- Pierre Prevert
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Pierre Prévert
Pierre Prévert Pierre Prévert, derniers tours de manivelle, à Belle-Ile, en 1980Naissance 26 mai 1906
Neuilly-sur-SeineDécès 5 avril 1988
Joinville-le-PontPierre Prévert est né le 26 mai 1906 à Neuilly-sur-Seine, soit six ans après son frère Jacques plus connu du grand public.
Sommaire
Biographie
C'est pourtant Pierre qui le premier de la famille travaillera dans le cinéma (projectionniste chez ERKA). On est alors dans les années 1925/1930 et les studios de cinéma de Joinville-le-Pont et de Saint-Maurice attirent tous ceux qui veulent se lancer dans la carrière.
Pierre Prévert va de petit boulot en petit boulot (figuration, assistant), jusqu'en 1928 où il tournera avec son frère Jacques et Marcel Duhamel (plus tard fondateur de la Série noire) Souvenir de Paris, film qui, modifié et enrichi d'images en couleurs, sortira en 1959 (avec un prix au festival de Cannes sous le titre de Paris la belle).
Pierre Prévert apprend son métier au contact de très grands metteurs en scène apparaissant éventuellement devant la caméra avec Allégret, Buñuel, Jean Renoir, Vigo…
En 1932, Pierre réalise L'affaire est dans le sac aux Studios Pathé-Natan à Joinville-le-Pont avec quelques scènes d'extérieurs dont une sur le pont nommé depuis d'après le titre du film.
Par la suite, Pierre Prévert continuera à travailler comme assistant sur plusieurs films de Richard Pottier avant de réaliser en 1943 Adieu Léonard puis Voyage surprise (en 1946) sur des scénarios de son frère.
La réussite commerciale n'était pas au rendez-vous et certains analystes constatent que les films des frères Prévert sont ceux qui contiennent à l'état pur et sans autocensure l'esprit dévastateur de Jacques… Mais les moyens financiers manquent à Pierre pour suivre totalement son frère : « En France, nous n’avons pas beaucoup le sens du gag » constate-t-il. « Pour un film comique, il faudrait davantage de temps que pour un film dramatique. C’est terrible, car il est trop souvent méprisé du public qui a honte de rire. »
Dans les années 1950 Pierre Prévert sera le directeur artistique d'un cabaret rive gauche à Paris La Fontaine des quatre Saisons qui recevra Boris Vian, Maurice Béjart, Guy Bedos…
À partir des années 1960, Pierre Prévert tourne pour la télévision plusieurs films (longs ou courts) : Le Perroquet du fils Hoquet (1963), Le Petit Claus et le Grand Claus, d'après Andersen (1964), La Maison du passeur (1965), À la Belle Étoile (1966) et Les Compagnons de Baal (1966-67)…
Pour France Culture il enregistra La Reine du Sabbat d'après Gaston Leroux.
En 1961, Pierre Prévert réalise un film intitulé Mon frère Jacques (disponible aujourd'hui en coffret DVD) qui est une véritable autobiographie (si l'on veut) du poète.
Pierre Prévert est décédé le 5 avril 1988 à Joinville-le-Pont où il est enterré.
Filmographie
- 1928 : Souvenir de Paris, coréalisation avec Jacques Prévert et Marcel Duhamel
- 1932 : L'Affaire est dans le sac
- 1933 : Monsieur Cordon, scénario de Jean Aurenche
- 1934 : Le commissaire est bon enfant, coréalisation avec Jacques Becker
- 1943 : Adieu Léonard
- 1946 : Voyage surprise
- 1958 : Paris mange son pain
- 1959 : Paris la belle
- 1961 : Mon frère Jacques
- 1963 : Le perroquet du fils Hoquet
- 1965 : La maison du passeur
- 1966 : A la belle étoile
- 1966 : Les Compagnons de Baal
Commentaires
Dans sa biographie de Jacques Prévert (Jacques Prévert, celui qui rouge de coeur, édition revue et augmentée, 1994, p. 239-241), Danièle Gasiglia-Laster souligne l'intérêt documentaire du film de Pierre Prévert Mon frère Jacques , réalisé en 1961 pour la télévision belge : " Le poète en arrive même à parler des amis qu'il n'a pas connus dans cette existence et, au milieu d'une conversation avec Bussières sur le groupe Octobre, devant l'acteur stupéfait, il se met à évoquer Marcel Proust [...]... au début on le sent un peu gêné par la caméra et on le trouve, contrairement à sa réputation, bien silencieux. Mais le moment va venir où les opérateurs se feront oublier et où il s'engagera dans un long commentaire sur la poésie, adressé à son ami René Bertelé. Alors, Pierre Prévert fixe sur la pellicule ces instants extraordinaires où Jacques s'envole en un jaillissement de paroles. [...] Le film offre des témoignages passionnants sur la genèse d'un grand nombre des oeuvres cinématographiques de Prévert (qui s'entretient avec Carné, Jean Gabin, Arletty, Pierre Brasseur...) mais aussi littéraires - Jacques parle notamment du nouveau livre qu'il est en train de préparer avec Joan Miro : Adonides." Plus loin, Danièle Gasiglia-Laster rappelle un autre téléfilm, très savoureux, réalisé par Pierre : "Dans La Maison du passeur , tourné également pour la télévision, Pierre et Jacques Prévert s'en prennent avec un humour ravageur aux anciens combattants qui vivent dans le souvenir de leurs exploits guerriers." Carole Aurouet écrit dans Jacques Prévert portrait d'une vie" (Ramsay, 2007, 239 p., pp. 208-209), : "En 1961, Pierre décide de réaliser un documentaire sur son aîné pour télévision belge ; il est produit par la Cinémathèque royale de Belgique, ainsi que par la R.T.B.F. Le tournage s’étend sur quatre jours dans l’appartement de la cité Véron. Comment se déroule cette réalisation ? Jacques évoque avec ses amis, qui lui rendent visite à son domicile, ses multiples activités passées. Des bancs-titres et des extraits de films viennent illustrer leurs propos. Diffusé en octobre et novembre 1961 sur la télévision belge, "Mon frère Jacques" passe sur les ondes françaises en novembre 1991 sur FR3, dans l’émission « Océaniques ». En 2004, Catherine Prévert en présente un nouveau montage en DVD (Doriane Films). Malheureusement, elle doit supprimer des passages ayant subi des altérations au niveau du son et de l’image, et agence de ce fait des séquences de manière différente. Toutefois, elle peut ajouter de nombreux éléments, comme un plan de "Prix et profits", mis en scène par Yves Allégret et dans lequel Jacques et Pierre font de la figuration, ou encore le court-métrage "La Pêche à la baleine" réalisé par Lou Bonin/Tchimoukow. Elle rend aussi de la couleur à des documents qui ne pouvaient être filmés à l’époque qu’en noir et blanc : les collages de Jacques, les images d’Elsa Henriquez, les maquettes de décors d’Alexandre Trauner, les dessins animés de Paul Grimault, les tableaux de Tanguy, Miró, Léger… "
Bibliographie
- Les Prévert : choix de textes et propos, extraits de découpages, témoignages et panorama critique, documents iconographiques / Gérard Guillot. - Paris : Seghers, 1966
- Cinéma 68, n° 130, novembre 1968. "Pierre Prévert"
- Ciné-mondial, n° 72, 15 janvier 1943. Andrée Nicolas, "Pierre Prévert veut tourner un film sans vedettes"
- Ecran Français (L'), n° 081, 14 janvier 1947. "Pierre Prévert"
- Positif, n° 9, mars 1954. Louis Chavance, "Pierre Prevert et ses films"
- Revue du Cinéma / Image et Son (La), n° 150-151, avril 1962. Raymond Lefèvre, "Pierre Prévert"
- Revue du Cinéma / Image et Son (La), n° 196, avril 1966. Hubert Arnault, "Pierre Prévert"
- Revue du Cinéma / Image et Son (La), n° 439, juin 1988. "Pierre Prévert"
Lien externe
(fr) Site du coffret Mon frère Jacques
(fr) filmographie complete + photographies www.marcel-carne.com- Portail de la réalisation audiovisuelle
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