Don de sang

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Un don de sang est un processus par lequel un donneur de sang est volontaire pour se voir prélever du sang qui sera stocké dans une banque du sang avant de transfuser un malade lors d'une transfusion sanguine. En France, en Belgique, en Suisse et au Canada, le don de sang est bénévole : autrement dit, les donneurs ne sont pas rémunérés, contrairement à d'autres pays.

Sommaire

Conditions préalables au don

Lorsqu'un donneur arrive sur une collecte de sang, il répond à un questionnaire médical sur son état de santé. Les questions peuvent impliquer son âge, son poids, son dernier don de sang, son état actuel de santé, et divers facteurs de risque comme les tatouages, l'usage de stupéfiants (usage récréatif ou dopant), les derniers voyages internationaux, et l'anamnèse sexuelle. Les réponses sont associées au sang donné, mais l'anonymat reste garanti. Il est à noter que les conditions varient selon les pays : si la contamination par une maladie sexuellement transmissible (MST), l'appartenance à une population à risque, un état évident d'ébriété ou un long séjour en Afrique noire interdisent un don du sang quel que soit le pays, les États-Unis interdisent également le don du sang aux personnes ayant résidé plus de cinq ans en Europe depuis 1980 du fait du risque de maladie de Creutzfeldt-Jakob, suite à l'épidémie de vache folle.

En France, avant un don de sang, le médecin de collecte de l'Établissement français du sang (EFS) mène un entretien médical avec chaque candidat au don. Cela lui permet d'évaluer l'état de santé du candidat et de déterminer s'il est apte, ou non, par souci de sécurité tant pour lui que pour le receveur, à donner son sang. Depuis 2008, sauf pour les donneurs réguliers, un contrôle du taux d'hémoglobine est effectué avant le don.

Il est fortement conseillé de bien manger et d'être bien en forme avant de réaliser un don de sang.

En France, au Canada ...

Depuis 1995, en France, après l'Affaire du sang contaminé, fin des années 1980, suite à la contamination des hémophiles et de transfusés au début des années 1980 (1980- septembre 1985), les différents établissements civils de transfusion (au nombre d'environ 170 à l'époque), qui étaient dans la plupart des cas associatifs, ont été regroupés en une Agence Française du Sang (AFS), devenue Établissement français du sang, E.F.S. en 2000. L'EFS et le Centre de transfusion sanguine des armées, CTSA, à Clamart, sont les seuls établissements habilités à collecter le sang en France.

Au Canada, la société canadienne du sang et Héma-Québec (pour la province du Québec) sont les seuls opérateurs à qui l'on peut donner du sang.

Dans d'autres pays, Etats-Unis, Allemagne, Autriche... coexistent des prélèvements bénévoles (Croix Rouge souvent) et des prélèvements rémunérés (concernant surtout le plasma) effectués par des firmes commerciales. Le plasma de nos anti-D thérapeutiques (Rhophylac®) est prélevé au Mexique chez des donneurs immunisés et rémunérés, par exemple.

L'âge

En vertu de l'article L. 1221-5 du Code de la santé publique, aucun prélèvement de sang ne peut avoir lieu sur une personne mineure, hormis à titre exceptionnel, en cas d'urgence thérapeutique et avec le consentement des parents. L'âge minimum pour pouvoir faire don de son sang est donc l'âge légal de la majorité, à savoir 18 ans en France.

En France, le donneur doit être âgé [1]:

  • de 18 à 70 ans pour un don de sang total (les dons de personnes de plus de 65 ans sont soumis à l'appréciation d'un médecin d'établissement pour chaque don)
  • de 18 à 65 ans (66e année exclu) pour un don de plasma,
  • de 18 à 65 ans (66e année exclu) pour un don de plaquettes,
  • de 18 à 50 ans pour un don de globules blancs.

Concernant la limite haute, le don de sang est possible jusqu'à la veille du 71e anniversaire, et ce malgré l'allongement de l'espérance de vie de personnes en excellente santé.

On a donc d'un côté une limitation juridique, résultant de la nécessité d'un consentement libre et éclairé à l'acte de prélèvement (on considère que le mineur n'est pas suffisamment éclairé par principe), et d'un autre, une limitation d'ordre médicale.

La masse

Le donneur doit avoir une masse minimale de 50 kg pour un don de sang total et 55 kg pour un don de plasma ou de plaquettes.

Les populations à risque contre-indiquées

Le questionnaire et l'entretien médical permettent de savoir si des personnes appartiennent à des populations à risque. Ces personnes sont donc contre-indiquées au don de sang afin de prévenir tout risque transfusionnel pour le malade qui doit recevoir, et pour les populations pouvant donner leur sang. Sont ainsi contre-indiqués :

  • les hommes ayant eu ou ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes, quelle que soit l'ancienneté du rapport,
  • les personnes pratiquant le multi-partenariat sexuel au cours des 4 mois précédant le don (6 mois en Suisse),
  • les personnes dont le partenaire sexuel est atteint d'une maladie sexuellement transmissible,
  • les personnes prenant certains traitements,
  • les personnes ayant consommé de la drogue par voie intraveineuse,
  • les personnes ayant subi une opération, un tatouage ou un piercing dans les quatre mois précédant le don du sang,
  • les personnes ayant subi, même depuis longtemps, une ou plusieurs transfusions ou une greffe d'organe,
  • les personnes revenant depuis moins de quatre mois de certaines zones où sévissent des maladies transmissibles par le sang : la définition de ces zones est régulièrement actualisée (zones où sévit le paludisme, la maladie de Chagas, le Virus du Nil occidental...),
  • les personnes ayant séjourné au moins un an dans les îles britanniques entre 1980 et 1996 (maladie de Creutzfeldt-Jakob, dite de la « vache folle », due à des protéines de type Prion) (aux États-Unis, ce critère est élargi à toute personne ayant résidé 5 ans en Europe depuis 1980),
  • les femmes enceintes ou ayant accouché depuis moins de 6 mois.

Remise en cause de l'exclusion systématique des homosexuels

Plusieurs pays ont ouvert le don du sang aux gays et bisexuels, tandis que d'autres pays excluent non seulement les gays et bisexuels, mais également les lesbiennes et bisexuelles.

En France, l'interdiction à vie des gays et bisexuels est actuellement remise en cause suite à la plainte d'Alexandre Marcel, un militant homosexuel qui a sensibilisé l'opinion publique grâce à ses interventions médiatiques[2],[3]. Par ailleurs, le Ministère de la Santé français fait actuellement l'objet d'un procès administratif : Geoffrey Léger, le plaignant, a saisi le Tribunal administratif de Strasbourg, et a déposé plainte auprès de la Commission européenne pour non-respect du droit communautaire.

Une seule relation sexuelle entre hommes exclut à vie le candidat, même si la relation a eu lieux 30 ans auparavant. De même, la partenaire féminine d'un homme bisexuel se trouve aussi, de fait, contre-indiquée au don, alors même qu'il ne s'agit pas d'une disposition réglementaire. Selon SOS Homophobie, [4] des lesbiennes sont également exclues de don du sang, bien qu'officiellement elles ne sont plus rejetées des Établissements français du sang depuis 2002.

Dès que leur homosexualité est détectée, les homosexuels et bisexuels sont alors fichés à vie en tant que "homme ayant eu une relation sexuelle entre hommes" grâce à un code spécifique.

Deux experts de la santé de l'INVS (Institut national de veille sanitaire) à Paris veulent ouvrir le don du sang aux gays[5]. En juin 2009, 76% des Français trouvent injustifiée cette interdiction[6]. Des politiques tels que François Hollande[7], Martine Aubry ou Jean-Luc Roméro ont affirmés vouloir ouvrir le don du sang aux gays, et les associations Homodonneur et Pourquoi sang priver militent activement pour ouvrir le don du sang aux homosexuels.

La HALDE (Haute autorité de lutte contre les discriminations) dans sa délibération[8] sur cette question, affirme que la décision d'exclusion définitive du don du sang d'une personne paraît devoir être prise sur la base des risques liés à son comportement. La HALDE recommande également à l' Établissement français du sang de "mener une réflexion", et a recommandé la modification du questionnaire rempli par les candidats afin de substituer à la question relative aux rapports sexuels entre hommes, celle relative aux pratiques sexuelles à risque.

Le Comité consultatif national d'éthique, qui a été saisi par l’Établissement français du sang a répondu par une lettre en date du 24 janvier 2002. Extraits : "Il convient de ne pas transformer ce principe de légitime sécurité en stigmatisation ou en mesure qui peut être considérée comme discriminatoire". "Le futur questionnaire proposé par l'EFS devrait permettre d'évaluer un risque pour un individu en prenant en compte ses conduites plutôt que de porter sur des groupes à risques." "Il n'appartient pas non plus à un établissement de transfusion de porter un jugement qui peut être considéré comme stigmatisant".

Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, interrogé sur cette contre-indication en juillet 2011 a affirmé être partisan de cette suppression. Toutefois, en 2006 il avait également promis d'ouvrir le don du sang aux homosexuels, mais 5 ans plus tard il ne l'a toujours pas fait.

D'autres pays tels que la Suisse, le Canada et le Royaume-Uni appliquent aussi, lorsqu'il s'agit de gays et bisexuels, cette contre-indication permanente.

Aux États-Unis, La Croix Rouge américaine et d'autres organisations soutiennent une levée de l'interdiction, la jugeant "scientifiquement et médicalement injustifiée"[9].

Au Canada, des experts de la santé veulent ouvrir le don du sang aux homosexuels[10].

En Australie, en Suède, ce critère est moins strict pour les gays et bisexuels, puisque le don est autorisé si le dernier rapport date d'un an.

Ce critère d'interdiction permanente de don du sang pour relation homosexuelle entre hommes n'est pas appliqué en Israël, en Russie[11], en Espagne ainsi que dans plusieurs pays européens[12],[13].

Fréquence de dons

Le rythme des dons dépend de la volonté du donneur et du type du don. Une certaine période de temps minimale est fixée entre les dons. Cette période diffère de pays en pays selon la réglementation en vigueur.

En France, il faut attendre 8 semaines entre deux dons de sang total avec un maximum de 6 dons par an pour un homme et 4 pour une femme ; pour les dons de plaquettes, le délai est de 4 semaines avec un maximum de 12 dons par an. Pour les dons de plasma, il est possible d'effectuer jusqu'à 24 dons dans l'année, à deux semaines d'intervalle minimum. Pour les hommes de plus de 60 ans, un intervalle de 8 semaines minimum est exigé entre les dons, quel que soit le type.

Au Québec, il n'y a pas de distinction, hommes et femmes peuvent donner leur sang 6 fois par an, tous les 56 jours. Un délai de 6 jours est requis entre chaque don de plasma. Il faut attendre 14 jours entre deux dons de plaquettes soit 24 fois par an. Cependant, pour les donneurs ayant déjà donné des plaquettes par aphérèse, il est possible de faire des dons doubles de plaquettes, lorsque les analyses l'autorise, permettant ainsi de faire l'équivalent de 48 dons par an.

L'ensemble des pays européens applique en matière de délais entre chaque don une directive européenne. Si tous appliquent les mêmes délais en ce qui concerne les dons de sang, il n'en est pas de même en ce qui concerne les dons de plaquettes. Sans en arriver à ce qui se passe au Canada, certains pays européens, comme la Suisse, l'Allemagne, la Belgique, l'Italie, appliquent depuis plusieurs années la directive européenne qui prévoit que l'on doit respecter un délai de 4 semaines entre deux dons de plaquettes, avec un maximum de dons par an. En France le nombre de dons tout type confondu doit être inférieur ou égal à 24 par an.

Le don

En 2009, l’Établissement Français du Sang a recueilli plus de 3 millions de dons de sang (dons de sang total, de plaquettes et de plasma).

Les besoins en produits sanguins sont en augmentation constante. Après une longue période de diminution des besoins en produits sanguins labiles, la situation s’est inversée depuis 2001. Les besoins augmentent de manière forte, sur un rythme de 1 à 3 % par an.

Les raisons d'une augmentation des besoins

Plusieurs facteurs expliquent ce revirement de situation observé depuis 2001 :

  • l’allongement de l’espérance de vie entraîne une augmentation du nombre de maladies nécessitant l’utilisation d’une thérapeutique transfusionnelle. Aujourd’hui, on transfuse de plus en plus à des âges avancés de la vie (2/3 des personnes transfusées ont plus de 60 ans). Cette tendance risque de s'accentuer encore à l'avenir compte tenu du vieillissement de la population ;
  • les progrès de la médecine permettent le traitement de patients par chimiothérapie lourde pour leucémie et/ou cancer à des âges de plus en plus avancés. Ces traitements nécessitent une grande quantité de produits sanguins ;
  • les professionnels de la santé ont repris confiance dans les produits sanguins puisque les risques liés aux transfusions ne cessent de diminuer (ils ont été divisés par deux en cinq ans).La transfusion est donc utilisée de façon plus systématique pour assurer aux personnes à risque un plus grand confort de vie.[réf. nécessaire]

Une stabilisation des dons

Parallèlement à cette augmentation de la demande, les prélèvements de sang, tout comme le nombre de donneurs, ont tendance à se stabiliser (autour de 1,7 million de donneurs en 2009). L’approvisionnement des établissements de santé a néanmoins pu être maintenu grâce à une gestion rigoureuse des produits prélevés. Le taux de péremption des produits ou de non-utilisation est ainsi passé de 1,49 % en 2003 à 0,63 % fin 2006 : la gestion du processus de fabrication est donc totalement maîtrisée et optimisée.

Des stocks entre diminution, stagnation et hausse

Pendant les vacances, durant les épidémies de gastroentérite ou de grippe, les donneurs sont en effet moins nombreux, ce qui entraîne une diminution du nombre de produits sanguins dans le stock, alors que les besoins des malades restent constants. Les périodes de tension sur le stock existent, mais l'Établissement Français du Sang a toujours réalisé sa mission qui est d'assurer l'autosuffisance nationale des produits sanguins, sur l'ensemble du territoire.

Des objectifs accessibles

Pour assurer un parfait approvisionnement des hôpitaux et des cliniques en produits sanguins, il faudrait être en permanence à 14 jours de stock. Les globules rouges ne se conservent que 42 jours : d’où l’importance de donner régulièrement son sang. Pour cela, il faut donc conquérir de nouveaux donneurs et également augmenter le nombre de dons par donneur.

Les différents types de don

Le donneur peut choisir, en l'absence de contre-indication spécifique, le type du don qu'il souhaite faire : don de sang total, don de plaquettes (thrombocytaphérèse) ou don de plasma (plasmaphérèse). Les équipes de l'EFS peuvent toutefois l'orienter vers un don en particulier en fonction de son groupe sanguin, de son taux d'hémoglobine, de son taux de plaquettes, de la qualité de ses veines, etc.

Le don de sang total

Une poche de sang est prélevée à partir du sang du donneur. Elle est ensuite traitée afin de séparer le sang en ses différents composants. La durée du prélèvement est habituellement entre 5 et 15 minutes.

Une poche de 450 ml à 480 ml environ est prélevée ainsi que des tubes échantillons sur lesquels seront effectués les contrôles et tests.

La quantité de sang prélevée est prescrite par le médecin-préleveur et est adaptée aux poids, sexe et âge du donneur. Mais la quantité de sang prélevée doit être au moins égale à environ 450 ml. En effet, cela ne permettrait pas non plus d'avoir un produit fini qui corresponde à une unité thérapeutique, l'intérêt du malade étant au centre des préoccupations avant tout. Si jamais le donneur ne peut fournir suffisamment de sang (veines trop fines, par exemple), le don peut être interrompu. Néanmoins, le sang donné n'est pas perdu et peut servir à la recherche et tout autre application non thérapeutique. Le don non thérapeutique est très important car il permet de produire notamment des réactifs indispensables pour réaliser les tests sur les tubes échantillon.

Don par aphérèse

On appelle don par aphérèse le don d'une partie seule du sang, celui-ci étant partiellement traité durant le don par centrifugation. cela permet de séparer le plasma ou les plaquettes puis de restituer au donneur le reste du sang. Ce type de don ne se fait que sur rendez-vous. Il nécessite une mise en œuvre plus importante due au fait qu'une partie du sang prélevé est traitée immédiatement.

Le don de plasma
Article détaillé : plasmaphérèse.

La plasmaphérèse est le prélèvement du plasma sanguin. Le procédé est similaire au don de plaquettes mais dure moins longtemps (35 à 45 minutes). On prélève en aphérèse jusqu’à 875 ml de plasma au donneur, puis on lui restitue ses autres composants (globules rouges et plaquettes). Il est possible de donner son plasma toutes les deux semaines, dans une limite de 24 fois par an.

Le plasma ainsi prélevé peut avoir plusieurs orientations :

  • subissant un traitement d'atténuation virale et bactérienne par le bleu de méthylène ou l'amotosalen et réparti en unités thérapeutiques de 200 ml conservées congelées à - 25°C au plus, il sera perfusé à un malade qui présente des troubles globaux de coagulation, l'une des indications.
  • subissant un traitement d'atténuation virale et bactérienne par solvant-détergent, il s'agit là d'un traitement industriel sur lots de 100 dons et réparti en unités de 200 ml également conservées congelées, il sera également perfusé au patient pour les mêmes indications, échange plasmatique dans le PTT, par exemple.
  • adressé au LFB il permettra de préparer les médicaments dérivés du sang (MDS) que sont l'albumine, les immunoglobulines, les Facteurs VIII, IX, von Willebrand, le Fibrinogène et autres dérivés. A noter que le plasma issu des dons de sang total est systématiquement adressé au LFB.

Pour plus d’informations sur les différents types de don, consultez la rubrique « les dons de sang » du site internet de l’EFS www.dondusang.net.

Le don de plaquettes

Le sang prélevé est séparé en ses différents composants. Ce processus de séparation est appelé aphérèse. Les plaquettes sont alors collectées dans une poche pouvant contenir de 2 à 8 1011 plaquettes dans un volume de plasma de 300ml environ, soit environ six à douze fois plus de plaquettes que lors d’un don de sang total. Ce don dure 90 minutes environ.

Les plaquettes ne se conservent que cinq jours : pour faire face aux besoins, des dons réguliers et quotidiens sont donc indispensables. On peut donner ses plaquettes jusqu’à douze fois par an, en respectant un intervalle d’au moins quatre semaines entre chaque don.

Lorsqu’une maladie (leucémie, aplasie médullaire) ou des traitements lourds (chimiothérapie, radiothérapie) empêchent la fabrication de cellules sanguines par la moelle osseuse, la personne atteinte de cette maladie est dite en aplasie. La transfusion régulière de plaquettes permet alors d’éviter les risques d’hémorragies qui mettraient sa vie en péril .

Selon l'association « don de soi - don de vie », il est important de ne pas prendre d'ibuprofène ou d'aspirine dans les jours précédent le don de plaquettes car ces médicaments sont des antiagrégant plaquettaires et rendent les plaquettes inefficaces[14].

Déroulement du don

Une première prise de sang est faite sur le bras opposé au don complet. L'éprouvette de sang ainsi récoltée est ensuite analysée sur le champ afin de déterminer la teneur en plaquettes du sang du donneur (pour un don de plaquettes, pas pour un don de plasma). Ce dernier a ensuite le choix de faire un don simple ou double (le double n'est pas offert dans tous les centres de dons). Pour un don simple, la durée de prélèvement varie de 4 à 10 minutes. Lors d'un don double, le donneur peut s'attendre à passer un minimum de 7 minutes sur la chaise de prélèvement. Il est possible que, la teneur en plaquettes du sang du donneur étant trop faible, celui-ci n'ait que la possibilité de faire un don simple. Lorsque le donneur a fait son choix, le sang est prélevé et partiellement traité immédiatement par une machine qui va le centrifuger afin de séparer le plasma ou les plaquettes. Lors du processus, un anticoagulant est ajouté au sang afin que celui-ci ne coagule pas[réf. nécessaire]. Inévitablement, une petite partie de cet anticoagulant est repassée au donneur lors du retour des composantes du sang non-utilisées. Il est possible de faire une réaction allergique à cet anticoagulant : elle consiste généralement en de légers picotements et en une sensation de froid. Dans le cas où le donneur présente ces symptômes, le don s'arrête et ce dernier ne peut plus donner de plaquettes.

Le don autologue ou autotransfusion

Il ne s'agit pas à proprement parler d'un don mais d'une méthode de prélèvement du sang avant que celui-ci ne soit rendu au patient, généralement en prévision d'une intervention chirurgicale.On parle aussi de don de sang autologue programmé (DSAP). La transfusion autologue programmée est une intervention qui consiste à transfuser au patient le sang qu’on lui a prélevé auparavant lorsqu’il doit subir une chirurgie élective. On évite ainsi les risques d’infections transmissibles pouvant être associés au sang provenant d’autres donneurs. Cette méthode de transfusion sanguine avait été encouragée à la suite du scandale du sang contaminé au début des années 1990. Toutefois, l’amélioration importante de la qualité des services de prise en charge des dons de sang en général a grandement contribué à accroître et à assurer leur sécurité. En conséquence, le recours au don de sang autologue programmé (DSAP) a fortement diminué. Aujourd'hui, le don de sang autologue est parfois pratiqué par les sportifs, pour augmenter leur taux d'hémoglobine et donc leurs performances. Il est considéré comme une pratique dopante et interdit.

Statistiques

Dans le monde, plus de 80 millions d'unités sont collectés annuellement, dont seulement 45% dans les pays en voie de développement[15]. En moyenne, en France, 500 000 personnes reçoivent chaque année une transfusion sanguine. L'Établissement Français du Sang prélève et distribue 3 millions de poches par an[16] et accueille 1,7 million de donneurs soit 4 % de la population en âge de donner. Le nombre moyen de dons par an et par donneur est de 1,8[16].

Suites du don

Recommandations après le don

  • Pour éviter tout hématome, il est impératif d’appuyer à l’endroit de la piqûre environ 5 minutes car la coagulation sanguine demande entre 5 et 10 minutes. En effet si le caillot n’est pas bien formé, un hématome plus ou moins important risque de se produire en cours de journée. À ce titre un bandage légèrement compressif est fait sur le point de ponction. Il est préférable de le garder au moins deux heures après le don pour éviter la formation d’un hématome.
  • Collation et boissons sont offertes après le don pour prévenir un éventuel malaise. Appelé malaise vagal, ce malaise sans gravité est lié à une baisse passagère de la tension artérielle. Bien boire après un don permet également de remplacer plus rapidement le volume sanguin prélevé.
  • Éviter de pratiquer un sport de façon intense après le don (délai 72 heures après le don pour la plongée sous-marine, l’escalade et toute compétition).
  • S'abstenir de fumer deux heures au moins après le don.

Après le don

Une fois les produits sanguins recueillis, ceux-ci sont préparés (filtrés et séparés en différents composants sanguins). Les tubes échantillons sont analysés afin de vérifier qu'il n'y a aucun risque, notamment par le dépistage d'infections transmissibles, hépatites, sida, paludisme si besoin. Si les tests ne révèlent aucun problème les produits sanguins (globules rouges, plasma et plaquettes) sont prêts à être distribués aux hôpitaux et cliniques qui les délivreront aux malades. Particularité du plasma, celui-ci sert aussi à fabriquer des médicaments dont les malades ont besoin. Ce plasma est cédé sous sa forme "matière première" par l'Établissement Français du Sang (EFS) au Laboratoire français du fractionnement et des biotechnologies (LFB). Ces médicaments (immunoglobulines, albumines... etc.) sont indispensables à de nombreux malades souffrant par exemple de désorde immunitaire plus ou moins sérieux, agammaglobulinémie ou pathologies auto-immunes pour les immunoglobulines polyvalentes, ou déficit de la coagulation pour les divers facteurs I, II, VIII, IX, vW...par exemple.

L'information subséquente du donneur

Le donneur est averti des éventuels problèmes que le dépistage aurait relevés, que le problème soit en apparence mineur (petite anémie...) ou plus sérieux (signe d'hépatite, VIH...).

Cependant les réactifs utilisés sont très sensibles et peuvent parfois réagir avec certains composants du sang, sans même qu'il y ait maladie (on parle alors de faux positifs). Il convient de contacter le centre de transfusion qui a signalé le problème pour effectuer un contrôle.

Tarif de la poche de sang

Chaque année le tarif de la poche de sang est fixé par l'État en fonction des besoins des hôpitaux : en 2009, le tarif de la poche de CGR - Concentré de globules rouges - a été fixé à 179,07 € HT. Un chiffre qui tend à augmenter chaque année du fait de l’augmentation de la demande de produits sanguins par les malades.

Aspects culturels

Certaines croyances interdisent le don du sang ; c'est le cas chez les Témoins de Jéhovah[17].

Une « Journée mondiale du don du sang » est organisée le 14 juin chaque année depuis 2005 sous l'égide de l'Organisation mondiale de la santé[18].

Notes et références

  1. Arrêté ministériel du 12 janvier 2009, entre en vigueur le 19 avril 2009) fixant les critères de sélection des donneurs de sang, Journal officiel du 18 janvier 2009 NOR: SJSP0901086A
  2. Roselyne Bachelot, ministre française de la Santé a déclaré souhaiter que la population homosexuelle puisse accéder au don du sang. Voir le Journal de Tetu.com du 27 novembre 2007 site consulté le 18 décembre 2007.
  3. Le 7 décembre 2007, Jacques Hardy, président de l'EFS a approuvé cette ouverture, même s'il pense qu'il faut tenir compte du fort taux de prévalence des IST chez les personnes homosexuelles.Article sur la déclaration du président de l'EFS sur espaceinfirmier.com Consulté le 1e août 2008.
  4. des lesbiennes et bisexuelles
  5. Et si l’exclusion permanente était contreproductive ? sur tetu.com
  6. Don du sang: 76% des Français trouvent l'interdiction «injustifiée», 10 juin 2009, Tetu.com.
  7. Hollande exigera la fin de la discrimination pour le don du sang
  8. Délibération no 2006-17 du 6 février 2006 (Cas no 31) sur HALDE
  9. (fr) USA des sénateurs veulent autoriser les homosexuels à donner leur sang sur www.tv5.org. Consulté le 9 août 2010
  10. Une interdiction qui n'a plus sa raison d'être, Radio-Canada, 26 mai 2010
  11. Phillips K, Does blood discriminate?, Lancet, 2008; 371:1983-1984
  12. Australian Red Cross Blood Service, Frequently asked questions, 2006
  13. http://www.dondesoidondevie.org/Plaquettes
  14. OMS, Sécurité transfusionnelle et don du sang, 2008:
  15. a et b Établissement Français du Sang
  16. transfusion sanguine, réponse d'un docteur aux questions des témoins de Jéhovah
  17. World blood donor day sur le site de l'OMS

Voir aussi

Bibliographie

  • Le Sang et les hommes, Jacques-Louis Binet, Gallimard, coll. Découvertes Gallimard, 2001
  • La Transfusion sanguine, Philippe Rouger, 2e éd. mise à jour, PUF, coll. Que sais-je ?, 2001
  • La Transfusion sanguine, Jacques Ruffié et Jean-Charles Sournia, Fayard, coll. Le Temps des sciences, 1996

Liens internes

Liens externes



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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Don de sang de Wikipédia en français (auteurs)

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