- Château de Chamarande
-
Château de Chamarande
La façade méridionale.Période ou style Louis XIII Type Château Architecte Nicolas de l'Espine Début construction 1654 Propriétaire initial Pierre Mérault Destination initiale Habitation Propriétaire actuel Conseil général de l'Essonne Destination actuelle Musée Protection Monument historique (1981) Coordonnées Pays France Région historique Hurepoix Département Essonne Région Île-de-France Commune française Chamarande Géolocalisation sur la carte : France
modifier Le château de Chamarande situé dans la commune française de Chamarande est la propriété du département de l'Essonne.
Sommaire
Situation
Le château est situé à Chamarande, dans l'ancienne province de Hurepoix, aujourd'hui département de l'Essonne et la région Île-de-France, à trente-neuf kilomètres au sud-ouest de Paris.
Histoire
Un premier château aurait été établi à Bonnes[Note 1] vers 811 par Arteld, missus dominicus et frère du biographe de Charlemagne, Eginhard. Toutefois, les fouilles effectuées à Chamarande établissent que le lieu ne fut jamais fortifié.
Un hôtel seigneurial y est en tout cas bâti au XVIe siècle probablement pour François Miron, prévôt des marchands de Paris et ami personnel du roi Henri IV, qui acquiert en 1603 les deux seigneuries constituant l'actuel domaine et y établit sa résidence. Cette demeure correspondait sans doute aux bâtiments de l'actuelle cour des communs. Après le décès de François Miron en 1609, le château passe à son fils Jean, qui agrandit le domaine. Mais le château souffre durant la Fronde et il est en mauvais état lorsqu'il est vendu en 1654 à Pierre Mérault, ancien fermier des gabelles, anobli par l'acquisition d'une charge d'écuyer et secrétaire du roi Louis XIV
C'est lui qui fait alors construire le château actuel dans le plus pur style Louis XIII. Il est attribué à Nicolas de L'Espine architecte du Roi. Le quadrilatère entouré de douves comprend alors le logis, flanqué latéralement par les communs[Note 2] L'entrée de la cour d'honneur est cantonnée de deux pavillons, celui de gauche abritant la chapelle. Le domaine est alors « orné de canaux, bassins et fontaines »[Note 3] dans le goût des jardins à la française. Endetté, Pierre Mérault vend le domaine en 1684 à Clair Gilbert d'Ornaison dit "Chamarande" du nom de son fief situé dans le Forez, premier valet de chambre du roi Louis XIV. C'est pour lui qu'en 1685, des lettres patentes de Louis XIV érigent Bonnes en comté de Chamarande.
À sa mort en 1737, le château passe par héritage à son cousin germain, Louis de Talaru, marquis de Chalmazel, maître d'hôtel de la reine Marie Leszczyńska. Celui-ci y fait travailler l'architecte réputé Pierre Contant d'Ivry, qui construit de nouvelles dépendances, au-delà du chemin vicinal près du village[Note 4], agrémente le parc d'une orangerie, d'un belvédère, d'une glacière, d'un bosquet ovale et d'un « jeu d'oye » avec un temple d'amour en son centre[Note 5] et d'une cascatelle. Il supprime le mur de la cour d'honneur le long des douves et place en avant du pont une grille de ferronnerie encadrée de deux lampadaires. Il modernise également les décors intérieurs du château[Note 6].
Dans les années 1780, une pièce d'eau est créée, avec en son centre une île bordée de cyprès chauves de Louisiane : la tradition l'attribue au peintre paysagiste Hubert Robert.
Après la Révolution française, Louis-Justin, marquis de Talaru, qui recouvre le domaine sous le Consulat, le fait remettre en état et fait redessiner le parc à l'anglaise. Maire de Chamarande, il réside au château jusqu'à sa mort, survenue en 1850. En 1852, le domaine est vendu à Pierre et René Robineau.
Le domaine devient en 1857 la propriété de Jean Gilbert Victor Fialin, comte puis duc de Persigny, ministre de l'Intérieur de Napoléon III, et alors ambassadeur de France à Londres. Il crée une galerie au rez-de-chaussée du château, qu'il meuble avec luxe, construit le mur d'enceinte du domaine, achève la transformation du parc à l'anglaise grâce au Comte de Choulot et fait planter des arbres exotiques. Près de la nouvelle grille d'honneur est placé un obélisque inspiré du Songe de Poliphile, qui se réfère probablement aux amours de Henri II et de Diane de Poitiers. En 1862, Persigny donne à Chamarande une fête pour l'anniversaire de l' impératrice Eugénie. Coïncidence ? Sur la commune de Saint-Germain l'Espinasse (Loire) terre natale du Duc de Persigny, s'élève depuis le Moyen Âge un fief de Chamarande ("la frontière sur le chemin" en celte) sur les rives du Fillerin.
Le duc de Persigny meurt en 1872. En 1876, le château est acquis par Anthony Boucicaut, fils du fondateur du Bon Marché, qui fait aménager une salle à manger des chasses dans le goût néo-Renaissance, ainsi qu'une ferme et un chenil. Il meurt l'année suivante et sa veuve épouse en secondes noces, en 1881, le docteur Laurent Amodru, maire de Chamarande jusqu'en 1922 et député de Seine-et-Oise. Après 1913, la cascade est ornée de copies des statues des fleuves du parc de Versailles.
De 1923 à 1951, le château est un haut lieu de formation du Scoutisme en France (la formation des responsables territoriaux des Scouts et Guides de France s'appelle toujours le Cham en référence à Chamarande). En 1950, le premier rassemblement des chorales À cœur joie a lieu à Chamarande, avant de devenir le Festival des Choralies à Vaison-la-Romaine.
En 1957, le dernier propriétaire privé est Auguste Mione, directeur d'une grande entreprise de travaux publics : « La Construction moderne française », avant le rachat du domaine, en 1978, par le conseil général de l'Essonne.
Architecture
Le domaine aujourd'hui
Le parc de Chamarande couvre une superficie de 98 hectares. Le domaine départemental est labellisé « Jardin remarquable ».
La cour des communs, abrite depuis 1999 le dépôt principal des Archives départementales de l'Essonne. Un silo creusé dans la cour du château, qui comprend huit étages en sous-sol, permet de stocker jusqu'à 32 kilomètres linéaires d'archives[Note 7].
En 2001, un centre d'art contemporain est installé à Chamarande à l'instigation de Dominique Marchès, fondateur du centre d'art de Vassivière. En saison, de mai à octobre, des festivals sur le conte, la musique, la danse, le cinéma ainsi que des rendez-vous autour des jardins et du patrimoine sont organisés dans le parc du domaine.
L'art contemporain au domaine
Après Dominique Marchès, c'est Judith Quentel qui dirige le centre d'art contemporain, depuis 2005.
Celui-ci a constitué une collection (intitulée L'esprit des lieux) grâce à un fonds départemental. Elle comprend notamment des œuvres de Lilian Bourgeat, Erik Samakh (flûtes solaires, dans le parc), Miguel Egana (Feuilles scies, 2001, dans le parc), Bert Theis (croix blanches géantes dans le parc) ou Philippe Ramette. Son parc de sculptures, recomposé en permanence, joue avec les fabriques du parc : la glacière abrite ainsi une installation sonore de Céleste Boursier-Mougenot.
En outre, l'orangerie présente des expositions monographiques de jeunes artistes :
- 2007 :
- Sammy Engramer
- David Évrard
- 2008 :
Notes
- nom primitif de Chamarande
- Ceux-ci portent la date de 1654.
- acte de vente de 1684
- auditoire, ferme et écuries, potager avec bassin rocaille
- .
- création du salon blanc
- En 2010, quinze kilomètres linéaires sont utilisés.
Pour approfondir
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
- Jean-Marie Pérouse de Montclos (dir), Guide du patrimoine Ile-de-France, Paris, Hachette, 1992, p. 157
- Bénédicte Ramade, « Chamarande, de découvertes en surprises », L'Œil, juillet-août 2007, p. 78
Sources
Catégories :- Château de l'Essonne
- Institution artistique
- Centre d'art contemporain
- Jardin remarquable
- Monument historique de l'Essonne
- 2007 :
Wikimedia Foundation. 2010.