Eglise Saint-Louis-en-l'Ile

Eglise Saint-Louis-en-l'Ile

Église Saint-Louis-en-l'Île

48°51′4.6″N 2°21′27.6″E / 48.851278, 2.357667

Église
Saint-Louis-en-l'Île
Vue générale de l'édifice
Vue générale de l'édifice

Latitude
Longitude
Non renseigné
(Chercher ce lieu) 
Pays France France
Région Île-de-France
Ville Paris
Culte Catholique romain
Type Église
Rattaché à Diocèse de Paris
Début de la construction 1624
Fin des travaux 1726

L'église Saint-Louis-en-l'Île est une église française située dans l'actuel 4e arrondissement de Paris, sur l'île Saint-Louis. L'église se trouve à l'intersection de la rue Saint-Louis-en-l'Île et de la rue Poulletier. Cet édifice a été construit en plusieurs étapes de 1624 à 1726. Son saint patron est Saint Louis, roi de France sous le nom de Louis IX.

La paroisse est actuellement une des plus petites du diocèse de Paris, et couvre la moitié de l'île de la Cité, l'île Saint-Louis et l'ancienne île Louviers (actuellement boulevard Morland).

Sommaire

Origine du nom

L'église est dédiée à Louis IX qui régna sur la France de 1226 à 1270 et qui venait prier sur l'île appelée auparavant l'île aux Vaches. Ce serait sur cette île, qu'il prit la croix en 1269 avant de partir en Terre Sainte avec ses chevaliers pour délivrer Jérusalem.

Il racheta à l'empereur de Constantinople, Baudouin II, la relique de la couronne d'épines du Christ. La statue sous la tribune de l'orgue montre le roi tenant entre ses bras cette couronne. Louis IX a été canonisé en 1297 par le pape Boniface VIII sous le nom de saint Louis de France.

Première église

En 1614, le roi Louis XIII confie à Christophe Marie, entrepreneur général des ponts de France le soin de viabiliser l'île en y construisant un pont, des quais et en lotissant les terres, jusqu'alors principalement des marais et des pâturages, pour la rendre habitable.
En 1623, sur demande des premiers habitants de l'île aux Vaches, le chapitre de la cathédrale, propriétaire des lieux, fait construire une chapelle et en juillet de la même année, érige une paroisse indépendante. Cette église, appelée dans un premier temps Notre-Dame-en-l'Île sera rebaptisée Saint-Louis en 1634. Cette première église avait son chœur orienté vers le sud, et sa façade donnait sur la rue centrale de l'île. Elle était entourée d'un cimetière et d'un marché.

Construction de l'église actuelle

Le 10 décembre 1642, devant l'accroissement rapide de la population de l'île, il est décidé de détruire l'ancienne église devenue trop petite et de construire à la place une église paroissiale plus importante. Pour des raisons financières, les premiers travaux de fondation ne furent entrepris qu'en 1656. L'architecte François Le Vau (1613-1676), dont le frère cadet, Louis Le Vau, est plus connu pour avoir été un des architectes du Château de Versailles, est chargé de dresser les plans de la nouvelle église. Cette fois ci, la nouvelle église sera orientée normalement, en direction de l'Est, donc parallèle à la rue Saint-Louis. Le cimetière et le marché doivent disparaître.

La première pierre du chœur est déposée le 1er octobre 1664 par l'archevêque de Paris, Hardouin de Péréfixe, et l'autel est inauguré et consacré le 20 août 1679 par François de Harlay. Le Vau meurt en 1676, et le chœur sera terminé par Gabriel Le Duc, un des architectes du Val-de-Grâce. Dans un premier temps, le chœur est relié par un transept inachevé à l'ancienne église afin de servir de nef provisoire.

Gravure de l'église à la fin du XVIIIe sicle
Intérieur de l'église

Le 2 février 1701, une tempête détruit la toiture de l'ancien bâtiment, tuant plusieurs fidèles. Il devient donc impératif d'achever au plus vite la nouvelle église. Le Duc meurt en 1702. Pierre Bullet puis ultérieurement Jacques Doucet sont chargés de poursuivre les travaux. Afin d'obtenir des fonds, une loterie royale est organisée, ce qui permet au cardinal de Noailles, en 1702, de poser la première pierre de la nef. Celle-ci ne sera achevée qu'en 1723, et le transept avec la coupole en 1725. Le 14 juillet 1726, soixante-dix ans après les premiers travaux de fondation, l'église est finalement consacrée par l'évêque de Grenoble, Jean de Collet.

Initialement, un campanile s'élevait à la croisée du transept. Celui-ci est détruit par la foudre en 1740, et remplacé en 1765 par le clocher actuel, haut de trente mètres. Celui-ci est remarquable par sa forme d'obélisque et ses nombreux ajours, afin d'éviter toute prise au vent qui souffle fortement sur l'île.

Réalisée suivant un plan gothique, mais de conception moderne avec inspiration italienne, l'église est la seule église du XVIIe siècle combinant un chevet plat avec un déambulatoire.

L'église est longue de 60 m et large de 30 m. Son style initial dépouillé a été modifié et surchargé plusieurs fois au XVIIIe et XIXe siècle pour la transformer en style baroque.

Dans ses plans initiaux, Le Vau avait décidé de construire un portail principal à colonnades ouvrant dans le transept Nord sur la rue et une façade principale à l'Ouest. Celle-ci n'a pu être réalisée en raison des nombreuses constructions existantes qui auraient du être détruites. L'église est donc restée avec un pignon sans style à l'Ouest et une entrée par la première chapelle latérale.

La décoration intérieure de l'église a été confiée à Jean-Baptiste de Champaigne (1631-1681), neveu du célèbre peintre Philippe de Champaigne. La décoration a été réalisée sobrement, dans un style voisin de celle de l'église Saint-Jacques-du-Haut-Pas, toutes les dorures actuelles ne datant que du XIXe siècle.

En 1744, un orgue a été installé dans la tribune par François-Henri Lescop. Comme beaucoup d'autres mobiliers, celui-ci disparut lors de la révolution.

Dans l'église sont enterrés entre autres, Jean-Baptiste de Champaigne son décorateur (1681), et le poète Philippe Quinault (1688).

Période révolutionnaire et napoléonienne

Durant la période révolutionnaire, le mobilier est pillé et les statues des Saints brisées. La statue de Sainte Geneviève et la statue de la Vierge Marie, toutes deux œuvres du sculpteur François Ladatte, situées dans les transepts, survécurent en étant transformées en statue de la liberté et en statue de l'égalité. Corentin Coroller, curé de la paroisse depuis 1785, prête le serment constitutionnel, ce qui n'empêche pas la fermeture de l'église en 1791.

L'église sert tout d'abord de dépôt littéraire, les métaux récupérables sont envoyés à l'Hôtel des Monnaies, et le 31 juillet 1798, l'église est vendue à un certain Fontaine pour la somme de 60.000 francs. Celui-ci décide de laisser l'église à la disposition du curé Coroller qui peut ainsi continuer à assurer le culte. S'étant rétracté de son serment constitutionnel en 1795, il devient curé concordataire en 1802 et lors de la venue du pape Pie VII à Paris pour le sacre de Napoléon, ce dernier célèbrera une messe le 10 mars 1805, dans une église dont les murs sont pour l'occasion, et afin de cacher les dégâts dus à la révolution, recouverts de tapisseries des Gobelins.

Le 15 décembre 1817, la ville de Paris, rachète l'église à Fontaine. Coroller reste curé de la paroisse jusqu'en mai 1821.

Période contemporaine

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la ville de Paris ainsi que de nombreux particuliers font don d'œuvres d'art à l'église (vitraux et peintures). Louis-Auguste Napoléon Bossuet, petit-neveu de Bossuet, évêque de Meaux est curé de la paroisse de 1864 à 1888. Il dévoue une grande partie de sa fortune à la décoration de l'église et à l'achat de nombreuses œuvres d'art.

En 2005, la ville de Paris y fait installer un nouveau grand orgue de Bernard Aubertin, conçu sur le modèle des orgues d'Allemagne du Nord de l'époque baroque.

L'église, en plus de sa fonction religieuse, sert tout au long de l'année pour de nombreux concerts de musique religieuse classique.

L'église a été classée monument historique le 20 mai 1915.

Peintures et œuvres d'art

Icône de Notre-Dame du perpétuel Secours

Dans la chapelle des fonts baptismaux, se trouvent huit petits tableaux sur bois, représentant huit scènes de la vie du Christ. Initialement attribués à l'école flamande de la fin du XVIe siècle, ils ont été restaurés par les services de la ville de Paris en 200-2001, et réattribués à l'école rhénane du début du XVIe siècle.

L'icône de Notre-Dame du perpétuel Secours est une image "miraculeuse" du XVIe siècle, en provenance d'Orient, et amenée à Rome. Sa vénération à la fin du XIXe siècle a été propagée par les Rédemptoristes. L'icône montre le Christ dans les bras de sa mère, la Vierge Marie, et regardant les archanges Gabriel et Michel qui tiennent les instruments de la Passion.

Liens externes

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