- Jeanne d'Albret
-
Jeanne III Jeanne III de NavarreTitre Reine de Navarre 25 mai 1555 – 9 juin 1572
17 ans, 0 mois et 14 joursEn tandem avec Antoine (1548-1562) Prédécesseur Henri II Successeur Henri III Biographie Dynastie Maison d'Albret Nom de naissance Jeanne d'Albret Date de naissance 16 novembre 1528 Lieu de naissance Saint-Germain-en-Laye (France) Date de décès 9 juin 1572 (à 43 ans) Lieu de décès Paris (France) Père Henri II de Navarre Mère Marguerite d'Angoulême Conjoint Guillaume de Clèves
(1541, annulé)
Antoine de Bourbon
(1548-1562)Enfants Henri de Bourbon,
duc de Beaumont
Henri IV
Louis-Charles de Bourbon,
comte de Marles
Madeleine de Bourbon
Catherine de Bourbon,
duchesse d'Albret
Monarques de Navarre modifier Jeanne d'Albret, ou Jeanne III d'Albret, (née le 16 novembre 1528 à Saint-Germain-en-Laye, morte le 9 juin 1572 à Paris) fut reine de Navarre de 1555 à 1572 en tant que Jeanne III. Elle était fille d'Henri II d'Albret (1503-1555), roi de Navarre (1517-1555) et de Marguerite d'Angoulême (1492-1549), sœur aînée du roi de France François Ier.
Sommaire
Biographie
Jeunesse
Jeanne est née à Saint-Germain-en-Laye le 16 novembre 1528. Elle est la fille du roi Henri II d'Albret et de Marguerite d'Angoulême, sœur du roi François Ier. Jeanne a grandi à la cour de France sous l'autorité du roi son oncle. En 1541, elle tente de résister au projet de mariage que ce dernier tente de lui faire contracter avec Guillaume (1516-1592), duc de Clèves. Bien que n'ayant que douze ans, elle tint tête au roi jusqu'au jour de la cérémonie où elle fut physiquement poussée jusqu'à l'autel. Le mariage fut annulé pour des raisons politiques quatre années plus tard. Il n'avait jamais été consommé.
Après la mort de François Ier en 1547, Jeanne épousa à Moulins, le 20 octobre 1548, Antoine de Bourbon, « premier prince du sang ». Ils eurent cinq enfants dont deux survécurent Henri (le futur Henri IV de France) et Catherine.
Le 25 mai 1555, elle succède à son père sur le trône de Navarre qu'elle gouverne conjointement avec son mari. Fidèle à l'esprit de sa mère, elle favorise l'implantation de la réforme protestante, mais rechigne encore à l'idée de rompre avec l'Eglise catholique à qui elle reste encore attachée. Dans le domaine des affaires extérieures, elle chercha en vain à obtenir la restitution de la Haute-Navarre que les Espagnols avaient annexée depuis 1512.
L'action en faveur du protestantisme
C’est au cours de l'année 1560 qu’elle passe au protestantisme. Jusqu'à cette date, elle s'était montrée particulièrement prudente quant à afficher sa sympathie pour la nouvelle religion. C'est probablement sous l'influence de Théodore de Bèze arrivé à sa cour, à Nérac, en août 1560 qu'elle se convertit. Sa rupture définitive avec le catholicisme devint officielle à Noël[1]. A la même époque, son époux Antoine affichait sous l'influence de la cour de plus en plus ses préférences pour le catholicisme.
Par l’ordonnance du 19 juillet 1561, elle autorise le calvinisme dans son royaume. Elle entame après la mort d'Antoine, en 1562 une série de mesures visant à implanter la Réforme en Béarn. Parmi elles, on compte la publication du catéchisme de Calvin en béarnais (1563), la fondation d'une académie protestante à Orthez (1566), la rédaction de nouvelles Ordonnances ecclésiastiques (1566, 1571), la traduction en basque du Nouveau Testament par Jean de Liçarrague (1571), et la traduction en béarnais du Psautier de Marot, par Arnaud de Salette (1568). En 1567, Jean de Lacvivier devient un de ses plus proches conseillers. Une farouche opposition catholique se manifeste qui aboutit à ce que leur culte soit interdit et le clergé expulsé (1570).
Chef politique du parti protestant
En 1568, elle prend la tête du mouvement protestant et emmène le prince Henri de Navarre, son fils âgé de quinze ans, à La Rochelle que Jeanne administre dans tous les domaines, à l'exception des affaires militaires. Elle assure la communication avec les princes étrangers alliés, dont elle tente de conserver le soutien, surtout après la mort de Condé en mars 1569. Contrairement aux prévisions, le parti huguenot tient bon, et même après la défaite de Moncontour, Jeanne refuse de se rendre. Mais au début de 1570, elle doit s'incliner devant la volonté de négocier de ses coreligionnaires. Elle quitte La Rochelle en août 1571, pour revenir sur ses terres. Une fois la paix de Saint-Germain signée, elle proteste à cause de sa mauvaise application.
Jeanne d’Albret va ensuite entreprendre de longues négociations à Paris, pour unir son fils Henri à Marguerite de France, la troisième fille de Catherine de Médicis. Elle doit cependant accepter une condition : Marguerite ne se convertira pas à la religion protestante. Le mariage doit avoir lieu le 18 août 1572. Cependant, Jeanne III d’Albret n'y participera pas : elle meurt de la tuberculose le 9 juin 1572. Son décès soudain, affaiblissant opportunément le parti huguenot peu de temps avant le massacre de la Saint-Barthélemy, suscitera a posteriori des rumeurs infondées d'empoisonnement[2],[3]. Repris par Diderot[4] mais pas par Voltaire[5], ces soupçons seront maintenus sans preuves au XIXe siècle par Émile et Eugène Haag, historiens du protestantisme[6]. Aujourd'hui, ces accusations sont reléguées au domaine romanesque, plus aucun historien contemporain ne les reprenant à son compte.
Descendance
De son union avec Antoine de Bourbon sont nés :
- Henri (1551-1553), duc de Beaumont
- Henri (1553-1610), d'abord roi de Navarre (1572-1610) sous le nom d'Henri III, puis roi de France (1589-1610) sous le nom d'Henri IV
- Louis-Charles (1555 - 1557), comte de Marle
- Madeleine (1556-1556)
- Catherine (1559-1604), duchesse d'Albret, comtesse d'Armagnac et de Rodez, mariée en 1599 à Henri II, duc de Lorraine
Titulature
De son propre chef, par héritage de son père Henri d'Albret :
- reine de Navarre (1555-1572)
- princesse de Bois-Belle
- duchesse d'Albret (1555-1572)
- comtesse de Foix, du Périgord, de Rodez, d'Armagnac, de Fézensac, de Bigorre, de Dreux, de Gause, du Perche, de L'Isle-Jourdain, de Porhoët, de Pardiac et de Guînes,
- vicomtesse de Limoges, de Béarn, de Tartas, de Lomagne, de Maremne, de Fézensaguet, de Dax, de Brulhois, de Cressey et d'Auvillars,
- baronne de Castelnau, de Caussade et de Montmiral,
- dame de La Flêche, de Baugé, de Nérac, de Sully, de Craon, de La Chapelle des Aix-dam-Gilon, d'Argent, de Clermont, de Villezon, d'Orval, d'Espineuil, de Château-Meillant, de Montrond, de Bruyères, de Dun-Le-Roi, de Saint-Gondom, de Corberin, de Chalucet, de Sainte-Hermine, de Prahec, de Lussac, de Champagne, de Blois et de Chisay.
Par son mariage avec Antoine de Bourbon, premier prince de sang :
- duchesse de Bourbon
- duchesse de Vendôme (1550-1562)
- duchesse de Beaumont (1550-1562)
Notes
- Paul-F. Geisendorf. Théodore, de Bèze. Genève, éd. Labor et Fides, 1949, p. 120.
- René Bianchi, le parfumeur florentin de Catherine de Médicis, aurait vendu des gants empoisonnés à la reine de Navarre. Le premier pamphlet à formuler cette accusation date de 1574, voir le Discours Merveilleux de la vie, actions et deportements de Catherine de Medicis, Royne-mere, édition critique s.d. Nicole Cazauran en collaboration avec l'équipe du Centre V.L. Saulnier, Genève, Librairie Droz, 1995. In-8°. 355p. (p. 200). Dans son célèbre roman La reine Margot (1845), Alexandre Dumas reprendra cette accusation.
- Les empoisonnements criminels au 16e siècle (1903) Robert, Marc :
- Encyclopédie tome 12 page 192 Denis Diderot :
- Note de 1723 sur le site de l'intégrale Voltaire, Jean-Marie :
- La France protestante ou vies des protestants français Eugène Haag (Théologien), Émile Haag :
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- Alphonse de Ruble, Le Mariage de Jeanne d'Albret, Paris, Adolphe Labitte, 1877. 321 p.
- Alphonse de Ruble, Antoine de Bourbon et Jeanne d'Albret, suite de Le mariage de Jeanne d'Albret, Tome premier, Tome second, Tome troisième, Tome quatrième, Paris, Adolphe Labitte, 1881-1886.
- Alphonse de Ruble, Jeanne d'Albret et la guerre civile, Suite de Antoine de Bourbon et Jeanne d'Albret, Paris, Émile Paul et Guillemin, 1897.
- Nancy Lyman Roelker, Jeanne d'Albret, reine de Navarre (1528-1572), Paris, Imprimerie nationale, 1979. 463 p.
- David M. Bryson, Queen Jeanne and the Promised Land : Dynasty, Homeland, Religion and Violence in Sixteenth-Century France, Brill, collection « Brill's Studies in Intellectual History », 1999.
- Evelyne Berriot-Salvadore, Philippe Chareyre et Claudie Martin-Ulrich (s.d.), Jeanne d'Albret et sa cour : actes du colloque international de Pau, 17-19 mai 2001, Paris, Honoré Champion, coll. « Colloques, congrès et conférences sur la Renaissance », 2004.
- Bernard Berdou d'Aas, Jeanne III d'Albret. Chronique (1528-1572), Paris, Atlantica 2002.
- Bernard Berdou d'Aas, Jeanne d'Albret reine de Navarre et vicomtesse de Béarn. Lettres suivies d'une ample déclaration, Paris, Atlantica, 2007.
Liens externes
- Biographie sur le site de la Société internationale pour l'étude des femmes de l'Ancien Régime (SIEFAR)
- Courte biographie sur le site du Musée virtuel du protestantisme français
- Traduction du Nouveau Testament en basque Par Jean de Liçarrague
- Musée Jeanne-d'Albret à Orthez, histoire du protestantisme béarnais
Voir aussi
Catégories :- Naissance à Saint-Germain-en-Laye
- Naissance en 1528
- Décès en 1572
- Personnalité de Lot-et-Garonne
- Personnalité des Pyrénées-Atlantiques
- Histoire des Pyrénées-Atlantiques
- Maison d'Albret
- Roi de Navarre
- Comte de Foix
- Comte de Bigorre
- Comte d'Armagnac
- Comte de Fézensac
- Comte de Rodez
- Vicomte de Béarn
- Épistolière
- La Rochelle
- Femme monarque
- Reine française
- Princesse française
- Duchesse française
- Comtesse française
- Vicomtesse française
- Baronne française
Wikimedia Foundation. 2010.