Col de Roncevaux

Col de Roncevaux
Col de Roncevaux(fr)
Puerto de Ibañeta(es)
Roncevaux-Ibaneta.jpg
Le col de Roncevaux avec sa chapelle
Altitude 1 057 m
Massif Pyrénées
Latitude
Longitude
43° 01′ 13″ Nord
       1° 19′ 26″ Ouest
/ 43.02028, -1.32389
[1]43°01′13″N 1°19′26″O / 43.02028, -1.32389
Pays Drapeau d'Espagne Espagne
Vallées Vallée de la Nive
(nord)
Vallée de l’Urrobi
(sud)
Ascension depuis
Saint-Jean-Pied-de-Port Erro
Déclivité moy.
Déclivité max.
Kilométrage
27 km 7 km
Accès
D 933 N-135

Géolocalisation sur la carte : Navarre

(Voir situation sur carte : Navarre)
Col de Roncevaux

Géolocalisation sur la carte : Pyrénées

(Voir situation sur carte : Pyrénées)
Col de Roncevaux

Le col de Roncevaux, ou Puerto de Ibañeta en espagnol, est le nom donné au principal passage de la chaîne pyrénéenne, dans son extrémité occidentale. Près de la frontière franco-espagnole, il se trouve néanmoins entièrement en Espagne, à la limite entre les municipalités de Valcarlos au nord et de Roncesvalles au sud.

Dans son tracé routier actuel, le col culmine à 1 057 mètres d’altitude.

Il est rendu célèbre comme lieu possible de la bataille de Roncevaux qui y oppose, le 15 août 778, l'arrière-garde de l’armée de Charlemagne, commandée par Roland, aux Vascons, épisode qui fournit la trame légendaire de La Chanson de Roland et d’une partie de la Chronique du Pseudo-Turpin.

C'est un point de passage du Camino navarro sur le chemin du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Sommaire

Toponymie

Traditionnellement le toponyme espagnol de Roncesvalles était traduit par « vallée d'aubépines », et le nom en basque se base sur cette interprétation : Orreaga « lieu de genévriers », c’est probablement la corruption de l'ancien toponyme Orierriaga. D'autres théories donnent comme origine le toponyme Erro-zabal, la « plaine d'Erro », la vallée à laquelle Roncesvalles fut associée pendant plusieurs siècles.

Les successifs mouvements de pèlerins ont fini par franciser le nom : Rozabal, Ronzaval, Roncesvals, et enfin Roncevaux. Sans doute, l'influence française est aussi la conséquence du tragique souvenir de l'échec de l'armée de Charlemagne en 778.

Néanmoins, le nom de Roncevaux faisait originairement référence à la petite plaine ; puis, depuis le XIIe siècle, à la commune d'origine de l'actuelle Auritz-Burguete.

Quelques décennies plus tard, après la fondation de l'Église Collégiale royale de l'actuel village de Roncevaux, situé à environ 1,3 km vers le sud, on a dû différencier la commune de l'hôpital. La première, connue comme Bourg de Roncevaux ou même Roncevaux pendant le Moyen Âge, et a finalement dû être connue par le toponyme Burguete (le « petit bourg »), à cause de sa taille. Bien qu'il ait été fondé plus tard, l'hôpital s'est approprié le vieux toponyme.

Géographie

Histoire

Variations géographiques

Il est certain que le nom de col de Roncevaux a toujours désigné le principal point de passage entre la France et l’Espagne ; mais ce point a pu varier au cours des âges[réf. nécessaire].

Pour relier Bordeaux (Burdigala) et Astorga, les Romains font passer une voie romaine au col de Bentarte, qui est probablement l’itinéraire préhistorique. Cet itinéraire est attesté par le trophée romain à Urculu (1 419 m), à proximité du col de Bentarte, et par le passage de la voie romaine à Saint-Jean-le-Vieux, alors relais romain, signalé par l’Itinéraire d'Antonin. La route suivait la crête entre Saint-Jean-Pied-de-Port et le col de Roncevaux (appelé aussi puerto d'Ibañeta).

Au Moyen Âge, le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle emprunte le tracé antique sur la plupart de son parcours[2]. Cette route est maintenue jusqu’au XIXe siècle, et améliorée par Napoléon Ier — route impériale 133, puis route royale (1815-1851) et à nouveau impériale (1851-1870). À partir de 1841, la route est concurrencée par la route côtière, passant par Bayonne. En 1881, elle est abandonnée au profit d’une nouvelle route, plus large, par le puerto d’Ibañeta[3].

Actuellement, la route espagnole N 135, qui prolonge la route française D 933, passe par Valcarlos et le puerto d’Ibañeta (1 057 m).

Antiquité

Pour franchir le Summus Pyrenaeus, l’auteur du Guide du Pèlerin nous dit : « Dans le Pays basque, la route de Saint-Jacques franchit un mont remarquable appelé Port de Cize. Pour le franchir, il y a huit milles à monter et autant à descendre. En effet, ce mont est si haut qu’il paraît toucher le ciel, celui qui en fait l’ascension croit pouvoir, de sa propre main, toucher le ciel ».

C’est la route romaine que suivirent, au Ve siècle, Suèves, Vandales, Wisigoths et Alains, et, en 732, mais dans l’autre sens, les troupes musulmanes, finalement battues par celles de Charles Martel à la bataille de Poitiers.

La chapelle del Puerto de Ibañeta

Le pèlerinage de Compostelle

Au départ de Saint-Jean-Pied-de-Port les étapes sont les suivantes : Hounto (ou Hontto ou Hunto), Château-Pignon, la Croix Thibaud, la brèche de Leizar Ateka, Loibeltx, le col de Bentarte, les ruines d'Elizaxarra, le col de Lepoeder (point culminant de la voie), le puerto d'Ibañeta (ou col de Roncevaux), Roncevaux, Burguete, Espinal, Bizkarreta-Gerendiain, Lintzoain, le puerto de Erro, Zubiri, Pampelune, etc[4].

Les pèlerins de Saint-Jacques passaient par l’ermitage de San Salvador de Ibañeta dont il ne reste que les vestiges de la chapelle fondée en 1127, au puerto de Ibañeta. Ils y trouvaient aussi un hôpital très renommé ; sa cloche orientait les pèlerins, dès 1071, lorsque le brouillard se faisait trop épais, ce qui arrive assez fréquemment dans la région. La chapelle actuelle, inaugurée en 1965, año jacobeo (« année de Saint-Jacques »), par le gouvernement de Navarre, a été bâtie à proximité de l’ancienne. À côté, une stèle trilingue invite en basque, espagnol et français, à prier la Vierge de Roncevaux.

En l’espace de quelques centaines de mètres, on arrive très vite à Roncevaux, situé à l’entrée de la plaine de Burguete sillonnée de nombreux ruisseaux. On peut encore suivre l’ancien chemin qui se sépare de la route actuelle, sur la gauche, pour s’engager directement dans les imposants bâtiments de l’hôpital.

Sur un monticule, un monolithe orné d’une Durandal en fer forgé est dédié à Roland.

Les légendes

La légende de Roland

Les deux épisodes essentiels sont le moment où Roland sonne le cor, et le choc de son épée Durandal sur le roc, qui aurait ouvert la brèche de Roland. Un cor sculpté en ivoire de l’époque carolingienne est traditionnellement considéré comme le cor de Roland, que représente un vitrail très célèbre du XIIIe siècle à la cathédrale de Chartres. Ce cor fit partie du trésor des rois de France en la basilique Saint-Denis jusqu'au 11 septembre 1793, date où ce dernier fut largement dispersé ou perdu du fait des révolutionnaires français[5]. La tradition a également retenu le nom de Ganelon comme celui du traître par excellence, et celui d’Olivier, compagnon de Roland, comme symbole de l’ami parfait.

Le miracle du Port de Cize

Une légende se déroule au col de Cize que l'on assimile aujourd'hui au col de Roncevaux mais qui pourrait tout aussi vraisemblablement être le col de Bentarte ou le col de Lepoeder : c’est le cinquième miracle du De miraculis sancti Jacobi.

En l’an 1080, trente chevaliers lorrains décidèrent de partir en pèlerinage à Compostelle, se promettant tous, à l’exception d’un seul, aide mutuelle le long du chemin. Ils parvinrent jusqu’en Gascogne, quand un des participants, tombé malade au bourg de Porta Clausa, se trouva dans l’incapacité de marcher. Le soutenant à grand-peine, ses compagnons atteignirent en quinze jours, au lieu de cinq, le village Saint-Michel, au pied du col de Cize, avant de l’abandonner, parjures à leur serment. Seul, celui qui s’était abstenu de jurer resta à son chevet. Le lendemain, au prix de très grands efforts, ils gravirent tous deux la crête du col, où, la nuit venue, l’âme du malade quitta ce monde, portée par saint Jacques au paradis. Glacé d’effroi, voulant offrir au défunt une sépulture, le chevalier implora l’aide du saint, qui, surgissant des ténèbres sur son destrier, prit le mort dans ses bras et invita le Lorrain à monter en croupe derrière lui. Avant le lever du soleil, ils étaient parvenus au Monte del Gozo dominant Compostelle, où le défunt fut enseveli par les chanoines de la basilique. Sur ordre de saint Jacques, le chevalier rejoignit ses compatriotes à León, leur narra le miracle, et tous achevèrent leur pèlerinage dans la repentance.

Notes et références

  1. Source : Géoportail
  2. Louis Buffières et Jean-Michel Desbordes, De la voie romaine au chemin de Saint-Jacques : Le franchissement du port de Cize, Société d'Études basques, 2006, ISBN : 2-910023-80-X
  3. Gérard Folio. op. cit., p. 15-18
  4. Louis Buffières et Jean-Michel Desbordes, « De la voie romaine au chemin de Saint-Jacques : Le franchissement du port de Cize », Société d'Études basques, 2006, ISBN 2-910023-80-X
  5. Énigmes inexpliquées de l'Histoire de France, Didier Audinot, éd. Grancher, 2005

Voir aussi

Bibliographie

  • J.-Y. Grégoire, L. Laborde-Balen, Le Chemin de Saint-Jacques en Espagne - De Saint-Jean-Pied-de-Port à Compostelle - Guide pratique du pèlerin, Rando Éditions, mars 2006 (ISBN 2-84182-224-9)
  • Camino de Santiago St-Jean-Pied-de-Port - Santiago de Compostela, Michelin et Cie, Manufacture Française des Pneumatiques Michelin, Paris, 2009 (ISBN 978-2-06-714805-5)
  • Le Chemin de Saint-Jacques Carte Routière, Junta de Castilla y León, Editorial Everest

Articles connexes

Liens externes


Étape précédente
Saint-Jean-Pied-de-Port
Via Podiensis-Turonensis-Lemovicensis
-- par beau temps et sol peu enneigé --
(22,5 km à pied)
direct par Honto, refuge d'Orisson,
col de Bentarte et col de Lepoeder
ou
-- par mauvais temps ou sol enneigé --
(26 km à pied)
variante par Arnéguy & Valcarlos
Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle
08 Coquille.jpg
(759 km jusqu'à Saint-Jacques-de-Compostelle)
Camino navarro
Étape suivante
(3,5 km à pied)
Roncevaux



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