- Chièvres
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Chièvres Géographie Pays Belgique Région Région wallonne Communauté Communauté française Province Province de Hainaut Arrondissement Ath Coordonnées Superficie
– Surface agricole
– Bois
– Terrains bâtis
– Divers46,91 km² (2005)
87,05 %
2,16 %
10,00 %
0,80 %Données sociologiques Population
– Hommes
– Femmes
Densité6 408 (1er janvier 2008)
49,11 %
50,89 %
137 hab./km²Pyramide des âges
– 0–17 ans
– 18–64 ans
– 65 ans et +(1er janvier 2008)
22,50 %
61,41 %
16,09 %Étrangers 3,12 % (1er janvier 2008) Économie Taux de chômage 11,82 % (janvier 2009) Revenu annuel moyen 12 983 €/hab. (2005) Politique Bourgmestre Michel Miroir Majorité PS Sièges
PS
MR
UNION17
9
5
3Sections de commune Section Code postal Chièvres
Grosage
Huissignies
Ladeuze
Tongre-Saint-Martin
Tongre-Notre-Dame7950
7950
7950
7950
7950
7951Autres informations Gentilé Chièvrois(e) Zone téléphonique 068 Code INS 51014 Site officiel www.chievres.be modifier Chièvres (en wallon Chieve) est une ville francophone de Belgique située en Région wallonne dans la province de Hainaut.
Toponymie
Le nom « Chièvres » est dérivé du latin Cervia, c'est-à-dire Parc aux cerfs, ou même bois aux cerfs/biches/chevreuils. Mentionnée en 828 dans une œuvre d'Eghinhard : "Quarta die post patrationem huius miraculi, id est 7 kal octobris, iuvenis quidam surdus et mutus, sinistra quoque manus contractus, nomine Hunwaldus de villa Cervio munucupata, cum ante sacras matyrum reliquias venisset atque ibi suppliciter orasset, statim per virtutem Christi, depulsis omnibus quibus afficiebatur, aut ex contractione nervorum in manu fuisset aliquo (...)". Cette graphie réapparaît vers 869-75.
On trouve plus tard
- – Scirvia (1093-1110) ;
- – Cirvia (1127) ;
- – Cirve (1194, dans la charte-loi) ;
- – Chilvia (1200)- Chirvia (1210).
« Chievres » est moderne. La forme est apparue dans le dernier quart du XVIe siècle, et s'est généralisée au XVIIe siècle.
Situation
Chièvres est située près de la grande route de Ath à Mons; à 6 km d'Ath et à 18 km de Mons.
Terrain presque uni; sol argileux. Altitude de 52.2 m au seuil de l'église. Point culminant : 80 m au hameau de Vaudignies.
Cours d'eau : au nord, la Dendre, affluent de l'Escaut; la Hunelle et le canal d'Ath à Blaton.
Histoire
Un domaine gallo-romain et un alleu médiéval
Le site de Chièvres fut certainement occupé par les Romains (notamment au hameau de la Neufville, aux environs de la ladrerie). Des indices nous permettent de penser qu'il était habité à l'époque mérovingienne.
Chièvres est citée pour la première fois dans la Translatio et Miracula SS. Marcellini et Petri, d'Éginhard (830). On y trouve la mention « de villa Cervo ».
Sous Charles le Chauve (869-875), Chièvres jouissait du droit de battre monnaie au nom du roi. On connaît au moins une pièce d'un denier, datée de 877, où l'on peut lire l'inscription « + CERVIA MONETA » (moneta était le terme utilisé pour désigner une ville frappant monnaie).
Jusqu'à la fin du XIIe siècle, Chièvres est un vaste alleu, propriété d'un important lignage connu depuis au moins 936 (Egbert de Chièvres). Les premiers membres de cette noble famille, probablement apparentée aux comtes de Hainaut, sont mal connus. La dernière héritière de la famille, qui est aussi la plus connue est Ève de Chièvres.
En 1076, Chièvres est une des douze pairies du Hainaut
Le stade pré-urbain
En 1180, à la mort d'Eve de Chièvres, les familles de Gavre et de Rumigny présidérent aux destinées de la ville de Chièvres.
Une première enceinte urbaine réduite est édifiée en 1181 et il existe un tonlieu sur des marchandises en 1186.
Nicolas de Rumigny, second fils de Hugues de Fagnolle, fut seigneur de Chièvres en partie ; il fut l'un des chefs du parti des Ronds. Il mourut sans postérité, laissant sa terre de Chièvres à son neveu Nicolas le Bègue. Celui-ci la vendit à son cousin Jean d'Avesnes, comte de Hainaut le 7 décembre 1289.
La « bonne ville »
Dotée d'une charte-loi Charte-loi de Chièvres" (1194) qui lui accorde un statut juridique privilégié, Chièvres est désormais une « franche ville » du comté de Hainaut. La taille de 92 livres, qui était perçue à la Saint-Rémy (ler octobre), subsista longtemps, au moins jusqu'au XVIIIe siècle.
Chièvres va évoluer vers le stade urbain. Un marché du mardi est attesté depuis 1336. Une foire aux chevaux est établie en 1363. La ville compte 470 foyers (1365). Entre 1366 et 1388, la ville reçoit une seconde enceinte urbaine et est défendue par des archers et des arbalétriers (attesté en 1382).
La nouvelle draperie (1389) apporte la prospérité. On constate l'existence de nombreux métiers et la présence de Lombards à la halle au grains.
En 1406, Chièvres devient une des « bonnes villes » du Hainaut.
1411 voit l'affranchissement des bâtards et des aubains de la mortemain.
La ville est admise aux États du Hainaut en 1413.
Le déclin
C'est à ce moment que les calamités s'abattent sur la ville : la peste de 1414, trois incendies (1439,1459 et 1476). Deux tiers des maisons sont détruites, la draperie disparaît, la pauvreté fait son apparition. Chièvres retourne petit à petit au stade rural, d'autant plus qu'Ath polarise toute l'activité économique de l'époque.
En 1430, la duchesse Jacqueline de Bavière cède sa part de Chièvres à Antoine de Croy, premier chambelan du duc de Bourgogne. Celui-ci achete au duc d'Orléans une moitié de la ville de Chièvres et, en 1473, l'autre moitié lui fut donnée par le duc de Bourgogne. C'est ainsi que Chièvres entra dans la maison de Croÿ.
La terre de Chièvres passa dans la maison d'Egmont par le mariage, en 1659, de Marie Fernande de Croy, chanoinesse de Sainte-Waudru, à Mons, avec Philippe Lamoral, comte d'Egmont, lequel mourut en 1682.
Ensuite cette seigneurie appartint à le famille de Pignatelli, dont un membre Nicolas Pignatelli avait épousé Marie-Claire Angélique d'Egmont. En 1714, Procope Marie d'Egmont-Pignatelli en hérite.
Les nombreuses guerres du XVIIe siècle, avec les incendies, les réquisitions, les contributions de guerre, le logement des soldats, achèvent de ruiner la localité. Sa population passe de 1304 habitants en 1636 à 858 dès 1660. Vauban envisagea de la fortifier mais le projet ne sera jamais réalisé.
En 1789 (révolution française), la seigneurie de Chièvres cessa d'exister et les biens furent vendus à divers particuliers.
La fin du XVIIIe siècle apporte une certaine stabilité. En 1798, la population est de 2 115 habitants pour une superficie de 2 160 ha.
Chièvres est vouée à l'agriculture et l'élevage et ne porte plus de ville que le nom, en « considération de sa fortune passée » (arrêté royal de 1825).
Aujourd'hui, encore, petit centre commercial, malgré la présence de la base militaire de l'OTAN, l'activité économique est réduite et ne rappelle que faiblement la gloire passée de la cité.
Armoiries
Blason de ChièvresBlasonnement : De gueules à trois lions rampants couronnés d’or posés 2 et 1, les deux du chef adossés[1].DC 2 août 1978 - AR 16 mai 1980 - MB 12 septembre 1980Curiosités et musées
- L'église Saint-Martin
- Les remparts et la tour de Gavre
- La chapelle Saint-Jean-Baptiste
- La chapelle Notre-Dame de la Fontaine
- La ladrerie
- Le Musée International de la Base Aérienne de Chièvres
La ladrerie de Chièvres.La lèpre fut rapportée par les croisés et sévit surtout du XIe au XVIe siècle. On l'appelait communément le Mal saint Ladre La personne atteinte de ce mal était exclue de la société et était tenue à l'écart dans un asile.
Vers 1126, Eve de Chièvres créa cet asile en dehors de la ville. Il consistait en de vastes bâtiments avec chapelle et cimetière. Des religieux étaient établis pour l'entretien des lépreux.
Dans cette chapelle étaient célébrées trois messes par semaine mais cet n'étaient pas suffisant pour soigner les malades. Des papes de l'époque lui accordèrent des privilèges.
En 1711, l'ancienne ladrerie fut mise en locations puisqu'il n'y avaient plus de lépreux et que les trois messes pouvaient être dites en l'église paroissiale.
Les revenus de cet établissement ainsi que les terres, la ferme, la grange étaient consacrés aux communs pauvres de la ville de Chièvres.
La chapelle fut restaurée à la fin des XIXe et XXe siècles.
Elle est composée d'une nef romane du XIIe siècle et d'un chœur ogival du XIIIe siècle.- Le musée international de la base aérienne de Chièvres
- La ferme de Calbreucq
- À Huissignies : le musée de la vie rurale
- À Grosage : le petit musée du pain
- À Huissignies : le château Malaise
Les traditions
- Le crossage a l'tonne du mercredi des cendres à Chièvres et Vaudignies
- La procession du pèlerin
- La ducasse à l'berdouille de Huissignies
Personnalités
- Ève de Chièvres
- Gilles de Chin
- Gérard Le Rond
- Dudley Gordon (1883-1972), libérateur de la ville en 1918
- Émilie Dequenne (1981-), actrice. Elle a vécu à Vaudignies dans l'entité de Chièvres
- Les Surquin
Histoire religieuse
L'église de Chièvres faisait jadis partie du diocése de Cambrai. En 1108, son autel fut donné à l'abbaye d' Eename par Odon, évêque de Cambrai. Nicolas de Chièvres, fils de Ide de Chièvres, fut évêque de Cambrai.
Le doyenné de Chièvres était fort étendu au XVe siècle; il comportait près de 80 paroisses parmi lesquelles : Ath, Belœil, Condé (France), Flobecq, Herchies, Lessines, Sirault, Soignies… En 1559, plusieurs de ces paroisses furent détachées du doyenné de Chièvres pour former le décanat de Lessines.
En 1802, le nouveau doyenné de Chièvres fut formé des paroisses de : Arbre, Attre, Blicquy, Brugelette, Chièvres, Fouleng, Gages, Gibecq, Gondregnies, Grosage, Husseignies, Irchonwelz, Maffles, Mévergnies, Moulbaix, Ormeignies, Tongre-Notre-Dame, Tongre-Saint-Martin avec Ladeuze, Villers-Saint-Amand avec Villers-Notre-Dame.
Aujourd'hui, le doyenné de Chièvres est formé des paroisses de : Attre, Brugelette, Chièvres, Gages, Gondregnies, Grosage, Huissignies, Ladeuze, Mévergnies, Tongre-Notre-Dame, Tongre-Saint-Martin, Vaudignies et relève du diocèse de Tournai.
Article détaillé : Vaudignies.Histoire de l'aérodrome
Dans les derniers mois de 1917, l'aviation allemande avait commencé à construire un aérodrome à Chièvres. Les appareils de l'époque étant peu exigeants, un simple terrain plat suffisait à leur décollage et leur atterrissage.
Pendant l'hiver 1939-1940, les Belges remirent en état le champ d'aviation de Chièvres.
Dès le 20 mai 1940, les Allemands, qui se souviennent de leur initiative de 1914-1918, reprennent le même projet et rendent opérationnel l'aérodrome de Chièvres. Rapidement, il s'étend sur 500 hectares pour atteindre, en 1944, 1500 hectares. Les pistes en béton au nombre de deux ont 56 m de large et 2 km de longueur. Dans l'axe des pistes d'envol, les Allemands font couper le dessus des toits des maisons environnantes, les avions lourdement chargés (bombes et carburant) avaient beaucoup de peine à prendre de l'altitude. De plus, les Allemands établissent une ligne ferrée partant de la station de Mévergnies. Ils construisent également des hangars et des casernes. Une très grande citerne pour carburant est amenée sur la place de Chièvres. Elle ne put passer par la Grand-Place vers l'aérodrome et fut enterrée sur la place même. En juillet 1944, la base est la première de Belgique a recevoir la visite d'avions à réaction allemands.
En septembre 1944, tous les avions allemands quittent Chièvres et, le lendemain, deux avions de la R.A.F. s'y posent. Les alliés l'occupent jusqu'en 1947.
Le 6 mars 1947, l'aviation militaire belge reprend la base aérienne de Chièvres. Signalons la présence de la patrouille acrobatique "Les Diables Rouges" à Chièvres pendant plusieurs années.
Le 1er janvier 1968, la base de Chièvres est cédée au SHAPE.
L'aérodrome possède un code AITA : CHE.
Sources bibliographiques
Sources, répertoires de sources, inventaires
- M.-A. ARNOULD, Le plus ancien acte en langue d’oïl : la charte-loi de Chièvres (1194), dans Hommage au professeur Paul Bonenfant (1899-1965), Bruxelles, 1965, p. 85-118.
- M.-A. ARNOULD, Une charte probablement romane du XIIème (Chièvres 1195), dans Miscellanea medievalia in memoriam Jan Frederik Niermeyer, p. 257-266.
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- R. WELLENS, Inventaire Chièvres, dans Inventaires. Archives Générales du Royaume, n° 456, Bruxelles, 1976, p. 61-64.
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Histoire générale
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- C. PERE, Notice historique sur la petite ville de Chièvres, dans L’Echo de la Dendre, 14 et 28 octobre 1858 ; 11 et 25 novembre 1858 ; 9 et 23 décembre 1858, 6 et 20 janvier 1859 ; 3 février 1859.
- L.-A.-J. PETIT, Histoire de la ville de Chièvres, dans Annales de l’académie d’archéologie de Belgique, t. XXXVI, 1880, p. 157-306.
- M. VAN HAUDENARD, Histoire de la ville de Chièvres, Bruxelles, 1923.
- M. VAN HAUDENARD, Histoire de la ville de Chièvres, 2ème éd., Bruxelles, 1933.
- M. VAN HAUDENARD, Histoire de la ville de Chièvres, dans Annales du cercle archéologique d’Ath, t. VIII, 1922, p. 45-96 ; t. IX, 1923, p. 1-83 ; t. X, 1923, p. 1-84 ; t. XI, 1924, p. 1-88.
- M. VAN HAUDENARD, Chièvres, dans Dictionnaire historique et géographique des communes du Hainaut, Bruxelles, 1940, p. 21-63.
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Histoire par époque
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La ville dans l’espace
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- Périodique communal d’informations
Histoire religieuse
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- M. VAN HAUDENARD, Histoire de Notre-Dame de la Fontaine vénérée dans la ville de Chièvres, Chièvres, s.d.
- M. VAN HAUDENARD, La confrérie de la Chandelle à Chièvres, dans La Terre wallonne, t. XI, 1925, p. 302-304.
- Chièvres, dans J.-J. VOS, Les paroisses et les curés du diocèse actuel de Tournai, t. VII, Bruxelles, p. 82-93.
- J. WEALE, Objets d’art des églises de Chapelle-à-Wattines, Basècles, Braffe et Chièvres, dans Annales du cercle archéologique de Mons, t. I, 1857, p. 321.
- Chièvres : Chapelle Notre-Dame de la Fontaine. La chapelle de la Ladrerie, dans Calvaires et chapelles en Hainaut, t. I, 1955, p. 16-20.
- Histoire des miracles de Notre-Dame de la Fontaine en la ville de Chièvres en Hainaut. Comme aussi des grâces et faveurs accordées à ceux qui l’implorent à son image miraculeuse audit lieu, Bruxelles, 1864.
- Histoire des miracles de Notre-Dame de la Fontaine en la ville de Chièvres en Hainaut, 1877.
- Rapport des Sœurs de la Visitation en leur monastère de Chartres-Chièvres à leur supérieure générale, Chièvres, 1920.
Histoire culturelle, sciences et enseignement
- P. WYNANTS, L’instruction des filles pauvres à Chièvres au XIXe siècle, dans Annales du cercle archéologique d’Ath, t. L, 1983-1984, p. 341-363.
Notes et références
- Lieve Viaene-Awouters et Ernest Warlop, Armoiries communales en Belgique, Communes wallonnes, bruxelloises et germanophones, t. 1 : Communes wallonnes A-L, Bruxelles, Dexia, 2002, p. 230
Voir aussi
Liens externes
Catégories :- Chièvres
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