- Abbaye Saint-Pierre de Gand
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Abbaye Saint-Pierre
Église Saint-Pierre et ancienne abbaye vues de l'EscautPrésentation Nom local Sint-Pietersabdij Culte Catholicisme Rattaché à Ordre de Saint-Benoit Début de la construction VIIe siècle Géographie Pays Belgique Province Flandre-Orientale Ville Gand Coordonnées Géolocalisation sur la carte : Belgique
modifier L'abbaye Saint-Pierre, de son nom canonique ’Abbaye Saint-Pierre-au-Mont-Blandin’, (en néerlandais Sint-Pietersabdij) fut fondée à Gand, sur une colline au bord de l’Escaut - le Mont-Blandin (Blandijnberg) - dans la seconde moitié du VIIe siècle. L'abbaye bénédictine eut son heure de gloire durant les XIe et XIIe siècles. Après une longue décadence elle fut reconstruite au XVIIe siècle et début du XVIIIe siècle, pour être finalement supprimée en 1796 par le pouvoir révolutionnaire français.
Sommaire
Origine et fondation
Contemporaine et rivale de l’abbaye Saint-Bavon, l’abbaye serait une fondation indirecte de Saint-Amand. Dès le VIIe siècle l’abbaye est une institution monastique influente et puissante de Flandre, au point que les moines sont expulsés une première fois par Charles Martel en 720. Elle est reconstituée par Charlemagne en 811, qui y envoie son secrétaire Eginhard comme supérieur.
Développement
Elle connaît un grand essor spirituel et intellectuel qui est brusquement interrompu par l’invasion des Normands au IXe siècle.
Au Xe siècle, Arnoul de Flandre (Arnould le Vieux) fait appel à saint Gérard de Brogne pour réformer l’abbaye. Il y reste trois ans et y rétablit la règle bénédictine dans toute sa rigueur. L’abbaye est bientôt rebâtie, et sa nouvelle église romane consacrée en 975. Pendant un siècle et demi, de 950 à 1100, elle est en conflit avec sa voisine et rivale, l’abbaye Saint-Bavon, toutes deux revendiquant la paternité de Saint-Amand comme fondateur, et surtout prééminence due à la séniorité…
Au XIe et XIIe siècles la renommée de Saint-Pierre, comme centre de dévotion chrétienne et d’activité intellectuelle est grande et s’étend au loin. Malgré les tentatives du bienheureux Richard de Verdun, l’influence féodale y va grandissante. Elle est de facto l’abbaye des comtes de Flandre qui y reçoivent l’investiture féodale et s’y font enterrer.
On peut parler d’un ‘empire domanial’. Les possessions de l’abbaye, au XIIIe siècle sont considérables. Elles s’étendent au pays de Waes, les régions de Courtrai, Alost, Tournai, et même en Angleterre (Greenwich, Woolwich, etc.) grâce aux relations étroites qu’entretiennent les comtes de Flandre avec les rois d’Angleterre.
Déclin
Ses grandes richesses sont sources de souci et de décadence. L’abbaye attire les convoitises séculières. La vie monastique se relâche. Des tentatives de redressement spirituel restent sans lendemain. L’abbaye est également éprouvée par les événements politique qui secouent la ville de Gand du XIVe au XVIe siècle.
En 1566, les iconoclastes calvinistes occupent l’abbaye (jusqu’en 1579) : ils rasent les bâtiments conventuels, le cloître et l’église. Les moines réintègrent les lieux en 1584, mais seuls quelques travaux provisoires sont possibles, l’abbaye étant ruinée et l’insécurité politique ne permettant pas de grands projets.
Redressement, restauration et suppression
L’installation de l’abbé Joachim Schaeyck, connu comme l’Aedificator’, est un tournant. Il sort l’abbaye de ses difficultés financières et l’engage dans de grands travaux de restauration. Il fait appel au frère et architecte jésuite Pieter Huyssens pour la construction de la nouvelle église qui sera de style baroque, et semblable à l’église Saint-Ignace dessinée par le même architecte. La première pierre est posée en 1629 : les travaux dureront près d’un siècle.
Nouvelle campagne de construction au XVIIIe siècle : en 1770, le prieur Seiger fait construire par l’architecte Dewez l’infirmerie, édifice classique avec portique à colonnade.
Fin XVIIIe siècle, alors que l’abbaye avait acquis une nouvelle puissance économique, mais sans grand rayonnement spirituel et intellectuel, elle est emportée par la vague révolutionnaire. Supprimée en 1796, ses biens sont confisqués et vendus comme biens nationaux.
XIXe siècle
La ville de Gand fait l’acquisition de l’ensemble des bâtiments en 1810. La partie-est est transformée en caserne, tandis que les autres bâtiments sont rasés pour créer un ‘champ de mars’ nécessaire aux manœuvres et défilés militaires (actuelle ‘place Saint-Pierre’). Quant à l’église abbatiale, elle sert d’abord de musée de peinture, avant d’être rendue au culte en 1810. Elle devient alors église paroissiale, gardant le même titre de ‘Saint-Pierre’.
Vers 1950 les militaires quittent l’ancienne abbaye. Une restauration systématique en est faite, et ce qui reste de l’abbaye reçoit une nouvelle affectation. Le cloître et l’infirmerie abritent le Centre d’art et de Culture et le Musée didactique Michel Thiery.
Patrimoine de l'abbaye
- L’église Saint-Pierre : édifiée en plusieurs campagnes (clocher oriental entre 1629 et 1649, corps central avec coupole en 1722, façade occidentale en 1799), elle présente une structure hybride qui combine d'une part un plan central et d'autre part un développement en longueur par sa nef allongée s’étendant à l’est. L’intérieur renferme des statues baroques et de nombreux tableaux provenant pour la plupart de l’ancienne abbaye.
- Le couvent gothique en pierre de Tournai (terminé en 1636), la salle du chapitre (1635), le réfectoire (1631), les salles de réception (1730), les dortoirs (1752), et l’ancienne infirmerie (1770, présentement musée).
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