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Château du Marais
Château du Marais Présentation Période ou style Classique Type Château Architecte Jean-Benoît-Vincent Barré Début construction 1772 Fin construction 1779 Propriétaire initial Jean Le Maître de La Martinière Destination initiale Habitation Propriétaire actuel Hélie de Pourtalès Destination actuelle Habitation Classement Monument historique (1965) Géographie Latitude
LongitudePays France Région historique Hurepoix Région Île-de-France Département Essonne Commune Le Val-Saint-Germain Géolocalisation sur la carte : France modifier Le château du Marais est un château français situé dans la commune française du Val-Saint-Germain, dans l'ancienne province de Hurepoix, aujourd'hui département de l'Essonne et la région Île-de-France, à trente-six kilomètres au sud-ouest de Paris.
Sommaire
Situation
Histoire
Au XIIe siècle, les moines de l'abbaye des Vaux-de-Cernay, avaient défriché les forêts et asséché les marais. Le premier seigneur du lieu fut Jean de Saint-Germain en 1282. La famille des Saint-Germain fut alliée à la famille de Saint-Yon. Un acte de 1397 mentionne un manoir féodal, dont on ne sait rien.
Au XVe siècle, les deux seigneuries appartenaient à une même famille. Quand Antoine de Vigeais hérita de son père Jean, les maisons étaient en ruines, les fermiers avaient disparu. Antoine remit de l'ordre dans le domaine et construisit le deuxième château du Marais. Celui-ci fut acheté en 1516 par Jean Hurault, conseiller au parlement de Paris, qui le fit agrandir et fit planter le parc. Le domaine resta dans cette famille jusqu'en 1706.
Au XVIIe siècle, vers 1620, fut construit le troisième château dont il ne subsiste que les communs, aujourd'hui transformés en musée.
Au début du XVIIIe siècle, le domaine est acquis par Pierre Henry Lemaître[Note 1], qui exécute des réparations importantes, employant probablement son architecte, François Debias-Aubry[Note 2]. En 1767, ses héritiers le vendent à Jean Le Maître de La Martinière, trésorier général de l'artillerie et du génie de 1758 à 1774, pour plus de 600 000 livres. Selon l'acte d'acquisition : « La terre du Marais a un très beau château bâti à la moderne, composé d'un grand corps de logis entre cour et jardin. » Pourtant, Le Maître fait raser l'édifice en 1772 pour faire construire un magnifique château par l'architecte Jean-Benoît-Vincent Barré. Les travaux sont exécutés entre 1772 et 1779. On dit que « pour être sûr d'avoir du neuf », le propriétaire alla jusqu'à faire détruire les matériaux de démolition de l'ancien château.
L'importance des travaux, les sommes considérables dépensées, le faste de la construction stupéfièrent les contemporains, tel le marquis de Bombelles qui note dans son journal : « Un homme qui, toute sa vie, était resté au milieu d'une grande fortune, extrêmement modeste, s'est tout à coup laissé aller à bâtir un château qui pourrait suffire à un prince de sang royal. Barré [...] s'est emparé de la confiance de M. Le Maître et lui a élevé des édifices dont la dépense passe, dit-on, de beaucoup la somme de deux millions. »
A la mort de Jean Le Maître de La Martinière en avril 1783, sa nièce, Adélaïde Prévost, par son mariage Mme de la Briche, belle-mère de Mathieu Louis Molé, devient propriétaire du château en 1785, après négociation avec les autres héritiers, et y reçoit des hommes de lettres et des hommes politiques.
En 1897, le château est racheté au duc de Noailles par le comte Boniface de Castellane (dit Boni) qui fait dessiner par Achille Duchêne ses remarquables jardins à la française. Il y engloutit la fortune de son épouse, Anna Gould (1875-1961), mais son divorce mit fin à ses rêves et Anna Gould, en se remariant au duc Hélie de Talleyrand-Périgord (1858-1937), prince de Sagan, cousin de Boni, transmit le château du Marais à la famille de Talleyrand-Périgord. Après la mort de la dernière duchesse de Sagan, Violette de Talleyrand-Périgord (1915-2003), le château est passé aux enfants issus de son premier mariage avec le comte James de Pourtalès.
Architecture
Le château du Marais est, selon Boniface de Castellane, « un des endroits où les principes constructifs d'équilibre sont le mieux appliqués [...]. Son architecture est parfaite et logique. C'est bien par le milieu et non par le côté de la cour que l'on y pénètre. Le salon d'honneur est au centre du plan. Il est précédé par des pièces peu ornées parce qu'elles servent de passage, tandis que celles qui le suivent sont plus somptueuses parce que destinées à l'habitation ». (Comment j'ai découvert l'Amérique, chapitre XI.)
Le château actuel a été édifié à l'extrémité orientale de la plate-forme entourée de fossés en eau qui constituaient la cour d'honneur de l'ancien château. Les angles nord-ouest et sud-ouest de cette plate-forme comportent deux petits pavillons qui se situent à l'emplacement de ceux qui devaient déjà borner cette cour.
Le bâtiment principal, double en profondeur, est construit sur un plan rectangulaire. Le jeu des toitures et de légers décrochements de façade suggèrent les volumes traditionnels du château du XVIIIe siècle : un avant-corps central à cinq travées et des avant-corps latéraux à une seule travée.
La façade sur cour, la plus intéressante (voir photographie), comprend en sa partie centrale un portique composé de quatre colonnes doriques d'ordre colossal, surmonté d'un attique sommé d'un fronton et d'un dôme carré dont le dessin est repris de celui du pavillon de l'Horloge au Louvre. Cette disposition est surprenante par ses proportions, même si ses différentes composantes sont attestées dans d'autres bâtiments antérieurs.
Sur la façade sur jardin, les colonnes sont remplacées par des pilastres d'ordre composite et le dôme carré par un toit en pavillon aplati, donnant un aspect beaucoup plus classique.
Au nord du château, une plate-forme supporte les communs. Les bâtiments anciens ont ici été conservés mais modernisés et unifiés. À l'angle nord-ouest, le vieux colombier a été préservé. Un pont enjambant le fossé relie les communs au château.
Le parc, qui avait été transformé à l'anglaise au début du XIXe siècle, a été recréé par Achille Duchêne entre 1903 et 1906 pour Boniface de Castellane. La grande pièce d’eau, élargissement d'un ancien canal, est alimentée par la Rémarde (affluent de l’Orge). À l'est, Duchêne a dessiné des parterres à la française sur une plate-forme entourée de fossés en eau.
De nos jours, on peut visiter ce château de la fin du XVIIIe siècle, ses jardins à la française, le musée Talleyrand et l'orangerie du château.
Les hôtes célébres :
Galerie
Notes
- ↑ dit Lemaître du Marais, par ailleurs seigneur de Romainville
- ↑ C'est lui qui a construit l'hôtel parisien de Lemaître, 97 rue du Bac.
Pour approfondir
Articles connexes
Liens externes
- (fr) Site du château.
Bibliographie
Sources
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