- Cercle de la librairie
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Le Cercle de la librairie est un syndicat patronal français du monde de l'édition. C'est aussi le nom donné au bâtiment situé au no 117, boulevard Saint-Germain, à Paris, qui abritait traditionnellement son siège social, et qui n'est plus utilisé aujourd'hui directement par le syndicat et ses filiales.
Sommaire
Histoire
Le Cercle de la librairie a été fondé le 5 mai 1847[1], à l'initiative du libraire parisien Hébrard[2]. Le Cercle a pour objectif de fédérer différents professionnels du monde de l'édition et de la presse. Cependant, les libraires dominent l'association, qui compte à sa création 119 membres dont 68 libraires. Le premier président est Ambroise Firmin-Didot.
En 1856, le Cercle rachète à Pillet la Bibliographie de la France, qui paraissait depuis 1811. En 1864, Louis Hachette devient président du Cercle et engage une réforme interne. Il crée en particulier une bibliothèque professionnelle qui s'enrichit très rapidement de nombreux dons[1]. Il décide également la construction du nouveau siège boulevard Saint-Germain, qui est inauguré le 4 décembre 1879. Ce nouveau local, permet, à partir de 1880, d'organiser chaque année une exposition présentant l'histoire et l'actualité de la typographie et de l'imprimerie[2]. Le Cercle participe aussi à plusieurs expositions universelles[1].
Pendant la présidence d'Eugène Plon, le Cercle s'agrandit et acquiert l'immeuble du 31, rue Grégoire-de-Tours.
En 1886, le Cercle prend le statut de syndicat prévu par la loi du 21 mars 1884 dite loi Waldeck-Rousseau[2]. Plusieurs syndicats spécialisés se créent alors dans les années suivantes :
- 1889 pour le syndicat patronal de la reliure
- 1892 pour le Syndicat national des éditeurs et le Syndicat des libraires détaillants
- 1895 pour l'Union des maîtres imprimeurs de France.
Le Cercle devient alors une fédération de syndicats spécialisés.
À partir de 1908, le Cercle de la librairie lance des cours professionnels, désormais assurés par d'autres organismes.
Au moment de la Censure sous l'occupation allemande en France, une convention d’auto-censure est signée par le président du Cercle de la Librairie, René Philippon: les éditeurs sont libres de publier, à condition de censurer eux-mêmes tout ce qui est susceptible de nuire aux intérêts allemands. Jusqu’en avril 1942, elle a permis de poursuivre l'édition d'une partie des livres, les autorités allemandes en profitant pour déclarer que c’était les éditeurs eux-mêmes qui avaient « assaini » leur littérature.
En 1976 apparaît la revue Livres-Hebdo. En 1982 sont créées les Éditions du Cercle de la librairie. En 1986 sont créées la base Électre ainsi que le système « Électre transmission », revendu en 1988 et maintenant connu sous le nom de Dilicom[3]. En 1989, la bibliothèque technique et les archives sont confiées à l'Institut mémoires de l'édition contemporaine[1].
Le Cercle aujourd'hui
Le Cercle de la librairie est un syndicat professionnel qui fédère plusieurs syndicats comme le syndicat national de l'édition.
Il a deux filiales dont l'une, la Société immobilière Grégoire-de-Tours gère les actifs immobiliers[4].
L'autre filiale, Électre SA, est une petite entreprise de 77 salariés. Elle a trois activités principales :
- la base de données bibliographiques Électre ;
- une revue, Livres-Hebdo ;
- une édition de livres, les Éditions du Cercle de la librairie.
En 2007, Électre SA a réalisé 15 millions d'euros de chiffre d'affaires, dont plus de la moitié (55%) provenant des abonnements à Électre, 21% des recettes publicitaires et annonces, 19% des abonnements à Livres Hebdo et 5% de l'activité d'éditeur[5].
Éditions du Cercle de la librairie
Elles ont été créées en 1982 pour regrouper l'activité éditoriale du Cercle, qui publiait surtout jusqu'alors des répertoires de livres disponibles[6]. Dès 1976, le Cercle avait publié une édition française de la classification décimale de Dewey.
Les éditions publient aujourd'hui un catalogue de quelque 130 titres, avec une dizaine de nouveautés par an. Les quatre ouvrages sur les métiers du livre (éditeur, libraire, documentaliste, bibliothécaire) représentent les plus grands succès et ont connu plusieurs rééditions. Les Éditions du Cercle de la librairie publient également d'autres collections dont la plus étendue est « Bibliothèques ». Elles sortent aussi des beaux livres comme l’Histoire de l'édition française (en quatre volumes), l’Histoire des bibliothèques françaises (en quatre volumes) puis l’Histoire de la librairie française.
Le bâtiment
Le bâtiment historique du Cercle de la librairie est situé à l'angle du boulevard Saint-Germain et de la rue Grégoire-de-Tours. Œuvre de l'architecte Charles Garnier pour le bâtiment et de l'atelier Facchina pour la frise en mosaïque de smaltes et d'ors, il est achevé fin 1879.
Dans les années 1980, le Cercle de la librairie cesse d'occuper le bâtiment qu'il met en location par l'intermédiaire de sa société immobilière. C'est ainsi qu'il héberge successivement l'École nationale du patrimoine (devenue Institut national du patrimoine) puis l'école de journalisme de Sciences Po Paris.
Notes et références
- Notice sur le site de l'IMEC.
- « Le Cercle de la librairie », dans Histoire de l'édition française, t. 3, « Le temps des éditeurs », p. 52.
- Daniel Garcia, « Électre Biblio, la base qui monte », dans Livres Hebdo, no 745, 12 septembre 2008, p. 8-9.
- Interview de Denis Mollat : « De beaux chantiers en perspective », dans Livres Hebdo, no 745, 12 septembre 2008, p. 14.
- Christine Ferrand, « Tout sur Électre et Livres Hebdo », dans Livres Hebdo, no 745, 12 septembre 2008, p. 6.
- Daniel Garcia, « Les livres de tous les livres », dans Livres Hebdo, no 745, 12 septembre 2008, p. 14.
Annexes
Lien externe
Bibliographie
- « Le Cercle de la librairie », dans Histoire de l'édition française, t. 3, « Le temps des éditeurs », p. 52.
- J. Fléty, « Le Cercle de la librairie », dans Art et métiers du livre, no 127, septembre-octobre 1983.
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