- Drapeau de l'Algérie
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Drapeau de l'Algérie Utilisation Proportions 2:3 Adoption 3 juillet 1963 modifier Le drapeau de l'Algérie (arabe : علم الجزائر) est constitué de deux bandes verticales d'égale largeur, verte à la hampe et blanche au vent, et comporte en son milieu un croissant rouge entourant une étoile à cinq branches, issus du symbolisme islamique. Il tire son origine des milieux nationalistes messalistes de la première moitié du XXe siècle[1]. Il a connu diverses ébauches au cours de l'histoire du mouvement national algérien avant d'acquérir sa forme actuelle. Il devient le drapeau officiel du FLN durant la guerre d'Algérie et de l'État algérien indépendant en 1962. Ses caractéristiques sont définies officiellement le 25 avril 1963 par la loi 63-145[2].
Sommaire
Histoire
Étendards antérieurs
L'article Histoire des drapeaux en Algérie présente en détail l'ensemble des drapeaux de toutes les entités politiques qui ont régné sur l'Algérie-
Drapeau des Fatimides (909 - 1127)
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Drapeau des Ifrenides, régnant sur l'ouest du pays (790 – 1066)
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Drapeau des Hafsides, régnant sur l'est du pays (1230 - 1574)
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Drapeau des Zianides, régnant sur l'ouest du pays (1235 - 1556)
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Un des étendards de la Régence d'Alger, attesté entre le XVIIIe siècle et le XIXe siècle
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Étendard capturé lors de la conquête de la Kabylie au XIXe siècle
Au Moyen Âge, l'Algérie, rarement unie sous une seule entité politique, a connu divers étendards correspondant aux dynasties berbères islamiques (Zianides, Hafsides...) qui ont régné à cette période. On peut toutefois distinguer, au travers de diverses sources, certaines constantes comme la présence d’un croissant à orientation variable et la présence des couleurs rouge, bleue et verte[3],[4],[5].
Plus tard, à l'époque de la Régence d'Alger et jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, les étendards flottant dans le territoire de la Régence et au sommet des navires qui lui appartiennent sont peu clairs et nombreux. On peut néanmoins distinguer certaines constantes comme la présence de rayures et des couleurs rouge, blanche, bleue et verte. Par la suite, jusqu’au début du XIXe siècle, un étendard composé de bandes horizontales jaunes et rouges identifie de façon plus stable la régence d'Alger et ses bataillons[6]. Ce type d’étendard à multiples bandes et à contours irréguliers flottant en haut des navires d’Afrique du Nord est toutefois courant et il semble que des drapeaux similaires étaient utilisés sur le continent mais avec des couleurs et des dispositions différentes[7],[8].
Par ailleurs, le bey de Constantine possédait aussi son propre étendard, flottant sur le palais du bey et la casbah de Constantine. Il fut utilisé notamment lors des batailles contre la France à partir du 21 novembre 1836[9]. Ce drapeau rouge contient en son centre un Zulfikar, poignard à deux branches représenté en couleur blanche, symbole des conquêtes islamiques ayant appartenu à Ali[10].
Enfin, à l'extérieur de la Régence d'Alger, les Kabyles avaient entre le XVIe et le XIXe siècle leurs propres drapeaux représentant leurs tribus ou leurs royaumes comme le Royaume de Koukou et le Royaume des Aït Abbas[11],[12].
Période coloniale et résistance
Durant la période coloniale, l'Algérie est officiellement intégrée au territoire français et donc à son drapeau[13]. Cependant les algériens vont opposer une résistance farouche à l'occupant et la résistance va prendre plusieurs formes dont celle de l'émir Abd el-Kader, qui constituera son propre État jusqu'en 1847. Il faut aussi relever celle des Kabyles qui seront conquis en 1871 soit 40 ans après la prise d'Alger. Cependant, dès le début du XXe siècle, les nationalistes algériens établiront de nouveaux symboles inspirés par l'histoire du pays[14].
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Étendard incertain de l'Émir Abd el-Kader (1832-1847)
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Fanion de l'armée française durant la colonisation.
Origine du drapeau actuel
L'Étoile nord-africaine est fondée en 1926 ; c'est une association de travailleurs militant pour l'émancipation de l'Algérie, présidée par Messali Hadj et qui compte comme membre le petit-fils de l'Émir Abd el-Kader, Khaled el-Hassani ben el-Hachemi. Cette structure va très tôt chercher à donner un emblème au mouvement algérien, dès 1926 avec une drapeau à dominante verte comportant la mention « L’Algérie notre pays, l’arabe notre langue et l’Islam notre religion »[15],[16]. Les partisans de l'Étoile nord-africaine vont s'inspirer des symboles et des figures de la résistance à la colonisation du XIXe siècle. Ainsi l'émir Abd el Kader est présenté par eux comme une figure qui a tenu le drapeau algérien[17].
Une recherche historique menée par l'historien algérien M. Yahia affirme que c'est Émilie Busquant, la femme de Messali El Hadj, qui a conçu la forme définitive du drapeau algérien actuel mais que les couleurs et la disposition du drapeau ont été fixés auparavant en 1934[16],[18]. Benjamin Stora détaille cette version en expliquant que c'est lors d'une réunion de l'Étoile nord-africaine, en 1934, chez le militant Benachenhou Hocine que seront choisis les couleurs du drapeau et que Émilie Busquant sera chargé de sa confection[19]. Une étude de l'historien Mohamed Ghnanèche, rapporte qu’en 1940 un drapeau, avec l’étoile de couleur rouge et le croissant de couleur blanche, situés en haut du rectangle, a été adopté. Il aurait été par la suite transformé pour acquérir sa forme actuelle en 1943 par le Parti du peuple algérien (PPA)[16]. D'autres versions prêtent les premières ébauches proches du drapeau actuel au nationaliste Ferhat Abbas et aux partisans du manifeste des libertés en 1944[16],[20],[21].
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Une des nombreuses ébauches des milieux nationalistes algériens
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Ébauche incertaine attribuée aux révoltes de Sétif le 8 mai 1945
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Drapeau de l'ex-GPRA (1958-1962)
Mais c'est à Sétif le 8 mai 1945 que le drapeau algérien, sous sa forme actuelle, fait son apparition lors des manifestations, selon Chawki Mostefaï, ancien militant du PPA[22]. Il est porté par Saal Bouzid, un étudiant qui sera assassiné par la police française. Il a été confectionné les jours précédant l'événement par les militants du PPA[23]. Le rapport de la commission Tubert décrit ce drapeau, saisi par la police: « les manifestants de Sétif portaient un drapeau algérien tricolore rouge (à la hampe) blanc et vert avec un croissant et une étoile rouge à cheval sur le blanc et le vert »[24].
Le drapeau actuel est celui du FLN qui mena la lutte contre la France, il est adopté en 1958 par le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA). Il sera hissé à la conférence de Monrovia en 1959, étant reconnu par plusieurs pays africains[25]. Il sera plus tard officialisé et normalisé selon la loi du 25 avril 1963 par l'État algérien[23].
Symboles
La bande de couleur verte représente la prospérité et la terre, ainsi que la couleur du paradis dans l'Islam. La bande blanche représente la pureté et la paix. Le croissant et l'étoile rouge sont des symboles musulmans. Le croissant représente le chemin que doit parcourir le musulman durant sa vie pour espérer accéder au Paradis et l'étoile représente les cinq piliers de l'islam. La couleur rouge représente le sang des martyrs[26],[27].
D'après la signification la plus courante c'est une synthèse des étendards de l'Empire ottoman et de l'Émirat d'Algérie, lui même inspiré de celui d'Al-Andalus[5], évoquant une période de gloire et de prospérité pour le Maghreb[27],[26]. Benjamin Stora avance aussi le fait que à l'origine les trois couleurs du drapeau représentaient les trois pays du Maghreb et l'union Nord-Africaine[19].
Description
Le drapeau algérien est défini en ces termes dans l'article 5 de la constitution algérienne[28]:
« L'emblème national et l'hymne national sont des conquêtes de la Révolution du 1er novembre 1954. Ils sont immuables. Ces deux symboles de la Révolution, devenus ceux de la République, se caractérisent comme suit : l'emblème national est vert et blanc frappé en son milieu d'une étoile et d'un croissant rouges. »
Le vert doit être d’une composition à égalité de jaune et de bleu ayant, selon le diagramme de contraste de Rood, une longueur d’onde de 5,411 et la position 600 sur le spectre normal. Le rouge doit être pur, de couleur primaire indécomposable, et exempt de bleu et de jaune ayant selon le diagramme sus indiqué, une longueur d’onde de 6,562 et la position 285 sur spectre normal[29].
La longueur du rectangle est égale à une fois et demie sa largeur (hauteur du drapeau) ; le rectangle est divisé selon la petite médiane en deux moitiés : la moitié de couleur verte est placée à l’intérieur contre la hampe, alors que la moitié de couleur blanche est placée à l’extérieur.
L’étoile est à cinq branches. Elle est inscrite dans un cercle dont le rayon est égal au huitième de la hauteur du drapeau. Elle se détache entièrement sur le fond blanc du drapeau, deux pointes sont sur la petite médiane du rectangle et une pointe sur la grande médiane[29].
Le rayon du cercle extérieur du croissant est égale au quart de la hauteur du drapeau. Le rayon du cercle intérieur du croissant est égal au cinquième de la hauteur du drapeau. Les deux pointes du croissant délimitent un grand arc égal aux cinq sixièmes de la circonférence du cercle extérieur. Le centre du cercle extérieur du croissant est au centre du rectangle[29].
Protocole
Aujourd’hui, le drapeau algérien est visible sur tous les bâtiments publics et militaires[30]. Il flotte aussi sur les sièges des organisations régionales et internationales ainsi que sur les bâtiments abritant les représentations algériennes dans le monde[30]. Le drapeau algérien est déployé lors des commémorations nationales et les honneurs lui sont rendus selon un cérémonial bien précis[30]. On retrouve aussi le drapeau algérien dans chaque classe d'école[31].
Les jours où la parade du drapeau sur les bâtiments publics est rendue obligatoire par la loi sont les suivants :
Parade protocolaire avec le drapeau Date Nom Notes 5 juillet Fête de l’Indépendance Proclamation de l'indépendance le jeudi 5 juillet 1962 1er novembre Anniversaire de la Révolution algérienne Déclenchement de la Révolution le lundi 1er novembre 1954 Source : Flags of the World[32] L’article 160 bis du Code pénal punit toute personne qui « volontairement et publiquement déchire, mutile ou profane » d'une peine de 5 à 10 ans d'emprisonnement[33].
Déclinaisons
Les couleurs et les symboles du drapeau sont repris dans d’autres symboles de l'Algérie comme les armoiries qui, à leur base, comportent le croissant et l’étoile du drapeau. En outre, l’armée algérienne reprend le symbole national pour ses étendards comme celui de la marine et la cocarde des équipements militaires[34]. De plus, la plupart des partis politiques reprennent les couleurs du drapeau ou le drapeau lui-même, notamment le Front de libération nationale (FLN)[35] et le Rassemblement national démocratique (RND) qui sont les partis au pouvoir [36].
Par ailleurs, beaucoup de blasons de villes comme Alger ou Oran reprennent les motifs du drapeau[37]. Les timbres postaux emploient aussi régulièrement les symboles du drapeau[38]. D'une manière générale le drapeau, de par le combat pour l'émancipation du peuple algérien qu'il symbolise, reste un symbole respecté « de liberté retrouvée » aux yeux de la population algérienne[39].
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Étendard de la Marine nationale algérienne
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Cocarde utilisée dans l'armée algérienne
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Armoiries officielles de l'Algérie
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Blason de la Ville d'Alger
Références
- Jacques Valette, La guerre d'Algérie des Messalistes : 1954-1962, L'Harmattan, 2003, 302 p. (ISBN 2747505871) [lire en ligne (page consultée le 26 octobre 2011)], p. 111.
- « Loi no 63-145 du 25 avril 1963 portant définition des caractéristiques de l'emblème national algérien », dans Journal officiel de la République algérienne démocratique et populaire, vol. 2, no 26, 30 avril 1963, p. 394 [texte intégral (page consultée le 26 octobre 2011)].
- (en) Drapeaux des Zianides de Tlemcen
- (ar) Drapeaux des Hafsides souverain de Tunis et Béjaïa
- (en)Alfred Znamierowski, The World Encyclopedia of Flags, Anness, 1999, (ISBN 0754801675), p. 49
- (en) Couleurs de la Régence d'Alger durant la période ottomane
- (en) Divers drapeaux du XVIIIe et XIXe siècle
- (en)Drapeaux rayé de la Régence de Tunis, Citation :« The only thing we can say is that flags with many stripes and irregular shape were quite common for the ships sailing from north African ports »
- (en) Drapeau Beylicat de Constantine
- Temimi Abdeljelil, « Le drapeau constantinois à l'époque de Hadj Ahmed, dernier Bey de Constantine », dans Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, no 15-16, 1973, p. 323-326 [texte intégral]
- Louis Rinn, Histoire de l'insurrection de 1871 en Algérie, Alger, Librairie Adolphe Jourdan, Un poème populaire ancien rapporté sur la révolte de 1871, p. 285
- (en) Drapeau Kabylie XIXe siècle
- Colonisation de l'ex-régence d'Alger : Documents officiels déposés sur le Bureau de la Chambre des Députés avec une carte de l'État d'Alger (1834)
- Mahfoud Kaddache, Histoire du nationalisme algérien, vol. 1, Paris-Méditerranée, 2003.
- Brahim Sadouni, Le drapeau: écrit d'un harki, L'Harmattan, 1990, p. 68
- Le vert, le blanc, l’étoile et le croissant. Qui a conçu le drapeau algérien ? Article de El Watan en ligne,
- Harmattan, 1987, p. 94, extrait en ligne. Benjamin Stora, Nationalistes algériens et révolutionnaires français au temps du Front populaire, L'
- Djamila Amrane, Des femmes dans la guerre d'Algérie, Karthala Éditions, 1994, p. 24
- Benjamin Stora, Dictionnaire Biographique de Militants Nationalistes Algeriens, L'Harmattan, 1985, p.74
- un document de l’armée française, qui existe au niveau des archives du château de Vincennes, en France, explique, sous forme de rapport de l’état-major de Constantine, qu’à son arrivée à Sétif, Ferhat Abbas avait demandé aux femmes de sa famille de coudre 20 drapeaux.
- Amar Naroun, Ferhat Abbas ou les Chemins de la souveraineté, Denoël, 1961, p. 121
- Histoire du drapeau par Chawki Mostefaï sur son site officiel
- Mahfoud Kaddache, Il y a 30 ans… le 8 mai 45, Éditions du Centenaire, Paris, 1975, p. 18
- Rapport en ligne, p. 11 Rapport de la commission d'enquête Tubert sur les émeutes de Sétif et leur répression le 8 mai 1945,
- Repères chronologiques de la guerre d'Algérie
- (ar)Histoires des drapeaux du Maghreb : Émission TV
- ISBN 080128801), p.24 Raphaëlle Branche, Sylvie Thénault, La guerre d'Algérie, Documentation française, 2001, (
- La constitution algérienne
- Symbole de l'État sur le Site de la Présidence
- Site de l'ambassade d'Algérie en France
- Article de presse : L’hymne national matin et après-midi et un drapeau dans chaque classe.
- (en) Site de Flag Of The World: les fêtes officielles avec parade du drapeau
- Article sur l'outrage au drapeau
- (en) Cocarde de l'Algérie sur Roundels of the World
- Présentation du FLN
- Site officiel du RND
- Site Officiel de la ville d'Oran
- Exemple de timbre algérien
- Marcelle Routier, Derrière eux, le soleil, Stock, 1974, p.143
Bibliographie
- Mahfoud Kaddache, Histoire du nationalisme algérien : vol. 1, Paris-Méditerranée, 2003, 981 p. (ISBN 2842721691)
- Maurice Verillon, Les Trophées de la France, Leroy, 1907, 154 p.
- Louis Rinn, Histoire de l'insurrection de 1871 en Algérie, Librairie Adolphe Jourdan, 1891, 672 p.
: Ouvrage utilisé comme source pour la rédaction de cet article
Voir aussi
Articles connexes
Lien externe
- (en) Drapeau de l'Algérie sur Flags of the World
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