- Cancer de la thyroïde
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Il existe trois grands types de cancers thyroïdiens :
- adénomes folliculaires bénins (tumeur bénigne)
- carcinomes différenciés folliculaires (tumeur maligne)
- carcinomes différentiés papillaires (le plus fréquent, avec plus de 80 % des cancers thyroïdiens déclarés)
Sommaire
Diagnostic
Des outils de diagnostics différentiels apparaissent, avec notamment en 2004 un test de détection moléculaire, créé en France par le CEA, détectant les signatures moléculaires propres à différencier les 3 types de tumeur de la thyroïde, grâce à une puce à ADN, permettent d'affiner le diagnostic, et mieux orienter la médication ou la chirurgie (en différenciant mieux tumeur bénigne et maligne)[1].
Anatomo-pathologie
Épidémiologie
Causes ou facteurs de risque
Facteurs de risques
Les facteurs de risques sont:
- exposition à des rayonnements ionisants, principalement pendant l’enfance, externe ou interne (particules inhalées ou ingérées)
- carence en iode
D'autres facteurs, ainsi que l'effet de leurs interactions, sont suspectés. Ils sont d'ordre nutritionnels, reproductifs, menstruels, hormonaux et anthropométriques. Dans une moindre mesure sont évoqués les polluants chimiques (pesticides...), un contexte d'endémie goitreuse ainsi qu'une prédisposition génétique.
L’irradiation de la thyroïde augmente le risque de cancer de la thyroïde en particulier chez l’enfant et l’adolescent : le facteur d’augmentation est de 80 % pour une dose de 1000 mSv, les filles sont deux à trois fois plus sensibles que les garçons. Ce risque devient faible vers l’âge adulte et disparaît vers 35 ans[2].
Les retombées des essais nucléaires atmosphériques, y compris ceux qui furent menés dans le Pacifique (campagnes commencées avant la catastrophe de Tchernobyl), sont reconnues comme une des causes de l'augmentation observée de ce type de cancer[3].
Le passage du nuage radioactif de Tchernobyl et l'augmentation du nombre de cancers de la thyroïde en France métropolitaine ont fait l'objet d'études qui ne semblent pas établir de lien direct de cause à effet[4].
Une étude de l'institut de veille sanitaire publiée en 2001 n'excluait pas la possibilité d’un faible excès de cancers de la thyroïde en France lié à cet accident. Le bilan sur 25 ans de l'évolution de l’incidence du cancer de la thyroïde en France métropolitaine publié en 2011 utilise des données fournies par l'IRSN et exclue un impact important des retombées de Tchernobyl[5]. Une étude, en cours, vise à estimer l'impact des retombées de Tchernobyl sur le risque de cancer de la thyroïde en France. Elle est focalisée sur les enfants résidant dans l'Est de la France au moment de l'accident et réalisée en collaboration étroite entre l’INSERM et l'IRSN[5].
Symptômes
Les symptômes:
- apparition progressive
- d'un nodule (masse) de la région médiane du cou;
- d'une adénopathie latéro-cervicale;
- modification récente d'un goitre thyroïdien existant et ancien
- otalgie réflexe persistante (sans cause au niveau de l'oreille)
- très rarement des troubles hormonaux révèlent le cancer :
- bouffées vaso-motrices cervico-faciale; diarrhée motrice; hypertension artérielle instable se retrouvent dans le cadre d'un cancer médullaire de la thyroïde
- l'hypothyroïdie ;
- l'hyperthyroïdie ;
- modification de la voie dysphonie en rapport avec une paralysie de la corde vocale (compression du nerf récurrent)
Traitement
Chirurgical
- thyroïdectomie
- totale
- sub-totale
- partielle
- curage ganglionnaire cervical
il est associé à la thyroïdectomie et son caractère extensif dépend de l'envahissement ganglionnaire régional existant
- envahissement ganglionnaire
- récurrentiel
- jugulo-carotidien
Médical
- iode radioactif (radiothérapie interne)
- radiothérapie externe
- chimiothérapie
Remise en cause d'un traitement trop systématique par radiothérapie interne
Pour soigner ce cancer, l'iode 131 était en 2006 - avec l’exérèse chirurgicale, le premier traitement, et il était proposé presque systématiquement par les services de médecine nucléaire (à tout stade de la tumeur au moment du diagnostic). Ce traitement dont l'efficacité n'est pas contestée n’avait cependant jamais été scientifiquement évalué en terme risques/bénéfices (conséquences secondaires différées en particulier).
Deux études récentes ont apporté des éléments importants d’information.- Une étude statistique de l’INSERM[6],[7] dans le Journal of Nuclear Medicine (2600 grossesses analysées) n’a pas montré d’augmentation des fausses couches ou accouchement prématurés chez les jeunes femmes récemment traitées par l’iode 131 mais...
- une méta-analyse (publiée en 2006), compilant trois études (italienne, suédoise et française) faites par Florent de Vathaire et ses collègues, sur la base d’une cohorte de 6 840 patients, a montré que ce traitement augmentait le risque pour le patient ainsi traité de développer un second cancer pour plusieurs types de tumeurs solides (cancers colorectaux, ostéosarcomes et cancers des tissus mous) ainsi que pour les leucémies.
L’étude a montré une relation linéaire entre le degré d'irradiation par l'iode 131 et l’accroissement du risque.
Ces résultats invitent à une réévaluation du traitement du cancer de la thyroïde qui devraient mieux prendre en compte la gravité du cancer. Seuls les cancers différenciés supérieurs à 10 mm, devraient faire l’objet d’un traitement à l'iode 131, mais ceux dont la taille est petite au diagnostic (quelques millimètres ou moins) ne devraient pas systématiquement être traités par administration d'iode 131.
Pour préciser le risque selon le type de cancer, une nouvelle étude est proposée avec 3 autres cohortes françaises (11 000 sujets au total)[8]Suivi des patients
Consensus européen pour la prise en charge des cancers différenciés de la thyroïde (2005)
Notes et références
- Communiqué CEA (2004) et article Diagnostic différentiel des tumeurs de la thyroïde grâce aux puces à ADN. Clinical Cancer Research (2004) 10 : 6586-6597
- http://www.assemblee-nationale.net/legislatures/11/pdf/rap-oecst/i3571.pdf
- un commentaire (Blog)sur France 3 (2006/07/31) Brève de l'AFP reprise par
- Étude 2003 sur Tchernobyl et le cancer de la thyroïde sur doctissimo
- http://www.invs.sante.fr/fr/Publications-et-outils/Rapports-et-syntheses/Maladies-chroniques-et-traumatismes/2011/Evolution-de-l-incidence-du-cancer-de-la-thyroide-en-France-metropolitaine.-Bilan-sur-25-ans Page 3, « Une évaluation des conséquences sanitaires de l'accident de Tchernobyl en France a été publiée en 2001. Ce travail concluait que les connaissances scientifiques actuelles ne permettent pas d’exclure la possibilité d’un faible excès de cancers de la thyroïde en France lié à cet accident. ((...)) Cependant, les estimations ((...)) utilisant les niveaux d’exposition aux retombées de cet accident (cartographie de l'Institut de radioprotection et sûreté nucléaire (IRSN) ont permis d’exclure un impact important des retombées de Tchernobyl en France. »
- Communiqué de l'INSERM
- étude INSERM, Therapeutic Administration of 131I for Differentiated Thyroid Cancer: Radiation Dose to Ovaries and Outcome of Pregnancies, 15 avril 2008, coordonnée par F de Vathaire
- Page d’information de l’institut de cancérologie Gustave Roussy
Voir aussi
Articles connexes
- Association française des malades de la thyroïde
- Conséquences de la catastrophe de Tchernobyl en France
- Iode, radiothérapie
Liens externes
- (fr) Livret sur le cancer de la thyroïde
- (fr) Association des malades de la thyroïde
- (fr) Forum de discussion « Vivre sans thyroide »
- (fr) Prise en charge de patients victimes de cancers thyroïdiens radio-induits par la catastrophe de Tchernobyl
- (en) Thyroid Cancer Clinical Trials Page (American Thyroid Association)
- (en) « Médecine nucléaire » et maladies thyroïdiennes
- (en) Thyroid Cancer (National Cancer Institute, USA)
- (en) Association de survivant au cancer de la thyroïde (Thyroid Cancer Survivors' Association)
- (en) Information des patients sur le diagnostic
Catégorie :- Maladie tumorale du système endocrinien
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