- Abbaye Saint-Pierre De Senones
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Abbaye Saint-Pierre de Senones
Abbaye Saint-Pierre de Senones Latitude
LongitudePays France Région Lorraine Département Vosges (département) Ville Senones Culte Catholique romain Type Abbaye Rattaché à Ordre bénédictin Début de la construction vers 640[1] Fin des travaux 1766[1] Style(s) dominant(s) Classique Classé(e) Monument historique (1982)[1] modifier L’abbaye saint Pierre de Senones est une abbaye bénédictine fondée à Senones. De 770 avant la fondation réelle d'une abbaye bénédictine à mars 1793, la présence de bénédictins de différentes congrégations ou lieux d'origine a marqué ce lieu.
Sommaire
Moutier et église avant l'essor bénédictin
L'installation bénédictine prend la place d'un moutier proche et surtout d'une minuscule église ou sanctuaire dédié par Gondelbert, père d'un ban mérovingien fondé à la Grande Fosse vers 660. Le ban est, plus qu'un découpage territorial stricte, une assemblée qui légifère et gère des intérêts communs, choisit les administrateurs politiques et religieux en tranchant les différends par un vote responsable à main nue[2].
Un titre royal de fondation, recopié d'une charte originale de 661, confirme l'attribution par le roi d'Austrasie Chidéric II d'un périmètre de terres fiscales qui rejoignent les biens communs du ban. Ce ban est toutefois remaniés et découpé. Il n'en parvient qu'une partie septentrionale sous le contrôle de l'évêque de Metz.
Bénédictins administrateurs
Quelques moines bénédictins s'installent probablement entre 770 et 800 à l'emplacement d'un lieu religieux préexistant ou à proximité d'un sanctuaire. Ce sont surtout des administrateurs qui sont envoyés par Angelram, évêque de Metz et archichapelain de l'empereur Charlemagne. Angelram a reçu en 770 en commende le monastère de Senones et les terres du ban qui lui sont associés. Le monastère dont on a chassé les précédents moines est en piteux état. Le territoire est par contre peuplé et assujettis à l'impôt. Mais les biens collectés enrichissent d'abord le commendataire, l'évêque. Néanmoins il semble qu'un monastère naisse accueillant des vieux bénédictins valeureux. L'institution pauvre reste modeste, connaît même des phases de déclin suite à l'introduction de moeurs coupables et à des actes de brigandage de jeunes moines en 894. Les moines pillards ou indignes sont chassés. Momentanément, l'administration du monastère est confié à des chanoines de Metz. Un abandon de la vie religieuse caractérisent les décennies de famines et de désordre qui suivent les pillages hongrois entre 912 et 924.
Une nouvelle institution qui adopte la règle bénédictine renaît après 960. En effet, en 955 le moine de Gorze Adalbert est envoyé pour faire cesser les exactions des moines de Moyenmoutier. Après de nombreuses vicissitudes, son successeur l'abbé Allmann peut lancer une vie spirituelle et intellectuelle en s'appuyant sur de solides rentrées de dîmes, basée sur une administration et une gestion assagie et efficace. L'abbaye de Moyenmoutier devient un modèle que s'empresse d'imiter la petite abbaye de Senones.
L’abbaye s’enrichit et les moines sont obligés de demander la création d'une charge d'avoué pour protéger leurs biens et ceux de l'abbé. Les chevaliers, servant le châtelain de Langenstein ou Pierre-Perçée, s'acquittent de cette tâche de surveillance pour le compte de l'évêque de Metz. Après les Langenstein, la maison de Salm est choisie par l'évêque Etienne de Bar.
Un village se forme autour de l’abbaye, qui devient la petite ville de Senones. L’abbé Antoine de Pavie entreprend une campagne de rénovation architecturale de l'abbatiale au début du XIIe siècle. Il fait édifier la rotonde, chapelle circulaire incluse dans l’église abbatiale aujourd'hui disparue.
L’apogée au siècle des Lumières
Le monastère est radicalement reconstruit au XVIIIe siècle, d'abord l’abbatiat de Dom Calmet, puis sous celui de son successeur. Les bâtiments que l’on voit aujourd’hui datent tous de cette période, à l’exception de trois éléments :
- le clocher de l’église, seul élément conservé du XIIe siècle ;
- l’église, reconstruite au XIXe siècle sur l’un des côtés du cloître ;
- les maisons individuelles au nord qui remplacent le moulin et un bâtiment agricole.
L’abbaye de Senones vaut par son ensemble architectural relativement bien conservé. Les bâtiments actuels conservent encore la disposition du cloître bénédictin ; la bibliothèque dépouillée de ses livres et des rayonnages en 1793, le logis abbatial et les importants bâtiments d’exploitation sont d’un style sobre et élégant qui ne manque pas d’allure et ont une extension remarquable, marquant la puissance de l’abbaye à son apogée. La fameuse cage d’escalier monumentale, ornée d’une rampe en fer forgé par Jean Lamour, inscrit l’abbaye parmi les plus belles réalisations architecturales du siècle des Lumières.
La petite ville de Senones est devenue capitale princière après 1751. Dom Calmet est l’abbé le plus célèbre de l’abbaye de Senones. On lui doit une partie du monastère que l’on admire aujourd’hui. Érudit autant qu’homme d’Église, il a réuni plus de 15 000 ouvrages dans la bibliothèque du monastère et est resté célèbre pour sa correspondance avec Voltaire qu’il a reçu en 1754.
L’abbaye de Senones avait dans sa dépendance le prieuré de Ménil à Lunéville.
La sécularisation
En 1793, pendant la Révolution française, les bâtiments abbatiaux sont vendus comme biens nationaux. Ils sont rachetés par des industriels qui y installent rapidement des usines textiles. Tous les bâtiments abbatiaux serviront à l’industrie textile jusque 1993.
Ils abritent désormais un magasin d’usine, l’office du tourisme et divers services.
Notes et références
- ↑ a , b et c Base Mérimée : Abbaye de Senones
- ↑ Ces responsables élus deviennent ainsi les donneurs d'ordre et les porte-paroles responsables devant l'assemblée.
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