- Cathédrale Saint-Sauveur d'Aix
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Cathédrale Saint-Sauveur d'Aix-en-Provence
Pour les articles homonymes, voir Saint-Sauveur.Cathédrale Saint-Sauveur
d'Aix-en-ProvenceVue générale de l'édifice Latitude
LongitudePays France Région Provence-Alpes-Côte d'Azur Département Bouches-du-Rhône Ville Aix-en-Provence Culte Catholique romain Type Cathédrale Rattaché à Archidiocèse d'Aix-en-Provence, Arles et Embrun (siège) Début de la construction XIIe siècle Fin des travaux XVIe siècle Style(s) dominant(s) Roman
GothiqueClassé(e) Monument historique
(1840, 1875 pour le cloître)modifier La cathédrale Saint-Sauveur se situe sur la place de l'Université à Aix-en-Provence. Ce monument, construit sur l'emplacement du forum antique et, selon la légende, sur les fondations d'un ancien temple dédié au dieu Apollon, rassemble une multitude de styles architecturaux, du fait des nombreux remaniements qu'elle subit au fil des siècles. Ses dimensions sont de 70 mètres de longueur sur 46 mètres de largeur. Son élévation est de 20 mètres sous la clé de voûte.
Sommaire
Origines
Légendes autour de la fondation
La cathédrale se situe sur le trajet de l'ancienne voie Aurélienne. Un fragment de mur romain ainsi que les colonnes du baptistère semblent avoir forgé la légende selon laquelle Saint-Sauveur fut érigé sur l'emplacement d'un temple antique dédié à Apollon. L'historien Pitton (1654) affirmait que ce temple était dédié à une divinité solaire, s'appuyant sur la découverte d'une statue à la cuisse découverte pour justifier ses dires.
Selon la tradition chrétienne, saint Maximin, venu de Palestine avec Marie-Madeleine sur une barque appartenant à Lazare, édifia sur le site une modeste chapelle dédiée au saint Sauveur.
Destruction de la chapelle ancienne
Lors des invasions sarrasines des VIIIe siècle et IXe siècle, Saint-Sauveur fut détruite.
Architecture de la cathédrale
Si le baptistère semble plus ancien, la construction de la partie romane de la cathédrale remonte à la fin du XIe siècle et est due à l'archevêque Rostang de Fos et au prévôt du chapitre Benoît. On trouve sur la nef méridionale dite du Corpus Domini une dédicace datée de 1103. Un mur semble toutefois plus ancien et remonte visiblement au Haut Moyen Âge.
Portail
Seules les sept figures supérieures du portail sont d'origine. Les autres sont des copies datées du XIXe siècle.
Portes sculptées
La cathédrale Saint-Sauveur possède des portes de noyer sculptées sur une commande passée le 15 octobre 1505. Elles furent taillées par les frères Raymond et Jean Bolhit, d'Aix, ainsi que par le sculpteur toulonnais Jean Guiramand. Chaque vantail est finement encadré par des guirlandes de fleurs qui entourent des scènes, d'ordre religieux pour la plupart. On y voit notamment des représentations des prophètes Isaïe, Jérémie, Ézéchiel, ainsi que du roi David. Chacun est surmonté d'un dais en grande saillie.
Les portes étaient rehaussées de couleurs vives que l'on peut encore deviner par endroit. Le bâti est l'œuvre des menuisiers aixois Bouilly, en 1505 ; les images ont, elles, été exécutées en 1508 par un menuisier de Toulon, Jean Guiramand[1].
Baptistère
La construction du baptistère remonte au Ve siècle. Il est donc contemporain des baptistères conservés de Riez, Fréjus, mais aussi Albenga, en Ligurie, et Djemila, en Algérie[1].
Le baptistère octogonal, couronné en 1579[2] par le chanoine Jean de Léone, possède une coupole décorée de gypseries surmontant des colonnes d'époque romaine remployées[3]. La cuve serait d'époque mérovingienne.
On trouve sous les dalles du baptistère les caveaux de chanoines et d'archevêques.
Cloître
Article détaillé : Cloître Saint-Sauveur (Aix-en-Provence).Œuvres exposées
- Le Buisson ardent, triptyque de Nicolas Froment, artiste avignonnais, pièce maîtresse du monument réalisée au XVe siècle[4]. L'œuvre provient du couvent des Grands-Carmes, détruit sous la Révolution. Le panneau central représente la Vierge et l'Enfant sur le buisson ardent. Au premier plan, sur la droite, Moïse, gardant son troupeau, se déchausse à la vue de cette apparition. Les deux autres parties du triptyque représentent les commanditaires de l'œuvre, le roi René et la reine Jeanne, dans une attitude pieuse.
- Transfiguration du Sauveur, de Jean Daret fils.
- La Cène, de Jean Daret père.
- L'Incrédulité de saint Thomas, de Finsonius.
- Le Triomphe de la foi.
- La Résurrection de Lazare, de Christophe Veyrier[5], provenant de l'ancienne chapelle des Carmélites.
- Dix-sept tapisseries dues au peintre flamand Quentin Metsys : la Nativité, la Présentation, l'Annonciation, la Visitation, l'Annonce aux bergers, la Nativité de Notre-Seigneur, le Baptême de Jésus, le Sermon sur la montagne, la Résurrection de Lazare, la Flagellation, le Couronnement d'épines, la Crucifixion, la Descente de croix, la Visite aux limbes, la Résurrection, l'Ascension et la Pentecôte.
L'autel des Aygosi
Cet autel de pierre, primitivement installé dans l'église des Carmes, fut installé à Saint-Sauveur en 1823. Sur la gauche une inscription se lit ainsi : « Anne, la glorieuse mère de la Vierge Marie est vénérée dans la présente chapelle. Noble homme Urbain Aygosi a exposé ici le comble de l'amour. En la présente année du Seigneur 1470, la chapelle est achevée par la grâce de Dieu, le 28 janvier. »
Ce monument comprend :
- un autel surmonté d'un faux tabernacle, avec, à ses extrémités, les armes d'Urbain Aygosi.
- un tabernacle orné d'un Christ avec l'inscription : « Vois, mortel, c'est pour toi que se livre une telle victime ».
- un retable de pierre avec six figures : au centre, sainte Anne, devant elle la Vierge, dans ses bras l'enfant Jésus. À gauche saint Maurice dans une armure du XVe siècle, à droite Sainte Marguerite sortant du dragon. Enfin, le Christ en croix domine ce retable. De part et d'autre de l'autel, se trouvaient des statues de la Vierge et de saint Jean, aujourd'hui exposées au musée Granet.
Le sculpteur de cet autel, Audinet Stéphani, était originaire du diocèse de Cambrai et a travaillé à Aix et dans sa région entre 1446 et 1476.
Œuvres disparues
- Un vitrail de Jean Joye, détruit sous la Révolution.
Symboles des Evangélistes dans la Cathédrale Saint-Sauveur
Les dix représentations des symboles des quatre Evangélistes
- Coupole de la nef romane
- Chapiteau de l’aile Ouest du cloître - côté allée - voisin du pilier SO
- Chapiteau de l’aile Ouest du cloître - côté allée - voisin du pilier NO
- Les quatre sculptures des piliers d’angle du cloître
- La niche Sud Ouest du Baptistère
- La clef de voûte du chœur de la nef gothique
- Les portes sculptées du portail de la nef gothique
- Le médaillon du vitrail de la chapelle du Sacré Cœur de la nef romane
- La base du Vitrail du « Triomphe de la Foi » au tympan de la nef gothique
- La chaire à prêcher de style néo-gothique
Anecdotes
- En 1318, l'archevêque Robert de Mauvoisin est forcé de résigner ses fonctions, accusé « d'entretenir publiquement des concubines ; de vendre les bénéfices et les sacrements ; de trafiquer des interdits qu'il lançait contre les églises sur de légers motifs, et de mépriser les censures qu'il avait encourues pour avoir frappé l'archidiacre de son chapitre et quelques chanoines. On lui reprochait aussi d'avoir traversé la ville d'Aix le Jeudi-Saint au son des instruments et précédé de danseurs ; d'aimer passionnément la chasse ; de mener avec lui, lorsqu'il faisait la visite de son diocèse, des chasseurs, des chiens, des oiseaux, au grand préjudice des habitants dont il dévastait les campagnes ; de donner le sacrement de confirmation après-dîner ou le soir à la lumière hors de l'église, lorsqu'il revenait de la poursuite des bêtes fauves. Enfin on l'accusait d'avoir foulé le peuple dans ses visites pastorales et vomi des blasphèmes contre Dieu, la Vierge et les saints. Le pape nomma des commissaires pour examiner ces griefs. Le prélat diminua l'horreur de quelques-uns par les interprétations qu'il donna, et nia les autres. Mais accablé par les dépositions des témoins, il prévint sa condamnation en abdiquant volontairement au mois d'août 1318[6]. »
- Le 24 décembre 1566, l'archevêque Jean de Saint-Chamond monte en chaire à Saint-Sauveur, revêtu de ses habits épiscopaux, déclame contre le Pape et l'église catholique, jette par terre sa mitre et sa crosse, embrasse le calvinisme et se retire à Genève où il se marie[7].
Voir aussi
Liens externes
Bibliographie
- La Cathédrale Saint-Sauveur d'Aix-en-Provence, Pierre Coste et al., Édisud, Aix-en-Provence, 1982, 1988.
- Les Rues d'Aix, Roux-Alphéran, 1846.
- Évocation du vieil Aix-en-Provence, André Bouyala d'Arnaud, éd. de Minuit, 1964.
- Annales de la sainte église d'Aix, J.-S. Pitton, Lyon, 1668.
Notes
- ↑ a et b La Cathédrale Saint-Sauveur d'Aix-en-Provence, Édisud, Aix-en-Provence, 1982, 1988.
- ↑ La date de 1579 est donnée par l'historien Roux-Alphéran. Bouyala d'Arnaud parle plutôt de 1577.
- ↑ Deux colonnes sont en granit, les autres en marbre vert.
- ↑ Jusqu'en 1876, on attribuait la paternité de ce triptyque au roi René. C'est Louis Blancard, archiviste du département, qui en découvrit l'auteur.
- ↑ Élève du sculpteur Pierre Puget.
- ↑ Voyage littéraire de Provence: contenant tout ce qui peut donner une idée de l'état ancien & moderne des villes, les curiosités qu'elles renferment, la position des anciens peuples, quelques anecdotes littéraires, l'histoire naturelle, les plantes, le climat, & cinq lettres sur les trouvères et les troubadours, Jean-Pierre Papon, Chez Barrois l'Aîné, Paris, 1780, p. 125.
- ↑ Les Rues d'Aix, Roux-Alphéran, 1846, chap. « Église métropolitaine de Saint-Sauveur ».
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