- Chapitre de Poussay
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Chapitre de Poussay Présentation Culte Catholique romain Type Chapitre canonial Début de la construction inconnu Fin des travaux inconnue Style(s) dominant(s) inconnu Géographie Pays France
Région Lorraine Département Vosges (département) Ville Poussay modifier Comme nombre d'autres chapitres de dames nobles, le chapitre de Poussay fut d'abord fondé comme abbaye bénédictine de femmes.
Sommaire
L'Histoire
Une abbaye bénédictine
Berthold, évêque de Toul de 996 à 1019, décida en 1018 d’implanter en ce lieu un monastère de religieuses bénédictines. Ce sera ainsi la quatrième fondation de ce genre en Lorraine, après Remiremont, Épinal et Bouxières-aux-Dames. Hermann, son successeur sur le trône épiscopal poursuivit les travaux de construction puis, à la mort de ce dernier en 1026, ce fut Brunon de Dagsbourg (ou de Dabo), le futur Léon IX. Le 15 mai 1026, il consacra l'abbaye, après y avoir transféré les restes de sainte Menne. Cette sainte avait vécu en ermite entre les villages de Puzieux et de Poussay au IVe siècle.
Un chapitre noble
Issues de l'aristocratie locale, les moniales firent évoluer le statut de leur communauté, et prirent le titre de chanoinesses rassemblées dans ce qui s'appela le chapitre de Poussay.
Il y avait une sorte de "concurrence" entre les divers chapitres de chanoinesses lorrains, et l'on disait en plaisantant: « Dames de Remiremont, femmes de chambres d’Épinal, servantes de Poussay ». Pour y entrer, il fallait pourtant justifier de seize quartiers de noblesse. L’abbesse, proposée par la communauté, était investie par le Pape, et ses biens s’étendaient sur une quinzaine de villages.
Les chanoinesses menaient une vie d'aristocrates; certaines ne prononçaient pas de vœux, et ne respectaient pas la clôture. L'une d'elle, Marie-Elisabeth (dite Isabelle) de Ludres (1647-1726), sut même ménager l'opportunité d'être un temps la maîtresse de Louis XIV! Elle vécut à la cour, mais en fut chassée par Madame de Montespan.
Les bâtiments abbatiaux ont été détruits à la Révolution en 1793.
L'évangéliaire de Poussay
L'église possédait plusieurs objets précieux, dont un évangéliaire copié et enluminé à Reichenau vers 990, offert par l'évêque fondateur et enrichi depuis par le pape Léon IX, qui offrit une plaque en ivoire byzantine représentant une Vierge à l'enfant, dite Hodigitria. Cet ivoire est encadré de plaques d'or portant quatre figures travaillées au repoussé: Christ trônant, saints Pierre et André, et ste Menne, ainsi que de quatre plaques rehaussées d'émaux, perles fines, gemmes : améthyste, émeraudes, jaspes, hématites.
Au dos, la reliure est constituée d'une plaque d'argent gravée. La figure du Christ illustre le psaume « sur le fauve et la vipère tu marcheras, tu fouleras le lionceau et le dragon ». L'évangéliaire est tenu fermé par deux fermoirs d'argent doré à motifs zoomorphes.
Lorsque les biens du chapitre furent nationalisés en 1793, l'évangéliaire fut déposé à la bibliothèque de Mirecourt, puis transféré à la Bibliothèque nationale en 1842[1]. Il est représenté dans un livre édité par la BN, intitulé Reliures précieuses[2]. En 2005, il a été présenté au public au Musée du Louvre lors d'une exposition consacrée à L'Art au Moyen Âge.
Le chapitre de Poussay et la Congrégation Notre-Dame
Deux dames chanoinesses, Mesdames Catherine de Fresnel et Judith d’Aspremont, favorisèrent l'installation et l'essor des écoles fondées par la Bienheureuse Alix Le Clerc, dont la congrégation s'implanta ensuite à Mattaincourt sous l'active protection de saint Pierre Fourier.
Notes et références
- Fonds latin, N°10514.
- LAFFITTE, Marie-Pierre, GOUPIL, Valérie. Reliures précieuses. Paris : Herscher : Bibliothèque nationale, 1991. ISBN 2-7335-0191-7.
Voir aussi
Articles connexes
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