Descendance de Victoria Ire du Royaume-Uni

Descendance de Victoria Ire du Royaume-Uni

Descendance de la reine Victoria du Royaume-Uni

Sommaire

Introduction

Lappellation de « grand-mère de lEurope » donnée à la reine Victoria est certes un cliché, mais qui recouvre une réalité : par une habile politique de mariage de ses enfants et de ses petits-enfants, la reine de Grande Bretagne et dIrlande, impératrice des Indes, sest alliée à la plupart des cours européennes.

Beaucoup de ces liens nont certes pas résisté à la première déflagration mondiale et aux nécessités politiques nationales. Le pouvoir réel des descendants de Victoria dans leurs États respectifs au début du XXe siècle ne doit pas non plus être exagéré et les quelques dynastes encore en place en ce début du XXIe siècle ne sont pratiquement plus que des symboles.

Mais cet état de fait constitue cependant une tranche dhistoire du continent européen, dabord parce que ces liens familiaux ont essayé de transcender les différences nationales. Ensuite, sur le plan sociologique, et avec ou sans une certaine ironie, on découvre comment la plus haute aristocratie européenne a peu à peu suivi les tendances de son époque, en mélangeant son sang aussi bien avec celui de ses successeurs dans la faveur du public, quil sagisse, pour prendre des cas extrêmes, de chanteurs ou bien dacteurs de cinéma, mais également avec des représentants de tous les continents.

On peut y trouver également dintéressants développements dans dautres domaines, tels que, par exemple :

  • au plan médical, en suivant le gène de lhémophilie dans la descendance de Victoria ;
  • au plan généalogique, si lon souhaite étudier la fréquence des mariages consanguins ou les unions entre les différentes branches de la descendance ;
  • au plan démographique et statistique : en 1997, soit 157 ans après la naissance du premier enfant de la reine, un auteur (Marlene A. Eilers, dans Queen Victorias Descendants) décomptait 816 descendants du couple royal et un autre (Allan Raymond, dans Queen VictoriaDescendants statistic pages) les estimait à 1009 au début de 2006. Des statistiques dâge moyen ou de durée de vie peuvent également être dressées ;
  • au plan géographique : on peut mesurer aujourdhui louverture de lEurope sur le monde en découvrant des rejetons de la lignée aussi bien en Australie, quen Afrique du Sud, aux États-Unis quau Brésil.

Victoria et son époux

Par un excès de féminisme ou de respect de la hiérarchie -la reine, cétait elle-, on oublie parfois que les enfants de Victoria avaient aussi un père, issu dune principauté comme lEmpire germanique savait les conserver. Albert de Saxe-Cobourg-Gotha était le cousin germain de Victoria puisquil était le deuxième fils dErnest Ier de Saxe-Cobourg-Gotha (1784-1844), frère aîné de la mère de la reine, prénommée Victoria (1786-1861) également. En incidente, le nom de la famille royale britannique jusquà la présente souveraine Élisabeth II est donc Saxe-Cobourg-Gotha, rebaptisé Windsor à cause des nécessités nationalistes lors de la Première Guerre mondiale.

La politique familiale activiste mise en œuvre par la reine Victoria trouvait dailleurs son exemple dans celle de ses grands-parents Saxe-Cobourg, puisque, outre Ernest, le duc héritier, et Victoria la bien-mariée àEdward Augustus, duc de Kent et Strathearn, ils eurent deux autres enfants :

Victoria elle-même était donc assez peu anglaise car, outre sa mère allemande, son père appartenait à la Maison de Hanovre dont les mâles régnaient sur la Grande-Bretagne depuis 1714, tout en épousant à chaque génération une princesse allemande. Trois des quatre grands-parents de Victoria étaient allemands comme létaient sept de ses arrière-grands-parents, si lon peut qualifier d’« anglais » le huitième, le prince de Galles Frederick-Louis, fils de George II, roi dAngleterre.

Le mariage très heureux de Victoria et dAlbert prit fin en 1861, à la mort du prince consort laissant une veuve inconsolable et neuf orphelins de père.

Les enfants de Victoria et dAlbert

Cinq filles et quatre garçons naquirent entre 1840, date du mariage et de la naissance de la première fille Victoria, et 1857, date de la naissance du dernier rejeton, Béatrice. 9 enfants en 17 ans, soit plus un enfant tous les vingt-deux mois. Par ordre chronologique, on trouve :

Les noms de chacun des enfants sont suivis des familles ou des contrées concernées par leur descendance. Les noms des descendants de Victoria figurent en gras.

Victoria : Prusse - Hanovre - Hesse - Grèce - Espagne - Roumanie - Italie - Yougoslavie

Victoria, Impératrice Allemande

Victoria de Grande-Bretagne ou Vickie, enfant préférée de la reine et appelée à un grand avenir par le désir maternel, fut mariée au meilleur parti européen, en la personne de lhéritier du royaume de Prusse, le kronprinz Frédéric. La défaite de Napoléon III devait en faire lhéritière du nouvel Empire Allemand en 1871 puis limpératrice en 1888. Elle ne jouit cependant de ce titre que du 9 mars au 15 juin 1888, date du décès de son mari, lempereur Frédéric III. Le reste de sa vie fut notamment partagé entre les humiliations que son fils Guillaume II lui fit subir et la rédaction dune ample correspondance avec sa famille.

Elle eut huit enfants de Frédéric dont le célèbre Kaiser (1859-1941), Charlotte de Prusse (1860-1919), Henri de Prusse (1862-1929), Sigismon de Prusse (1864-1866), Viktoria Melita de Prusse (1866-1929), Waldemar de Prusse (1868-1879), Sophie de Prusse (1870-1932) et Margarete de Prusse (1872-1954), à partir desquels se construisit la plus nombreuse descendance de Victoria après la branche britannique.

Trois individus de cette liste méritent attention du point de vue généalogique : D'abord et bien sûr lempereur Guillaume II père lui-même de sept enfants dont le Kronprinz, cinq autres garçons et une fille, ayant tous engendré une nombreuse famille. On notera avec intérêt qu'un de ses petits-fils, Friedrich-Georg de Prusse (1911-1966) a épousé Brigid Guinness, membre de la famille de brasseur anglo-irlandais produisant une bière du même nom, et que la fille de celui-ci, Antonia de Prusse (1955), a épousé un descendant de Wellington, Charles Arthur Wellesley, marquis du Douro (1945).

La seule fille de lempereur, Victoria-Louise, eut la descendance la plus intéressante en contractant un mariage damour avec Ernest-Auguste III de Hanovre, le chef de la Maison de Hanovre-Brunswick-Lünebourg, réputée pourtant ennemie des Hohenzollern, qui lavaient dépouillée de ses états du nord de lAllemagne : son petit-fils, le chef actuel de la famille de Hanovre est Ernst-August de Hanovre (1954), qui a épousé en secondes noces la princesse Caroline de Monaco (née en 1957). La fille de Victoria-Louise, Friederike ou Frederika (1917-1981), devint reine des Hellènes en épousant Paul Ier (1901-1964), un de ses lointains cousins, dont elle eut la présente reine dEspagne Sophie (1938) et lex-roi de Grèce Constantin II (1940).

Sagissant de Sophie dEspagne, nous rencontrons le premier cas de double hérédité par rapport à Victoria : la reine dEspagne est son arrière-arrière-arrière petite-fille par sa mère (en remontant : Sophie d'EspagneFriederike de HanovreViktoria-Luise de Prusse - Guillaume IIVictoria de Grande-Bretagne - Victoria) et son arrière-arrière petite fille par son père (Sophie d'EspagnePaul Ier de GrèceSophie de PrusseVictoria de Grande-Bretagne - Victoria). Un cas intéressant réside dans le mariage de Sophie dEspagne, laînée des descendants encore régnant de la reine Victoria, avec le benjamin des descendants encore régnant de Victoria, le roi Juan-Carlos Ier d'Espagne (il est son arrière-arrière petit-fils). Les jeunes Bourbons de la famille royale d'Espagne ont donc, par leur père comme par leur mère, pas mal de sang allemand dans les veines. Cela nest plus vrai de la génération suivante puisquaujourdhui les familles royales ressentent le besoin de sinsérer dans le pays elles règnent en en épousant des indigènes, même dans les derniers bastions lon protégeait le sang royal, lEspagne ou le Royaume-Uni, ou bien plus probablement elles ne peuvent plus s'opposer aux mariages avec des roturiers.

Le deuxième fils de Victoria-Louise, Georg Wilhelm de Hanovre (1915-2006) a épousé également une princesse grecque, Sophie, fille du prince André de Grèce sœur du prince Philippe de Grèce et de Danemark, rebaptisé Mountbatten et fait duc dÉdimbourg en contractant mariage avec Élisabeth II. Leurs enfants Welf, Georg et Friederike de Hanovre-Brunswick-Lüneburg sont donc les cousins germains des princes Charles, Anne, Andrew et Edward d'Angleterre.

Le troisième enfant de Victoria et de Frédéric III, le prince Henri de Prusse (1862-1929), a épousé en 1888 une autre petite-fille de la reine Victoria en la personne dIrène de Hesse-Darmstadt, fille dAlice, présentant le premier cas chronologique de mariage consanguin dans la descendance de Victoria.

Il faut nommer la sœur de Guillaume II, Victoria, pour avoir été la première de la famille de Prusse à ne pas hésiter à sallier (en secondes noces) avec le roturier Alexandre Zoubkoff (1900-1936). On rencontre également Sophie (1870-1932), déjà vue dans lascendance de la reine dEspagne, qui apporta le sang prussien dans la famille des Schleswig-Holstein-Sonderburg-Glücksburg, installée en Grèce.

Sophie devint la femme du roi des Hellènes Constantin Ier de Grèce (1868-1923) et lui donna, entre autres, trois fils qui furent rois de Grèce (Georges II, Alexandre Ier et Paul Ier déjà cité et mari de Friederike de Hanovre), une reine de Roumanie, Hélène de Grèce (1896-1982), en épousant un autre descendant de celle-ci, le roi Carol II de Roumanie, ainsi qu'une reine de Croatie, Irène, épouse d'un duc d'Aoste propulsé roi de Croatie sous le nom de Tomislav II pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Sa petite-fille Alexandra de Grèce épousa le roi Pierre II de Yougoslavie, son autre petite-fille Sophie de Grèce épousa le futur roi dEspagne Juan Carlos Ier. À travers Irène de Grèce, Sophie est par ailleurs la grand-mère de l'un des deux prétendants actuels au trône d'Italie, Amédée de Savoie, créant ainsi le lien généalogique entre Victoria et la famille royale italienne. Quand on sait que ce dernier a épousé en premières noces Claude d'Orléans, fille du « comte de Paris », on comprend mieux les liens entre les différentes familles royales européennes.

En résumé, on constate que la descendance prussienne de Victoria a essaimé dans toute lEurope par des unions avec des citoyens britanniques, espagnols, français, italiens, grecs, yougoslaves, roumains, russes, suédois, voire américains. La plus aventureuse, au moins sur le plan généalogique, étant la princesse Stéphanie de Prusse (1966), arrière-arrière petite-fille de Guillaume II, qui épousa le Tanzanien Amadi Mbaraka Bao (1956), dont elle a quatre enfants.

Edouard VII : Royaume-Uni - Norvège

La descendance dÉdouard VII est évidemment bien connue puisquelle détient toujours la couronne britannique. Après lui, se succédèrent ses héritiers directs : son fils Georges V (1865-1936), ses petits-fils Edouard VIII (1894-1972) et Georges VI (1895-1952) et enfin son arrière petite-fille Élisabeth II (1926).

La belle-famille du roi présente un intérêt certain puisque son épouse, Alexandra de Danemark (1844-1925), est la fille du roi de Danemark Christian IX, le « beau-père de l'Europe ». Cest aussi la sœur de Dagmar rebaptisée Marie dans la religion orthodoxe quand elle épouse le tsar Alexandre III de Russie (1845-1894) et qui fut la mère du tsar Nicolas II. Cest encore la sœur de Frédéric VIII, roi de Danemark (1843-1912), et celle de Guillaume, plus connu sous le nom de Georges Ier, roi des Hellènes (1845-1913). Sa dernière sœur Thyra (1853-1933) épousa le dernier prince régnant du Hanovre, Ernst-August II. En ajoutant ses propres frères et sœurs, cela contribue à faire dEdouard VII « loncle de lEurope » - après tout sa mère en était « la grand-mère » et son beau-père le « grand-père ».

Le roi Édouard VII à Balmoral


Édouard VII et Alexandra de Danemark eurent six enfants.

Outre Georges V, mérite dêtre citée Maud, mariée avec celui qui devint le roi Haakon VII de Norvège (1872-1957) alors quil était encore le fils du roi de Danemark Frédéric VIII. La lignée se poursuit jusquà nos jours avec Olav V (1903-1991), marié à Märtha de Suède, sœur de la reine Astrid de Belgique, puis Harald V (1937) et le prince héritier daujourdhui Haakon-Magnus. Les deux derniers cités sont donc les 57e et 58e héritiers putatifs de la couronne du Royaume-Uni en cas de disparition très hypothétique de la totalité de la partie britannique de la famille.

La branche aînée issue de Georges V est restée en totalité au Royaume-Uni, ses membres épousant la noblesse locale, à quelques exceptions près :

Georges V épouse lex-fiancée de son frère aîné décédé, Mary de Teck, princesse anglaise par sa mère (son grand-père maternel était le fils du roi Georges III et le frère de Georges IV) et Wurtemberg par son père mais tout à fait anglaise par son éducation.

Édouard VIII crée dun coup des problèmes politiques, constitutionnels et religieux en épousant la fameuse Américaine Wallis Warfield-Simpson.

Georges, duc de Kent, fils de George V, alla chercher son épouse Marina dans la famille royale de Grèce, comme dailleurs et enfin l'actuelle reine Élisabeth II qui convole avec le cousin germain de cette princesse grecque, le prince Philippe de Grèce, rebaptisé Mountbatten. Il est par son père le petit-fils du roi des Hellènes Georges Ier cité plus haut (on verra sa mère un peu plus loin dans la descendance dAlice).

Les autres trouvent alliance dabord dans la petite ou grande noblesse anglaise et écossaise, quil sagisse du duc d'York, futur Georges VI, marié à Elizabeth Bowes-Lyon, puis de nos jours chez les "commoners", le prince de Galles étant le premier héritier du trône à avoir épousé une anglaise depuis le roi Stuart Jacques II en 1657.

Rappelons pour la forme que la couronne britannique se transmet aussi bien par les hommes que par les femmes, ceux-ci étant prioritaires, cest-à-dire que les filles des hommes précèdent les fils des femmes (les filles dAndrew « passent avant » le fils dAnne pourtant plus âgée) et que la seule manière déviter de se retrouver dans la liste de succession au trône est dépouser un (ou une) catholique romain.

Très prosaïquement, on notera que la lignée britannique suit lévolution socio-culturelle de son pays. Pour preuve, certains des prénoms très modernes de lavant-dernière et dernière génération des Windsor, comme Zara (Philipps, fille de la princesse Anne), Tanit et Tewa (Lascelles, arrière petite-fille et arrière-petit-fils de la Princesse Royale Mary, fille de George V), Columbus et Cassius (Taylor, fils dHelen Windsor , fille d' Edward, duc de Kent) ou Zenouska (Mowat, petite-fille dAlexandra de Kent). Ces enfants nayant pas encore poussé le modernisme jusquà épouser un catholique, sans doute en raison de leur jeune âge, une catastrophe familiale pourrait donc pousser sur le trône britannique un Cassius Ier (il est 26e sur la liste de succession) ou une Zenouska Ire (elle est 35e).

Alice : Hesse - Grèce - Yougoslavie - Royaume-Uni - Prusse - Russie

Alice de Hesse-Darmstadt

Alice est un personnage de roman tragique qui transmit à sa famille ce caractère en même temps que le gène de lhémophilie auquel avaient échappé ses deux aînés, Victoria et Édouard VII. Elle épouse Ludwig IV, grand-duc de Hesse et du Rhin, chef de la famille des Hesse-Darmstadt (1837-1892). Les 55 courtes années de vie de son époux furent pourtant de trop pour Alice qui mourut en 1878 à 35 ans. Pour aggraver cette disparition à un si jeune âge, il faut ajouter quelle est morte de la diphtérie en soignant sa dernière fillette, Marie, morte la même année à lâge de 4 ans. On dit quelle ne put résister à consoler son fils, lui aussi malade de la diphtérie, en lui annonçant la mort de sa petite sœur, elle lembrassa et contracta ainsi la maladie.

Elle vécut peu de temps mais eut, dun mariage heureux, des enfants fort intéressants :

Son aînée, Victoria de Hesse-Darmstadt, épousa un cousin germain de son père, Louis Alexandre de Battenberg (1854-1921), fils dAlexandre, frère de Charles, le père de Louis IV de Hesse. Alexandre avait contracté en 1858 une union morganatique avec Julia von Hauke, créée princesse de Battenberg sans doute pour sauver les apparences. Le titre fut transmis aux enfants, créant ainsi la maison de Battenberg.

En bonne petite-fille de la reine Victoria, Victoria de Battenberg sinstalla en Angleterre et toute la famille fut rebaptisée Mountbatten quand la germanophobie fut la plus forte.

Victoria de Battenberg eut quatre enfants :

  1. Alice de Battenberg (1885-1969) mariée au prince André de Grèce, d Philippe, déjà vu sous la rubrique Édouard VII puisque cest le présent duc dÉdimbourg. Outre Philippe, on listera Margarita (1905-1981), unie à un prince de Hohenlohe-Langenburg avec descendance, Theodora (1906-1969), mariée au chef de la Maison de Bade, d descendance, Cécile (1911-1937), mariée avec le grand-duc de Hesse-Darmstadt, et enfin Sophie de Grèce (1914-2001) déjà rencontrée, mariée successivement à un Hesse-Cassel et un Hanovre.
  2. Louise de Battenberg (1889-1965) qui fut la seconde épouse du roi de Suède Gustave VI Adolphe (1882-1973) mais ils neurent quune fille mort-née en 1925.
  3. Georges de Battenberg-Mountbatten, marquis de Milford Haven (1910-1970), dont les arrière-petits-enfants se trouvent toujours en Angleterre.
  4. enfin le célèbre amiral Lord Louis Mountbatten, comte de Birmanie (1900-1979), dernier vice-roi des Indes, assassiné avec un de ses petits-fils, Nicholas Knatchbull (1964-1979), sur son bateau dynamité par lIRA.

Elisabeth de Hesse-Darmstadt, la seconde fille dAlice, poursuivit le roman tragique ouvert par sa mère : elle épousa le grand-duc Serge de Russie (1857-1905), oncle du tsar Nicolas II et gouverneur de Moscou, qui fut assassiné par un anarchiste pendant lannée pré-révolutionnaire de 1905. Elle versa dans le mysticisme, devint religieuse orthodoxe (elle avait été élevée dans le protestantisme luthérien) et mourut atrocement en 1918, jetée vivante dans un puits de mine par les Bolchéviks.

Irène de Hesse-Darmstadt (1866-1963) devint princesse de Prusse en épousant un frère de l'Empereur Guillaume II, Henri (1862-1922).

Ernst-Ludwig (1868-1937) prit le titre de grand-duc de Hesse et du Rhin à la mort de son père, devenant le grand-duc Louis V, et le conserva jusquen 1918. Il fut le dernier grand-duc. Il épousa une de ses cousines germaines, fille de son oncle Alfred de Grande-Bretagne, duc de Saxe-Cobourg-Gotha, la princesse Victoria Mélita (1876-1936). Mais Ernst-Ludwig était homosexuel tandis que son épouse possédait le caractère bien trempé des petites-filles Saxe-Cobourg de la reine Victoria. La grande-duchesse, sennuyant à Darmstadt, finit par senfuir, le divorce étant prononcé en 1901. Le grand-duc épousa en secondes noces la princesse Eleonore de Solms-Hohensolms-Lich (1871-1937), dont il eut quatre enfants dont deux survécurent. Laîné Georg-Donatus de Hesse-Darmstadt mourut aussi en 1937, avec sa femme Cecilie de Grèce, deux de leurs trois enfants et sa mère, leur avion sétant écrasé en Belgique, alors quils se rendaient à Londres au mariage du frère de Georg-Donatus.

Après un petit Friedrich-Wilhelm dit Frittie, en 1870 et mort trois ans plus tard des suites dune chute, fatale en raison de son hémophilie, et avant la petite Marie, née en 1874 et morte en 1878 de la diphtérie, nous trouvons le membre le plus célèbre de la famille, Alix de Hesse-Darmstadt (1872-1918), qui tomba amoureuse de Nicolas II de Russie et devint tsarine de Russie, sainte de léglise orthodoxe après avoir été exécutée sommairement dans le sous-sol de la villa Ipatiev à Iekaterinbourg, avec son mari lex-tsar et ses cinq enfants.

Alfred : RoumanieYougoslavieHabsbourg-ToscaneRussiePrusseHohenlohe-LangenburgOrléans d'Espagne

Alfred, Marie de Russie et leur premier enfant, Alfred

Un regard aux contrées listées à la suite du nom dAlfred d'Édimbourg et de Saxe-Cobourg-Gotha , deuxième fils de la reine Victoria, donne à penser que les membres de sa famille sont plutôt aventuriers et lon aurait raison. Ses titres sont duc dÉdimbourg, comte dUlster et comte de Kent. Il épouse en 1874 Maria Alexandrovna de Russie (1853-1920), fille du tsar Alexandre II de Russie, qui avait le caractère souple des autocrates russes.

Ils ont dabord un fils Alfred (1874-1899) dont la mort prématurée et tragique fait passer le titre de Saxe-Cobourg-Gotha au fils de Léopold, le titre étant soumis à la loi salique et la reine Victoria ayant demandé à son fils Arthur de Connaught d'y renoncer pour lui et ses descendants.

Marie de Roumanie

Puis vient Marie Alexandra Victoria, de lavis de tous la plus jolie femme de toute la lignée de la reine Victoria. Ses nombreuses photographies sont pour en témoigner. Son caractère aventureux se marque dabord par un mariage avec un roi du bout du monde, en tout cas à cette époque, en tout cas pour une jeune Anglaise. Elle épouse en 1893 le prince héritier de Roumanie, Ferdinand de Hohenzollern, qui deviendra roi sous le nom de Ferdinand Ier. Elle se révèlera une souveraine fort active, défendant notamment les intérêts de la Roumanie à la conférence précédant le traité de Versailles et obtenant de substantiels aménagements territoriaux pour son pays dadoption.

Elle fut mère de l'improbable Carol II de Roumanie (1893-1953), qui eut le temps de faire un héritier mâle légitime à sa femme Hélène de Grèce, autre descendante de Victoria, entre ses départs inopinés pour létranger avec épouses (pas Hélène) ou maîtresses et ses retours crypto-dictatoriaux dans son pays. Le mariage de ses filles exprime autant de sens politique balkanique mais beaucoup moins de romantisme : sa première fille Elisabeth (1894-1956) épousa le roi de Grèce Georges II(1890-1953) – sans postérité. Sa seconde fille, Marie (1900-1961) fut envoyée à Belgrade pour épouser le roi Alexandre Ier de Yougoslavie (1888- assassiné à Marseille en 1934) d une nombreuse descendance. Sa dernière fille Hélène ou Ileana épousa Anton, archiduc dAutriche-Toscane (1901-1987), dune branche cadette de la maison des Habsbourg, d une nombreuse postérité qui a postulé un temps au titre de prétendant carliste au trône d'Espagne.

La deuxième fille dAlfred eut une vie romanesque : Victoria Mélita (1876-1936) - Mélita parce que née à Malte - épousa dabord son cousin germain Ernst-Ludwig, grand-duc de Hesse, fils dAlice de Grande-Bretagne (voir ci-dessus). Des rumeurs sur la sexualité de son mari (mais son côté bonnet-de-nuit suffirait seul à expliquer linsatisfaction de la remuante Victoria-Mélita) auraient été une des causes du divorce en 1901. En fait, elle était tombée amoureuse du grand-duc Cyrille de Russie (1876-1938), cousin germain du tsar Nicolas II. Ils eurent quelques difficultés à faire admettre le divorce et le mariage à la cour impériale de Saint-Petersbourg, la tsarine nétant autre que la sœur du premier mari de Victoria-Mélita. Cyrille et elle réussirent à senfuir de Russie lors de la Révolution.

Ils eurent trois enfants : Marie (1907-1951) mariée au prince Friedrich-Karl de Leiningen, Kira (1909-1967) mariée à Louis-Ferdinand de Prusse, fils du Kronprinz, et Vladimir (1917-1992) qui épousa la princesse Leonida Bagration-Moukhransky (1914), de la famille royale de Géorgie. Leur fille Maria (1953), femme du prince Franz Wilhelm de Prusse, réclame pour leur fils Georges (de Prusse, mais rebaptisé « de Russie ») le titre dhéritier de la couronne impériale russe.

Les quatre filles d'Alfred d'Édimbourg

La troisième fille dAlfred, Alexandra (1878-1942) épousa le 7e prince Ernst de Hohenlohe-Langenburg, dont cinq enfants, le premier, Gottfried, ayant épousé la sœur aînée du prince Philippe de Grèce, duc d'Édimbourg.

La dernière fille dAlfred, Beatrice (1884-1966), fit un mariage original avec un catholique espagnol, le prince Alphonse d'Orléans, 5e duc de Galliera : du côté paternel, il est larrière-petit-fils du roi des Français Louis-Philippe Ier et du roi dEspagne Ferdinand VII - du coté maternel il est le petit-fils de la reine dEspagne Isabelle II d'Espagne, fille de Ferdinand VII, et comme Isabelle avait épousé son cousin germain, le roi Charles IV d'Espagne père de Ferdinand VII revient en nombre incalculable de fois dans lascendance dAlphonse. Et quand on sait que la tante dAlphonse, Mercedes, avait épousé Alphonse XII d'Espagne, fils dIsabelle II, on peut légitimement penser que, si ce nétait le drame de lhémophilie, les filles de la lignée de Victoria mariées en Espagne apportaient un peu de sang frais dans tous ces mariages consanguins.

Helena : Schleswig-Holstein

Helena de Schlesvig-Holstein

Helena autorise un repos bienvenu après les dernières complications matrimoniales de la famille royale espagnole.

Elle épouse Christian de Schleswig-Holstein-Sonderburg-Augustenburg (1831-1917), dune famille lointainement apparentée à la famille royale danoise. Ils ont cinq enfants et une petite-fille, sans postérité.

Louise

La princesse Louise Caroline Alberta, fut l'artiste de la famille.

Peintre et sculpteur, elle fut aussi le premier membre de la famille royale depuis les débuts de l'époque Tudor à épouser un noble britannique, en l'occurrence un Écossais, le duc d'Argyll.

Ils n'eurent pas de descendance.

Arthur : Suède - Danemark

Arthur, duc de Connaught et Strathearn, eut une vie particulièrement longue de 92 ans. Marié à Luise Margarete de Prusse, fille dun cousin germain de lempereur Frédéric III d'Allemagne, le mari de Vicky, il en eut trois enfants.

Arthur de Connaught et sa famille

Margaret, surnommée Daisy, sa première fille (1882-1920), créa le lien avec les familles royales de Suède et de Danemark en épousant le futur roi de Suède Gustave VI Adolphe (1882-1972).

De leurs quatre enfants, laîné, le prince héritier de Suède Gustave Adolphe mourut avant son père (1906-1947) mais eut le temps davoir cinq enfants de sa femme Sibille de Saxe-Cobourg-Gotha (1908-1972) de la lignée de Léopold, frère cadet dArthur. Le dernier de ceux-ci est lactuel roi de Suède, Carl XVI Gustav. La troisième enfant et fille unique de Margaret, Ingrid de Suède (1910-2000), devint reine du Danemark en épousant Frederick IX (1899-1972), d la reine actuelle du Danemark, Margrethe II et la reine de Grèce Anne-Marie, épouse de Constantin II de Grèce (1940).

Par ce dernier mariage, on retrouve la partie grecque de la famille de Danemark que nous avions rencontrée dans la descendance de Vicky, via Frederika de Hanovre, mère de Constantin.

Le deuxième enfant dArthur, appelé Arthur comme son père (1883-1938), épousa une petite-fille d'Edouard VII, Alexandra, duchesse de Fife (1891-1959). Ils neurent quun fils, Alastair, mort prématurément en 1943, à lâge de 29 ans.

La troisième fille, Patricia (« Patsy » 1886-1974) resta en Angleterre en épousant Alexandre Ramsey (1891-1959) et ils eurent un fils, deux petites-filles et sept arrière-petits-enfants.

Léopold : TeckSaxe-Coburg-GothaSuède

Leopold, duc d'Albany

Avec Léopold (1853-1884) duc d'Albany, se manifeste à nouveau lhémophilie léguée par la reine Victoria ainsi que le montre son jeune âge à son décès. Marié à une excellente femme, Hélène de Waldeck-Pyrmont (1861-1922), sœur de la seconde épouse du roi des Pays-Bas Guillaume III, ils eurent deux enfants élevés avec dévotion par leur mère.

Alice (1883-1981) épousa Alexandre de Teck, comte d'Athlone, le frère de la reine Mary de Teck, femme de Georges V, d les familles Liddell-Grainger, Abel-Smith, Beaumont et Wise.

Le second enfant, posthume, Charles-Édouard, duc dAlbany, (1884-1954) élevé comme un prince britannique, se retrouva à 16 ans et sans joie particulière, prince régnant en Allemagne, duc de Saxe-Coburg-Gotha. En effet, son oncle Alfred n'avait que des filles et son oncle Arthur n'accepta pas la perspective d'émigrer en Allemagne. On lui retira même ses titres britanniques pendant la Première Guerre mondiale. Il épousa Victoria Adelheid de Schleswig-Holstein-Sonderburg-Glücksburg, dune branche aînée des Schleswig qui se trouvent sur le trône du Danemark.

Ils eurent cinq enfants. On peut citer notamment le premier : Johan-Leopold (1906-1972) qui poursuivit la lignée des Saxe-Coburg-Gotha à travers une fille, Marianne (1933), et deux garçons. Le premier dentre eux Ernst-Leopold (1935-1996) eut lui-même 6 héritiers dont le chef actuel de la famille Hubertus, en 1961. Leur deuxième enfant, Sybilla (1908-1972), épousa le prince héritier de la couronne suédoise, Gustav Adolf (1906-1947), et devint la mère du roi actuel Carl XVI Gustav .

Beatrice : BattenbergEspagne

Béatrice et la reine Victoria
Victoria-Eugénie et ses trois aînés

Beatrice, la dernière fille de la reine Victoria et dAlbert de Saxe-Cobourg-Gotha, épousa aussi un de ces Battenberg déjà rencontrés dans la lignée dAlice, sa sœur aînée. Henry de Battenberg (1858-1896) était le frère de Louis qui avait convolé avec Victoria de Hesse-Darmstadt, fille dAlice.

Ils eurent quatre enfants dont :

  • Laîné Alexander, marquis de Carisbrooke (1886-1960) neut quune fille Iris (1920-1982) qui eut elle-même un fils de son second mari américain, le guitariste de jazz Michael Bryan, Robin Bryan en 1957 et lui-même père de trois enfants.
  • La seule fille, plus intéressante pour la généalogie, est Victoire Eugénie de Battenberg, dite « Ena », fit apparemment un beau mariage damour en épousant le roi dEspagne Alphonse XIII. La réalité fut un peu plus cruelle : transmission du gène de lhémophilie, difficultés du couple, exil, proclamation de la République et guerre civile.
    7 enfants sont issus de ce mariage : le premier Alfonso, prince des Asturies (1907-1938), était hémophile, le second Jaime (Jacques Henri) « duc d'Anjou et de Ségovie » (1908-1975) devint sourd, un fils mort- en 1910, Beatriz (1909-2002) épouse dun prince romain, Alessandro Torlonia de Civitella-Cesi, María Cristina (1911-1996), mariée au comte italien Marone Cinzano, puis Juan comte de Barcelone (1913-1993), et Gonzalo lui aussi hémophile.
    Les deux fils aînés ayant été forcés par leur père à renoncer à leurs droits espagnols en 1933 pour eux-mêmes et leurs enfants en raison de l'hémophilie de l'aîné (et de son mariage désapprouvé par Alphonse XIII) et de la surdité du cadet (renonciations sous seing privé, sans aucun caractère officiel), ce fut par Juan, autoproclamé « comte de Barcelone » en 1941, que les « droits » passèrent à son fils, lactuel roi dEspagne Juan Carlos Ier et ses héritiers, ce qui sera contesté dès 1949 par l'aîné survivant, Jaime (Jacques-Henri de Bourbon, pour les légitimistes français), « duc d'Anjou et de Ségovie » (Alfonso, prince des Asturies, étant mort en 1938 après avoir épousé une Cubaine). Cependant, le seul descendant de Jaime, Luis Alfonso (Louis de Bourbon, pour les légitimistes), duc d'Anjou, ne prétend plus qu'au trône de France. Il a quant à lui épousé une autre Latino-américaine, la Vénézuélienne María Margarita Vargas Santaella.
    Juan-Carlos, le plus jeune des arrière-arrière-petits-fils de Victoria toujours régnant, a épousé Sofia, laînée de ses descendants toujours régnant à lépoque du mariage, son arrière-arrière-arrière-petite-fille par sa mère et arrière-arrière-petite-fille par son père.

Mariages entre descendants de Victoria

Les mariages entre descendants de la reine Victoria sont classés par date. Pour faciliter la lecture, les titres ont été simplifiés et les mariés portent le nom le plus usité. Entre parenthèses, après chaque descendant, figurent leurs ascendants en remontant jusqu'à Victoria. Quand le père et la mère sont concernés, les deux ascendances sont indiquées.

  • 1888 : Henri de Prusse (1 Victoria, impératrice dAllemagne2 Victoria Ire) épouse Irène de Hesse-Darmstadt (1 Alice de Grande-Bretagne2 Victoria Ire)
  • 1888 : Christina de Hesse-Cassel (1 Christophe de Hesse-Cassel2 Margarete de Prusse3 Victoria, impératrice dAllemagne4 Victoria Ire) épouse Andrej de Yougoslavie (1 Marie de Roumanie2 Marie dÉdimbourg, reine de Roumanie3 Alfred dÉdimbourg4 Victoria Ire)
  • 1894 : ErnstLudwig, grand-duc de Hesse-Darmstadt (1 Alice de Grande-Bretagne2 Victoria Ire) épouse Victoria-Mélita dÉdimbourg (1 Alfred dÉdimbourg2 Victoria Ire)
  • 1913 : Alexandra Duff (1 Louise de Grande-Bretagne2 Edouard VII, roi de Grande-Bretagne3 Victoria Ire) épouse Arthur de Connaught (1 Arthur de Connaught2 Victoria Ire)
  • 1921 : Georges II, roi des Hellènes (1 Sophie de Prusse2 Victoria, impératrice dAllemagne3 Victoria Ire) épouse Élisabeth de Roumanie (1 Marie dÉdimbourg, reine de Roumanie2 Alfred dÉdimbourg3 Victoria Ire)
  • 1921 : Hélène de Grèce et de Danemark (1 Sophie de Prusse2 Victoria, impératrice dAllemagne3 Victoria Ire) épouse Carol II, roi de Roumanie (1 Marie dÉdimbourg, reine de Roumanie2 Alfred dÉdimbourg3 Victoria Ire)
  • 1930 : Christophe de Hesse (1 Margarete de Prusse2 Victoria, impératrice dAllemagne3 Victoria Ire) épouse Sophie de Grèce et de Danemark (1 Alice de Battenberg2 Victoria de Hesse-Darmstadt3 Alice de Grande-Bretagne4 Victoria Ire)
  • 1931 : Margarita de Grèce et de Danemark (1 Alice de Battenberg2 Victoria de Hesse-Darmstadt3 Alice de Grande-Bretagne4 Victoria Ire) épouse Gottfried de Hohenlohe-Langenburg (1 Alexandra dÉdimbourg2 Alfred dÉdimbourg3 Victoria Ire)
  • 1931 : Cecilie de Grèce (1 Alice de Battenberg2 Victoria de Hesse-Darmstadt3 Alice de Grande-Bretagne4 Victoria Ire) épouse Georg-Donatus, grand-duc de Hesse-Darmstadt (1 Ernst-Ludwig, grand-duc de Hesse-Darmstadt2 Alice de Grande-Bretagne3 Victoria Ire)
  • 1932 : Gustave-Adolphe, prince héritier de Suède (1 Margaret de Connaught2 Arthur de Connaught3 Victoria Ire) épouse Sybilla de Saxe-Cobourg & Gotha (1 Charles-Edouard de Saxe-Cobourg & Gotha2 Leopold dAlbany3 Victoria Ire)
  • 1938 : Louis-Ferdinand de Prusse (1 Guillaume de Prusse « Kronprinz » - 2 Guillaume II, empereur dAllemagne3 Victoria, impératrice dAllemagne4 Victoria Ire) épouse Kira Kirillovna de Russie (1 Victoria-Mélita dÉdimbourg2 Alfred dÉdimbourg3 Victoria Ire)
  • 1938 : Friederike de Hanovre (1 Victoria-Louise de Prusse2 Guillaume II, empereur dAllemagne3 Victoria, impératrice dAllemagne4 Victoria Ire) épouse Paul Ier roi des Hellènes (1 Sophie de Prusse2 Victoria, impératrice dAllemagne3 Victoria Ire)
  • 1944 : Alexandra de Grèce et de Danemark (1 Alexandre Ier, roi des Hellènes2 Sophie de Prusse3 Victoria, impératrice dAllemagne4 Victoria Ire) épouse Pierre II, roi de Yougoslavie (1 Marie de Roumanie2 Marie dÉdimbourg, reine de Roumanie3 Alfred dÉdimbourg4 Victoria Ire)
  • 1946 : Georg-Wilhelm de Hanovre (1 Victoria-Louise de Prusse2 Guillaume II, Empereur dAllemagne3 Victoria, Impératrice dAllemagne4 Victoria Ire) épouse Sophie de Grèce et de Danemark (1 Alice de Battenberg2 Victoria de Hesse-Darmstadt3 Alice de Grande-Bretagne4 Victoria Ire)
  • 1947 : Élisabeth II, reine de Grande-Bretagne et dIrlande du Nord (1 George VI, roi de Grande-Bretagne2 George V, roi de Grande-Bretagne3 Édouard VII, roi de Grande-Bretagne4 Victoria Ire) épouse Philippe de Grèce et de Danemark (1 Alice de Battenberg2 Victoria de Hesse-Darmstadt3 Alice de Grande-Bretagne4 Victoria Ire)
  • 1957 : Margarita de Bade (1 Théodora de Grèce et de Danemark2 Alice de Battenberg3 Victoria de Hesse-Darmstadt4 Alice de Grande-Bretagne5 Victoria Ire) épouse Tomislav de Yougoslavie (1 Marie de Roumanie2 Marie dÉdimbourg, reine de Roumanie3 Alfred dÉdimbourg4 Victoria Ire)
  • 1962 : Sophie de Grèce (par sa mère : 1 Friederika de Hanovre, reine des Hellènes2 Victoria-Louise de Prusse3 Guillaume II, empereur dAllemagne4 Victoria, impératrice dAllemagne5 Victoria Ire ; par son père : 1 Paul Ier, roi des Hellènes2 Sophie de Prusse3 Victoria, impératrice dAllemagne4 Victoria Ire) épouse Juan-Carlos Ier, roi dEspagne (1 Juan de Bourbon, comte de Barcelone2 Victoria-Eugénie de Battenberg3 Béatrice de Grande-Bretagne4 Victoria Ire)
  • 1963 : Andrej de Yougoslavie (1 Marie de Roumanie2 Marie dÉdimbourg, reine de Roumanie3 Alfred dÉdimbourg4 Victoria Ire) épouse Kira Mélita de Leiningen (1 Marie de Russie2 Victoria-Mélita dÉdimbourg3 Alfred dÉdimbourg4 Victoria Ire)
  • 1964 : Constantin II, roi des Hellènes (par sa mère : 1 Friederike de Hanovre, reine des Hellènes2 Victoria-Louise de Prusse3 Guillaume II, empereur dAllemagne4 Victoria, impératrice dAllemagne5 Victoria Ire ; par son père : 1 Paul Ier, roi des Hellènes2 Sophie de Prusse3 Victoria, impératrice dAllemagne4 Victoria Ire) épouse Anne-Marie de Danemark (1 Ingrid de Suède, reine de Danemark2 Margaret de Connaught3 Arthur de Connaught4 Victoria Ire)
  • 1976 : Franz-Wilhelm de Prusse (1 Karl-Franz de Prusse2 Joachim de Prusse3 Guillaume II, Empereur dAllemagne4 Victoria, Impératrice dAllemagne5 Victoria Ire) épouse Marie Vladimirovna de Russie (1 Vladimir de Russie2 Victoria-Mélita dÉdimbourg3 Alfred dÉdimbourg - 4 Victoria Ire)
  • 1981 : Alexandra de Hanovre (1 Ernest-Auguste de Hanovre2 Victoria-Louise de PrusseGuillaume II, Empereur dAllemagne3 Victoria, Impératrice dAllemagne4 Victoria Ire) épouse Andréas de Leiningen (1 Emich de Leiningen2 Marie de Russie3 Victoria-Mélita dÉdimbourg4 Alfred dÉdimbourg5 Victoria Ire)


On remarque notamment que la lignée d'Alice, mariée à Ludwig IV, grand-duc de Hesse-Darmstadt, est particulièrement présente : d'abord par son fils Ernst-Ludwig, mariée à sa cousine germaine Victoria-Mélita, puis à travers les cinq enfants de sa petite-fille, Alice de Battenberg, mariée au prince André de Grèce et de Danemark : quatre ont épousé des cousins plus ou moins lointains, tel Philippe marié à la reine Élisabeth II ou bien sa sœur Sophie de Grèce, arrière-arrière petite-fille de Victoria, qui a épousé successivement un arrière petit-fils puis un arrière-arrière petit-fils de l'impératrice des Indes dans une autre branche de la famille. Une des petites-filles de la même Alice de Battenberg, Margarita de Bade, est également concernée du fait de son mariage avec un prince yougoslave.

Descendance simplifiée de Victoria

Lhémophilie dans la lignée de Victoria

Lhémophilie, qui se caractérise par la difficulté du sang à coaguler, est portée par le chromosome X. Les hommes reçoivent de leur mère leur seul chromosome X. Donc si leur mère est porteuse, les hommes sont toujours hémophiles. En revanche les femmes possèdent deux chromosomes X, le premier venu de leur père et le second de leur mère. En conséquence, si elles reçoivent le gène déficient de leur mère ou de leur père, lautre chromosome X les protége contre la maladie. Les cas dhémophilie féminine sont extrêmement rares.

Cette définition est illustrée clairement par le cas de Léopold, fils de Victoria. Il na pu recevoir son chromosome X que de sa mère. Dans la mesure lhémophilie est présente dans la descendance de certaines de ses sœurs (Alice et Béatrice), il est certain que cette hémophilie provient de Victoria. Aucune trace dhémophilie na été trouvée chez les Saxe-Cobourg-Gotha jusque . Ayant épousé Hélène de Waldeck-Pyrmont dont la famille ne présente pas non plus de cas dhémophilie, cest bien lui qui a transmis le gène déficient de lhémophilie à sa descendance. Son fils Charles-Edouard d'Albany, le futur duc de Saxe-Cobourg-Gotha, ayant reçu son chromosome X dHélène de Waldeck-Pyrmont, ne souffre pas dhémophilie. Sa sœur aînée Alice d'Albany porte fatalement le gène déficient puisquelle a hérité du chromosome X de son père Léopold. Lautre chromosome X venant de sa mère saine, elle nest pas malade mais seulement porteuse.

On trace donc le gène de lhémophilie dans la descendance de trois des enfants de la reine Victoria.

Par ordre daînesse, la première, chez qui se manifeste la maladie, est Alice, épouse de Louis IV Grand-Duc de Hesse et du Rhin. Si leur fils aîné Ernest-Louis est sain, leur fils cadet Frédéric-Guillaume est atteint et meurt des suites dune chute en 1873, à trois ans. Chez leurs filles, Victoria de Battenberg, dont est issu le présent Duc dEdimbourg, échappe à la maladie. Elisabeth, femme du Grand-duc Serge de Russie, peut-être porteuse, na pas de descendance. En revanche Irène, épouse de son cousin Henri de Prusse, transmettra lhémophilie à deux de ses trois fils, Waldelmar et Henri de Prusse, Sigismond étant sain. La dernière fille Alix de Hesse passera le gène de lhémophilie à son fils le tsarévitch Alexis. Ses filles Olga, Maria, Tatiana et Anastasia étaient peut-être porteuses du gène déficient. On dit que la reine Marie de Roumanie, elle-même petite-fille de Victoria, refusa pour cette raison loffre de fiançailles entre Olga et son fils le prince héritier Carol. Lhistoire sest chargée de résoudre ce problème potentiel.

Léopold, mentionné ci-dessus, mourra à 31 ans après une vie de souffrances causées par la maladie. Il naura pas vu la naissance de son fils Charles-Edouard, le futur duc de Saxe-Cobourg-Gotha qui ne peut porter le gène déficient. En revanche, sa sœur Alice est forcément porteuse du gène. Elle épouse Alexandre de Teck, comte d'Athlone le frère de la reine Mary, lépouse du roi George V. Du mariage sont issus trois enfants, dont le premier, Maurice, meurt bébé sans quon sache si la maladie est en cause. Le second, le vicomte Trematon, est décédé à 21 ans après un accident automobile survenu en 1928 qui entraîna une agonie de quinze jours due à lhémorragie. Sa sœur Lady May Abel Smith peut avoir hérité du gène par sa mère mais heureusement son fils nest pas hémophile. Ses filles en revanche peuvent être porteuses.

Le dernier enfant de Victoria chez qui on a la preuve de la présence du gène déficient est Béatrice. Des quatre enfants issus de son mariage avec Henri de Battenberg, seul laîné Alexandre est sain. Les deux autres fils Léopold et Maurice étaient hémophiles. La seule fille Victoria-Eugénie, appelée Ena, était porteuse et transmit la maladie à 3 des enfants quelle eut du roi dEspagne Alphonse XIII : laîné Alphonse, le quatrième mort bébé et le septième et dernier enfant Gonzalo mort également des suites dun accident de voiture qui aurait été sans gravité pour tout autre personne. Alphonse na pu transmettre le gène déficient X puisquil neut que deux fils qui ont reçu son gène Y. Les deux filles dAlphonse XIII et dEna ont pu recevoir et transmettre le gène quoiquon ne trouve aucun descendant de Marie-Christine, la seconde, touché par la maladie. Sagissant de Béatrice, il se peut quun de ses petits-fils, issu de sa fille Olimpia, soit décédé suite à « un problème sanguin », mais ce nest pas avéré. Compte-tenu des cas constatés et de lhistoire familiale de chacune des branches, si le gène devait subsister, ce serait probablement dans la descendance espagnole de Victoria quon pourrait peut-être encore le trouver.

Bibliographie

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