Charles Trénet

Charles Trénet

Charles Trenet

Charles Trenet
Charles Trenet Narbonne.jpg
Inscription sur le mur d'une maison de Narbonne, proche de la cathédrale Saint-Just. L'hommage de sa ville natale consiste ici à retranscrire une chanson que Charles Trenet a interprétée en 1951, L'Âme des poètes. D'autres murs de la ville célèbrent également le Fou Chantant, dont un portrait quai de Lorraine.

Naissance 18 mai 1913
Narbonne, France France
Décès 19 février 2001 (87 ans)
Créteil, France France
Profession(s) Chanteur
Genre(s) Chanson française
Années actives 1936 - 2001

Charles Trenet (18 mai 1913, Narbonne - 19 février 2001, Créteil) est un chanteur français.

Sommaire

Enfance

Il est né le 18 mai 1913 à Narbonne dans la maison de ses parents (aujourd'hui son musée), au 2 rue Anatole France (désormais 13 avenue Charles Trenet). En 1920, les parents Trenet se séparent. Charles partage alors son enfance entre Narbonne où réside sa mère et Perpignan où habite son père, Lucien, notaire et violoniste amateur. Plus tard, Trenet évoquera d'ailleurs la féminité de Narbonne (ville de sa mère) et la masculinité de Perpignan (ville de son père).

Charles et son frère Antoine sont placés dans un collège religieux à Béziers. « L'école était libre mais pas moi » confiera-t-il bien plus tard. Le poète gardera de ses années de pensionnat le souvenir douloureux de l'absence maternelle, thème récurrent dans son œuvre (cf. Le Petit Pensionnaire, l'Abbé à l'Harmonium, Vrai vrai vrai...).

En 1928, après avoir été renvoyé du lycée, suite à un incident avec le surveillant général, Charles quitte Perpignan pour Berlin où vivent Marie-Louise, sa mère, et son second mari, le réalisateur Benno Vigny.

Adolescent, Charles découvre le théâtre et la poésie par l'intermédiaire d'Albert Bausil et de son journal Le Coq Catalan dont le titre est déjà un calembour (coq à talent).

Débuts

Il quitte Narbonne pour Paris dans les années 1930. À son arrivée, il travaille dans un studio de cinéma où il est chargé de faire les "claquettes" annonçant le début d'une scène. Il se mêle au groupe d'artistes de Montparnasse. Il rencontre Antonin Artaud, Jean Cocteau et Max Jacob, auxquels il confie ses envies littéraires. Il forme alors un duo avec son ami le pianiste suisse Johnny Hess. Les deux compères, familiers du cabaret Le Bœuf sur le toit y rencontrent souvent Jean Sablon auquel ils confient la chanson qu'ils composent l'espace d'un soir, Vous qui passez sans me voir, qui deviendra bientôt un succès planétaire. Ils chantent également au cabaret Le Fiacre jusqu'en 1936, quand Trenet est appelé sous les drapeaux à la base d'Istres. Il participe à quelques galas en solo, dont l'un à Marseille au cabaret du Grand Hôtel Noailles, à l'occasion duquel il est surnommé le Fou Chantant. C'est à ce moment de sa carrière qu'il écrit beaucoup de ses chansons les plus célèbres : Y'a d'la joie, Je Chante, Fleur bleue.

Isolé et éloigné de Paris, il parvient à se faire muter à la base de Vélizy dans les Yvelines.

La Guerre

La guerre éclate et Charles est mobilisé. Les journaux annonceront même officiellement sa mort ![1] Il donne une interview en août 1940 au quotidien l'Éclaireur de Nice dans laquelle il déclare : « C'est la troisième fois qu'on me tue. Je n'arrive pas à comprendre les raisons pour lesquelles on veut me trucider par persuasion. »

Pendant la guerre, il se consacre essentiellement au cinéma et joue dans six films dont Je chante, La Romance de Paris et Adieu Léonard sous la direction des frères Prévert qui sera le seul à rester dans la mémoire des cinéphiles.

Il chante à Paris, certes en présence d'Allemands, mais il fait entendre des chansons telles qu'Espoir (« Tous les jours noirs ont leurs lendemains ») et Douce France, la France qu'on continue d'aimer « dans la joie ou la douleur », et dont la salle reprend le refrain. Il a d'ailleurs été blessé par des Allemands d'une balle à la jambe et dénoncé dans le journal Je suis partout pour sa ressemblance avec « le juif Harpo Marx ».

Trenet n'évoquera cette période d'occupation que dans une seule de ses chansons écrite en 1992 et intitulée Nous, on rêvait. Il admettra aussi que cette sombre période a tari son inspiration ; ses œuvres postérieures à la guerre n'auront plus la fraîcheur et l'insouciance de ses premiers refrains.

En 1945, Charles part pour New York et il connaît un assez grand succès en parcourant pendant près de deux ans les deux continents américains, du Brésil au Canada. Ce dernier voyage lui inspire plusieurs chansons, notamment Dans les Pharmacies. Jusqu'en 1954, il va de concert en concert, sans s'arrêter d'écrire, et parcourt le monde.

Come-back

En 1954, Charles rentre à Paris où le public ne l'a pas oublié. Ses nouveaux succès comme La Mer écrite dans le train entre Perpignan et Montpellier ou Nationale 7 confortent sa position de star. D'autres grandes chansons datent des années cinquante : La folle complainte (l'une de ses œuvres parmi les plus riches même si elle peut apparaître hermétique), Moi, j'aime le music-hall et L'âme des poètes.

En revanche, la période yéyé et les années 1960 sont pour lui une traversée du désert qui le plonge dans un oubli relatif. Il ne trouve pour se produire que des cabarets, tel le Don Camillo.

Déboires judiciaires

Le 13 juillet 1963, le chanteur, qui séjournait alors dans sa propriété "Le domaine des Esprits", proche d'Aix-en-Provence, est appréhendé à la suite d'une plainte de Robert Derlin son chauffeur licencié (propos rapportés par Eva Saan - La provence). Il est placé sous mandat de dépôt et écroué à la maison d'arrêt d'Aix en même temps que son chauffeur qui l'accuse d'avoir eu une relation intime avec deux allemands de 20 ans (à l'époque, la majorité était à 21 ans). Lors de cette incarcération de 28 jours, grâce à Monseigneur Charles De Provenchère, ses fans lui font parvenir un harmonium qui fera le bonheur de ses co-détenus. Quelques mois plus tard, il est condamné en première instance à un an de prison avec sursis et 10 000 francs d'amende. Cette affaire repasse en appel : Charles Trenet obtient un non-lieu et sort blanchi par la justice mais reste souillé par la rumeur. Malgré les soutiens de nombreux de ses fans, cet épisode l'affectera profondément, il songera même à abandonner la chanson (Toute ta vie n'est qu'un manège, Et ce manège Depuis le collège Tourne parfois dans une prison… -Okahana).

Premiers adieux

Il reprit la route des studios et de la scène en 1971 pour faire ses adieux à l'Olympia en 1975. Il avait alors 62 ans.

Charles revient cependant à la scène en 1983 à l'occasion du Festival « Juste pour rire » de Montréal. Il ne la quittera plus : en 1987, alors qu'il est âgé de 74 ans, il fait un tabac au Printemps de Bourges [2].Les années passent, mais le Fou Chantant reste indémodable et inépuisable. Il fête ses 80 ans sur scène à l'Opéra Bastille en mai 1993. En 1999, il est fait membre de l'Académie des Beaux-Arts. Il enregistre sa dernière chanson Les poètes descendent dans la rue en studio le 5 mars 1999 avec des musiciens de l'Orchestre philharmonique de Radio France à l'occasion de la première édition du Printemps des Poètes. Son dernier concert date de novembre 1999, à la salle Pleyel à Paris où il donne trois récitals, chantant assis.

Décès

Fatigué, Charles Trenet se retire chez lui, où deux accidents cardio-vasculaires successifs l'épuisent. Transporté à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil, il meurt le lundi 19 février 2001, à l'âge de 87 ans, après avoir écrit près de mille chansons.

Culture populaire

Polémique

Dans sa chanson posthume (qu'il n'a pas enregistré) Honte à qui peut chanter, George Brassens qui l'avait admiré en arrivant à Paris critique dûrement sans le nommer Charles Trenet.

Références

  1. Paris-Soir, édition du 30 juillet 1940
  2. en première partie de ce spectacle, Font et Val , Alain Meilland, Lény Escudéro et Jacques Higelin chanteront les chansons de Charles Trenet dans un hommage intitulé "les fous chantant"

Liens externes

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