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Cours des 50-Otages
Le cours des 50-Otages est une des artères principales et emblématiques de Nantes.
Sommaire
Présentation
La place des Cinq villes Compagnon de la Libération et la place du Pont-Morand où se situe le Monument aux Cinquante Otages construit par le sculpteur nantais Jean Mazuet marquent la limite nord du cours tandis que le cours Franklin Roosevelt en marque la limite sud.
Historique
Le cours est construit à l'emplacement de l'ancien cours de l'Erdre.
En effet, jusqu'au VIe siècle, se tenaient en cet endroit des marais que Félix, 16e évêque de la ville fit noyer par la rivière, pour la rendre navigable sur la totalité de son cours, ainsi que pour protéger les remparts ouest de la cité, qui était alors confinée sur la rive gauche dans l'actuel quartier de Bouffay.
Au XIIIe siècle, la ville va s'étendre à l'ouest avec la création du quartier Saint-Nicolas, nécessitant la construction de ponts et de quais. Ainsi, jusqu'à la première moitié du XXe siècle, on dénombrera pas moins de cinq ouvrages du nord au sud : le "Pont Morand", le "Pont de l'Hôtel de Ville", le "Pont de l'Écluse", le "Pont d'Orléans" et le "Pont d'Erdre". La rivière était alors bordée par les quais de "l'Erdre", "Duquesne", "Penthièvre" et "Jean Bart" sur la rive gauche, tandis que les quais "des Tanneurs", d'Orléans" et "Cassard" longeaient sa rive droite.
C'est dans un jeu de paume, situé naguère "Place des Petit-Murs", que Molière et sa troupe vinrent jouer le 11 juin 1648, une plaque commémorative célèbre l'événement (pendant son séjour, l'illustre auteur fut également témoin à un baptême dans la paroisse Saint-Clément)[1].
Une partie de ces quais seront occupés dès XVIIIe siècle par des tanneries, qui donneront plus tard naissance au quartier du Marchix, lequel accueillera aussi, par la suite, des filatures de coton et de laine (on en comptera jusqu'à 23 en 1853).
En juin 1837, la Compagnie Européenne du Gaz inaugure une usine destinée l'éclairage des particuliers, située alors "Quai des Tanneurs". Trois années plus tard, la compagnie s'engagea auprès de la municipalité à fournir durant les 18 années consécutives, l'éclairage des rues, places et autres voies publiques de la ville. Suite à la nationalisation des compagnies de gaz et d'électricité, le site est occupé aujourd'hui par des locaux d'EDF et GDF.
En 1834, un cirque fut construit sur la "Place de l'Abreuvoir", (aujourd'hui appelée : "Place du Cirque") et fut pourvu deux ans plus tard d'une scène avec machine. Ce cirque fut exploité à plusieurs reprises comme salle de variétés.
Cependant, l'Erdre comme la Loire sont des cours d'eau capricieux : en l'espace de 60 ans, ils débordent 8 fois, causant d'importants dégâts, emportant notamment des ponts. La construction d'une écluse en 1828 sur l'Erdre (dont le souvenir est perpétué par l'actuelle "Place l'Écluse") n'y changera pas grand chose. La municipalité décide alors de leurs comblements. Les travaux débutent en 1929, au titre des dommages de guerre. C'est donc une entreprise allemande qui en est chargée, sous la direction de l'ingénieur Karl Hotz. Un tunnel est percé sous les cours Saint-Pierre et Saint-André, permettant de dévier la rivière qui se jette désormais dans le canal Saint-Félix.
Les anciens quais sont alors transformés en allées permettant de desservir les habitations riveraines et sont séparés du futur cours par une rangée d'arbres. Ces allées servent toujours de nos jours de références aux adresses postales de leurs immeubles.
En 1940, Hotz revient à Nantes, en tant que « feldkommandant » des forces d'occupation. Son assassinat près de la cathédrale le 20 octobre 1941 par des résistants communistes, provoquera par représailles l'exécution de 48 otages à Nantes, Paris et Châteaubriant
Le nom actuel du cours, Cours des 50-Otages, lui est attribué à la Libération, le 20 octobre 1944 par le conseil municipal en souvenir de cet événement. Pour cet acte de résistance, la ville reçoit également la croix de l'Ordre de la Libération des mains du général de Gaulle, le 14 janvier 1945, conformément au décret du 11 novembre 1941 qui élève Nantes au rang de Compagnon de la Libération.
À l'occasion des travaux de la deuxième ligne de tramway au début des années 1990, Le cours a été complètement réaménagé, en lui donnant un caractère plus urbain et moins routier. Les allées ont été physiquement supprimées (bien qu'apparaissant toujours les plans), remplacées par de larges trottoirs pavés (ceux situés à l'ouest étant néanmoins occupés par la ligne de tramway). Lors de ces travaux, la réservation avait déjà été faite pour l'amorce de la ligne 3, afin de ne pas détruire ces aménagements et de ne pas perturber l'exploitation de la ligne 2.
Références
Liens externes
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