Cité-État

Cité-État

Une cité-État est un espace géographique contrôlé exclusivement par une ville, qui possède généralement la souveraineté.

Attesté à partir du XXe siècle seulement, le terme dérive de l'allemand Stadtstaat, lui-même la traduction du terme bystat proposé en 1840 par l'érudit danois Johan N. Madvig pour décrire le processus par lequel Rome unifie l'Italie au Ier siècle av. J.‑C. Il est ensuite appliqué aux États sumériens, à la polis grecque et à la città italienne, avant d'être étendu à différentes réalités au cours de l'Histoire.

Sommaire

Autrefois

Mésopotamie antique

Le terme de cité-État est appliqué aux micro-États se partageant la Basse-Mésopotamie à la période des dynasties archaïques (2900-2340 av. J.-C.), peut-être déjà en place à la période précédente, la période d'Uruk (4100-2900 av. J.-C.), au moins dans sa dernière partie. Ce sont de petits royaumes indépendants qui exploitent un territoire. Elles sont dirigées par un roi et ont leurs propres institutions. Les principales cités-États sont Ur, Uruk, Lagash, Kish, Umma. Elles sont intégrées par Sargon d'Akkad dans le premier empire historique autour de 2340 av. J.-C. Le terme de cité-État s'applique également en Phénicie, à Byblos, Sidon et Tyr.

Grèce antique

Article détaillé : Polis.

Certaines cités antiques telles qu'Athènes, Sparte, Rome sont parfois appelées cité-État. Le mot cité-État peut en réalité représenter un ensemble de cités ; ainsi certaines cités-États avaient-elles de nombreuses colonies plus ou moins rattachées à leur cité mère (voir Syracuse, Phocée). De là des conflits entre cités pour le contrôle de telle ou telle colonie, mais aussi des conflits entre la cité-mère et la colonie : conflits « souverainistes » (dirait-on aujourd'hui), conflits économiques, culturels, juridiques.

Mésoamérique

Article détaillé : Mésoamérique.

Le terme de cité-État est fréquemment employé dans l'historiographie mésoaméricaniste pour désigner les cités indépendantes des différentes civilisations mésoaméricaines. Il est en particulier une des traductions usuelles du mot nahuatl « altepetl », même si des spécialistes critiquent cet usage.

Europe

En Europe, les noyaux urbains se sont reconstitués après la chute de l'Empire romain en entités administratives autonomes. Le terme cité-État désigne les villes européennes qui ont connu l'indépendance.

On compte notamment:

Asie du Sud-Est

En Asie du Sud-Est, le terme s'applique aux entités politiques du littoral, dont les plus puissantes furent Sriwijaya (VIIIe-XIIIe siècles) dans le sud de Sumatra en Indonésie et Malacca (XVe siècle) en Malaisie.

Aujourd'hui

De nos jours, des micro-États souverains dont l'habitat urbain couvre l'immense majorité de la surface, comme Singapour, Monaco ou le Vatican, sont qualifiés de cité-État. Des entités comme Hong Kong ou Macao sont rattachés à la République populaire de Chine, mais peuvent être considérés comme des cités-états face à leur forte autonomie.

Dans d'autre cas, la cité-État peut également être la composante d'une entité politique plus importante (par exemple : un État fédéral ou confédéral).

Ainsi en Afrique, ce terme qualifie le territoire d'ethnies totalement indépendantes définies lors de la colonisation. Par exemple, la cité-État du peuple haoussa, au nord du Nigeria, fait depuis des siècles du négoce de ses produits d'agriculture et d'artisanat avec des « cités-États » voisines.

En République fédérale d'Allemagne, les trois Länder de Berlin, de Brême et de Hambourg sont appelés cités-États. Ces petits Länder sont en effet généralement centrés sur une seule ville, comme Berlin et Hambourg (les institutions étatiques et municipales sont alors couplées), ou sur deux comme Brême avec Bremerhaven.

D'une certaine manière, la Région de Bruxelles-Capitale, une des trois entités fédérées de Belgique, au vu des compétences et des pouvoirs exercés par le gouvernement régional, peut être considérée comme une cité-État.

Micronations

De nombreuses micronations (États qui ne sont reconnus par aucun État souverain) sont généralement des Cités-États. Parmi celles-ci, citons :

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Jacques Glassner, « Du bon usage du concept de cité-État ? », Cité-État et statut politique de la ville en Afrique et ailleurs, Journal des africanistes (octobre 2004) [lire en ligne]
  • Mogens Herman Hansen :
    • Polis et cité-État. Un concept antique et son équivalent moderne, Belles Lettres, Paris, 2001 (ISBN 2-251-38053-1)
    • « The Concept of City-State and City-State Culture », communication au colloque Urban Landscape Dynamics Symposium d'Uppsala, 28-30 août 2003 partie 1 et partie 2

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Cité-État de Wikipédia en français (auteurs)

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