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Désiré De Haerne
L'abbé Désiré Pierre Antoine De Haerne (Ypres, 4 juillet 1804-Bruxelles, 22 mars 1890) est un ecclésiastique et un homme politique belge.
Il fait ses études secondaires au collège d'Ypres puis entre au séminaire à Gand. En 1824 il reçoit le poste de professeur au collège municipal de Courtrai et y devient préfet des études. Il dirige ensuite la chaire de rhétorique au collège de Roulers. Parallèlement à cette carrière d'enseignant, il critique la politique de Guillaume Ier des Pays-Bas (notamment le monopole gouvernemental de l'enseignement, qui heurte les catholiques), en tant que rédacteur au Catholique des Pays-Bas. Cet engagement a des conséquences sur sa carrière dans l'enseignement et il est rétrogradé vicaire à Moorslede. Il devient alors un des leaders du mouvement pétitionnaire (usage du droit de pétition inscrit dans la Loi fondamentale contre la politique de Guillaume Ier). Il est fait « chevalier d'infamie » par l'ordre de l'infamie de Constantin Rodenbach. À vingt-six ans, il est élu en 1830 député de l'arrondissement de Roulers au Congrès national. Il siégea comme secrétaire aux côtés d'Étienne de Gerlache. Il vote l'exclusion de la maison d'Orange-Nassau. Républicain, il se rallie finalement à la monarchie (il vote pour Auguste de Leuchtenberg, puis pour Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha). Il est aussi chanoine de la collégiale de Bruxelles.
En 1831, il est élu député à la Chambre des représentants de Belgique, mais renonce à son siège, à cause de son opposition au Traité des XVIII articles et de son désir de secourir sa province frappée par la crise du lin. Il devient alors professeur de rhétorique au collège de Courtrai. Il prend alors la tête d'un mouvement visant à moderniser l'industrie flamande et part en France en voyage d'étude. À son retour, il promeut l'utilisation d'instruments modernes et introduit la batiste et la fabrication de mulquinerie. Il revient à la Chambre en 1844 et y siège jusqu'à sa mort. Il plaida aussi pour le développement des lignes de chemin de fer dans sa région et pour le creusement du canal Bossuit-Courtrai. Il défendit aussi l'usage du néerlandais dans l'enseignement, l'administration et la justice. En 1880, il prit part à l'inauguration de l'exposition du Cinquantenaire aux côtés de Charles Rogier.
Il œuvra aussi au niveau international pour l'amélioration du sort des enfants sourds-muets et aveugles : il fonda et fut directeur d'une école pour filles sourdes-muettes, l'Institut catholique des sourdes-muettes de Bruxelles. Il fonda également des écoles pour sourds-muets en Angleterre et même dans les Indes britanniques, à Bombay. Il imagina la « sténo-chirologie », langue des signes utilisant les deux mains. En 1865, il publie De l’enseignement spécial des sourds-muets considéré, dans les méthodes principales, d’après la tradition et le progrès. En 1883, il fut nommé président d'un congrès international réuni à Bruxelles.
Il était chevalier de l'ordre de Léopold, de l'ordre de la Croix de fer, de l'ordre de Charles III, de l'ordre de la Légion d'honneur et de l'ordre du Christ. Une statue de Paul De Vigne et Martin Van Langendonck a été élevée le 26 août 1895 en son honneur sur la grand-place de Courtrai. Elle a été déplacée en 1929 à la place du Casino et en 1951 à l'avenue Monseigneur-De-Haerne.
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