Chris Evert

Chris Evert
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Chris Evert
(épouse Lloyd[1])
Chris Evert
Carrière professionnelle
1972 – 1989
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Naissance 21 décembre 1954 (1954-12-21) (56 ans)
États-Unis Fort Lauderdale
Surnom Chrissie
Taille / poids 1,68 m (5 6) / 57 kg (125 lb)
Prise de raquette Droitière
Revers à deux mains
Int. Tennis Hall of F. Membre depuis 1995
Palmarès
En simple
Meilleur classement 1re (10/06/1985)
En double
Meilleur classement 13e (12/09/1988)
Meilleurs résultats en Grand Chelem
Aust. R.-G. Wim. US
Simple V(2) V(7) V(3) V(6)
Double F(1) V(2) V(1) 1/2
Mixte 1/4 F(1)
Titres par équipe nationale
Fed Cup 8 (1977-82, 1986, 1989)
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Christine Marie Evert, plus connue sous le nom de Chris Evert, est une joueuse de tennis américaine née le 21 décembre 1954 à Fort Lauderdale, en Floride.

Son père, lui-même joueur de tennis professionnel, l'encourage très tôt dans ce sport. Sous sa tutelle, elle atteint le premier rang national des moins de 14 ans. Après une saison 1971 spectaculaire qui la voit remporter 46 matchs d'affilée, elle fait son entrée sur le circuit professionnel féminin le 21 décembre 1972.

Malgré sa timidité et sa discrétion, ses exploits sportifs la propulsent immédiatement sous le feu des projecteurs : sa demi-finale à l'US Open (1971), sa première victoire dans un tournoi du Grand Chelem (1974), mais aussi sa romance avec Jimmy Connors, contribuent à sa célébrité naissante.

Chris Evert est la première joueuse à dépasser les 1 000 victoires en individuel (pendant les Internationaux d'Australie en 1984) et à se classer numéro un mondiale à cinq reprises (1975 à 1977, 1980 et 1981). Pionnière en matière de revers à deux mains, elle établit un record en 1974 en gagnant 54 matchs de rang (record battu par Navrátilová dix ans plus tard), et en s'octroyant au minimum un tournoi du Grand Chelem chaque année pendant 13 années consécutives (de 1974 à 1986), mieux que quiconque dans l'histoire du tennis.

Chris Evert a gagné six fois l'US Open entre 1975 et 1982, dont quatre à la suite (1975 à 1978) : c'est le record du tournoi. Quasi-imbattable sur terre battue, elle établit un improbable record de 125 matchs gagnés consécutivement sur cette surface entre 1973 et 1979, soit six ans d'invincibilité. Elle gagne Roland-Garros à sept reprises (record absolu) et trois fois Wimbledon. Élue Athlète féminine de l'année par Associated Press à quatre reprises, elle reçoit le titre de Sportive de l'année du magazine Sports Illustrated en 1976.

En 1979, elle se marie avec le joueur de tennis britannique John Lloyd dont elle divorce en 1987 pour se marier en 1988 avec l'ancien skieur olympique Andy Mill avec qui elle a eu 3 garçons. Divorcée à nouveau, elle épouse en juin 2008 le golfeur australien Greg Norman[2].

Elle met fin à sa carrière professionnelle après l'US Open en 1989 avec 1 309 victoires à son compteur.

Ses 157 titres en simple (dont 18 en Grand Chelem) en font la deuxième joueuse de tennis la plus titrée de tous les temps, hommes et femmes confondus, derrière son éternelle rivale Martina Navrátilová.

En 1995, elle est élue à l'unanimité pour son entrée au International Tennis Hall of Fame. En 2005, les journalistes américains de Tennis Magazine l'ont élue au 4e rang des « quarante plus grands champions de tennis de ces quarante dernières années » (hommes et femmes confondus), derrière Steffi Graf (3e) et devant Björn Borg (5e)[3].

Sommaire

Biographie

Chris Evert est née le 21 décembre 1954, à Fort Lauderdale, en Floride.

Elle a 16 ans quand elle atteint les demi-finales de Forest Hills en 1971, (ancien lieu de l'US Open, actuellement situé à Flushing Meadows). À 17 ans, elle joue les demi-finales de Wimbledon dès sa première participation, exploit seulement renouvelé par Anna Kournikova en 1997.

À 18 ans, elle dispute les finales de Roland Garros et de Wimbledon (1973).

À 19 ans, elle gagne ces deux tournois.

Jusqu'en 1987, elle remporte toujours au moins un tournoi du Grand Chelem par an. Finalement, elle décroche 18 tournois majeurs, dont 7 à Roland Garros (le record absolu).

Chris Evert est la première enfant prodige de la nouvelle génération féminine qui en promet beaucoup. De taille moyenne (1 m 64), bien proportionnée mais sans muscles saillants comme une athlète, elle est joliment vêtue avec son ruban de couleur sur le front. Son visage régulier affiche une concentration exemplaire. Chris s'installe au fond du court pour y tirer, avec une régularité de métronome, des balles longues qui frisent les lignes. Jamais une joueuse n'avait été aussi précise et régulière dans un monde du tennis jusqu'alors dominé par les joueuses d'attaque (King, Court, Goolagong, Wade). Alors que les filles qui jouent service-volée gagnent la plupart de leur point en 3-4 coups de raquette, la longueur et la régularité du jeu de Chris Evert les bloque au fond du court, domaine dans lequel elles sont fragiles. Elles se voient en effet obligées d'attaquer la moindre balle courte... qui peut arriver seulement au bout du dixième échange ! Si elles sont toujours là, elles doivent monter au filet, mais s'exposent alors à des passings-shots et lobs d'une précision diabolique.

Sa technique est complète. Elle est le fruit d'un enseignement qui a commencé à l'âge de 6 ans avec son professeur de père qui lui apprend à jouer le plus long possible pour briser le jeu de ses adversaires : un tennis solide, académique, sans faille, mécanisé, automatisé, et repoli chaque jour durant des heures. Son tennis est basé sur la régularité et la précision de ses coups de fond de court. Elle n'est ni la plus rapide ni la plus puissante des joueuses, mais sa vélocité et sa coordination sont prodigieuses. Elle cherche à s'appuyer sur les faiblesses adverses, qu'elle parvient parfaitement à mettre en évidence grâce à sa lucidité et à ses qualités nerveuses hors-normes. Son père lui a toujours appris à ne pas dévoiler ses émotions sur un court pour ne pas donner d'indications à son adversaire.

Il ressort de la gamme de ses coups : un revers à deux mains (à plat ou légèrement recouvert) meurtrier en passing-shot, un lob très précis, un amorti bien masqué, une volée bien préparée quand elle monte au filet (ce qu'elle fait rarement mais plus souvent qu'à ses débuts). Chris Evert ne lifte que très rarement tant son contrôle de la balle est important. Son visage fermé est le fruit d'une concentration extrême qui lui permet de coordonner son jeu. Affronter Evert, c'est passer un véritable test tactique redouté par toutes les joueuses. Comme sur des rails sur sa ligne de fond du court, elle distribue les échanges en cadence, accélérant ou ralentissant indifféremment.

Chrissie, son surnom, commet en tout cas très peu de fautes, car son jeu de jambes lui procure un excellent placement et des temps de préparation très courts : elle semble jouer avec facilité. Froide, déterminée, elle affiche une certaine coquetterie (maquillage, tenue très féminine) qui la distingue de ses rivales. Peu appréciée à ses débuts, Chris devient néanmoins la joueuse la plus populaire du circuit moderne, le public la soutenant outrageusement (surtout aux États-Unis) dans ses combats légendaires contre Martina Navrátilová (qui choque l'Amérique puritaine des années Reagan en affichant ses muscles et son homosexualité). Navrátilová, qui a des coups de cœur pour Chris et d'autres joueuses, est souvent apparue aux yeux du public comme le monstre venu du bloc communiste et qui veut barrer la route de la jolie princesse américaine, Dark Vador contre Blanche Neige, dixit Martina elle-même.

  • De janvier à septembre 1971 et bien que rencontrant des séniors, elle accumule les victoires : 46 consécutives, ce qui révèle sa précocité. Beaucoup de joueuses s'écroulent contre son jeu régulier et sa solidité mentale. Elle atteint ses premières demi-finales en Grand Chelem(US Open 1971) alors qu'elle n'est pas tout à fait professionnelle, la première de ses 52 (record absolu) demi-finales dans les tournois majeurs.
  • 1972 : première demi-finale à Wimbledon où elle défie Evonne Goolagong. Leur style et leur tempérament sont diamétralement opposés. L'aînée l'emporte finalement.
  • 1974 : elle réussit le doublé Roland Garros-Wimbledon (terre battue-gazon). Mais Billie Jean King remporte encore l'US Open et elle est considérée par les journalistes comme la première joueuse mondiale. Chris se rapproche cependant du trône puisqu'elle gagne 16 tournois dans l'année.
  • 1975 : à 20 ans, elle réédite sa victoire à Roland Garros et sort vainqueur à l'US Open. Le 3 novembre, elle devient officiellement numéro 1 mondiale au classement informatisé (elle le sera encore en 1985). Elle a déjà gagné beaucoup d'argent. Ce qui ne l'empêche pas, l'année suivante, après ses victoires à Wimbledon et Forest Hill, et de prendre la relève de Billie Jean King pour réclamer la revalorisation des prix féminins. Chris est battue pour la première fois par Martina Navrátilová en quart de finale à Los Angeles. Martina émue, prend des sommnifères pour dormir tant son excitation est grande. Mais, ce n'est qu'une brèche. À chaque fois que c'est important, Chris bat Martina (finale Roland Garros 1975, 1/2 finale US Open 1975). Elle remporte 16 tournois et 94 matchs pour 6 défaites.
  • 1976-1977 : Chris lâche la concurrence. Elle remporte Wimbledon et l'US Open. Elle inscrit son nom à 12 tournois pour seulement 5 défaites. Elle bat Martina en demi-finale de Wimbledon. Chris est numéro 1 en fin d'année, Evonne Goolagong n°2 et Martina n°3. Quand elle remporte l'US Open pour la 3e fois consécutive en 1977, elle en est à sa 513e victoire professionnelle : elle n'a pas encore 23 ans, et elle gagne plus d'argent que Björn Borg, preuve du succès grandissant du circuit féminin, du moins aux États-Unis. Chris est battue à Wimbledon par Virginia Wade qui réussit à garder la balle dans le court et qui a surtout le bon goût de gagner en finale en présence de la reine Elisabeth II (qui s'ennuie, elle déteste le tennis, et ne reviendra plus avant l'édition 2010). Au cours de ce même Wimbledon, Chris est confrontée à une gamine de 14 ans avec des couettes et une robe à carreaux, qui déchaîne l'enthousiasme du public anglais. Elle joue comme Chris, dont elle semble être la petite sœur. Sur un court central archi-comble (qui à la même époque aurait été désert à Roland Garros) Tracy Austin est battue 6/1 6/1 au 3e tour mais prend rendez-vous avec l'avenir. Chris gagne 11 tournois dans l'année, soit 70 matchs pour 4 défaites. Un moment fiancée à Jimmy Connors, elle se jette dans les bras du fils du président des États-Unis (Gerald Ford), puis dans ceux de Burt Reynolds avant d'épouser en avril 1979 le joueur de tennis britannique John Lloyd (qui va dès lors sombrer au classement).
  • 1978 : Chris est battue pour la première fois dans un Grand Chelem par Martina Navrátilová à Wimbledon. Chris est très souriante, malgré sa défaite. Ce sera moins le cas un an plus tard. Le lendemain, Chris perd sa place de numéro 1. Elle gagne néanmoins pour la 4e année consécutive l'US Open (record du tournoi) et le Masters contre Navrátilová. Cette victoire est décisive pour l'octroi de cette nouvelle distinction honorifique qu'est le titre de championne du monde. Martina Navrátilová finit l'année au premier rang mais Chris est sacrée championne du monde. Elle gagne 7 titres (alors sa moins bonne performance), 56 matchs pour 3 défaites. Chris a la satisfaction d'avoir battu Martina trois fois après Wimbledon (Atlanta, Colgate Series Championships, Tokyo).
  • 1979 : après 125 victoires consécutives sur terre battue (record mondial de victoires consécutives sur une surface), Tracy Austin (16 ans) la bat en demi-finale de Rome après plus de trois heures de combat. Elle met fin à 2096 jours de domination de Chris sur terre battue. Ce qui représente 24 tournois gagnés de rang depuis 1973 et 37 matchs remportés à la suite sans perdre un set entre 1975 et la Coupe de la Fédération en 1979. Elle constitue une autre série de 64 victoires, série interrompue par Hana Mandlíková en 1/2 finale de Roland Garros en 1981. Ce qui lui fait donc un total de 191 matches sur terre battue depuis 1973, et seulement 2 défaites... Grandiose ! On la croit sur le déclin, même après sa victoire à Roland Garros, sa 3e (elle n'y avait pas joué depuis sa victoire en 1975), Evert (désormais appelée Evert-Lloyd ou uniquement Mrs Lloyd à Wimbledon) est battue dans les finales de Wimbledon par Navrátilová (comme en 1978) et l'US Open par Tracy Austin qui l'empêche ainsi de remporter son 5e titre consécutif à New York, ce qui paraît être une passation de pouvoir. Austin devient la plus jeune gagnante de l'US Open à 16 ans (elle gagne à nouveau deux ans plus tard). Elle joue comme Evert, mais avec plus de punch. La presse américaine brûle celle qu'elle a adorée la veille : on parle de déclin. Non seulement Martina est numéro 1, mais Tracy se rapproche dangereusement. Chris a perdu 13 matchs cette saison, dont 5 contre Martina et 2 contre Tracy, ce qui ne lui était jamais arrivé. Elle a tout de même remporté 8 tournois, dont Roland Garros.
  • 1980 : on s'attend à sa chute devant les cadettes américaines (Andrea Jaeger qui entre dans les 10 meilleures à 15 ans, et Tracy qui est numéro 2). Tracy Austin lui inflige 3 défaites écrasantes (6/3 6/1 - 6/3 6/0 - 6/2 6/1) et devient numéro 1 mondiale à 17 ans (record de l'époque). Chris rétrograde même pour la première fois au 3e rang. Evert se retire quelques semaines. On la croit perdue, elle revient pourtant. À Rome, elle remporte le titre en perdant 3 sets en 4 rencontres. À Paris, elle gagne pour la 4e fois, mais sans convaincre, le tournoi étant déserté par les meilleures qui se consacrent à Wimbledon. Il faut dire que les prix accordés aux joueuses à Roland Garros sont faibles et que le public n'hésite pas à siffler une partie féminine qui lui déplaît. Depuis sa première participation au tournoi, en 1973, elle n'a connu, jusque là, qu'une fois la défaite, en finale 1973, face à l'Australienne Margaret Smith Court. À Wimbledon, après avoir pris sa revanche sur Navrátilová en demi-finale, qui l'avait battue les deux années précédentes, c'est la doyenne Evonne Goolagong qui la contraint à s'incliner. En dehors de Navratilova, Evonne Goolagong est d'ailleurs la seule joueuse à avoir battu Chris Evert plus de dix fois dans toute sa carrière (13 victoires contre 26 pour Evert). Mais c'est l'US Open qui va prouver qu'Evert n'est pas finie. Chris n'est que la 3e tête de série du tournoi, derrière Martina et Tracy. Le tirage au sort lui a fixé sa jeune compatriote en demi-finale. Peu imaginent une victoire de l'ancienne reine contre la nouvelle car Austin a remporté leurs cinq dernières confrontations dont la finale de l'US Open en 1979. Leur jeu est similaire : même revers à deux mains à plat, même régularité effrayante qui peut les mener à dépasser les 45 coups de raquette dans un échange, même solidité technique et mentale. Mais Tracy, de 8 ans sa cadette possède dans sa raquette des accélérations décisives. Chris perd le premier set (6/4), bien que jouant parfaitement, mais elle s'impose finalement en donnant une leçon tactique exceptionnelle à son adversaire. C'est une renaissance pour Chris, tant Austin la faisait douter. En finale, elle sort la toute jeune Hana Mandlíková qui avait écarté Navrátilová en huitième de finale. Le public fait un triomphe à Evert (les Américains adorent les histoires de reconquête) qui gagne pour la 5e fois son tournoi fétiche. Chris Evert-Lloyd reprend son trône et devient une nouvelle fois championne du monde. Elle a gagné 8 titres (7 défaites).
  • 1981 : Chris inflige 6/0 6/0 en finale d'Amelia Island à Navrátilová. C'est la seule fois où Martina prend une telle raclée ! Pourtant, Mandlíková la domine nettement en demi-finale à Roland Garros, alors qu'Evert restait sur 6 titres consécutifs depuis le début de l'année! C'est la première fois qu'elle n'atteint pas la finale de ce tournoi. Evert prend une éclatante revanche à Wimbledon, en remportant, à nouveau, après 3 finales perdues consécutives, le titre londonien. C'est son 3e et dernier titre à Wimbledon. À l'US Open, après une nouvelle victoire sur Mandlíková, c'est Navrátilová qui la sort au stade des demi-finales après un superbe match dans lequel Chris a mené 4/2 au 3e set. Là aussi, depuis 1975, elle avait toujours atteint les finales de ce tournoi. Evert retourne à l'Open d'Australie (qui ne valait presque plus rien jusqu'au retour des meilleures mondiales en 1981), tournoi qu'elle n'avait plus disputé depuis sa finale perdue face à Goolagong en 1974 : c'est à nouveau en finale qu'elle échoue et une fois encore face à Martina Navrátilová. Chris garde néanmoins la place de numéro 1 malgré la victoire d'Austin à l'US Open et au Masters (Evert et Austin se sont livrées une bataille titanesque de 3 heures 30 en match de poule que Chris a finalement gagné mais deux jours plus tard, elle doit l'affronter à nouveau en demi-finale et Tracy l'écrase). Elle est, pour la dernière fois, promue championne du monde de la saison. Elle remporte 9 tournois pour seulement 6 défaites.
  • 1982 : elle est sortie en 1/2 finales de Roland Garros par Andrea Jaeger qui l'a déjà vaincue à deux reprises au printemps. En finale, Martina Navrátilová joue de manière spectaculaire son jeu d'attaque, ce qui enchante le public. Grâce à cette victoire, Martina redevient numéro 1 mondiale (jusqu'en juin 1985). À Wimbledon, Chris perd son titre contre Martina avec laquelle les relations sont à l'époque exécrables. Chris gagne pour la 6e et dernière fois l'US Open. Martina est battue à la surprise générale en quart de finale par Pam Shriver. Elle évoque une curieuse maladie transmise par les chats pour expliquer sa contre-performance. Ce que personne ne croit... alors que c'était bien vrai ! Evert retrouve Navrátilová en finale des Championnats d'Australie. Chris l'emporte en jouant un tennis de rêve (82% de premières balles). Elle monte beaucoup plus que d'habitude, ce que n'aime pas Martina. Cette dernière, qui n'a perdu que trois matchs dans l'année, est logiquement sacrée championne du monde comme en 1979. Chris en a perdu 6 mais elle a encore accroché 10 tournois à son palmarès.
  • 1983 : sa plus mauvaise année avec seulement 6 tournois gagnés, 9 défaites dont 6 contre Martina. Bien que remportant Roland Garros, elle échoue pour la première fois avant le stade des demi-finales dans les autres tournois du Grand Chelem, tout d'abord à Wimbledon où malade, elle est battue au 3e tour par Kathy Jordan, puis à l'US Open, avec une sévère défaite en finale face à Navrátilová 6-1 6-3. D'ailleurs, elle ne lui prend qu'un set dans l'année. Au Masters, elle perd 6/2 6/0 en finale contre Martina. Evert termine quand même 2e au classement mondial, avec un titre majeur. Tracy Austin ne joue plus ou presque à cause de problèmes de dos. Andrea Jaeger et Hana Mandlíková sont inconstantes.
  • 1984 : elle réussit l'exploit de disputer les quatre finales du Grand Chelem, mais ne gagne que l'Open d'Australie face à Helena Suková, qui a battu Navrátilová en demi. Ses défaites, elle les concède toutes face à Navrátilová. Chris a été écrasée à Roland Garros par Martina mais à Wimbledon et à l'US Open, elle se bat comme une lionne. Il faut dire que 1984 est la grande année de Navrátilová qui gagne 74 matchs consécutivement (exit le record de Chris de 1974) de janvier à décembre! Chris se venge sur les autres qui avaient cru déceler un fléchissement de sa part. A Wimbledon, elle inflige une correction en demi-finale à Mandlíková (6-1, 6-2) après que celle-ci eut proclamé qu'elle se voyait déjà en finale... sans mentionner le nom de Chris Evert sur sa route!
  • 1985 : elle remporte enfin un match face à son éternelle rivale Navrátilová, à Key Biscayne. Depuis l'Open d'Australie en 1982, Chris n'avait jamais plus battu Martina. Elle remporte face à la même adversaire la mémorable finale de Roland Garros (6-3 6-7 7-5 en 2 heures 51 minutes). Chris mène 6/3 4/2 avec 2 balles de 5/2, avant de perdre le set au jeu décisif! Dans la dernière manche, elle mène 3/1 , 5/3, mais elle doit sauver 3 balles de break (0/40) à 5 jeux partout.. autant dire des balles de match puisque Martina sert ensuite. Chris s'en sort par un passing-shot de revers placé dans un mouchoir. Elle reprend à Martina la place de numéro 1 à l'ordinateur de la WTA, ce qui lui vaudra le rang de tête de série numéro 1 à Wimbledon. Martina prend sa revanche en finale de Wimbledon et c'est Hana Mandlíková qui lui barre la porte de la finale de l'US Open. C'est la première fois que Mandlíková bat Evert à l'US Open après 4 défaites consécutives. Hana bat Martina au cours d'une finale grandiose. C'est la première fois qu'un titre du Grand Chelem échappe à Chris ou à Martina depuis la victoire de Tracy Austin dans ce même US Open quatre ans plus tôt. Chris est toujours numéro 1 après l'US Open et leur moyenne sont identiques. Seuls les championnats d'Australie vont définitivement les départager pour 1985. Martina gagne, en 3 sets. Evert remporte quand même cette même année 9 tournois et dispute à Martina sa place de leader jusqu'au bout (si Chris avait remporté le 3e set de la finale de l'Open d'Australie, c'est elle qui aurait mérité le titre de championne du monde). De plus, elle redevient numéro 1 pendant 6 mois, ce qui ne lui était plus arrivé depuis 1982.
  • 1986 est l'année de sa dernière victoire en Grand Chelem (sa 18e), à Roland Garros pour la 7e fois, face à Navrátilová. De 1974 à 1986, soit 13 années, elle remporte au moins un tournoi du Grand Chelem par an (record). Les deux Tchécoslovaques Mandlíková et Suková sont ses bourreaux en demi-finales de Wimbledon et l'US Open. Pour la première fois depuis 1972, Evert ne participe pas à au moins une des finales des deux tournois du Grand Chelem les plus prestigieux. Evert est en effet victime d'une blessure au genou gauche qui l'handicape dès le printemps, après un début de saison excellent (cinq victoires en tournois). Elle interrompt sa saison après l'US Open mais reste néanmoins l'incontestable n°2 mondiale. Mais la toute nouvelle numéro 3 mondiale Steffi Graf la menace sérieusement au classement, aidée par sa première victoire contre Evert au tournoi de Hilton Head après six défaites consécutives. 1986 est aussi l'année du divorce avec son mari John Lloyd.
  • 1987 commence à sonner pour l'Américaine comme le début de la fin. D'ailleurs, elle n'hésite pas à parler de retraite. Elle n'atteint plus aucune finale dans les 3 tournois du Grand Chelem auxquels elle participe, battue par Navrátilová en 1/2 finales de Roland Garros et Wimbledon. Mais surtout, pour la première fois à l'US Open, elle est battue en quart de finale par une joueuse de second plan (Lori McNeil). Après 16 demi-finales consécutives, son échec sonne comme un crépuscule. Aux Masters, elle est sortie par Sylvia Hanika qui ne lui avait jamais pris un set lors des 14 rencontres précédentes. Ajouté à cela des défaites contre Manuela Maleeva, Kate Gompert ou Pam Shriver (qui avait encaissé 18 défaites de rang et seulement deux sets remportés avant de battre Chris!), beaucoup poussent l'Américaine à tirer sa révérence. Chris Evert est descendue au 3e rang mondial (Steffi Graf étant devenue numéro 2 en mars puis numéro 1 en août).
  • En 1988, on s'attend à sa chute, et c'est avec surprise qu'on assiste à son étonnant début de saison. Chris Evert bat Martina Navrátilová en demi-finale des Championnats d'Australie dans le nouveau stade de Flinders Park, au plus grand plaisir du public. Martina, très brillante contre Helena Suková en quart, joue un match médiocre contre Chris qui passe parfaitement. Pour la 6e fois en 6 participations, Evert joue la finale contre la nouvelle terreur en jupon, Steffi Graf qui s'est emparée du trône de première mondiale le 16 août 1987 après la défaite de Martina contre Chris à Los Angeles. Evert est menée 6/1 5/1 en moins de 45 minutes et passe à 2 points de la défaite. Elle aligne pourtant 5 jeux consécutifs en prenant tous les risques. Elle pilonne le revers de Graf et lance de grandes accélérations sur son coup droit. Elle se retrouve à 2 points d'égaliser à une manche partout! Mais elle perd finalement au jeu décisif. À Key Biscayne, Evert se qualifie pour sa 4e finale de rang en gagnant le plus beau match du tournoi féminin en quart contre Helena Suková (6/7 7/5 6/4). Steffi Graf met près de deux heures à battre Chris Evert alors qu'elle l'avait écrasée 12 mois plus tôt dans ce même tournoi. C'est la preuve que Chris est revenue à un excellent niveau à plus de 33 ans. Elle le confirme en écrasant Martina Navrátilová en finale de Houston (6/0 6/4), pourtant victorieuse de 5 tournois consécutifs depuis le début de l'année 1988. Martina, très émotive, craque un peu devant le public (elle avait déjà été battue par Chris en 1987 dans ce tournoi). Blessée au talon d'Achille à Roland Garros, Evert est sortie pour la première fois avant les 1/2 finales à Roland Garros, par Arantxa Sánchez Vicario (16 ans) au 3e tour, au cours d'un match interminable (2 heures 30 pour 2 sets) disputé sur le court n°1 et pris d'assaut par le public, venu assister, dans un silence quasi-religieux, à la chute de la Reine qui se bat courageusement (6 balles de match sauvées). C'est sa dernière apparition en France. Elle se ressaisit à Wimbledon, ou elle n'est pas loin de battre Navrátilová en 1/2 finales (6/1 4/6 7/5). La fin de match (leur 78e) est très litigieuse et la poignée de main très froide. C'est toujours en 1/2 finales (sa 17e en 18 participation!), qu'elle est forfait, (une première dans l'histoire du tournoi à ce stade de la compétition), à cause d'une gastroentérite, ne pouvant disputer son match face à Steffi Graf. C'est cette année qu'elle remportera son 157e et dernier tournoi, à la Nouvelle Orléans. Durant l'été, elle épouse l'ancien skieur Andy Mill, en secondes noces. Elle reste numéro 3 derrière Steffi et Martina. En fin d'année, elle confirme que 1989 sera sa dernière année.
  • En 1989, Chris Evert perd sa troisième place au profit de Gabriela Sabatini en février. Elle joue du très bon tennis contre Graf à Boca Raton (défaite en 3 sets). Surtout, elle dispute une nouvelle finale à Key Biscayne, (sa 5e en 5 participations) face à Gabriela Sabatini. La jeune terreur Monica Seles, à 15 ans, bat Chris de 19 ans son aînée en finale à Houston. Cette défaite la pousse sans doute à déclarer forfait à Roland Garros. À Wimbledon, elle frôle la catastrophe en 1/4 de finale quand une illustre inconnue (du nom de Laura Golarsa) se met à jouer comme si elle était une des dix meilleures. Evert est menée 5 jeux à 2 au dernier set mais elle s'en sort remarquablement. Elle est en demi-finale pour la 17e fois en 18 participations consécutives, sa 52e demi-finale en Grand Chelem. Graf ne lui laisse que 3 jeux. À l'US Open, Evert remporte son 101e match (le record absolu) en écrasant Monica Seles (que beaucoup voyait gagner). Mais Zina Garrison la prive de retrouvailles à émotions contre Martina en demi. Elle termine l'année en remportant avec les États-Unis, la Fed Cup face à l'Espagne et finit au 10e rang. Elle aura donc été classée parmi les 10 meilleures joueuses du monde pendant 19 années consécutives.
  • 2007, Chris Evert et Andy Mill divorcent.
  • 2008, Chris Evert se marie avec le golfeur australien Greg Norman.
  • 2009, Chris Evert et Greg Norman divorcent[4].

Conclusion

Suzanne Lenglen et Helen Wills ont sorti le tennis féminin de son écrin mondain pour en faire un sport à part entière. Maureen Connolly a apporté la jeunesse, et si Billie Jean King a prouvé que l'on peut être une femme et gagner, Chris Evert a quant à elle démontré que l'on peut gagner et conserver une féminité traditionnelle. Avec son jeu de fond de court ultra-classique, Chris a tout gagné. Sa rivalité avec Martina Navrátilová a popularisé le tennis féminin dans le monde entier. Sans avoir la puissance ou la rapidité de ses rivales, Chris se construit un palmarès monumental grâce à la maîtrise parfaite de sa technique et des qualités nerveuses qui resteront comme un modèle du genre dans l'histoire du tennis. En outre, Chris a fait attention à l'image de la joueuse de tennis. Elle a tenté de donner une image séduisante et rassurante de la joueuse de tennis, grâce à ses robes, son élégance et sa gestuelle très féminine qui firent sensation sur tous les courts de tennis. Elle s'investit à la tête de l'association des joueuses (plus que Graf par exemple), en défendant l'intérêt du circuit féminin, dans la lignée de Billie Jean King.

Palmarès (partiel)

En simple dames

En double dames

En double mixte

Parcours en Grand Chelem

Parcours aux Masters

Parcours aux Jeux olympiques

Coupe de la Fédération

Classements WTA

Records et statistiques

  • 18 titres du Grand Chelem (Margaret Court 24, Steffi Graf 22, Helen Wills 19, Martina Navrátilová 18), dont au minimum un par an pendant 13 années consécutives ;
  • 157 titres en simple, soit 10 de moins que Navrátilová (mais cette dernière a joué 343 tournois pour atteindre ce total, contre seulement 289 pour Evert) et 50 de plus que Graf ;
  • 260 semaines passées en tant que première joueuse mondiale (3e performance derrière Graf et Navrátilová) ;
  • 1 309 matchs gagnés pour 145 défaites, soit 90,03 % de victoires (record absolu) ; 43 de ces 145 défaites ont été concédées face à Navrátilová ;
  • de 1971 à 1988, a toujours remporté au moins un tournoi ;
  • a gagné 125 matches consécutifs sur terre battue de 1973 à mai 1979 (série interrompue par Tracy Austin en demi-finale des Internationaux d'Italie) ;
  • a joué 52 demi-finales en Grand Chelem en 56 participations.

Notes et références

  1. de 1979 à 1987
  2. Greg Norman et Chris Evert se sont mariés AFP
  3. (en) Liste complète et portraits des quarante lauréats sur le site officiel de Tennis MagazineSampras est premier, devant Navrátilová.
  4. (fr) Chris Evert et Greg Norman divorcent
  5. En raison de circonstances extérieures au tournoi, la finale n'a pu être jouée. Les finalistes se partagent les gains et les points au classement WTA mais aucune n'emporte le titre.
  6. a, b et c L'Open d'Australie est organisé en décembre de 1978 à 1985.
  7. a et b L'Open d'Australie a lieu deux fois (janvier et décembre) en 1977.
  8. a et b L'Open d'Australie n'est pas organisé en 1986.
  9. Pas de tableau double mixte à l'Open d'Australie de 1970 à 1985.

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