- Miguel Egana
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Miguel Egaña
Miguel Egaña (né à Paris en 1952) est un artiste français. Après une jeunesse à la fois studieuse (diplômes de lettres et d'arts plastiques) et aventureuse (nombreux voyages au Maroc, Afghanistan, Inde, etc.), Miguel Egaña entreprend une activité artistique à partir de 1978-1979, principalement dans le champ des interventions urbaines. Bien qu'il ne soit pas un adepte de l'art conceptuel (qu'il juge trop didactique), il accepte l'invitation du galeriste Ghislain Mollet-Viéville et inscrit la proposition "L'art (c'est) secondaire" sur les vitres des fenêtres du lieu d'exposition tenu en étage, rue Beaubourg, par ce dernier. C'est cette formule que l'on peut lire actuellement sur une des fenêtres du MAMCO de Genève, dans l'appartement-galerie reconstitué par les soins de Christian Bernard. La même année (1979), il réalise l'intervention suivante: il colle, à l'aide de scotch transparent, l'inscription "art parasite" sur les vitres de photocopieurs à usage public. Les utilisateurs emportent ainsi, à leur insu, cette formule sur chacun de leurs exemplaires. Cette action lui vaudra de figurer parmi les artistes du courant "copy art" (cf. les articles de Christian Rigal dans la revue Actuel) et de lui donner, pour certains, le statut de précurseur du "virus" informatique. En 1981, Miguel Egaña investit la station de métro Chaussée d'Antin alors en état de réfection, et peint sur les parois remises à nu de grandes reproductions de peintures pariétales préhistoriques (des bisons); cette intervention, qu'il baptise "Altamira 2000" marquera l'acmé de son activité dans l'univers urbain, à laquelle il renoncera pour s'orienter vers d'autres pratiques. Dans les années quatre-vingts, il est, aux côtés de Jean-Luc Vilmouth, Claude Lévêque, Présence Panchounette, Nicole Stenger, Richard Baquié, dans le cadre de la Galerie de Paris dirigée par Eric Fabre, un des membres les plus actifs d'un nouvel "art de l'objet", poursuivant la tradition des surréalistes et du Nouveau Réalisme. En 1986, il réalise, en hommage à ses précurseurs surréalistes, les premiers "cadavres exquis" tridimensionnels qui associent, outre sa propre participation, les artistes Anne Vidal, Nicole Stenger, Richard Baquié et Carlos Kushnir. Dans les années quatre-vingt-dix, il modèle de nombreuses sculptures à base de viande hachée congelée, exposées dans des congélateurs de supermarché; on retiendra "La chair perdue", installation reprenant les formes des moulages des victimes de Pompéi, exposée dans divers lieux, dont le musée des Sables d'Olonnes (1994)et "l'hermaphrodite endormie", copie grandeur nature du célèbre original du Louvre, montrée au Centre d'art de Tarbes (1994). Depuis, il s'est orienté vers une pratique plus proche du Land Art et des installations jardinières : on citera son "Jardin de Guerre" , agrandissement géant et in situ de motifs de camouflage militaire (Parc de Tecomah, Jouy-en-Josas, 2000) et ses "feuilles-scies" (feuilles géantes peintes en rouge découpées dans du métal), visibles en permanence dans le parc de sculptures du château de Chamarande (Essonne). Dessinateur, il a collaboré à "L'imbécile", la revue satirique dirigée par Fréderic Pajak, et a réalisé deux livres de dessins, La Joie de vivre (préface de Didier Ottinger, éditions Buchet-Chastel, 2004) et Dessins(textes de Loïc Bodin et d'Emmanuel Pernoud, éditions du Panama, 2006).
Publications
- Miguel Egaña, La Joie de Vivre, préface de Didier Ottinger, Buchet-Chastel, 2004.
- Miguel Egaña, Dessins, textes d'Emmanuel Pernoud et Loïc Bodin, éditions Panama Musée, 2006.
Miguel Egaña (dir.), Du Vandalisme, éditions La lettre volée, Bruxelles, 2005.
Catégories : Artiste français | Naissance en 1952
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