- Détenu Particulièrement Signalé
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Prison en France
Les prisons françaises sont gérées par l'Administration pénitentiaire (rattachée au ministère de la Justice depuis 1911). Elles font partie des lieux privatifs de liberté. Le rôle de la prison en France est, d'une part, de protéger la société contre les individus dangereux, et d'autre part de mettre en œuvre leur réinsertion.
Les personnes détenues sont :
- soit en détention provisoire, en attente ou en cours de jugement donc présumées innocentes. Leur libération pourrait poser des problèmes, notamment en ce qui concerne leur éventuelle fuite, le fait qu'elles puissent influencer les témoins ou troubler l'ordre public ;
- soit condamnées définitivement, après avoir épuisé toutes les voies de recours (appel, opposition, cassation) par une juridiction répressive à une peine de prison.
Sommaire
Histoire
Quelques dates clés :
- Code pénal de 1791 : la prison est un lieu de punition mais aussi celui de l'amendement du condamné, par le travail et l'éducation.
- 1810 : Le Code pénal privilégie le principe de prison châtiment.
- 1911 : L'administration pénitentiaire est rattachée par décret au ministère de la Justice. Depuis 1795, date de la création de l'administration des prisons, elle relevait en effet du ministère de l'intérieur.
- 1945 : La réforme Amor institue la politique d'amendement et de reclassement social du condamné. Parmi les 14 points de cette réforme, on trouve le principe de la modulation des peines et le principe du travail comme obligation et comme droit.
- 1959 : Création du sursis avec mise à l'épreuve.
- 1975 : Création des centres de détention orientés vers la réinsertion et le développement des peines de substitution.
- 1981 : Abolition de la peine de mort.
- 1983 : Création de la peine de travail d'intérêt général. Réforme des droits des détenus.
- 1987 : Les missions du service public pénitentiaire sont précisées. Certaines d'entre elles peuvent être concédées à des groupes privés.
- 1994 : Réforme de la prise en charge sanitaire des détenus.
- 1999 : Création des services pénitentiaires d'insertion et de probation (SPIP) regroupant dans une structure unique les activités liées à la réinsertion.
- 2002 : Loi d'orientation et de programmation pour la Justice : sécurisation et humanisation renforcées des établissements pénitentiaires, 13 200 places de prison vont être construites.
- 2004 : La loi portant adaptation de la justice aux évolutions de la criminalité développe les aménagements de peine pour lutter contre la récidive.
- 2006/2007 : Les nouvelles règles pénitentiaires européennes, adoptées le 11 janvier 2006 par les 46 Etats membres du Conseil de l'Europe, deviennent la charte d'action de l'administration pénitentiaire.
Le musée national des prisons :le musée a été aménagé en 1995 dans la maison d'arrêt de Fontainebleau, fermée cinq ans plus tôt. Les collections retracent l'histoire de l'institution pénitentiaire du XVIIème siècle à nos jours. Depuis février 2003, le musée national des Prisons est ouvert au grand public, uniquement sur rendez-vous, dans le cadre de visites groupées sous la conduite d'un conférencier. Les réservations sont à faire auprès de l'office du tourisme de fontainebleau au (33) 01 60 74 99 99 ou sur www.fontainebleau-tourisme.com
Les missions de l'administration pénitentiaire :Le service public pénitentiaire assume une double mission : il participe à l'exécution des décisions et sentences pénales et au maintien de la sécurité publique et il favorise la réinsertion sociale des personnes qui lui sont confiées par l'autorité judiciaire. Il est organisé de manière à assurer l'individualisation des peines.
- L'exécution des peines : l'administration pénitentiaire prend en charge les personnes placées sous main de justice. Les mesures prononcées à leur égard interviennent avant ou après jugement et sont exécutées soit en milieu fermé, dans les prisons, soit en milieu ouvert, avec ou sans enfermement préalable.
- La réinsertion sociale : en collaboration avec des partenaires publics ou associatifs, l'administration pénitentiaire met en place des dispositifs d'insertion qu'elle propose aux détenus ou aux personnes faisant l'objet d'une mesure restrictive de liberté : hébergement, formation, emploi ou suivi médical par exemple. Ces dispositifs sont pour la plupart inscrits dans le cadre de la politique de la ville.
- Les règles pénitentiaire européennes : adoptées par la France et l'ensemble des États membres du Conseil de l'Europe en janvier 2006, elles constituent un cadre éthique et une charte d'action pour l'administration pénitentiaire. Elles rappellent des principes fondamentaux et des recommandations pratiques concernant : les conditions de détention, la santé et l'accès aux soins, le bon ordre, le personnel pénitentiaire, les inspections et contrôles et le régime de détention des prévenus et des condamnés.
Établissements
Article détaillé : Liste des établissements pénitentiaires en France.Il existe en France 194 établissements répartis en 114 maisons d'arrêt, 60 établissements pour peine et 13 centres de semi-liberté, 6 établissements pénitentiaires pour mineurs et 1 centre pour peines aménagées (CPA)[1]. Chaque établissement a un règlement intérieur particulier. La quasi-totalité des départements français comporte au moins sur son territoire une maison d'arrêt, à part le Gers, dont la dernière prison (située à Auch, la préfecture) a fermé ses portes en 1966 pour être démolie dix ans plus tard ; les détenus gersois sont depuis incarcérés à Agen, siège de la cour d'appel.
Maisons d'arrêt
La maison d'arrêt (MA) est le lieu d'exécution de la détention provisoire. Y sont également affectés, les condamnés qui n'ont pas à subir une longue peine, c'est-à-dire une peine dont le reliquat n'excède pas un an au moment de la condamnation.
Le régime de détention des maisons d'arrêt est caractérisé par le principe de l'emprisonnement individuel. En raison de la surpopulation carcérale, ce principe n'est dans les faits guère respecté.
Au 1er janvier 2009, il y avait 194 établissements pénitentiaire sur le territoire français, dont 111 maisons d'arrêt.
Établissements pour peine
Les établissements pour peine sont les prisons où séjournent les personnes condamnées par la Justice. Il en existe plusieurs types suivant les détenus :
- 35 centres pénitentiaires (CP), établissements mixtes comprenant au moins deux quartiers à régimes de détention différents (maison d’arrêt, centre de détention et/ou maison centrale), deux CP comprennent en outre un quartier centre pour peines aménagées (CPA) des condamnés en semi-liberté ou en placement extérieur ou dont le reliquat de peine est inférieur à un an ;
- 23 centres de détention (CD) et 34 quartiers (QCD) accueillant les détenus condamnés à une peine supérieure ou égale à un an et qui présentent des perspectives de réinsertion favorables. À ce titre, les CD ont un régime de détention principalement orienté vers la resocialisation des détenus ;
- 4 maisons centrales (MC) et 9 quartiers (QMC) recevant les condamnés les plus difficiles dont les perspectives de réinsertion sont plus lointaines. C’est en maison centrale que les dispositifs de sécurité sont les plus renforcés. L'ouverture de deux nouvelles maisons centrales est prévue ;
- 13 centres de semi-liberté (CSL) autonomes et quatre quartiers CSL situés dans les CP recevant des condamnés admis par le juge d'application des peines au régime du placement extérieur sans surveillance ou de la semi-liberté : le condamné détenu peut s’absenter de l’établissement pénitentiaire pour exercer une activité professionnelle, suivre un enseignement ou une formation ou encore bénéficier d’un traitement médical ;
- 6 établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM) sont prévus dans le programme de la loi d'orientation et de programmation de la justice de septembre 2002. Ils devaient être ouverts à la mi-2008. Ceux de Lavaur et de Lyon-Meyzieu ont ouvert le 11 juin 2007, celui de Marseille le 2 juillet 2007, celui de Quievrechain le 17 septembre 2007 et celui d'Orvault le 5 février 2008.
Autres établissements pénitentiaires
- L'Établissement public de santé national de Fresnes (EPSNF[2]).
- Le Centre national d'observation (CNO) de Fresnes.
Liste des établissements
MA : maison d'arrêt ; CD : centre de détention ; CP : centre pénitentiaire ; MC : maison centrale ; CSL : centre de semi-liberté ; CPA : Centre pour peines aménagéesDirection régionale Ville Établissement Adresse Bordeaux Agen MA 44 rue Montaigne
47008 AgenBordeaux Angoulème MA 112 rue Saint Roch
16016 Angoulême CedexBordeaux Bayonne MA 44 rue Charles Floquet
64017 Bayonne CedexBordeaux Bédenac CD BP 9
17210 BédenacBordeaux Bordeaux-Gradignan MA 17 rue du Chouiney
33176 GradignanBordeaux Eysses CD rue des Martyrs de la Résistance
47307 Villeneuve-sur-Lot CedexBordeaux Guéret MA 9 avenue de la République
23005 Guéret CedexBordeaux Limoges MA 17 bis place Winston-Churchill
87032 Limoges CedexBordeaux Mauzac CD Sablières
24150 Mauzac-et-Grand-CastangBordeaux Mont-de-Marsan CP (MA/CD) 4 rue Armand-Dulamon
40012 Mont-de-MarsanBordeaux Neuvic-sur-l'Isle CD Le But
24190 Neuvic-sur-l'IsleBordeaux Niort MA 1 rue du Sanitat
79022 Niort CedexBordeaux Pau MA 14 bis rue Viard
64037 Pau CedexBordeaux Périgueux MA 2 place Beleyme
24019 PérigueuxBordeaux Poitiers MA 209 faubourg du Pont-Neuf
86000 PoitiersBordeaux Rochefort MA 11 ter rue Maréchal Gallieni
17306 Rochefort CedexBordeaux Saintes MA 59 bis rue de l'Arc-de-Triomphe
17107 Saintes CedexBordeaux Saint-Martin-de-Ré MC 17410 Saint-Martin-de-Ré Bordeaux Tulle MA 26 rue Souham
19005 Tulle CedexBordeaux Uzerche CD Route d'Eyburie
19140 UzercheDijon Auxerre MA 13 avenue Charles de Gaulle
89010 Auxerre CedexDijon Blois MA 25 rue Marcel-Paul
41016 Blois CedexDijon Bourges MA Le Bordiot - Route Médiane
18014 Bourges CedexDijon Châlon-en-Champagne MA 1 boulevard Anatole France
51022 Châlons-en-Champagne CedexDijon Charleville-Mézières MA 21 place Winston-Churchill
08109 Charleville-Mézières CedexDijon Chartres MA 8 rue des Lisses
28018 Chartres CedexDijon Châteaudun CD Route d'Orléans
28205 Châteaudun CedexDijon Châteauroux CP (CD/MA) rue Alfred de Musset
36021 Châteauroux CedexDijon Chaumont MA 27 rue du Val Barizien
52012 Chaumont CedexDijon Clairvaux CP (MC/CD) Ville-sous-la-Ferté
10310 BayelDijon Dijon MA 72 bis rue d'Auxonne
21033 Dijon CedexDijon Joux-la-Ville CD La Poste-aux-Alouettes
89440 Joux-la-VilleDijon Montargis CSL 7 cours Jean Dupont
45200 MontargisDijon Nevers MA 13 bis rue Paul Vaillant-Couturier
58020 Nevers CedexDijon Orléans MA 55 boulevard Guy-Marie Riobe
45038 Orléans CedexDijon Reims MA 23 boulevard Robespierre
51090 Reims CedexDijon Saint-Maur MC Bel-Air
36255 Saint-Maur CedexDijon Tours MA 20 rue Henri Martin
37034 Tours CedexDijon Troyes MA 1 bis rue Hennequin
10025 Troyes CedexDijon Varennes-le-Grand CP(MA/CD) Route de la Ferté
71241 Sennecey-le-Grand CedexDijon Villenauxe-la-Grande CD Route Sezanne
10371 Villenauxe-la-Grande CedexLille Amiens MA 85 avenue de la Défense passive
80030 Amiens Cedex 1Lille Arras MA 12 rue des Carabiniers d'Artois
62022 Arras CedexLille Bapaume CD Chemin des Anzacs
62451 Bapaume CedexLille Beauvais MA 2 rue Bossuet
60006 Beauvais CedexLille Béthune MA 106 rue d'Aire
62407 BéthuneLille Château-Thierry CP (MC/CD) 54 avenue de Soissons
02401 Château-Thierry CedexLille Compiègne MA 3 avenue de la Résistance
60321 Compiègne CedexLille Douai MA 505 rue de Cuincy
59507 Douai CedexLille Dunkerque MA 62 rue Henri Terquem
59140 DunkerqueLille Evreux MA 92 rue Pierre Sémard
27031 Evreux CedexLille Haubourdin CSL 33 rue Vanderhagen
59320 haubourdinLille Laon CP (CD/MA) Chemin des Epinettes
02007 LaonLille Le Havre MA 25 rue Lesueur
76084 Le Havre CedexLille Liancourt CP (MA/CD) Rue Jules Michelet
60332 Liancourt CedexLille Longuenesse CP (MA/CD) Plateau des Bruyères
62965 Longuenesse CedexLille Loos MA 2 avenue du Train-de-Loos
59374 Loos CedexLille Loos CP (MC/CD) 1 avenue du Train de Loos
59373 Loos CedexLille Maubeuge CP (MA/CD) Route d'Assevent
59603 Maubeuge CedexLille Rouen MA 169 boulevard de l'Europe
76038 Rouen CedexLille Val-de-Reuil CD Les Vignettes, Chaussée de l'Andelle
27107 Val-de-Reuil CedexLille Valenciennes MA 75 rue Lomprez
59322 Valenciennes CedexLyon Aiton CP (MA/CD) Les Gabelins
73220 AitonLyon Aurillac MA 20 place du Square
15000 AurillacLyon Bonneville MA Bois-Jolivet, 171 avenue Mozart
74136 Bonneville CedexLyon Bourg-en-Bresse MA 6 rue du Palais
01011 Bourg-en-BresseLyon Chambéry MA 151 rue de Belledonne
73011 Chambéry CedexLyon Clermont-Ferrand MA 1 rue de la Prison
63033 Clermont-Ferrand CedexLyon Grenoble CSL 51 rue de l'Abbé-Grégoire
38000 GrenobleLyon Grenoble-Varces MA 38763 Varces Cedex Lyon Le Puy-en-Velay MA 37 boulevard Président Bertrand
43012 Le Puy CedexLyon Lyon Saint-Paul MA 12 quai Perrache
69272 Lyon Cedex 02Lyon Lyon Montluc MA 1 rue Jeanne Hachette
69391 Lyon Cedex 03Lyon Lyon CSL 20 rue Pierre Sémart
69007 LyonLyon Montluçon MA 3 rue du Château
03105 Montluçon CedexLyon Moulins-Yzeure CP (MA/MC) Les Godets
03401 Yzeure CedexLyon Privas MA 1 place des Récollets
07077 Privas CedexLyon Riom MA 5 place des Martyrs de la Résistance
63201 Riom CedexLyon Riom CD 17 rue Soubrany
63201 Riom CedexLyon Roanne CD Rue Georges Mandel
42311 RoanneLyon Saint-Etienne MA rue de la Sauvagère
42355 La TalaudièreLyon Saint-Quentin-Fallavier CP (MA/CD) Lieu-dit Le Biais
38077 Saint-Quentin-FallavierLyon Valence MA 79 avenue de Chabeuil
26021 Valence CedexLyon Villefranche-sur-Saône MA Rue Lavoisier
69665 Villefranche-sur-SaôneMarseille Aix-Luynes MA 13085 Aix-en-Provence Cedex 02 Marseille Ajaccio MA 9 boulevard Masseria
20180 Ajaccio Cedex 1Marseille Arles MC Rue Nicolas Copernic
13637 Arles CedexMarseille Avignon le Pontet CP (MA/CD) 84135 Le Pontet Cedex Marseille Borgo MA Lieu dit Canavaggio
20290 Borgo CedexMarseille Casabianda CD 20270 Aleria Marseille Digne MA Villa Saint-Charles
04004 Digne CedexMarseille Draguignan CP (MA/CD) 395 avenue Pierre Brossolette
83008 Draguignan CedexMarseille Gap MA 1 place Grenette
05007 Gap CedexMarseille Grasse MA Route des Genêts
06130 GrasseMarseille Marseille CP (CD/MA/CPA) 213 chemin de Morgiou
13404 Marseille Cedex 3Marseille Nice MA 12 rue de la Gendarmerie
06012 Nice Cedex 1Marseille Salon-de-Provence CD 13668 Salon-de-Provence Cedex Marseille Tarascon CD Quartier Radoubs
13155 Tarascon CedexMarseille Toulon CP (MA/CD) 2 place Léon Blum
83097 Toulon CedexParis Bois-d'Arcy MA 5 bis rue Alexandre Turpault
78390 Bois-d'ArcyParis Corbeil CSL 26 rue Feray
91108 Corbeil-Essonnes CedexParis Fleury-Mérogis MA 7 avenue des Peupliers
91705 Fleury-MérogisParis Fresnes MA Allée des Thuyas
94261 Fresnes CedexParis Gagny CSL 38-42 avenue Aristide-Briand
93220 GagnyParis Meaux-Chauconin CP (MA/CD) Rue du lycée R.D.5 Chauconin-Neufmontiers
77351 MeauxParis Melun CSL 12 rue Président Despatys
77012 Melun CedexParis Melun CD 10 quai de la Courtille
77011 Melun CedexParis Nanterre MA 133 avenue de la Commune de Paris
92014 Nanterre CedexParis Osny-Pontoise MA RD 927
95524 Cergy-Pontoise CedexParis Paris-La Santé MA / CSL 42 rue de la Santé
75674 Paris Cedex 14Paris Poissy MC 17 rue de l'Abbaye
78303 Poissy CedexParis Versailles MA 28 avenue de Paris
78011 Versailles CedexParis Villejuif CSL 44 - 48 avenue de Paris
94800 VillejuifParis Villepinte MA Avenue Vauban
93422 Villepinte CedexRennes Alençon MA 49 rue du Château
61104 Alençon CedexRennes Angers MA place Olivier Giran
49041 Angers Cedex 01Rennes Argentan CD Le Frichot, Route de Tercey
61891 Argentan-Coulandon Cedex 09Rennes Brest MA 171 rue du Général Paulet
29804 Brest Cedex 9Rennes Caen CD 35 rue du Général Moulin
14065 Caen CedexRennes Caen MA 10 rue du Général Duparge
14064 Caen CedexRennes Cherbourg MA 2 rue Vastel
50107 Cherbourg CedexRennes Coutances MA 3 rue de la Verjusière
50207 Coutances CedexRennes Fontenay-le-Comte MA 30 rue Rabelais
85203 Fontenay-le-Comte CedexRennes La Roche-sur-Yon MA 20 boulevard d'Angleterre
85016 La Roche-sur-Yon CedexRennes Laval MA 20 boulevard Frédéric Chaplet
53013 Laval CedexRennes Le Mans MA 1 rue du Vert Galant
72007 Le Mans Cedex 1Rennes Lorient-Plœmeur CP (CD/MA) route de Larmor Plage Kerbrient
56275 Plœmeur CedexRennes Nantes CP (CD/MA/CSL) 68 boulevard Albert Einstein
44316 Nantes Cedex 3Rennes Rennes MA 56 boulevard Jacques Cartier
35031 Rennes CedexRennes Rennes CP (MA/CD) 18 bis rue de Châtillon
35031 Rennes CedexRennes Saint-Brieuc MA 1 rue des Fusillés
22022 Saint-Brieuc CedexRennes Saint-Malo MA 10 rue Emile Brindejonc
35401 Saint-Malo CedexRennes Vannes MA 12 place Nazareth
56017 Vannes CedexStrasbourg Bar-le-Duc MA 24 place Saint-Pierre
55000 Bar-le-DucStrasbourg Belfort MA 1 rue des Boucheries
90000 BelfortStrasbourg Besançon MA 5 rue Pergaud
25031 Besançon CedexStrasbourg Besançon CSL 8 bis rue Eugène Savoye
25000 BesançonStrasbourg Briey CSL 4 avenue du Roi de Rome
54152 Briey CedexStrasbourg Colmar MA 1, rue des Augustins
68020 Colmar CedexStrasbourg Ecrouves CD 323 route de Pagney
54200 EcrouvesStrasbourg Ensisheim MC 49 rue de la Première Armée
68190 EnsisheimStrasbourg Épinal MA 13 rue Jean Villard
88021 Épinal CedexStrasbourg Lons-le-Saunier MA 2 place de la Chevalerie
39007 Lons-le-Saunier CedexStrasbourg Lure MA 33 rue de la Font
70201 Lure CedexStrasbourg Maxeville CSL 63 rue de la République
54320 MaxevilleStrasbourg Metz CP (CSL/MA/CPA) 1 rue de la Seulhotte
57071 Metz Cedex 3Strasbourg Montbéliard MA 2 rue du Bois Bourgeois
25206 MontbéliardStrasbourg Montmédy CD 8 rue du Commandant Ménard
55600 MontmédyStrasbourg Mulhouse MA 59 avenue Robert-Schuman
68063 Mulhouse CedexStrasbourg Nancy MA 2 rue de l'Abbé Didelot
54035 Nancy CedexStrasbourg Oermingen CD Route de Kalhausen
67970 OermingenStrasbourg Saint-Mihiel CD 8 route de Commercy
55300 Saint-MihielStrasbourg Sarreguemines MA 9 rue Victor Hugo
57216 SarregueminesStrasbourg Souffelweyerscheim CSL 8 route de Bischwiller
67457 Mundolsheim CedexStrasbourg Strasbourg MA 6 rue Engelmann
67035 Strasbourg Cedex 2Strasbourg Toul CD 804 rue du Maréchal Lyautey
54201 Toul CedexStrasbourg Vesoul MA 9 place Beauchamp
70014 Vesoul CedexToulouse Albi MA chemin André Imbert
81005 Albi CedexToulouse Béziers MA 1 square Saint-Louis
34544 Béziers CedexToulouse Cahors MA 1 rue du Château du Roi
46005 Cahors CedexToulouse Carcassonne MA 3 avenue du Général-Leclerc
11022 Carcassonne CedexToulouse Foix MA 26 avenue du Général De Gaulle
09008 Foix CedexToulouse Lannemezan CP (MC/CD) rue des Saligues
65307 Lannemezan CedexToulouse Mende MA 37 chemin de Sejalan
48005 Mende CedexToulouse Montauban MA 250 avenue Beausoleil
82033 Montauban CedexToulouse Montpellier CSL 6 rue Donnat
34003 MontpellierToulouse Muret CD Route des Seysses
31605 Muret CedexToulouse Nîmes MA 131 chemin de Grézan
30002 Nîmes Cedex 6Toulouse Perpignan CP (MA/CD/CSL) Chemin des Mailloles
66945 Perpignan CedexToulouse Rodez MA 7 rue François Mazenq
12007 Rodez CedexToulouse Saint-Sulpice-la-Pointe CD 17 chemin Les Pescayres
81370 Saint-Sulpice-la-PointeToulouse Tarbes MA 17 rue Eugène Tenot
65013 Tarbes Cedex 9Toulouse Toulouse-Seysses MA Rue Danielle Casanova, ZA Segla
31605 Muret CedexToulouse Toulouse CSL 18 grande rue Saint-Michel
31400 ToulouseToulouse Villeneuve-les-Maguelone MA avenue du Moulin-de-la-Jasse
34753 Villeneuve-les-MagueloneOutre-Mer Baie-Mahault CP (MA/CD) Fond-Sarail
97122 Baie-MahaultOutre-Mer Basse-Terre MA 6 boulevard Félix Eboué
97103 Basse-Terre CedexOutre-Mer Ducos CP (MA/CD/MC) Quartier Champigny
97224 DucosOutre-Mer Remire-Monjoly CP (MA/CD) "La Matourienne"
97394 Remire Montjoly CedexOutre-Mer Le Port CP (MA/CD/MC) 97423 Le Port Cedex Outre-Mer Saint-Denis-Réunion CP (MA/CD/CSL) 17, Chemin Saint-Léonard
97495 Sainte-Clotilde CedexOutre-Mer Saint-Pierre MA 1 rue de Cayenne
97448 Saint-Pierre CedexOutre-Mer Faa'a-Nuutania CP (MA/CD) 98702 Faa'a Centre Tahiti Outre-Mer Uturoa CD Polynésie Outre-Mer Taiohae CD Polynésie Outre-Mer Nouméa CP (MA/CD/MC) Camp Est
98845 Nouméa CedexOutre-Mer Saint-Pierre-et-Miquelon CP (MA/CD) Saint-Pierre Outre-Mer Majicavo MA Majicavo
MayotteOutre-Mer Mata-Utu MA Wallis-et-Futuna Politique pénitentiaire
Placée sous l'autorité du garde des Sceaux depuis 1911, l'administration pénitentiaire est l'une des cinq directions du ministère de la Justice. Son directeur est nommé pardécret du président de la République, sur proposition du garde des Sceaux. Elle se compose d'une administration centrale, de services déconcentrés (directions interrégionales, établissements pénitentiaires, services pénitentiaires d'insertion et de probation), d'un service à compétence nationale (SEP) et d'un établissement public administratif, l'ENAP.
Construction d'établissements
Les nouveaux programmes immobiliers :
En 2002, un programme de 13 200 nouvelles places a été lancé par le ministère de la Justice en application de la loi d'orientation et de programmation pour la justice. Une trentaine de nouveaux établissements sont prévus qui offriront près de 5 000 places en centre de détention, 8 000 en maison d'arrêt et 420 adaptées aux détenus mineurs. La nouvelle carte pénitentiaire issue de ce programme assure la modernisation du parc immobilier en métropole et une meilleure répartition des condamnés et des prévenus sur l'ensemble du territoire national.
Le programme prévoit également des constructions neuves dans les départements et territoires d'Outre-mer ainsi que des places réservées à la création de quartiers spécifiques pour les courtes peines et une prise en charge adaptée des mineurs.
La réflexion sur les concepts architecturaux et les avancées techniques et immobilières, mises en place pour les programmes précédents, est poursuivie : conditions de travail des personnels, sécurité adaptée à la personnalité des détenus que ces établissements accueillent, règles d'hygiène en détention, sécurité incendie.
Le 19 janvier 2009 le centre de détention de Roanne est inauguré par le Garde des Sceaux Rachida Dati et le 1er ministre François Fillon. Il est le premier établissement pénitentiaire réalisé selon les modalités du partenariat public-privé (PPP) avec le groupe Eiffage.En 2009, 7 établissements pour majeurs et 2 quartiers courtes peines (QCP) seront livrés, soit 4 588 places supplémentaires net (livraison - fermeture de places vétustes). - 7 établissements pour majeurs : les CP de Béziers, de Bourg-en-Bresse, de Nancy, de Poitiers, de Rennes et la maison d'arrêt du Mans. - 2 QCP : Fleury-Mérogis et Seysses. Puis la réouverture de la MC d'Arles, et la livraison de 445 places (accroissement des capacités), de la dernière Unité Hospitalière Sécurisée Interrégionale (UHSI), et de la 1ère Unité Hospitalière Spécialement Aménagée (UHSA).
La rétention de sûreté
La Loi du 25 février 2008 relative à la rétention de sûreté et à la déclaration d'irresponsabilité pénale pour cause de trouble mental prévoit le maintien en détention des personnes condamnées à des peines supérieures à 15 ans jugées dangereuses "criminologiquement" (et non "psychiatriquement"), après l'exécution de leur peine. Le premier centre de rétention devrait ouvrir à Fresnes fin 2008. De nombreuses critiques se sont portées sur ce projet, notamment formulées par Robert Badinter , dans un article intitulé La prison après la peine, dans Le Monde du 27/11/2007 [1]. Une association regroupant des opposants à ce projet (Syndicat de la Magistrature, Genepi, Anvp, etc.) a fait signer une pétition [2]. Le projet de loi adopté a fait l'objet d'un recours devant le Conseil Constitutionnel, qui l'a validé, en précisant cependant que la rétention de sureté pourra être appliquée uniquement si elle a été expressément prévue par la cour d'assises, au moment de la condamnation. Cette réserve revient à reporter dans 15 ans les premières décisions de mise en rétention de sûreté. La loi est entrée en vigueur le 25 février 2008. [3]
Critiques
Rapports institutionnels et associatifs
Régulièrement, les prisons françaises font l'objet de critiques, que ce soit au niveau national (rapports d'enquêtes parlementaires de 2000, de la Commission nationale de déontologie de la sécurité, d'associations comme l'Observatoire international des prisons) ou international, tels les rapports de l'ONU, du Comité européen de prévention de la torture (CPT) | Le Comité Européen de prévention de la Torture (CPT) dénonce depuis 1991 et plus récemment dans un rapport de 2007[3] faisant suite à des visites menées en 2006 des "traitements inhumains et dégradants", plus particulièrement sur les questions de la santé, du placement à l'isolement et de la surpopulation carcérale. La législation sur l'isolement administratif améliorée par décret en juin 2006 n'est que très peu appliquée. L'isolement administratif est considéré comme un traitement inhumain et dégradant en raison de sa longueur excessive. Le CPT reconnait les efforts menés par la France pour développer les peines alternatives.
Les rapports parlementaires sur les prisons sont très critiques sur la surpopulation, l'insalubrité et les sous-effectifs chroniques de personnel[4]. La politique carcérale des différents gouvernements successifs est critiquée, soit pour leur inaction, soit pour leur politique du tout répressif.
Conditions de vie
Depuis quelques années, les conditions de vie sont au centre de la critique du système pénitentiaire français. Notamment depuis la publication du livre Médecin-chef à la prison de la Santé de Véronique Vasseur et l'ouvrage d’Éric Péchillon, Sécurité et droit du service public pénitentiaire[5].
Depuis, de nombreux rapports mettent le doigt sur la surpopulation et le manque chronique de moyens (manque de surveillants, manque de psychologues, etc.). Tous ces problèmes restent pour l'instant présents. Seule la construction de nouvelles prisons a été décidée. En ce qui concerne le manque d'effectifs, aucun recrutement en masse de surveillants et de psychologues n'a pour l'instant été réalisé et cela malgré des campagnes de publicité pour recruter du personnel dans l'administration pénitentiaire.
En juillet 2009, l'État a été condamné par le tribunal administratif de Nantes « à réparer le préjudice causé à trois détenus pour conditions de détention indignes » et « onze requêtes similaires sont en attente »[6].
Surpopulation
Article connexe : Population carcérale en France.La surpopulation carcérale en France est notoire et touche massivement les courtes peines et les prisonniers en attente de leur jugement[7]. En 2003, un rapport du Comité européen de prévention de la torture, un organe du Conseil de l'Europe, avait fait état de "traitements inhumains et dégradants" dans les prisons françaises, conséquences de leur surpopulation.
L'évolution de la population carcérale et du nombre de places en France est la suivante[8][9] :
- En 2006 : 50 207 places opérationnelles pour 60 771 écroués, soit une densité de 121%.
- Juillet 2007 : 50 557 places opérationnelles pour 61 810 écroués soit une densité de 122%.
- 1er juillet 2008 : 64 250 détenus. Le nombre de place n'était pas indiqué à cette date, la densité ne peut pas être calculée, elle était néanmoins de 126% en juin 2008, un record absolu. En septembre 2008, l'ancienne garde des Sceaux Elisabeth Guigou estimait le nombre de places au 1er juillet 2008 à 50.610[10].
Dix établissements ou quartiers ont une densité supérieure à 200%, 42 ont une densité comprise entre 150 et 200%, 51 entre 120 et 150%, 36 entre 100 et 120 % et 87 ont une densité inférieure à 100 %[11]. La construction des 13 000 places supplémentaires, décidée en 2002, devrait être achevée en 2011 : près de 63 500 "places opérationnelles" seront alors disponibles[12].
Santé
La Commission Européenne de Prévention de la Torture (CPT) note que la prise en charge médicale des détenus particulièrement surveillés, des détenus souffrant de maladie mentale et le traitement des cas de douleur aigüe font que "le traitement médical se trouve perverti et devient dégradant". Les DPS sont notamment constamment menottés au lit d'hôpital et ne peuvent consulter un médecin sans présence policière. le CPT observe également que lors de ses visites en 2006 "Les patients présentant des états de souffrance aiguë étaient placés dans l'une des cellules d'isolement, traités sous contrainte si nécessaire, et obligés de rester nus en cellule, soumis à un contrôle visuel régulier du personnel pénitentiaire. Il ne fait aucun doute aux yeux du CPT qu'une telle situation s'apparente à un traitement inhumain et dégradant pour le patient concerné (et est également dégradante pour le personnel concerné)."
Il observe que dans certains établissements comme celui de Moulins, la prise en charge psychiatrique est impossible en raison de l'insuffisance des moyens[13].
- Séropositivité et sida
Comme dans toutes les prisons du monde le VIH/Sida est particulièrement présent, notamment en raison d'une sureprésentation de populations toxicomanes utilisant des seringues. Les rapports homosexuels, consentis ou non, favorisent également des contaminations par voie sexuelle. En France la diffusion du VIH/Sida est mesurée régulièrement et une baisse de la proportion de séropositifs dans les prisons est présente depuis 1990. Il n'en demeure pas moins que le taux de prévalence est sept fois supérieur à la normale et que les moyens médicaux sont insuffisants, notamment pour traiter les cas de Sida au stade clinique 2 ou plus qui sont eux en augmentation[14]. Il faut noter le témoignage rare de Laurent Jacqua, condamné longue peine, sur la condition des séropositifs en prison (La guillotine carcérale).
- Troubles mentaux
Les conditions de vie particulièrement difficiles de la prison accroissent la gravité des maladies mentales et provoquent nombre de dépressions.
Les prisons contiennent une population très importante de personnes ayant des troubles mentaux. En 2004, 80% des détenus masculins et 70% des détenues féminines présentaient au moins un trouble psychique et le plus souvent plusieurs[15] :
- 47% présentent des troubles dépressifs ;
- 34% sont dépendants à des substances illicites ou à l'alcool ;
- 24% ont des troubles psychotiques dont 8% de schizophrènes, 8% ont une psychose chronique non schizophrénique, 3% une schizophrénie dysthymique et 5% de divers autres types de troubles psychotiques.
Par ailleurs, 20% des détenus ont déjà été suivis ou hospitalisés en psychiatrie avant leur incarcération [16].
L'importance de la présence de troubles psychotiques est particulièrement inquiétante car leur nombre en grande augmentation laisse entrevoir un traitement carcéral de la maladie mentale à rapprocher avec la baisse des moyens de la psychiatrie. Ainsi la capacité des unités pour malades difficiles (UMD) s'élève à peine à 200 places tandis qu'on est passé, entre 1987 et 2000, de 83 000 à 40 000 lits disponibles en psychiatrie. Cette baisse est liée à l'augmentation du recours aux médicaments psychotropes[16].
Dans le même temps, l'irresponsabilité pénale a connu une forte diminution depuis les années 1970, où elle concernait environ 5% des condamnations pour crime, pour se stabiliser ensuite à environ 0,5% vers la moitié des années 1980 (0,46% des dossiers en 1987 à 0,45% en 1998), ce qui représente un nombre sensiblement stable de 250 à 300 sujets déclarés irresponsables chaque année entre 1998 et 2002. Le phénomène est encore plus criant dans les cours d'assises, où l'irresponsabilité représentait 16% des cas au début des années 1980 et seulement 0,17% en 1997.
- Automutilations et suicides
Aux comportements d'automutilation s'ajoutent une centaine de suicides annuels, soit un taux de suicide huit fois supérieur à la moyenne nationale [réf. nécessaire]. Dans la nuit du 23 au 24 mai 2009, le maire UMP de Saint-Cyprien, Jacques Bouille, se suicidait alors qu'il était en détention provisoire [17]. Il s'agit du 50e suicide en prison depuis le début de l'année [18].
Sexualité
Les rapports sexuels sont formellement interdits en prison: ils constituent même pour le détenu une faute du 2e degrè, susceptible d'un passage au prétoire et d'une punition de 30 jours de quartier disciplinaire. Pourtant,les préservatifs sont en accès libre (dans les détentions masculines), notamment parce qu'existent, même si elles sont souvent l'objet de mépris par la population carcérale, des relations homosexuelles[19]. Les relations sexuelles entre la personne détenue et ses proches sont interdites également, même si naissent chaque année des "bébés-parloir".
Mélange des prisonniers
Jusqu'en 2006, les jeunes femmes n'étaient pas séparées des femmes adultes, car il n'existe pas d'équivalent des quartiers mineurs pour femmes. Dans les EPM, des quartiers pour femmes ont été institués.
En maison d'arrêt, tous les délits et crimes sont mélangés. En établissement pour peine (les maisons centrales et les centres de détention), il y a également un mélange des types d'actes. Les délinquants sexuels ne sont pas toujours isolés, en raison de difficultés matérielles au vu de la proportion importante qu'ils représentent, 21,4%[1].
En maison d'arrêt, il y a souvent des séparations selon les origines ethniques et/ou nationales. Ces séparations, souvent critiquées - SOS Racisme avait porté plainte il y a quelques années contre la prison de la Santé - sont mises en place en raisons des difficultés de cohabitations et des différents modes de vie des détenus.
Détenu particulièrement signalé
Quelque deux cents prisonniers [réf. nécessaire] ont le statut de "détenu particulièrement signalé" (DPS). Lorsque c'est le cas, leurs déplacements au sein de la prison sont limités, leur surveillance accrue. Enfin, ils ont interdiction de travailler (mais peuvent participer aux activités) et changent souvent de prison.
Ce statut est appliqué soit en raison de la personnalité (fichier du grand banditisme, susceptible d'être aidé pour une évasion, actes politiques), soit en raison du comportement en détention (personnes violentes, ayant participé à des émeutes ou mobilisations collectives). Ces détenus peuvent être placés en détention normale ou au quartier d'isolement. Le Quartier d'isolement (QI) étant soumis à un régime de vie plus strict. Certains peuvent être affectés au quartier dit "des particuliers" à la maison d'arrêt de La Santé (Paris), aussi appelé "quartier des VIP".
Ce statut est critiqué par de nombreuses familles de prisonniers, par certains avocats et organisations comme l'Observatoire international des prisons (OIP) et le Comité européen pour le prévention de la torture (CPT). Des psychiatres ont décrit les ravages psychiques et physiques sur le long terme. Et pour toutes ces raisons, ils demandent que ce statut soit pour les uns purement et simplement supprimé, pour les autres réformé pour empêcher les dérives.
Certains avocats ont même comparé que certaines applications de statut de DPS sont semblables à celles pratiquées dans les Quartiers de haute sécurité (QHS) qui ont été supprimés en 1981, parce que les détenus y devenaient des « fauves ».
Dans Khider c. France (9 juillet 2009), la Cour européenne des droits de l'homme a condamné la France pour violation de l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'homme sur les traitements inhumains et dégradants [20]. M. Khider, considéré comme « détenu particulièrement signalé », en raison de l'aide apportée à la tentative d'évasion de son frère, en 2001, a changé 14 fois de maisons d'arrêt entre 2001 et 2008, a subi de multiples séjours à l'isolement et des fouilles corporelles systématiques [21]. La CEDH, sans remettre le principe de l'isolement, accepté dans Ramirez Sanchez c. France (2006), considère qu'en l'espèce, cette procédure a fait l'objet d'abus, alors même que la santé du détenu n'était pas prise en compte.
Bibliothèques
L'accès à la culture est l'un des éléments d'un parcours d'insertion ou de réinsertion d'une personne. Chaque établissement pénitentiaire dispose d'une bibliothèque accessible à toutes les personnes incarcérées. Les services pénitentiaires d'insertion et de probation (SPIP), en lien avec les chefs d'établissement, les structures culturelles des villes et des départements, programment des activités adaptées au public : diffusion d'œuvres, ateliers de pratiques artistiques dans différents domaines (arts plastiques, écriture, théâtre, musique, audiovisuel).
Selon un rapport[22] de janvier 2005 du ministère de la culture et de la communication, « l'évolution actuelle vers une multiplication de petits lieux à l'intérieur d'une même prison est préoccupante ». Ainsi, « le renforcement de l'autarcie des divers quartiers accentue le sentiment de "prisons dans la prison". »
« La surface moyenne de la bibliothèque de prison demeure très restreinte. »
La maison d'arrêt de Reims dispose de 15m² pour 190 détenus, la maison d'arrêt de Villefranche-sur-Saône de 60 m² pour 600 détenus. « Les chiffres sont excessivement médiocres. »
Les auteurs du rapport estiment la surface moyenne à environ 40 m². « Elle se situe nettement en-dessous des normes recommandées. »
En effet, « l'IFLA préconise 100 m² pour 100 détenus » et « les conventions établies en 1990-91 entre la Direction de l'administration pénitentiaire et la Direction du Livre recommandent une surface minimale de 80 m² : "au dessous d'un seuil de 80 à 100 m², un aménagement rationnel de l'espace devient difficile". On ne saurait mieux dire, alors qu'actuellement les bibliothèques de 80 m² ou davantage, loin de représenter la norme, sont considérées comme un espace généreux, une aubaine plutôt rare. »
Un troisième problème est le mobilier : « Les serre-livres – un petit détail qui a son importance – semblent une denrée peu répandue. Le mobilier destiné à la lecture de détente – chauffeuse, table basse – n’est pas assez présent. »
Autres critiques formulées : Pas de contenu multimédia, peu de périodiques, des collections généralement pauvres en ouvrages techniques et documentaires, peu de textes en langue étrangère.
Finalement ce rapport, après avoir souligné l'importance de la bibliothèque[23], peine à cacher son pessimisme : « il n'est pas sûr au total que le volume des bibliothèques de prison puisse et doive connaître une extension radicale. Ce n'est pas en tout cas l'évolution qui se profile. »
Maintien des liens familiaux
Selon les estimations du Credoc (Le Quéau, P., Ailet, V., Dubéchot, P., Fronteau, A., & Olm, C. (2000). L'autre peine, enquête exploratoire sur les conditions de vie des familles de détenus. Département " évaluation des Politiques Sociales, Crédoc, l'entreprise de recherche. Cahier de recherche, No. 147 P.139), il y aurait un demi-million de proches de détenus en France.
Les prisonniers peuvent recevoir la visite de leurs proches ou amis dans des "parloirs". Il est parfois difficile pour les proches ou amis d'obtenir un "permis de visite" (auprès du chef de l'établissement pénitentiaire ou du juge d'instruction). Les délais d'attente peuvent être de plusieurs mois.
Les parloirs sont surveillés par des surveillants. Dans les maisons d'arrêt, les parloirs durent de 30 à 60 minutes et sont principalement en semaine. Dans les centres de détention et les maisons centrales, ils peuvent durer jusqu'à 3 heures et sont principalement les weeks-ends et jours fériés.
Les relations sexuelles sont interdites entre les personnes détenues et leurs proches.[24] Depuis 2003, des "parloirs intimes" (Unités de vie familiale, UVF) sont expérimentés dans trois établissements (Poissy, Saint Martin de Ré et Rennes). Seules des personnes condamnées à de longues peines (les établissements concernés sont des maisons centrales) y ont accès. Certains établissements du nouveau plan 13000 auront des UVF.
Depuis les années 1980, sous l'influence d'autres expériences menées en Europe (association Eurochips[25]), la prise en compte des effets de l'incarcération des parents sur les enfants a contribué à la naissance d'associations bénévoles (Fédération des relais Enfants Parents) organisant des visites des enfants à leurs parents en prison.
Des opérations sont menées pour privilégier le maintien des liens familiaux des personnes détenues, l'un des meilleurs garant de la réinsertion : accueil et hébergement des enfants de moins de 18 mois auprès de leur mère incarcérée, amélioration des parloirs et aménagement d'espace jeux pour les enfants, prises de rendes-vous facilitées grâce à des bornes informatiques, abri et salle d'attente pour l'accueil des familles. Parallèlement, l'administration pénitentiaire favorise les actions des associations et collectivités publiques qui interviennent sur cet espace relationnel.
Entre 2003 et 2007, 7 unités de visites familiale (UVF) ont vu le jour dans des établissements pour peine. Tout nouvel établissement de ce type sera doté de ces petits appartements. Ils permettent à des personnes condamnées à de longues peines, ne bénéficiant pas de permis de sortie, de recevoir pour une durée pouvant aller jusqu'à 72h, dans un local de la taille d'un petit trois pièces, plusieurs membres de leur famille.
Par ailleurs, 34 parloirs familiaux (petites salles préservant la confidentialité et l'intimité) équiperont les maisons centrales courant 2007.
Réinsertion
La réinsertion est le moyen pour la société de se protéger, au même titre que la mise à l'écart qu'a constitué le séjour en prison. En effet, la recherche de liens avec la société (par le travail ou la famille) est fondamentale pour la stabilisation sociétale des anciens détenus.
Sur le territoire, ce sont les services pénitentiaires d'insertion et de probation (SPIP) qui sont en charge, avec les établissements pénitentiaires, de cette mission qui débute en prison.
- En milieu fermé, en prison, les SPIP facilitent l'accès des personnes incarcérées aux dispositifs sociaux, de soin, de formation ou de travail. Ils apportent l'aide utile au maintien des liens familiaux. Ils portent une attention particulière aux problèmes d'indigence, d'illettrisme et de toxicomanie.Ils préparent la personne détenue à sa sortie et à sa réinsertion grâce, tout particulièrement, aux mesures d'aménagement de peine.
- En milieu ouvert, au dehors, ils interviennent aussi sous le mandat d'un magistrat et apportent à l'autorité judiciaire tous les éléments d'évaluation utiles à sa décision. Ils s'assurent du respect des obligations imposées aux personnes condamnées à des peines restrictives de libertés ou bénéficiant d'aménagements de peine. Ils les aident à comprendre la peine et impulsent avec elles une dynamique de resocialisation.
Formation
Plus de la moitié des personnes détenues se situent au mieux à un niveau de fin d'études primaires et ne disposent pas de réelle qualification professionnelle. Le taux d'illettrisme de la population pénitentiaire (environ 15%) est par ailleurs supérieur à la moyenne nationale.
La formation, qu'elle soit générale ou professionnelle, constitue donc l'un des outils essentiels de la réinsertion. Un dispositif important est mis en place à cet égard, en association avec les partenaires institutionnels. L'informatique comme outil de formation individuelle et collective est un support pédagogique valorisant pour les détenus en apprentissage.
- Enseignement : Plus de 20% des détenus bénéficient d'une formation générale dispensée par des enseignants que l'Education nationale met à la disposition du ministère de la Justice. Le dispositif de formation comprend des formations de base : lutte contre l'illettrisme, remise à niveau, formation générale.
- Formation professionnelle : elle est principalement axée sur les secteurs des services et du bâtiment pour les formations pré-qualifiantes et qualifiantes dispensées sous forme de stages modulaires, de formations à distance ou personnalisées.
Travail
Le droit au travail est inscrit dans les articles D.99 à D.101 du Code de procédure pénale. le travaille en établissement pénitentiaire repose sur le volontariat de la personne détenue. Il lui offre la disponibilité de bénéficier d'un revenu et surtout d'acquérir des réflexes professionnels et une qualification qui rendront moins aléatoire son insertion sociale.
Le travail est exécuté soit pour le compte d'entreprises privées (concessions), soit pour le compte du service de l'emploi pénitentiaire (SEP) qui est implanté principalement dans les établissements pour peine.
Les personnes détenues peuvent aussi se voir proposer des postes de travail liés au fonctionnement des établissements et appelés "service général" : fonction de maintenance ou d'hôtellerie (restauration, blanchisserie, nettoyage). Ces activités sont encadrées par le personnel pénitentiaire.
Dans les établissements à gestion mixtes, les fonctions de travail sont confiées à des entreprises privées.
Une part de la rémunération mensuelle des personnes détenues est prélevée pour l'indemnisation des victimes, et une autre est réservée pour constituer un pécule disponible au moment de la sortie.
Au 1er janvier 2009 :- 22 249 détenus ont eu, en moyenne mensuelle, une activité rémunérée en 2008. Il y a 36,4% de détenus qui ont eu une activité rémunérée en 2008.
- 4 126 personnes détenues ont bénéficié d'une action de qualification.
- 6 959 personnes détenues ont bénéficié d'une action de remise à niveau ou d'une formation de base.
- 21 972 personnes détenues inscrites en formation.
- 6 033 personnes détenues adultes ont été candidates à un examen et 72% (4 383) ont été reçues.
Les organismes assurant la formation professionnelle des détenues en 2008 sont les associations (46%), le GRETA (27%), les groupements privés (15%), l'AFPA (7%) et d'autres (5%).
Sorties
Les aménagements de peine :
La juridiction de l'application des peines peut aménager les peines d'emprisonnement ferme en prononçant l'une des mesures suivantes : permission de sortie, libération conditionnelle, suspension de peine pour raisons médicales, semi-liberté, placement à l'extérieur ou placement sous surveillance électronique (PSE). Les aménagements de peine visent à préparer la réinsertion, lutter contre la récidive, maintenir ou restaurer les liens familiaux, sociaux et de travail.
Le placement sous surveillance électronique :
Le placement sous surveillance électronique (PSE) ou "bracelet électronique" est un dispositif permettant d'assigner une personne condamnée dans un lieu déterminé, selon des horaires fixés par un magistrat lors du jugement ou dans le cadre d'un aménagement de peine. Le bracelet, à l'allure d'une grosse montre, est porté à la cheville ou au poignet. Si la personne sort de chez elle en dehors des heures fixées, l'établissement pénitentiaire le plus proche est aussitôt averti par une alarme à distance.
Notes
- ↑ a et b Chiffres clefs de l'administration pénitentiaire 2006, 18 novembre 2006, Direction de l'administration pénitentiaire
- ↑ (http://etablissements.fhf.fr/annuaire/hopital-fiche.php?id=2588 site officiel EPSNF]
- ↑ Prisons : un rapport stigmatise à nouveau les pratiques de l'administration française, Le Monde 06/12/2007
- ↑ Situation dans les prisons françaises, 28 juin 2001, Assemblée nationale
- ↑ Sécurité et droit du service public pénitentiaire (2000) de Éric Péchillon, aux éditions LGDJ, (ISBN 2275017534)
- ↑ « L'Etat condamné pour conditions de détention indignes à Nantes », LeMonde.Fr, 17 juillet 2009.
- ↑ Nombre des détenus record dans les prisons françaises, 22 juillet 2008, Libération
- ↑ 63.838 détenus en France: un record historique, 13 juin 2008, Libération
- ↑ Nombre des détenus record dans les prisons françaises, 22 juillet 2008, Libération
- ↑ Libération du 22 septembre 2008, page 36
- ↑ Statistiques mensuelles de la population détenue et écrouée, 1er avril 2007, Direction de l'administration pénitentiaire
- ↑ Matthieu Auzanneau, avec AFP, « La surpopulation des prisons proche d'un record historique », 18 Juillet 2007, Le Monde
- ↑ Prisons : un rapport stigmatise à nouveau les pratiques de l'administration française, Le Monde 06/12/2007
- ↑ Sexualité carcérale et Sida, association Ban Public
- ↑ un rapport accablant sur le nombre des malades mentaux en prison, 8 décembre 2004, Section de Toulon de la Ligue des Droits de l'Homme
- ↑ a et b Laurence Guignard et Hervé Guillemain,Les fous en prison ?, La Vie des idées, 2 décembre 2008.
- ↑ « Le maire UMP Jacques Bouille se suicide », Libération, 24 mai 2009. Lire en ligne
- ↑ Mort de Jacques Bouille en prison: Rachida Dati fait état de l'ouverture d'une enquête, AP sur le site du Nouvel Observateur, 24 mai 2009, 19:28.
- ↑ « Ricordeau G., Enquêter sur l’homosexualité et les violences sexuelles en détention », Déviance et Société, 2004, xxviii, n°2, pp. 233-253 http://cairn.webnext.com/revue-deviance-et-societe-2004-2-p-233.htm.
- ↑ Khider c. France (Cour EDH, 5e Sect. 9 juillet 2009, req. n° 39364/05) [lire en ligne]
- ↑ La France condamnée par la CEDH pour traitement inhumain en prison, AP sur le site du Nouvel Observateur, 7 juillet 2009
- ↑ Les bibliothèques des établissements pénitentiaires, Ministère de la Culture et de la Communication, janvier 2005
- ↑ "Elle crée du lien social et constitue pour le détenu un espace de respiration, une oasis. Elle représente, sans aucun doute, bien plus qu'une bibliothèque, un lieu de "sociabilité privilégiée" si bien décrit par les études sociologiques."
- ↑ TEL :: [G. RICORDEAU, Les relations familiales à l'épreuve de l'incarcération
- ↑ Eurochips, library2005
Articles connexes
- Administration pénitentiaire française
- Emprisonnement à perpétuité
- Centre de rétention administrative
- Groupement étudiant national d'enseignement aux personnes incarcérées
- Prisons de Paris
- Contrôleur général des lieux de privation de liberté
- Sociologie de la prison
Documentation
- Site officiel de l'Administration pénitentiaire
- Conditions de détention et réinsertion : les défis des prisons françaises, dossier de La Documentation française
- Stéphanie Coye, « Leçons finlandaises », mars-avril 2007, Observatoire international des prisons
- Prisons de la honte, 2 novembre 2005, Le Nouvel Observateur
- A lire : De la musique derrière les barreaux, Michaël Andrieu, Editions l'Harmattan, 2005
- Portail de la criminologie
Catégorie : Prison en France
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