- Edmond de Rothschild
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Le baron Edmond James de Rothschild est un philanthrope et collectionneur français né à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) le 19 août 1845 et mort à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) le 2 novembre 1934. Il a été une des figures de proue du sionisme.
Sommaire
Biographie
Cadet du baron James de Rothschild, fondateur de la branche de Paris, il sert dans la Garde nationale pendant la guerre de 1870. Ses parents s'arrangent pour le fiancer à sa cousine Marguerite de Rothschild, mais elle refuse pour épouser le duc de Guiche. Il épouse donc en 1877 sa cousine Adelheid von Rothschild (connue comme Adélaïde) (1853-1935)[1], de la branche de Naples (V. Famille Rothschild). Ils auront trois enfants :
Edmond de Rothschild ne prit pas une part active au développement de la maison de banque familiale. Il fut avant tout un collectionneur et un mécène.
Ami d'Ernest Hébert, Jean-Jacques Henner, Aimé Morot, Eugène Guillaume et Léon Bonnat, il réunit une célèbre collection de boîtes en or et de miniatures (aujourd'hui à Waddesdon Manor, Grande-Bretagne, dont son fils aîné hérita). Membre du Conseil des musées, il fit don au musée du Louvre du célèbre trésor d'argenterie de 110 pièces trouvé en 1895 à Boscoreale, près de Pompéi en 1895. Il fut également un mécène pour certains musées de province.
Avec son frère Gustave, il finança les fouilles de Milet, Didymes, Tralles et Magnésie, effectuées en 1873. Il finança également les fouilles de Charles-Simon Clermont-Ganneau en Égypte, d'Eustache de Lorey en Syrie et de Raymond Weyl en Palestine.
Il offrit un ensemble rare de manuscrits et d'autographes à la Bibliothèque nationale ce qui lui valut d'être élu membre libre de l’Académie des Beaux-Arts au fauteuil d'Henri Bouchot (1906). À sa mort, ses héritiers firent don au musée du Louvre d’un ensemble de 3 000 dessins du XVIIIe siècle et de 43 000 gravures.
Membre de la Société des amis des sciences, il contribua à la création de l’Institut de biologie physico-chimique (1927), de l’Institut Henri Poincaré et de la Maison de l’Institut de France à Londres (1919). Il finança également la Casa de Velázquez à Madrid.
L'engagement sioniste
À partir de 1882, il se mit à acheter des terres en Palestine et devint un des soutiens les plus actifs du sionisme, finançant le premier établissement à Rishon LeZion. Il est un des hommes clefs de la réussite de la première Aliyah sioniste. En 1899, il transférera 25 000 hectares de terres agricoles palestiniennes, ainsi que les colonies qui s'y trouvaient, à la Jewish Colonization Association, mais continua à la soutenir financièrement.
Contrairement aux autres Rothschild, il attachait une grande importance à cette entreprise et fit cinq voyages en Palestine (mai 1887, printemps 1893, février 1899, février 1914, mai 1925) pour y suivre de façon paternaliste le développement de ses « colonies ». Il développe en particulier la colonie de Zikhron Yaakov ainsi nommée en "souvenir" de son père Jacob (James). Il aida les Juifs de Russie chassés par les pogroms à créer des vignobles autour du mont Carmel mais échoua à développer, comme à Grasse, l'industrie du parfum.
En 1924, il créa la Palestine Jewish Colonization Association (PICA), qui acquit plus de 500 km² (50 000 hectares) de terrain.
On estime qu'il dépensa plus de 50 millions de dollars dans ces entreprises.
Il finit par se séparer de la politique de construction d'un État préconisée par l'Agence juive en défendant une autre approche, basée sur l'industrialisation et le respect des populations arabes.
En avril 1954, sa dépouille et celle de sa femme furent exhumées du cimetière du Père-Lachaise et transportées en Israël sur une frégate militaire. À Haïfa, le navire fut salué par des sirènes et des coups de canon. Des funérailles nationales eurent lieu au cours desquelles l'ancien Premier ministre David Ben Gourion lut l'éloge funèbre. Edmond de Rothschild et sa femme furent inhumés au Ramat Hanadiv Memorial Gardens[2].
Résidences
Edmond de Rothschild habitait un hôtel particulier, l'hôtel de Pontalba, 41, rue du Faubourg-Saint-Honoré (aujourd’hui résidence de l’ambassadeur des États-Unis), construit en 1836 par Louis Visconti pour la baronne de Pontalba et acquis en 1876. Il le fit presque entièrement reconstruire par Félix Langlais. Il y fit remonter des boiseries provenant de l’hôtel Samuel Bernard, situé 46 rue du Bac, ainsi qu'une partie du vaste ensemble de boiseries provenant de l'hôtel Peyrenc de Moras (aujourd'hui musée Rodin) et acquis par les Rothschild.
À Boulogne-Billancourt, il possédait le château construit pour son père. Il possédait également le château d'Armainvilliers à Tournan-en-Brie (Seine-et-Marne), édifié de 1880 à 1900 dans le style anglo-normand par Félix Langlais et Émile Ulmann sur un terrain acquis en 1877 d'Auguste Stanislas Marie Mathieu de La Rochefoucauld, duc de Doudeauville (1822–1887). Le parc, dû à Laîné, a réclamé d’immenses travaux de terrassement et de vallonnement.
Notes et références
- Fille de Wilhelm von Rothschild (1828-1901) et d'Hannah Mathilde, née aussi von Rothschild (1832-1924).
- "La colline du Bienfaiteur"
Voir aussi
Articles connexes
>=== Bibliographie ===
- Encyclopedia of Zionism and Israel, vol. 2, p. 966, New York, 1971
- Elisabeth Antébi, Edmond de Rothschild, l'homme qui racheta la Terre sainte Éditions du Rocher, 2003
- Pascal TORRES, La Collection Edmond de Rothschild au Musée du Louvre, Le Passage/Louvre éditions, Paris, 2010
Catégories :- Naissance à Boulogne-Billancourt
- Naissance en 1845
- Décès en 1934
- Collectionneur
- Personnalité du sionisme
- Académie des beaux-arts (France)
- Famille Rothschild
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