- Château de Cheverny
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Château de Cheverny Période ou style Classique Début construction 1624 Fin construction 1630 Destination actuelle Musée Protection Inscrit MH (1926, 2008)
Classé MH (2010)Site web www.chateau-cheverny.com Coordonnées [1] Pays France Anciennes provinces de France Sologne Région Centre Département Loir et Cher Commune française Cheverny Géolocalisation sur la carte : France
modifier Le château de Cheverny est un château de la Loire français situé en Sologne, sur la commune de Cheverny, dans le département de Loir-et-Cher et la région Centre. Classé aux Monuments historiques, ce château fut élevé au XVIIe siècle dans un style très classique dessiné par Jacques Bougier architecte du château de Blois, tout proche.
Il héberge actuellement une meute et organise régulièrement des chasses à courre. Il a inspiré Hergé pour la création du château de Moulinsart, qui en est la réplique amputée de ses deux pavillons extérieurs.
Sommaire
Histoire
Les terres du château furent achetées par Henri Hurault, Comte de Cheverny, Lieutenant Général des Armées du Roi de France, et Trésorier Militaire du roi Louis XI, dont le propriétaire actuel, le marquis de Vibraye, est le descendant. Du château primitif datant de 1500, il ne reste que de rares vestiges, dont la trace est encore visible dans les communs.
Après qu'il eut été récupéré par la couronne pour cause de fraude envers l'état, il fut donné par le roi Henri II à sa maîtresse Diane de Poitiers. Néanmoins, celle-ci lui préféra le Château de Chenonceau et vendit la propriété au fils du premier propriétaire, Philippe Hurault, et à son épouse, Marguerite Gaillard de La Morinière, qui bâtirent le château entre 1624 et 1630. Leur fille, Élisabeth, marquise de Montglas, achève la décoration intérieure. La Grande Mademoiselle qualifiera le château terminé de "palais enchanté".
Ils en ont confié la réalisation à l'architecte Jacques Bougier (dit Boyer de Blois), qui avait assisté Salomon de La Brosse dans la construction du château de Blois. La décoration a été achevée par la fille d'Henri Hurault et de Marguerite, la Marquise de Montglas, vers 1650, avec l'aide du sculpteur et menuisier Hevras Hammerber et du peintre Jean Mosnier (1600-1656), originaires de Blois.
Durant les cent cinquante années suivantes, il changea maintes fois de propriétaires et passe entre les mains de Jean-Nicolas Dufort de Cheverny (introducteur des ambassadeurs) en 1764, et on y entreprit de grands travaux de rénovation en 1765. Propriété de Jean-Nicolas Dufort de Cheverny pendant la Révolution française, le château est épargné. Après être passé par les mains du Comte Germain de Montforton sous le premier Empire, il fut racheté par Anne-Victor Hurault, marquis de Vibraye en 1825.
En 1922, le marquis de Vibraye, propriétaire des lieux, ouvrit le château au public. La famille y habite toujours et le château de Cheverny est devenu l'un des châteaux de la Loire le plus visité, renommé pour ses intérieurs riches et sa collection d'objets d'art et de tapisseries
Le château reçoit la visite d'Elizabeth Bowes-Lyon, reine-mère d'Angleterre en 1963.
Architecture
C'est l'un des plus célèbres châteaux de la Loire avec ceux de Blois et de Chambord, tout proches. Blois est une construction qui porte les strates de style s'étendant sur quatre siècles d'architecture, Cheverny est construit dans un style classique homogène, à l'aide d'un matériau, traitée en appareil de bossages plats, striés de refends horizontaux, la « pierre de Bourré », un tuffeau originaire de ce village du Loir-et-Cher, qui a la particularité de blanchir et durcir en vieillissant, ce qui explique la blancheur de sa façade sud. Celle-ci est ornée de bustes d'empereurs romains. Les toits des pavillons latéraux, sous forme de dômes carrés surmontés de campaniles ajourés, encadrent les hauts toits à la française du corps principal.
Le château est classé sur la liste des monuments historiques de 1840, et se fait déclasser le 9 juillet 1888[2]. Quelques années plus tard, l'ensemble du château et de ses communs, à l'exception des parties classées, fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 13 février 1926.. Le parc, ainsi que l’ensemble des bâtiments s'y trouvant, fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 5 décembre 2008. Une partie du domaine fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 30 juin 2010[2]. Cette dernière protection concerne la totalité du château, les façades et toitures de l'orangerie, ainsi que la perspective nord-sud du parc.
Intérieur
Salle à manger
La salle est ornée de 34 panneaux de bois peints par Jean Mosnier illustrant l'histoire de Don Quichotte. Le mobilier se compose notamment d'un ensemble datant du XIXe siècle, en chêne massif, sculpté aux armes des Hurault de Cheverny, lesquelles se retrouvent sur les murs tendus de cuir de Cordoue. Les chaises se manœuvrent grâce à des roulettes en corne. La cheminée monumentale, de style néo-renaissance, dorée à l'or fin, est surmontée d'un buste du roi Henri IV. Les chenets datent du XVIIe siècle. Au-dessus de la table en bois pouvant accueillir plus de 25 convives, un lustre hollandais du XVIIIe siècle en bronze massif argenté (plus de 100 kg).
Escalier d'honneur
Un escalier de pierre de style classique s'élève sous une voûte en berceau, datant de Louis XIII, à montée droite (contrairement à ceux de Chambord ou de Blois qui sont à spirale), est orné de sculptures champêtres (guirlandes, fruits), mêlées de motifs guerriers et de symboles des arts, sculptés directement dans la pierre. Il conduit aux appartements. Sur le palier sont visibles une armure savoyarde de parade du XVIe siècle, et un bois préhistorique de plus de 6000 ans (issue d'un cervus megaceros, ancêtre de l'élan), trouvé dans les glaces de Sibérie il y a 200 ans, cadeau offert au collectionneur Paul, marquis de la Vibraye, au XIXe siècle.
Grand salon
Le Grand Salon du rez-de-chaussée a été décoré sur les vœux de la Marquise de Montglas. Le plafond a été restauré au XIXe siècle. On peut admirer plusieurs portraits dont deux de part et d'autre de la glace: Jeanne d'Aragon, de l'atelier de Raphaël, et Cosme de Médicis, attribué au Titien. On y voit également le portrait de Philippe Hurault de Cheverny, et celui de son épouse Anne de Thou ainsi que celui de leur belle-fille Marie-Johanne de La Carre Saumery, comtesse de Cheverny, par Pierre Mignard, au-dessus de la cheminée. Au-dessus des portes, les portraits de Louis XIII (à gauche) et de la grande Mademoiselle (à droite), et de l'autre côté à gauche Gaston d'Orléans et à droite Anne d'Autriche.
Le mobilier se compose entre autres d'une table de style Louis XVI réalisée par Stockel, et d'un ensemble de commodes, de fauteuils, et de canapés des XVIIe et XVIIIe siècles, recouverts de tapisseries d'Aubusson.
Vestibule
Le vestibule est meublé de bancs tendus de rouge et d'une table à gibier de style Louis XV, au-dessus de laquelle est accrochée une tapisserie des Flandres représentant le retour des pêcheurs, d'après les cartons de David Teniers. Les murs sont ornés de bois de cerfs.
Galerie
Une galerie mène au Petit Salon et à la bibliothèque. Elle conserve une collection de portraits dont : au bout de la galerie, au-dessus de la porte, Philippe Hurault, son épouse Anne de Thou, et son frère Jacques Hurault, par Jean Clouet. Au mur, à gauche entre les fenêtres, Jeanne d'Albret, par Oniate, sur la droite, quatre toiles réalisées par Rigaud, un autoportrait, un portrait de Monsieur Darlus, un portrait de Monsieur Delaporte, et un portrait de l'abbé de Rancé, autour d'un portrait en pied du roi Louis XVI. On peut également observer un document signé George Washington évoquant un des ancêtres des propriétaires actuels, ayant combattu lors de la Guerre d'indépendance des États-Unis. Le mobilier se compose notamment d'une petite commode signée Riesener sur laquelle est présentée une statue équestre du général Washington, en bronze.
Petit salon
Dans le Petit Salon cinq tapisseries des Flandres sont visibles, attribuées à Teniers, ainsi qu'un portrait attribué à Quentin de La Tour. Le mobilier se compose d'un ensemble de style Empire signé Jacob et d'une commode Louis XV estampillée Schlichtig.
Bibliothèque
La bibliothèque du château de Cheverny, aux murs lambrissés, conserve plus de 2000 ouvrages dont des collections complètes.
Salon des tapisseries
Le salon doit son nom aux tapisseries qui le décorent : cinq tapisseries flamandes du XVIIe siècle d'après les cartons du peintre flamand David Teniers Le Jeune. Le salon des tapisseries est notamment meublé de fauteuils d'époque Régence, d'une commode de style Boulle et d'époque Louis XIV en marqueterie d'écaille de tortue rouge, laiton et bois, réalisée par Nicolas Sageot, d'un régulateur d'époque Louis XV, orné de bronzes ciselés réalisés par Caffieri, et d'une horloge dite "aux trois mystères".
Salle d'armes
Plus grande pièce du château, la salle d'armes, décorée par Jean Mosnier, expose une collection d'armes et d'armures des XVe, XVIe et XVIIe siècles, dont une petite armure ayant appartenu au duc de Bordeaux et comte de Chambort, ayant été offerte par celui-ci au marquis de Vibraye. La cheminée Renaissance peinte a été restaurée à la feuille d'or. On peut admirer une toile de Jean Mosnier au-dessus de la cheminée, supportée par deux amours: La mort d'Adonis. La salle est ornée d'une tapisserie des Gobelins du XVIIe siècle représentant l'enlèvement de la belle Hélène par Pâris. Le mobilier se compose notamment d'un ensemble de fauteuils Régence, signés Boulard, et de coffres de voyages du XVIIe siècle, dont une malle recouverte de cuir de Cordoue, frappée aux armes de France et de Navarre et ayant appartenu à Henri IV.
Chambre du roi
La Chambre du Roi, la plus richement décorée par huit tapisseries réalisées vers 1640 (six dans la chambre, deux sur le palier), d'après des cartons de Simon Vouet représentant les travaux d'Ulysse ; celles-ci proviennent de la manufacture de Paris qui est antérieure à celle des Gobelins. Le plafond à caisson à l'italienne est lambrissé avec des peintures à thème mythologique (histoire de Persée et Andromède, 30 scènes de histoire de Théagène et Chariclée sur les lambris) réalisées par Jean Mosnier.
La chambre est meublée d'un lit à baldaquins du XVe siècle de 2 mètres de long sur 1,60 mètre de large et recouvert de broderies persanes du XVIe siècle. Le roi Henri IV y aurait dormi. Le reste du mobilier se compose d'un prie-dieu datant de Henri III, de deux chaises d'époque Louis XIII, et d'un ensemble de fauteuils Louis XIV recouverts de tapisseries d'Aubusson.
Le parc
Dans le parc de près de 100 hectares qui entoure le château, a été reconstitué un jardin à la française. L'allée principale, face au château est longue de près de six kilomètres. On trouve également un cours d'eau, et un jardin anglais, planté de tilleuls, de séquoia giganteum et de plusieurs variétés de cèdres, ainsi qu'un potager.
Dans les communs, les vestiges du vieux château de Raoul Hurault sont visibles dans la partie Renaissance. La fuye, colombier traditionnel du IXe siècle, fut remaniée au XVIe siècle. Elle est aujourd'hui transformée en château d'eau.
La salle des trophées présente 2 000 bois de cerfs, une cheminée monumentale et un vitrail contemporain, réalisé par le maître Jacques Loire, de l'atelier de Chartres, représente un départ de chasse. La salle est également ornée d'un ensemble de 10 tableaux évoquant les différentes phases de la chasse à courre.
Le chenil, tout proche, est occupé par une meute d'une centaine chiens, de races Français blanc et noir, ainsi que Anglo-français, destinés à la vénerie. Le repas qui leur est servit chaque jour, donne lieu à un véritable « spectacle », ou le piqueur fait une démonstration de son autorité sur les bêtes (vidéo sur Youtube).
L'orangerie date du XVIIIe siècle. Elle reçut pendant la Deuxième Guerre mondiale une partie du mobilier national. Restaurée et aménagée en 1979, elle accueille aujourd'hui congrès, séminaires, et mariages.
Visite et accès
On y accède en train depuis la gare de Blois, où une navette prend le relais[3].
Le château de Moulinsart
Article détaillé : Château de Moulinsart.Le château de Cheverny a servi de modèle à Hergé, qui en a toutefois amputé les ailes latérales, pour créer Moulinsart, le château du Capitaine Haddock. Mais Hergé ne s'est pas seulement inspiré de l'architecture extérieure du château, il a également été influencé par le décor et le mobilier pour y retranscrire les pièces du château de Moulinsart.
Le château de Moulinsart fait sa première apparition dans Le Secret de La Licorne et est racheté par le professeur Tournesol enrichi par la vente du brevet de son fameux sous-marin requin construit pour le capitaine Haddock et utilisé dans Le Trésor de Rackham le Rouge. Depuis, le château de Moulinsart est devenu le port d'attache de Tintin et de ses compagnons de route.
Un bâtiment, jouxtant le chenil, abrite une exposition permanente sur l'œuvre de Hergé en relation avec le château de Moulinsart. Il s'agit essentiellement de décors reconstitués de l'intérieur du monument avec des animations sonores et des maquettes.
Outre celui de Moulinsart, le château de Cheverny a directement inspiré un autre château de fiction : celui de la famille Volban dans la série d'animation japonaise Glass Fleet[4].
Notes et références
- Géoportail et Google Maps Coordonnées vérifiées sur
- Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA00098413 » sur www.culture.gouv.fr.
- Lignes 4 et 18 du réseau départemental du Loir-et-Cher
- Gonzo, 2006) Épisode 7 de la série Glass Fleet (studio
Voir aussi
Bibliographie
- Magdeleine Blancher-Le Bourhis, Le château de Cheverny, H.Laurens, 1950, 71 pages.
Liens internes
- Liste des châteaux de la région Centre
- Liste des monuments historiques du Loir-et-Cher
Lien externe
Catégories :- Monument historique inscrit en 1926
- Château monument historique (France)
- Monument historique inscrit en 2008
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