- Abbaye Saint-Bavon
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Abbaye Saint-Bavon
L'abbaye Saint-Bavon
Saint Amand, qui, soutenu par l’évêque de Noyon et par le roi Dagobert, avait entrepris de christianiser le pagus gandensis, construisit aux alentours de 630 une église près de l’embouchure de la Lys et de l’Escaut. Bavon, noble converti, l’aida dans cette tâche, puis se retira dans un ermitage situé, suppose-t-on aujourd’hui, à l’emplacement de l’actuelle cathédrale Saint-Bavon. À la fin du VIIIe siècle, l’abbaye, en déclin, fut sécularisée, et passe aux environs de 820 aux mains d’Eginhard, à qui avaient été offertes plusieurs abbayes, dont Saint-Bavon et Saint-Pierre à Gand. Cependant, l’abbaye dut subir les attaques répétées des Vikings, une première fois en 851, et une dernière fois, par la grande armée Viking, en 879 ; après 883, il n’y avait plus trace de l’abbaye Saint-Bavon.
En 937, sous l’impulsion du comte de Flandre Arnoul Ier, l’on s’appliqua cependant à faire renaître l’ancienne abbaye. Après imposition de la règle de saint Benoît, et restitution d’une partie de ses possessions, l’abbaye fut progressivement reconstruite aux Xe siècle et XIe siècle siècles (en particulier, une nouvelle abbatiale fut consacrée en 1058), et connut une seconde vie en tant qu’abbaye de bénédictins. Tour à tour florissante, puis déclinante, jusqu’à connaître au XVe siècle un étiage tant financier que spirituel, puis à nouveau prospère, pour devenir à la fin du XVe siècle une des abbayes bénédictines les plus importantes, elle fut finalement, dans le sillage de la révolte des Gantois contre Charles Quint, abolie et son chapitre transplanté en 1536 vers l’église Saint-Jean (celle-ci devenant alors cathédrale Saint-Bavon) ; les bâtiments de l’abbaye furent pour partie démolis, pour partie absorbés dans une nouvelle citadelle. L’on découvrit les actuelles ruines de l’abbaye lors du démantèlement de cette « citadelle espagnole » dans les années 1830. Lesdites ruines, qui ne constituent qu’une fraction de l’ancienne abbaye de bénédictins, comprennent : les vestiges de l’ancienne abbatiale romane (du XIe siècle au XIIIe siècle, remaniée en style gothique au XIIIe siècle) ; un cloître en gothique tardif (fin du XVe siècle) ; une aile orientale, avec une salle du chapitre, en style de transition romano-gothique (1re moitié XIIIe siècle) ; une aile nord, avec la « salle gothique » (XVe siècle), et le réfectoire roman (XIIe siècle, aujourd’hui musée des objets de pierre), avec un étage ; enfin, une aile occidentale, avec les quartiers des frères laïcs et un mur du XIe siècle.
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