- Château de Kerjean
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Château de Kerjean
Vue générale du château depuis l'esplanade sudPériode ou style Style Renaissance Début construction 1545 Fin construction 1596 Propriétaire initial Louis Barbier Destination initiale Habitation Propriétaire actuel État Destination actuelle Musée Protection Classé MH (1911) Site web www.cdp29.fr Coordonnées Pays France Anciennes provinces de France Bretagne Région Bretagne Département Finistère Commune française Saint-Vougay modifier Le château de Kerjean se situe sur la commune de Saint-Vougay, dans le département français du Finistère. Il est classé au titre des monuments historiques par arrêté du 29 avril 1911[1].
Sommaire
Présentation
Témoignage de la Bretagne prospère, la forteresse de Kerjean est un des plus beaux exemples d’architecture de style Renaissance du pays de Léon.
Historique
À la fin du XVIe siècle, la Bretagne, et en particulier le Léon, traverse une période faste : l’agriculture et le commerce sont florissants, grâce aux cultures de céréales et de lin, et la fabrication de toiles, vendues sur toute la façade de l’Europe, depuis les ports de Morlaix, Landerneau et Roscoff. C’est dans ce contexte de prospérité économique que la famille Barbier fait construire sa demeure sur ses terres, à Saint-Vougay, une commune située à mi-chemin entre Lesneven et Saint-Pol-de-Léon. À la place de l’ancien manoir, elle fait ériger une forteresse, surpassant toutes les demeures nobles de la région : le château de Kerjean[2].
Lieu de réception et d’agrément, l’édifice suit la mode de son siècle et donc les règles de l’architecture de la Renaissance, qui abandonne le gothique au profit de l’esthétique antique. Le nom du maître d’œuvre du chantier demeure aujourd’hui inconnu, mais ses sources d’inspiration transparaissent à travers les formes du château. Jacques Androuet du Cerceau, l’architecte qui a construit le Pont Neuf à Paris, Philibert Delorme, bâtisseur du Palais des Tuileries ou encore Sebastiano Serlio, auteur d’un important traité d’architecture, ont sans doute influencé le style de Kerjean[2]. Cependant, les préoccupations architecturales de la famille Barbier ne sont pas qu'esthétiques. On ordonne alors l'édification d'une grande enceinte défensive de forme trapézoïdale et qui est flanquée d'un petit bastion à chacun de ses quatre angles. Cette enceinte est remparée, c'est-à-dire que derrière ses épais murs en maçonnerie est entassée une grosse levée de terre dont le sommet aplani peut servir de plate-forme d'artillerie. Les bastions sont munis de casemates étagées sur plusieurs niveaux. Elles permettaient aux défenseurs d'effectuer des tirs de flanquement le long des courtines. Ces bastions miniatures ainsi que le remparage de l'enceinte répondaient aux derniers progrès de l'architecture militaire de cette époque. Un fossé sec entoure cette enceinte. Il est franchi par un pont dormant menant à la double porte (charretière et piétonne) traversant le rempart.
En 1618, la famille Barbier demande à Louis XIII que le domaine de Kerjean soit érigé en marquisat. Le roi, qui considère le château comme l’une des plus belles demeures de France, accède à la requête des propriétaires. Quelque peu délaissé au XVIIe siècle, l’édifice retrouve son éclat avec les successeurs des Barbier, les Coatanscour. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, Suzanne Augustine de Coatanscour, épouse de François-Gilles de Kersauzon, y reçoit la noblesse léonarde dans un cadre luxueux. Mais la Révolution française met un terme à ce prestigieux train de vie : la marquise de Coatanscour est arrêtée, emprisonnée à Brest et guillotinée[2].
Confisqué par la Nation, Kerjean sert, dans un premier temps de garnison, avant d’être vendu en 1802 à la famille Brilhac. Cette dernière participe au démantèlement d’une partie du château en vendant les matériaux. Les propriétaires suivants, les familles Forsanz et Coatgoureden, maintiennent l’édifice en l’état. Et c’est finalement en 1911 que l’Etat rachète le château et le classe aussitôt monument historique[2].
Depuis 1985, le domaine est mis à la disposition du Conseil général du Finistère. La restauration de la demeure seigneuriale a été achevée en 2005[2].
De nos jours
La forteresse de Kerjean se dresse au cœur d’un parc de 19 hectares. Cet espace naturel venait à l’origine renforcer l’image de richesse véhiculée par l’architecture hors normes du château.
Aujourd’hui, trois éléments témoignent de la puissance seigneuriale : un colombier de 9 mètres de diamètre, à l’entrée du domaine (jusqu’à la Révolution française, seules les familles nobles étaient autorisées à en faire construire), des poteaux de justice (le seigneur de Kerjean pouvait exercer la haute justice sur ses terres, c’est-à-dire prononcer les peines capitales, et donc condamner à la pendaison) et une fontaine près de l’étang. Le château a reçu 40000 visiteurs en 2008[2].
Galerie
Notes et références
- Château de Kerjean, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Chemins du patrimoine en Finistère, 2009
Voir aussi
Catégories :- Château du Finistère
- Château monument historique (France)
- Monument historique du Finistère
- Monument historique classé en 1911
- Pays de Léon
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