- Cambia
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Cambia
San Petrone. Villages de Cambia et de Loriani (commune de Cambia)Administration Pays France Région Corse Département Haute-Corse Arrondissement Corte Canton Bustanico Code commune 2B051 Code postal 20244 Maire
Mandat en coursMichel Angeli
2008-2014Intercommunalité Syndicat Intercommunal Vallée de Casaluna Démographie Population 80 hab. (2006) Densité 9,7 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 510 m — maxi. 1421 m Superficie 8,28 km2 Cambia (prononciation : ['kã:bja]) est une commune française située dans le département de Haute-Corse et la collectivité territoriale de Corse.
Sommaire
Géographie
Cambia est une commune de l'intérieur de la Corse. Elle est très boisée. Quoique se trouvant dans la Castagniccia (qui tire son nom de la forêt de châtaigniers couvrant son territoire), elle est habillée essentiellement de chênes verts. Toutefois, les terrains et l'exposition de la commune en font un terroir particulièrement favorable pour la plantation de variétés de châtaigners, qui sont célèbres dans toute la Castagniccia, pour la forte teneur en fructose de leurs fruits.
Son plus haut sommet est Testa di Catarello (1 428 m), « à cheval » sur les communes de Pie-d'Orezza, Carticasi et Cambia, sur la dorsale du massif schisteux du Monte San Petrone. Avec Punta Ventosa (1 421 m) l'autre haut sommet « à cheval » sur Pie-d'Orezza, San Lorenzo et Cambia, ils marquent les limites orientales de la commune. Entre les deux sommets, une grotte à Bocca al Prato (1 296 m).
Le ruisseau de Biligato prend sa source sous Testa di Catarello pour ensuite grossir le ruisseau de Sarbiao dont le cours passe entre le village de Cambia et Loriani son hameau. La Casaluna traverse la commune. Elle y reçoit les eaux du ruisseau de Serbaio.
Localisation
Cambia est située dans la pieve d'E Vallerustie, en Castagniccia, au pied du versant occidental du Monte San Petrone et en limite du Parc naturel régional de Corse. Cambia est dans la haute vallée de la Casaluna.
Cambia est entourée des communes de : San Lorenzo au nord, Pie-d'Orezza à l'est, Carticasi au sud, Rusio au sud-ouest, Erone à l'ouest.
Habitat
La commune de Cambia comprend plusieurs hameaux : Cambia, Corsuli, San Chirgu et Loriani.
De fait, la commune actuelle regroupe quatre villages qui constituèrent longtemps quatre entités religieuses, politiques et économiques indépendantes.
- Cambia.
- Prononciation : ['kã:bja].
- Gentilé : Cambinchi.
Village où se trouve la mairie, et dont le nom fournit le politonyme actuel. Ce nom s’est progressivement substitué à celui de Corsuli, pour désigner l’ensemble des quatre communautés.
- Corsuli.
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- Prononciation : l'accentuation porte sur la première syllabe avec par conséquent une voyelle [o] très ouverte (['ko:ʀsulɪ]).
- Gentilé : Corsulinchi et Corsulacci.
Ce village, était autrefois le bourg le plus important et le plus connu. Il fut chef-lieu (lieutenance) à l’époque féodale. Puis pendant longtemps, son nom (selon les textes : Corsuli, Corsoli, Cursuli, ou Cusuli) servit encore pour désigner la zone, voire une partie de la pieve.
Le Pudestà (responsable élu) de Corsuli était l’un des plus importants de la pieve des Vallerustie. On mesure également la notoriété qu’avait autrefois ce village, à l’usage qui était fait de son toponyme, comme référence connue dans toute la Corse. Ainsi beaucoup de personnages historiques de la pieve (quels que fussent les hameaux dont ils étaient réellement originaires) sont désignés par leur prénom suivit du nom du bourg (principal ou le mieux connu), c’est-à-dire ‘’Corsoli’’.
- San Chirgu.
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- Prononciation : [,sã'ki:ʀɢu].
Le village se perche sur une arrête dominant Corsuli. Il a conservé, pour nom, la titulature de la chapelle : Capella di San Chirgu. Cette titulature correspond en français à saint Cyr. Le prénom (fréquent dans la région) est traduit communément en français par "Quilicus". Autrefois, en langue écrite, le nom de l'église était logiquement traduit en toscan par "Santo Quilico" [,sãnto'kwi:lɪɢo][1].
- Loriani.
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- Prononciation : [lo'ʀjã:nɪ].
- Gentilé : Lorianinchi et Lorianacci.
Le village s'accroche aux pentes du Monte San Petrone
Article détaillé : Loriani.Accès
Cambia se trouve à environ quarante kilomètres de Corti.
Pour s'y rendre, prendre la RN 193, puis la route D39 de San Lurenzu deux kilomètres après Francardu (Omessa) en venant de Corti et franchir le pont du Golo. Au niveau du pont de Lanu (Pont'à Lanu) poursuivre la D39 en prenant à gauche. A San lorenzo, prendre la D15, route reliant la Casaluna au Boziu.
Les hameaux de Loriani et de San Quilico sont accessibles par des chemins communaux goudronnés.
Communes limitrophes
Histoire
Cambia est connu pour la survivance protohistorique et historique des cultes dits "lunaires".
Une statue menhir vient d'être découverte au hameau de San Chirgu[2]. Elle est la 95e formellement reconnue en Corse.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 2001 Ange Michel ANGELI Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 112 116 89 80 81 79 80 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Lieux et évènements touristiques
Chapelle Santa Maria
Pour la datation l'archéologue Geneviève Moracchini-Mazel écrit : « nous avons proposé de retenir que sa construction, comme celle de l'église de San Chilico, pourrait dater des dernières années du XIIe ou du XIIIe s. et qu'elle a dû intervenir en remplacement d'une précédente chapelle préromane (remplois dans la campanile). » [3].
Il faut souligner (importance dépassant le cadre local) l’originalité de cette chapelle romane : « c'est le seul autel roman en place qui nous ait été conservé en Corse » (G. Moracchini-Mazel). En outre, sa forme de stazzona (dolmen) est troublante : les trois orthostates et la table lui donnent la forme dolménique classique au Sud de l'île, mais dont il ne reste aucune trace en Castagniccia. D'autant plus, que c'est le seul autel de ce type retrouvé intact, et qu'il est attesté que la chapelle a remplacé un précédent édifice préroman.
Stantara Santa Maria
Avec une croix gravée sur le nombril, cette statue-menhir christianisée est dressée au pied de la chapelle du même nom.
Elle est l'objet de légendes notamment celle d'un pari stupide. Elle serait la statue d'une jeune fille du village pétrifiée. Pour prouver son courage, la jeune fille aussi intrépide qu'outrageante, aurait tenté une nuit d'enfoncer un bâton dans une tombe. La mort l'aurait saisie, figeant pour l'éternité l'infortunée dans la peur.
Une autre légende raconte qu'une jeune fille du village devait se rendre à minuit à la porte de l'église voisine pour défier un vampire. Un jeune homme caché à l'intérieur lui répondit. Saisie d'effroi, la jeune fille aurait été pétrifiée soudainement. La statue aurait été élevée en son souvenir. On l'appelle depuis la Sainte.
Vieux couvent
Les ruines d'un couvent sont visibles à l'arrière de la photo de la stantara. Il s'agit probablement de la chapelle, a en juger par les restes d'une voûte croisée, visibles aux quatre coins de la première pièce encore identifiable.
A Petra Frisgiata
(ou Petra frigiata, Petra frisgiada) C'est un gros rocher plat situé à proximité à la fois de la Stantara Santa Maria et de la chapelle romane Santa Maria. La Petra frisgiada I est le site d'art rupestre le plus complet de Corse (importance dépassant le cadre local) : « 595 signes ont été relevés, ce qui fait de la Petra Frisgiata I le site d'art rupestre le plus complet et par conséquent le plus fourni de l'île. » « L'étude des superpositions et de la nature des signes renvoie à plusieurs périodes, entre l'âge du fer et la période contemporaine »[4].
Il est remarquable que, en limite de la même pieve, (E Vallerustie), (entre les communes de Carticasi et de Bustanico), se trouve le site d'art rupestre E Schippiate qui est second de Corse pour le nombre de signes gravés. La nuance afffichée par ces deux appellations (A Petra Frisgiata et E Schippiate) est, linguistiquement et historiquement, très intéressante. A Cambia, comme dans toute la pieve, d'autres rochers gravés existent dans le maquis.
- Les trois monuments de Corsuli (Capella Santa Maria, Stantara Santa Maria et Petra Frisgiata di Santa Maria) ne sont pas encore inscrits en tant que MH.
Noyés dans une forêt de chênes verts, ils sont facilement accessibles et bien indiqués depuis Corsoli. Des visites sont même organisées.
Chapelle San Chirgu
Plus haut, tout en haut du hameau de San Chirgu, se trouve le sentier menant vers une chapelle romane datant du XIIIe siècle : la chapelle San Chirgu (Saint Cyr) ornée de décors sculptés. La chapelle a été classée Monument historique[5] le 15 juin 1976 sous le nom de Église San Quilicu (locution constituée d'un surprenant mélange de français et d'italien, le tout assorti d'un "u" final pour faire couleur locale).
La tradition orale veut que les deux chapelles (qui sont à portée de voix) aient été bâties en même temps. San Chirgu par le père (qui supervisait l'ensemble des travaux), Santa Maria par le fils. Geneviève Moracchini-Mazel confirme qu'elles "ont certainement été bâties en même temps".
Ces deux chapelles à fresques ont été restaurées en 2008 - 2009 sous l'égide de la Collectivité Territoriale de Corse. Les travaux ont été cofinancés par l'État (70%), la C.T.C. (25%) et la commune (5%).
Autres
- Oppidum de Corsuli
Du site du château médiéval, transformé en 1358 lors de la révolution dite de "a terra di u cumunu", il ne reste actuellement qu'une partie de la tour (incorporée depuis ces événements), dans la première maison du village. C’était le lieu de résidence du ‘’Lieu-Tenant’’, représentant les seigneurs Bianculacci, de (Ghjuvellina) au grand fief desquels, la pieve des Vallerustie appartenait. Le mont St Blaise promontoire significatif de cet endroit était probablement un site religieux dont l'histoire se perd dans le passé non encore exploré de l'époque des "petre frigiate".
- Sépulture préhistorique de Luriani (table sur montants naturels). Fouilles Michel-Claude Weiss.
- L'église Santa-Catalina de Loriani
Edifice religieux du XVIe siècle, en pierre, schiste et moellon. Dans la petite niche au-dessus du porche, se trouve la statuette de Sainte-Catherine la sainte patronne.
Personnages célèbres
- Page-Marie Vincenti
Fils d'agriculteurs, Page-Marie Vincenti naquit à Cambia en 1872. Ce valeureux soldat s'illustrera dans de nombreux combats. Son courage lui vaudra, au-delà du respect qu'il lui fera gagner auprès de ses hommes, d'être décoré sur le champ d'honneur par le maréchal Pétain. Rentré à l'âge de dix huit ans dans l'armée, il participe notamment à la campagne du Tonkin. Lieutenant à la déclaration, il est mobilisé dans le 173e régiment d'infanterie. L'officier ne tarde pas à se faire remarquer par la bravoure qu'il manifeste en montant à l'assaut et c'est ainsi qu'il atteint le grade de capitaine. Vincenti participera à la prise du fort de Douaumont le 24 octobre 1916. Il sera blessé à deux reprises (bras gauche et jambe droite). A son retour il sera élu maire de Cambia. Pendant la seconde guerre mondiale, il restera fidèle au maréchal Pétain, puis se retire ensuite de la vie politique du village. Il s'éteint à Paris en 1956. Page-Marie Vincenti aura trois fils: Jean-Benoît, François et Charles-Louis Joffre qui tous les trois, à leur manière, résisteront lors du second conflit mondial. Engagé dans l'armée française, Charles-Louis sera fait prisonnier dans le Nord-Ouest de l'Allemagne, puis de nombreux transferts l'emmèneront finalement au Stalag X-B de Sandbostel, où il restera jusqu'en 1944. François, engagé dans la résistance, sera déporté à Dora où il passera deux ans. Son action lui vaudra d'être, comme son père, décoré de la médaille de la légion d'honneur. Il sera fait chevalier, puis officier.
Notes et références
- Il faut relever l'usage fréquent de toponymes impropres : sont apparues des graphies du type * san chilicu, avec, la première syllabe (chi) en corse, la seconde syllabe (li) en italien, et une étrange troisième syllabe (cu) (co en italien, rgu en corse). Il est regrettable que de tels néologismes (forgés sur une pseudo-«re-corsisation» d’un toponyme «toscanisé»), aient été parfois adoptés par les monuments historiques, et par la signalisation routière. Ignorance d’autant plus regrettable que cela fut fait, dans la louable mais maladroite intention, de respecter (conformément à la Charte des Toponymes) le toponyme local corse ‘’’San Chirgu’’’. En ce qui concerne le nom du village, hameau ne portant plus de politonyme, son nom et sa graphie corrects sont également San Chirgu.
- Corse-Matin du 25 avril 2010
- Geneviève Moracchini-Mazel, Les Églises romanes de Corse, Librairie C.Klincksieck, Paris, 1967, vol.2, p.323.
- S.Leconte-Tusoli & L.Franceschini, Guide archéologique de la Corse, sous la direction de M-C Weiss, Albiana, Aiacciu, 2006, p.67.
- Notice no PA00099176, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
Voir aussi
Liens externes
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