, qui s’est scindée en plusieurs organisations à la fin des années 1990.

Au Royaume-Uni, la plus connue est Sandline International, symbole de l’essor des compagnies privées. Elle offrait dès les années 1990 une large gamme de services allant de l’entraînement de troupes au maintien ou à la restauration de la sécurité.

En 1995, la société MPRI avec 350 employés et un potentiel militaire de 7000 hommes a contribué de manière efficace à la modernisation de l’armée croate qui lui a permis de renverser de manière décisive le rapport de forces avec la République serbe de Krajina.

En 2005, plusieurs de ces sociétés ont aidé le génie militaire pour les secours après le passage de l'ouragan Katrina sur La Nouvelle-Orléans.

Avantages pour les gouvernements

Faire appel à une société militaire privée a plusieurs avantages pour un gouvernement. Cela permet :

  • de faire baisser le coût d'une intervention armée ;
  • de ne pas engager officiellement son armée dans un conflit ;
  • de faire diminuer le chiffre officiel des morts au cours d'une opération militaire (cas des États-Unis en Irak) ;
  • pour certains gouvernements qui ne disposent pas d'une armée de confiance, d'avoir des hommes efficaces et entraînés.

Risques

Les risques de faire appel à une société militaire privée peuvent être nombreux, et tiennent au caractère mercenaire de ces troupes.

Il existe de plus un vide juridique les concernant. Ainsi, il n'y aucune loi expliquant clairement :

  • leur emplacement dans la hiérarchie militaire ;
  • ce qu'il se passe si un employé refuse de travailler s'il considère que sa sécurité est trop mise en jeu ; (toutefois, certains contrats stipulent qu'ils peuvent tout arrêter s'ils pensent que leur sécurité est trop mise en jeu)
  • le régime juridique appliqué si un employé tue volontairement ou par accident un civil ;
  • etc.

De plus, il est arrivé plusieurs fois que des employés de ces sociétés soient mêlés à des affaires douteuses (comme le racket et le trafic d'adolescentes en ex-Yougoslavie et torture dans la prison d'Abu Ghraib) alors qu'ils étaient en intervention.

Poids économique

En 2006, l'ensemble des sociétés militaires privées ont un chiffre d'affaire annuel de 100 milliards de dollars par an dont 52 milliards de dollars aux États-Unis et cela augmente chaque année [réf. nécessaire].

Le département de la Défense des États-Unis (DoD) prévoyait de privatiser d'ici 2006, 237 000 postes dans la logistique et le soutien [réf. nécessaire].

Après les attentats du 11 septembre 2001, qui ont été suivies de l'invasion de l'Afghanistan, gouverné par les talibans, et, en 2003, de l'Irak, la proportion d'agents contractuels privés travaillant pour le Pentagone s'est élevé à 39% (elle était de 26% avant le 11 septembre [1]). Le secrétaire à la Défense de l'administration Obama, Robert Gates, a annoncé en avril 2009 vouloir réduire ce nombre de contractuels, remplacés par des fonctionnaires. Cela affecterait des sociétés militaires privées telles que CACI et SAIC, ou les entreprises d'armement Lockheed Martin et General Dynamics [1]. Près de 7,5% des emplois à Washington D.C. (soit 291 000 personnes) sont liés à des contrats avec le département de la Défense [1].

Zones d'intervention

L'emploi des SMP est généralisé par les États-Unis : leurs employés constituent le deuxième contingent engagé en Irak (15 000 hommes), devant l'armée britannique.

Il a également été fait appel à leurs services entre autres en Colombie, en Équateur, en République serbe de Krajina, en Bosnie, au Kosovo, en Afghanistan, en Sierra Leone, au Nigeria et en Ouganda.

En France

Le député PS Jean-Pierre Plancade déclarait lors des débats sur le projet de loi relatif à la répression de l’activité mercenaire : « les sociétés militaires privées peuvent organiser et assurer, à la demande d’un État ou d’une entreprise, des tâches de sécurité, de logistique, de renseignement, de formation des militaires, pour suppléer les forces gouvernementales à certaines occasions. Ces sociétés se distinguent par l’éventail des services qu’elles sont en mesure de proposer ». Le rapport parlementaire 142 (2002-2003) rédigé par le sénateur UMP Michel Pelchat († 2004) pour la Commission des affaires étrangères stipule quant à lui que : « l'assistance et le conseil à une armée étrangère, y compris lorsqu'il émane d'intervenants privés, ne peuvent être assimilés au mercenariat. »

Dans un article paru dans Armées d'aujourd'hui en juillet 2004, le chef d'état-major des armées (CEMA), le général Henri Bentégeat déclare : « Cette question [des sociétés militaires privées] est assez délicate et évolue très vite. La plupart sont des sociétés qui ont pignon sur rue, qui sont contrôlables, contrôlées et qui peuvent rendre des services que les armées ne peuvent pas rendre pour des raisons diverses ; certaines, malheureusement, n’ont pas un code éthique suffisant. »

Liste de quelques sociétés militaires privées

Article détaillé : Mercenaire.

Bibliographie

  • Mercenaires et polices privées. La privatisation de la violence armée, Olivier Hubac, Encyclopædia Universalis, Paris, 2006, (ISBN 2852297906)
  • (en) A Bloody Business: America's War Zone Contractors And the Occupation of Iraq, Gerald Schumacher, Zenith Press, 2006, (ISBN 0760323550)
  • La Privatisation de la violence. Mercenaires et sociétés militaires privées au service du marché. Xavier Renou, Agone, 2006.

Références

  1. a , b  et c Dana Hedgpeth, Contracting Boom Could Fizzle Out, Washington Post, 7 avril 2009 (page A01).

Voir aussi

Jeux vidéo

Liens externes

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