- Converteam Motors
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Compagnie générale électrique (Nancy)
Converteam Motors SAS Création 1898 : Compagnie Générale Électrique à Nancy Dates clés 1957 : Nouvelle Compagnie Générale d’Électricité de Nancy
1967 : C.E.M. Nancy
1983 : ALSTHOM Moteurs
1989 : Cegelec Moteurs, filiale de GEC ALSTHOM
1998 : ALSTOM Moteurs
2005 : Converteam MotorsForme juridique Société par actions simplifiée Slogan(s) « The Power Conversion Company » Activité(s) Oil&Gas, Métallurgie, Marine, Grues et portiques, Bancs de test, Eoliennes Produit(s) Machines électriques tournantes Société mère Converteam Group Société(s) sœur(s) Converteam SAS Effectif 513 Site Web www.converteam.com Principaux concurrents Siemens, ABB, Ansaldo, Jeumont, WEG, VEM, Schorch, Brush, Leroy Somer, GE, etc. modifier Converteam Motors est une entreprise française appartenant au groupe industriel multinational Converteam. Basée en Meurthe-et-Moselle à Champigneulles (près de Nancy), elle est spécialisée dans la fabrication de machines électriques tournantes de forte puissance.
Effectifs
Converteam Motors emploie 513 personnes en 2008[1].
Panel de production
Converteam Motors est capable de produire :
- des machines synchrones et asynchrones ; bobinées, à cage d'écureuil, ou à aimants permanents,
- de puissances allant de 400 kW jusqu'à 100 MW (tandem compact),
- des moteurs basse tension et haute tension,
- des moteurs lents (> 100 rpm) et des moteurs à grande vitesse (< 30 000 rpm) ; c'est-à-dire de 2 pôles à 14 pôles et plus,
- des Pods[2] (propulseurs de navire en nacelle, extérieurs à la coque), dans le cadre d'un consortium avec Rolls-Royce.
Les secteurs industriels couverts sont notamment la pétrochimie (entrainement de compresseurs, pompes, turbines), la métallurgie (entrainement de laminoirs), la marine (propulsions), la production d'énergie (éoliennes[3]).
Historique
Origines
L'Alsace-Moselle annexée par la Prusse en 1871, provoque la migration d'industriels alsaciens. Ceux-ci désirent continuer à s'adresser au marché français, car ils sont inquiets de devoir faire face à une nouvelle clientèle et à de nouveaux concurrents, allemands. Nombreux sont ceux qui s'installent en Lorraine et à Nancy, et leurs sites de production impliquent de nouveaux besoins industriels.
Nancy est parmi les villes pionnières de l'électricité : en 1887, l'architecte Félicien César et l'ingénieur Fabius Henrion façonnent la société de distribution d'éclairage locale : La "Fabius Henrion et Cie", avec un capital de 100 000 Francs. Ce capital trop faible se conjugue à des problèmes techniques (coexistence de réseaux continu et alternatif, coupures) et structurels (implantation exigüe en centre ville) pour forcer à la liquidation de cette société[4].
La CGE, Compagnie Générale d'Electricité, fondée à Paris par Pierre Azaria en mai 1898, remporte l'adjudication publique. La CGE de Paris (devenue Alcatel) ne doit pas être confondue avec la CGE de Nancy (objet de cet article). Ce sont Pierre Azaria et Paul Bizet qui sont à l'origine de l'implantation d'une nouvelle société sur le site de la rue Oberlin.
Compagnie Générale Électrique (1898)
Constitution
La Compagnie Générale Électrique naît le 4 juin 1898[5]. Elle se fixe pour objectif la manufacture de moteurs électriques et d'appareillages électriques pour l'industrie. 2000 actions de 1000 francs chacune composent un capital est de 2 millions de francs, constitué par le biais d'une souscription ouverte en 1898. Alphonse Francin, filateur nancéien, préside la CGE, tandis que le principal actionnaire et administrateur délégué de la CGE est le Suisse Charles Vicarino : il détient 92.5% des titres. Installé à Nancy où il officie dans le milieu industriel, il a notamment inventé un (en)système d'éclairage de véhicules dont l'alimentation est en prise directe sur les roues. Les autres actionnaires sont :
- Frédéric Dyckhoff, diéséliste à Bar-le-Duc (voir Rudolf Diesel),
- Léopold Betting, (fr) brasseur à Maxéville,
- Adolphe Frühinsholz, (fr) fabricant de tonneaux alsacien installé à Nancy,
- Félicien César, ingénieur civil, (fr) architecte d'origine belge arrivé à Nancy en 1875,
- Emile André, Charles Schuler, Henri Gutton (à ne pas confondre avec Henry Gutton), architectes de l’École de Nancy,
- Auguste Bichaton et Jean-Baptiste France-Lanord, (fr) entrepreneurs de travaux publics.
Edification
Les bâtiments sont édifiés par les actionnaires, qui seront également les bénéficiaires de l'électricité produite. L'architecte Henri Gutton définit les bâtiments, et la société France-Lanord et Bichaton les construits. Dès le début 1899, les premiers bâtiments sont achevés, posés parmi une parcelle de 47 000 m², qui est bornée par la rue Oberlin et le canal de la Marne au Rhin (achevé en 1853) d'une part, et la voie ferrée (axe Paris-Strasbourg) d'autre part. Ces bâtiments sont:
- le bâtiment administratif,
- l'atelier de montage, dont le volume principal est équipé d’un pont roulant d'une capacité de cinq tonnes,
- le magasin,
- la chaufferie,
- la salle des machines, séparée du hall de montage puisque ce dernier est électrifié, il n'y a donc pas d'arbre de transmission mécanique.
En 1906, un second atelier de fabrication est édifié, puis des extensions supplémentaires sont ajoutées en 1911, 1918-1919, 1920, 1929-1930.
En 1900, la CGE acquiert également l'ancien moulin de Frouard pour y produire des accumulateurs French-Willard utilisés par le tramway de Nancy.
Production
La production de moteurs électriques dans cette nouvelle usine débute en mai 1899.
En 1900, la CGE équipe la centrale luxembourgeoise d'Esch-sur-Alzette, et la centrale de Nancy (400kW). En 1902, les moteurs de la CGE animent le tramway de Gérardmer-la-Schlucht (Vosges). En 1904, un alternateur triphasé de 1600 kW sort des ateliers. En 1905, la Compagnie des forges de Châtillon-Commentry et Neuves-Maisons lui passe commande d'équipements destinés à la métallurgie (aciéries, laminoirs). En 1906, les moteurs de la CGE équipent le sous-marin Pluviôse, Au sortir de la Première Guerre mondiale, la CGE équipe de nombreuses entreprises textiles vosgiennes. En 1921, la CGE est la première à proposer des moteurs asynchrones synchronisés. Pendant cette décennie, la CGE croit régulièrement, par sa production, le nombre de bâtiments, et le nombre de ses employés (près de 1000 en 1930). En 1939, la CGE équipe la centrale hydroélectrique de la Serre à Saint-Claude (Jura).
Mais la crise économique puis la Seconde Guerre mondiale étouffent la société. Au sortir de la guerre, la CGE est exsangue.
Nouvelle Compagnie Générale d’Électricité de Nancy (1957)
La CGE dépose son bilan en 1956. Elle est rachetée en 1957 par la société genevoise Les Ateliers de Sécheron SA (en)[1], société Suisse dont le capital a longtemps été détenu par la Brown Boveri et Cie (BBC), aujourd'hui devenue ABB. La NCGEN a par conséquent bénéficié des technologies BBC.
CEM Nancy (1967)
Durant les années soixante, la Nouvelle Compagnie générale d’Électricité de Nancy ne parvient pas à maintenir un niveau d'activité suffisant. En 1967, la compagnie est rachetée par la Compagnie Électro-Mécanique (CEM) et est désignée par « Compagnie Électro-Mécanique, Établissement de Nancy ».
La CEM est la filiale française de la société Suisse Brown, Boveri & Cie : les machines CEM sont donc aussi estampillées « BBC ».
ALSTHOM Moteurs (1983)
En 1983, elle est rachetée par ALSTHOM (ALSTHOM possède encore son "h") et devient ALSTHOM Moteurs.
Cegelec Moteurs (1989)
GEC ALSTHOM
Le 22 mars 1989, la Compagnie Générale d'Electricité et GEC se partagent GEC-ALSTHOM : la fusion d'Alsthom et des activités Power System Group de GEC est effective le 29 juin 1989.
Cegelec
En juillet 1989, Cegelec est créée comme étant une filiale de GEC-ALSTHOM. ALSTHOM Moteurs prend le nom de Cegelec Moteurs.
ALSTOM Moteurs (1998)
Le 26 mai 1998, Cegelec est racheté par ALSTOM à ALCATEL, pour 1,2 milliard d'euros. Cegelec Moteurs reprend son nom d'ALSTOM Moteurs.
ALSTOM Moteurs, site de Champigneulles (2001-2002)
Historiquement installée en milieu urbain (Nancy Est : 50, Rue Oberlin), l'usine est enclavée et souffre notamment d'un accès difficile[6]. Elle déménage dans une nouvelle usine située à Champigneulles, au bord du canal lié à la Moselle et à proximité d'autoroutes et de voies ferrées[7].
Ce nouveau site représente une surface dédiée à la fabrication de 21 000 m² à laquelle s'ajoute une surface de bureaux de 4 000 m². L'emballage et la peinture des moteurs est externalisé à la Sogei (Société de gestion et d'emballage industriel)[8], installée à proximité immédiate de l'usine[9].
Quant au site Alstom de la Rue Oberlin, qui couvre une surface de 34 248 m² et est constitué de 13 bâtiments d'une surface développée de 31 100 m²[10], il représente une friche considérable[11]. Il est acquis par la Communauté urbaine du Grand Nancy[12] en 2003, et devient siège de manifestations culturelles ponctuelles[13].
Converteam Motors (2005)
L'usine de Champigneulles suit le destin d'Alstom Power Conversion, cédée par Alstom au fond d'investissement Barclays Private Equity France suite à un MLBO, effectif le 10 novembre 2005[14]. Elle prend le nom de Converteam Motors.
Notes et références
- ↑ Site internet de la société
- ↑ L'Est Républicain, 04/02/2003, "Queen Mary II : moteurs !"
- ↑ L'Est Républicain, 01/11/2004, "Alstom dans le vent"
- ↑ "Alcatel Alsthom, Histoire de la Compagnie Générale d'Electricité", 1992, sous la dir. de Jacques Marseille
- ↑ Fonds documentaires d'Alsthom Nancy
- ↑ L'Est Républicain, 19/02/2002, "La dernière traversée de Nancy"
- ↑ L'Est Républicain, 24/05/2002, "Les médaillés d'Alstom"
- ↑ L'usine nouvelle, 18/07/2002, "La France de l'industrie, 1600 investissements à la loupe : Lorraine"
- ↑ Site du Groupe Telis
- ↑ Résultat de la délibération n°24 du bureau du Service Affaires foncières et immobilières, 03/05/2007, "Site Alstom - 50, rue Oberlin à Nancy - Mise à disposition de la Ville de Nancy de deux halles"
- ↑ L'Est Républicain, 21/06/2003, "Vers la reconversion du site Alstom"
- ↑ L'Est Républicain, 13/12/2003, "Le site Alstom change de main"
- ↑ Exposition Avenirs de Villes, Le journal de l'exposition, site Alstom Nancy I, du 7 mai 2005 au 22 août 2005
- ↑ L'Est Républicain, 16/05/2006, "Alstom devient Converteam"
Voir aussi
Liens externes
Bibliographie
- "1898-1998, cent ans d'histoire : de CGE à ALSTOM Moteurs SA", sous la dir. de Pierre-Antoine Claudon, Bibliographie nationale française, 1998.
- "Alcatel Alsthom, Histoire de la Compagnie Générale d'Electricité", sous la dir. de Jacques Marseille, Larousse, 1992 (ISBN 2035232309).
- "Du moteur à l’usine, ou Petite histoire d’une grande entreprise nancéienne : la Compagnie Générale Electrique", In situ no 8, Mars 2007, Pascal Thiébaut, Chercheur, Chargé du patrimoine industriel auprès du service chargé de l'inventaire général du patrimoine culturel, Région Lorraine.
Remarques
La société objet de cet article ne doit pas être confondue avec la CEN "Constructions Electriques de Nancy" [2], concurrente fondée en 1908 par la famille Maeder.
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