- Paris au XXe siècle
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Paris au XXe siècle est un roman de Jules Verne, écrit en 1863. L'éditeur Hetzel à l'époque avait refusé ce roman ; il n'a été édité que plus d'un siècle après, en 1994 par Hachette.
Ce roman décrit un jeune homme, Michel, lauréat d'un prix de poésie latine, dans le monde de 1960 où la science a triomphé, alors que la littérature, la musique, la peinture sont méprisées. On découvre dans cette œuvre de jeunesse un Jules Verne très pessimiste ; dans ses autres romans, il ne fera apparaître cet aspect de sa personnalité qu'à la fin de sa vie.
Dans Paris au XXe siècle, Jules Verne crée un monde qui nous paraît tellement futuriste qu'on a de la peine à croire que ce roman ait pu être écrit en 1863 : des trains de métro propulsés à l'air comprimé, des voitures à hydrogène, des machines étonnantes ressemblant à nos photocopieuses et à nos ordinateurs. Jules Verne y anticipe l'augmentation du trafic motorisé, la formation des banlieues, l'abandon du grec et du latin dans nos écoles, l'évolution de la musique qui n'est plus chantée, mais hurlée, et l'influence de l'anglais sur le français.
Il imagine que les hommes-machines travailleront dans des bureaux kafkaiens et que la seule idéologie de l'homme moderne sera le profit. À travers le regard ironique de son héros, Jules Verne dresse une critique de notre société qui mène à l'aliénation et à la surveillance totale de l'individu par les machines ; les robots n'arrêtent pas seulement les voleurs dans les banques, ils prononcent et exécutent également la sentence.
Sommaire
Une plaisanterie scatologique sur le peintre Courbet
— Chapitre XIII
Une plaisanterie osée : « Boutonne-donc ton pantalon »
Jules Verne se permet une plaisanterie osée : au chapitre XIV, il parle d'une pièce intitulée « Boutonne-donc ton pantalon ». C'est l'un des passages que l'éditeur Pierre-Jules Hetzel critique le plus vertement. Jules Verne ne se permettra plus ce genre de plaisanterie.
Le mépris pour les musiciens Wagner et Verdi
— Chapitre VIII, à propos de Richard Wagner.
Dans un autre de ses romans, L'Île à hélice paru en 1895, il se montre aussi très méprisant envers la musique de Wagner.
Un Jules Verne peu féministe
Le chapitre XII est consacré aux femmes : pour Jules Verne, dans le futur, il n'y aura plus que très peu de vraies femmes.
« [...] les mères se montrant contrariées de voir leurs filles trop promptement enceintes, et les jeunes maris désespérés d'avoir commis une telle maladresse. Aussi, de nos jours, le nombre des enfants légitimes a-t-il singulièrement diminué au profit des enfants naturels. »
Au chapitre X, Jules Verne se montre élogieux pour un écrivain, George Sand, mais son but était peut-être seulement de flatter Hetzel en disant du bien d'un des écrivains que l'éditeur admirait.
Citations du texte
« Me voilà entraîné en pleine mer ; où il faudrait les aptitudes d'un poisson, j'apporte les instincts d'un oiseau ; j'aime à vivre dans l'espace, dans les régions idéales où l'on ne va plus, au pays des rêves, d'où l'on ne revient guère ! » (p. 50)
« L'important, en effet, n'est pas de se nourrir, mais bien de gagner de quoi se nourrir »
« Il était [...] horriblement commun » (p. 64)
« Pour mieux vous rappeler mes paroles, ayez soin de ne jamais les oublier » (p. 69)
« Tout le monde s'enrichit, excepté l'esprit humain » (p. 178)
« prophétiser [...] en partant de ce principe, que si la prophétie ne se réalise pas, on oubliera le prophète, et que, si elle se réalise, il se targuera bien haut de sa perspicacité » (p. 205)
- Références des pages données selon l'édition France Loisirs - mai 1995
Catégories :- Roman de Jules Verne
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