Classe Dresden

Classe Dresden
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Dresden / Emden[1]
SMS Dresden German Cruiser LOC 16727.jpg
Le SMS Dresden sortant du port de kiel.

Histoire
A servi dans Pavillon de la Kaiserliche Marine Kaiserliche Marine
Quille posée 1907 (Dresden)
6 avril 1906 (Emden)
Lancement 26 mai 1908 (Emden)
Armé Novembre 1908 (Dresden)
10 juillet 1909 (Emden)
Statut Coulé le 15 mars 1915 (D.)
Échoué le 9 novembre 1914 (E.)
Caractéristiques techniques
Type Croiseur léger
Longueur 118,3 mètres
Maître-bau 13,4 m
Tirant d'eau 5,54 m
Déplacement 3 364 tonnes normal
4 268 tonnes à pleine charge
Propulsion 12 chaudières au charbon
2 hélices
2 turbines à vapeur (D.)
2 machines à vapeur à triple expansion (E.)
Puissance 16 350 ch (Dresden)
18 880 ch (Emden)
Vitesse 25,2 nœuds (Dresden)
24 nœuds (Emden)
Caractéristiques militaires
Blindage Pont 13 mm
Ceinture 51 mm
tour de commandement 102 mm
Armement 10 x 105 mm à tir rapide
8 x 52 mm
2 tubes lance-torpilles de 450 mm
Rayon d'action 6 000 km
Autres caractéristiques
Équipage 361 hommes
Chantier naval Blohm & Voss, Hambourg (Dresden)
Kaiserliche Werft, Danzig (Emden)

Les deux croiseurs légers de la classe Dresden furent une classe de transition pour la marine impériale allemande. le Dresden embarquait des turbines à vapeur pour sa propulsion, tandis que l'Emden conservait des machines à vapeur classiques à triple expansion. Comme leurs prédécesseurs par contre, ils alignaient une batterie de canons à tir rapide de 105 mm, à raison de cinq par bord.

Sommaire

Historique

Dresden

À la déclaration de guerre, le Dresden était stationné aux Caraïbes[précision nécessaire] depuis un an, et se préparait au voyage de retour. On lui ordonna de pratiquer un raid contre le commerce des alliés, en faisant route vers le Cap Horn. En novembre, il rejoignit l'escadre de von Spee, à l'île de Pâques et participa alors à la bataille de Coronel où, aidé par le Leipzig, il endommagea le HMS Glasgow, le contraignant à la fuite. Dans cette bataille , la flotte anglaise perdit trois bateaux, ce qui déclencha un désir de vengeance à l'Amirauté britannique.

Un mois plus tard, il participa à la désastreuse bataille des Malouines, à l'issue de laquelle, grâce notamment à sa marche rapide du fait de ses turbines, ce fut le seul navire allemand rescapé. Il rebroussa chemin jusqu'au Cap Horn, et se cacha dans le dédale de baies et chenaux du sud Chili. Il fut recherché sans succès par la Royal Navy, jusqu'en mars 1915. Il quitte sa cachette le 14 février 1915. Le 8 mars 1915, il posa l'ancre au large de l'île Robinson Crusoe, ses moteurs en panne, sans pièces de rechange.

Cloche du SMS Dresde au musée d'histoire militaire de Dresde

Six jours plus tard, il y fut découvert par les navires britanniques, HMS Glasgow et Ernst Wieblitz, le Dresden hissa le drapeau blanc. Le capitaine envoya, comme parlementaire, Wilhelm Canaris, alors jeune lieutenant. Une version décrit son bombardement, par trois croiseurs britanniques dont le Kent et le Glasgow, malgré ses signaux de reddition. Dans tous les cas, il sombra, non loin du rivage de l'île chilienne de Juan Fernandez.

Emden

Croisière de l'Emden dans l'Océan Indien

Son presque jumeau, l'Emden, le dernier navire de combat allemand à posséder des machines à vapeur, eut une brève et remarquable carrière dans la guerre de course, en particulier grâce aux grandes qualités de son commandant, Korvettenkapitän (capitaine de corvette) Karl von Müller. Le bateau avait été baptisé selon la ville allemande d'Emden, sur la rivière Ems, qui avait sponsorisé la construction. Le 1er avril 1910, il fut affecté à l'escadre des croiseurs d'Extrême-Orient, basée à Tsingtao. Une fois arrivé, il gagna du fait de ses lignes élégantes le surnom de Cygne de l'orient.

Il vécut sa première action en janvier 1911, lors de la révolte des Sokehs, sur l'île de Ponape, dans l'archipel des îles Carolines, alors colonie allemande, où il bombarda en compagnie du mai 1913, il fut confié à celui qui devait être son dernier capitaine, Karl von Müller, et quelques mois plus tard, en août, il rejoignit une force multinationale composée d'Anglais et de Chinois qui réprimait une révolte chinoise sur le fleuve Chang Jiang.

La croisière de l'Emden

La tension s'aggravant en Europe, von Müller, soucieux de la proximité des forces bientôt ennemies, décida de quitter Tsingtao le 31 juillet 1914. Il était donc en mer à l'ouverture des hostilités. Le 4 août 1914, il fait sa première prise de guerre, le vapeur russe Riazan, qui une fois capturé est renvoyé à Tsingtao, où il est transformé en croiseur auxillaire armé avec huit canons de 105 mm pris sur la canonnière Cormoran. La colonie allemande de Tsingtao (Tsingtau en allemand) était entourée de fortes colonies alliées et son port en eaux profondes ne pouvait que les attirer, sans possibilité de résister longtemps. Von Müller rejoint donc l'escadre de l'amiral Maximilian von Spee, le 8 août à l'île de Pagan dans les Mariannes. Il convainc l'amiral de lui laisser tenter sa chance en solitaire, contre le commerce britannique dans l'océan Indien.

Il part donc le 14 août en compagnie du ravitailleur charbonnier Markomannia, en direction des Indes orientales néerlandaises, où il est intercepté par le cuirassé néerlandais Tromp qui le somme de quitter ces eaux neutres. Il s'exécute et arrive dans l'océan Indien, souvent qualifié à cet époque de « lac britannique ». Ce terrain rempli de gibier, lui est rapidement profitable, car au mois de septembre, il fait dix-sept victimes, quinze britanniques, qu'il expédie par le fond grâce à ses canons ou au moyen de charges de sabordage, et deux neutres (un italien et un norvégien), qu'il relâche. Les équipages britanniques capturés sont bien traités et on s'assure de leur sûreté. Néanmoins, l'action de l'Emden sème la panique dans la navigation alliée, les primes d'assurance s'envolent et de nombreux navires de guerre s'activent à sa recherche. Le trafic marchand britannique est très réduit.

Le HMS Yarmouth

Pour dérouter la chasse alliée, von Müller fait installer une quatrième cheminée factice sur son bateau, pour rapprocher son allure de celle du britannique HMS Yarmouth. De nombreux capitaines de commerce alliés se laisseront prendre à la supercherie, allant même jusqu'à saluer le navire qui venait les capturer. Le 22 septembre 1914, le croiseur allemand bombarde les réservoirs de pétrole de Madras, aux Indes, provoquant un incendie et une panique en ville.

Il renonce ensuite à attaquer le port de Colombo qui semblait déjà en alerte. Le 5 octobre, il fait escale à Diego Garcia, possession britannique dont les habitants n'avaient pas encore eu connaissance de la déclaration de guerre, pour des réparations, notamment de sa vedette de liaison, et un nettoyage de quille par échouage sur une plage de sable comme le faisaient les navires à voiles en bois des siècles précédents. Le niveau du trafic marchand britannique s'étant rétabli, von Müller repart vers les îles Laquedives et coule dix nouveaux navires alliés. Il échappe aux navires de guerre alliés RMS Empress of Asia et HMS Hampshire en se réfugiant dans un grain près des îles Maldives et le 21 octobre, il se ravitaille en charbon aux îles Nicobar. Les Alliés détournent de l'escorte des convois les croiseurs britannique HMS Yarmouth, russe Askold, japonais Tokiwa et Yakumo qui s'ajoutent au japonais Chikuma et au russe Jemtchoug (La Perle).

Le 28 octobre, avec sa 4e cheminée postiche, il pénètre à vive allure dans le port de Penang (George Town) en Malaisie, fait exploser d'une torpille le vieux croiseur russe Jemtchoug, vétéran de la bataille de Tsoushima, et canonne les autres navires à quai. La réaction de ceux-ci est désorganisée et provoque encore d'autre dégâts par tirs fratricides ; l'Emden fait alors demi-tour vers le large, suivi par les contre-torpilleurs français, Mousquet, Pistolet et Fronde, armés chacun d'un seul canon de 47mm. L'allemand réduit alors le premier à l'état d'épave à coup de 105 mm et sème les deux autres.

Article détaillé : Combat de Penang.

L'Emden recueille trente-six rescapés du Mousquet qui compte aussi quarante-trois disparus. Il arraisonne le cargo britannique Newburn, sans l'attaquer, pour y transférer les prisonniers. Les navires japonais Yahagi, britanniques HMS Gloucester, HMS Weymouth, RMS Empress of Russia, SS Empress of Australia se joignent à la chasse.

La fin de l'Emden

Épave du SMS Emden

Le 9 novembre tôt le matin, il aborde les îles Cocos pour y détruire la station de radio et le nœud de câbles sous-marins afin de perturber les communications alliées dans l'océan Indien. Von Müller envoie à terre une compagnie de débarquement de trente-huit marins et six officiers armés de fusils et de mitrailleuses sous le commandement du premier lieutenant Helmuth von Mücke. Les civils britanniques eurent le temps de lancer un SOS. Les allemands détruisirent les équipements. Le croiseur australien HMAS Sydney capta le SOS, rejoignit l'archipel à toute vapeur et coula le SMS Emden dans un combat inégal.

Article détaillé : Combat des îles Cocos.

Cependant, le croiseur Sydney qui était retardé par la poursuite du charbonnier Buresk, le ravitailleur du Emden, ne put envoyer de compagnie à terre avant la nuit pour y capturer les allemands.

L'exploit des rescapés de l'Emden

Dans l'intervalle, le lieutenant von Mücke commandant la compagnie à terre avait enfermé les civils britanniques. Mais constatant la perte de l'Emden, il s'empara d'un vieux voilier en mauvais état de 133 tonneaux l'Ayesha et le chargea en vivres et en eau potable. Le voilier avait normalement un équipage de douze hommes, mais les Allemands étaient au nombre d'une cinquantaine. Les Allemands purent quitter l'île avec toutes leurs armes avant le jour. Ils disposaient seulement d'un vieux sextant et d'instructions nautiques de 1845. Malgré l'état délabré du bateau, le manque de vivres et d'eau potable, et un typhon, il franchit les 600 milles le séparant de Sumatra[2].

Le 27 novembre 1914, arborant le pavillon de la marine de guerre allemande, il atteignit Padang, dans les Indes orientales néerlandaises qui était un territoire neutre, mais qu'il dut quitter deux jours plus tard. Le 14 décembre, ils montèrent à bord du charbonnier allemand Choising et sabordèrent le vieux voilier. Le navire fut camouflé en tant que navire italien Sheniz[3].

Le 9 janvier 1915, ils atteignirent Hodeida dans le Yémen occupé par les Turcs alliés de l'Allemagne. Ils poursuivirent leur voyage par voie de terre en arrimant leurs 4 mitrailleuses sur des chameaux, mais se heurtèrent à des tribus révoltées alliées aux Anglais. Ou bien à bord de sambouk en cherchant à échapper aux navires alliés sur la mer Rouge. Le 6 mai 1915, ils atteignirent l'extrémité du chemin de fer et arrivèrent à Alep. Ils atteignirent Constantinople le 23 mai 1915 après un voyage épique. De là, ils regagnèrent l'Allemagne[4].

Distinctions

Le commandant von Müller reçut du Kaiser Guillaume II la Croix de Fer de première classe, bien que lui et les rescapés de l'Emden passent le reste de la guerre en captivité à Malte. Les survivants eurent aussi le droit de suffixer leur nom de famille par « -Emden ».

Tableau de chasse de l'Emden

  • 30 navires de commerce coulés en trois mois
  • destruction du croiseur russe Jemtchoug et du torpilleur français Mousquet
  • destruction des réservoirs de pétrole à Madras
  • immobilisation dans l'océan Indien d'un grand nombre de bâtiments alliés lancés à sa recherche.

Voir aussi

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Notes

  1. Un « D. » désigne le Dresden et un « E. » le Emden
  2. Jean Mabire, « L'équipée des survivants de l'Emden », dans Les dossiers Histoire de la mer, no 8, septembre-octobre 1979 
  3. Jacques Mordal, 25 siècles de guerre sur mer, Robert Laffond, coll. « bibliothèque Marabout », 1959, tome 2 : 286 pages p. 
  4. Barrie Pitt, « La bataille du Jutland : l'Emden navire corsaire p. 566 », dans HISTORIA magazine 20e siècle, no 117, 12/2/1970 

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Classe Dresden de Wikipédia en français (auteurs)

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