- Roland
-
Roland, dit Roland le preux, né en 736 et mort en 778 à Roncevaux, était un chevalier Franc, comte des Marches de Bretagne, chargé de défendre la frontière de la France contre les Bretons, et - selon la légende - neveu de Charlemagne. Il a notamment donné son nom à la brèche de Roland et la chanson de Roland.
Selon la Vita Karoli Magni, œuvre écrite entre les années 829 et 836 par Eginhard, moine et chroniqueur, les Vascons massacrèrent Roland et toute son armée au cours de la Bataille de Roncevaux[1].
Le roi Charles Ier, futur Charlemagne, conduisit effectivement ses troupes à Saragosse en Espagne à la demande du wāli de la ville, Sulayman ibn al-Arabi, mais ce dernier ayant été remplacé entre temps, Charles trouva les portes de la ville closes. De dépit, l'aile occidentale de l'armée franque, conduite par le roi, rasa les défenses de la ville navarraise de Pampelune, qui avait pourtant résisté à la pression musulmane. Le 15 août 778[2],[3], pour piller son ravitaillement, des Vascons insoumis décimèrent l'arrière-garde de l'armée du roi Charles, lourdement armée, alors qu'elle gravissait péniblement une vallée encaissée depuis Roncevaux. Roland et quelques autres nobles y trouvèrent la mort, ainsi que le comte du palais Anselme le preux.
Sommaire
Légende
Trois cents ans plus tard, vers la fin du XIème siècle, des récits tels que La Chanson de Roland remplacent les Vascons par des Sarrasins, et la mort de Roland devint un symbole de l'affrontement entre chrétiens et musulmans. Roland devint l'un des Paladins de Charlemagne et son histoire était contée dans de nombreux récits de la Matière de France.
Selon une légende qui a pris naissance avec le développement de la Reconquête et celle du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle, le tombeau du comte Roland se trouverait à Blaye, dans l'église Saint-Romain aujourd'hui détruite.
Pyrénées
Les légendes liées à Roland font partie de la mythologie pyrénéenne. Roland est devenu un géant et a laissé des traces de son passage un peu partout sur les deux versants de la chaîne montagneuse.
On connaît la Brèche de Roland[4], gigantesque entaille dans la paroi laissée par son épée Durandal. Selon différentes légendes, l'épée, qui renfermait dans sa garde une dent de saint Pierre, aurait été récupérée : en 1845, selon le voyageur anglais R. Ford, on pouvait la voir à Madrid ; quand Fulcanelli écrivit Le Mystère des cathédrales (1922), Durandal se trouvait dans un coffre scellé dans la roche et enchaîné, à Rocamadour ; en 1968, selon le professeur Gómez Tabanera, dans un petit village des Pyrénées (sans autre précision), les femmes stériles désirant avoir un enfant se passaient sur le ventre une « épée de Roland »[5].
Au sud, dans le Haut Aragon, le Salto de Roldán (« saut de Roland ») est constitué par deux sommets éloignés, séparés par un précipice que son cheval aurait franchi d'un bond (le cheval de Roland était à la mesure de son maître, et ses traces sont multiples). Il existe de nombreux Pas de Roland, passages taillés dans la roche. On ne compte plus les rochers qui ont servi à Roland pour jouer au palet, les marques de ses pas creusées dans la roche, etc.
Au Pays basque, l'enfance de Roland est un thème récurrent[6] : un berger trouve un enfant nouveau-né qui tète une de ses vaches. L'enfant grandit et révèle une force phénoménale. Devenu adulte, il se fait forger un makhila de fer, « gros comme une poutre ». Il s'en va combattre les Mairiak, dans ce cas clairement désignés comme les Maures. Il est souvent accompagné d'Olivier (le Daim) mais aussi de Samson avec qui il rivalise d'exploits. On retrouve souvent les caractéristiques et les thèmes attribués à Jean de l'Ours : la force surhumaine exercée involontairement contre les camarades d'école, la canne de fer, les compagnons.
Alpes
Roland et sa jument Babiéca sont connus aussi en Isère au travers de la légende des trois pucelles : des pitons rocheux du Vercors dominant Grenoble[7].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Roland » (voir la liste des auteurs)
- (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Orlando (paladino) » (voir la liste des auteurs)
- Passage extrait de la Vita Karoli Magni qui parle de Roland, préfet des Marches de Bretagne (Hruodlandus Brittannici limitis praefectus)
- Les Carolingiens et al-Andalus, p. 15 Philippe Sénac,
- Les Carolingiens et al-Andalus - L'épitaphe d'Eggihard p. 139 Philippe Sénac,
- Puy Mary et le Puy de Peyre-Arse. Il existe d'ailleurs une autre Brèche de Roland, dans le Massif Central, entre le
- Alberto Serrano Dolader, Guía mágica de la provincia de Huesca, IberCaja, 1994
- Jean-François Cerquand, Légendes et récits populaires du Pays basque - La légende de Roland , Léon Ribaut, 1876, p. 16,17
- Paul Berret, Sous le signe des dauphins, éditions Didier & Richard
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- L'expédition en Espagne de Roland.
- Roland meurt à Roncevaux.
- La légende de Roland. thèse d'Aline Soulis-Laradji, 2008, Montpellier 3.
- : Historique des métamorphoses du récit de la mort de Roland à Roncevaux
Bibliographie
- Adriana Kremenjas-Danicic (Éd.) : Les Sentiers européens de Roland. Europski dom Dubrovnik, Dubrovnik 2006 (ISBN 953-95338-0-5).
Catégories :- Noblesse franque
- Décès en 778
- Mythologie pyrénéenne
- Marquis des Marches de Bretagne
- Personnage cité dans la Divine Comédie (Enfer)
- Personnage cité dans la Divine Comédie (Paradis)
Wikimedia Foundation. 2010.