Bustanico

Bustanico

42° 19′ 24″ N 9° 18′ 03″ E / 42.3233333333, 9.30083333333

Bustanico
Vue de Bustanico
Vue de Bustanico
Administration
Pays France
Région Corse
Département Haute-Corse
Arrondissement Corte
Canton Bustanico
Code commune 2B045
Code postal 20212
Maire
Mandat en cours
Pierre Taddei
2008-2014
Intercommunalité sans
Démographie
Population 64 hab. (2008)
Densité 5,6 hab./km²
Gentilé Bustanichesi
Géographie
Coordonnées 42° 19′ 24″ Nord
       9° 18′ 03″ Est
/ 42.3233333333, 9.30083333333
Altitudes mini. 617 m — maxi. 1727 m
Superficie 11,52 km2

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Bustanico (en langue corse Bustanicu ([bu∫tã: nigu], prononcé comme « bouchtan-nigou ») est une commune française située dans le département de la Haute-Corse et la collectivité territoriale de Corse. Bustanicu est situé dans la pieve du Boziu, en Castagniccia. Il se compose de deux hameaux : Paese Supranu et Paese Suttanu.

En 2009, le politonyme « Bustanico » est également porté par le nouveau canton qui résulte de la fusion de l'ancien canton de San-Lorenzo, de l'ancien canton de Sermano et de l'ancien canton de Piedicorte-di-Gaggio. Le nouveau canton couvrant les pieves des Vallerustie, du Boziu et d'une partie de la Rogna, s'appelle Canton de Bustanico (Bustanicu étant réputé au centre du nouveau canton qui est très étendu).

  • gentilé : Bustanichesi [bustanigε: zi]

Sommaire

Géographie

Panorama du village

Bustanico est une commune de 11,52 km² située à une vingtaine de kilomètres de la cité de Corte, au cœur des montagnes corses. Il est à l'orée de la forêt de la Castagniccia ("châtaigneraie" en français) et en fait partie en s'ouvrant sur un panorama et une vue sur les montagnes corses.

C'est sur la commune de Bustanicu que peuvent être observés, en grand nombre, les plus vieux châtaigniers de toute la Castagniccia.

Le terrain y est escarpé car le village se trouve à la charnière entre la Corse schisteuse et granitique, l'une laissant place à des paysages décharnés et l'autre à une forêt dense.

Histoire

Bustanicu eut une importance majeure dans l'Histoire de l'île de beauté tout entière puisque ce fut de ce village que partit et dans lequel se déclencha l'insurrection corse de 1729, contre la république de Gênes et qui mena 50 ans plus tard à la vente de l'île à la France par les Génois.

Le 30 octobre 1729[1], c'est le village de Bustanicu qui est le berceau de la guerre qui déboucha sur la proclamation de l'indépendance de la Corse menée par Pascal Paoli. Alors sous domination génoise, la Corse durement malmenée par la République italienne se voit obligée de verser un nouvel impôt, dit des dui seini. À Bustanicu, le lieutenant génois Giovanbattista Gallo, chargé de la récolte de cet impôt, se montre partial avec un vieillard du nom de Cardone (cf. Personnalités). Les villageois prennent alors sa défense et chassent les officiers génois, obligés de rebrousser chemin et de regagner Corte. Les cloches de l'église sonnent à la volée et la révolte gagne peu à peu les villages puis les pievi voisines. Oppressées et exaspérées par une administration génoise très dure, les populations des villages de l'intérieur entrent alors en guerre contre la présence génoise en Corse. Cet évènement est reconnu comme l'élément déclencheur de la révolte de la Corse qui débouchera sur l'indépendance de l'île.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 2001   Antoine PERINETTI DVD Conseiller général
mars 2008   Pierre TADDEI    
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2008
109 123 97 75 66 77 64
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Lieux et patrimoine

  • Sépultures romaines de Chjatru, col au-dessus du village.

Les jarres funéraires à col contenaient des crânes de dimensions exceptionnelles qui n’avaient pu être introduits par l’ouverture. Il ne reste plus rien au village.

Site des Schippiate dans la haute vallée de la Ghjuvannina. Site de Chjatru (sépultures romaines). Abadia di Sant'Antone
  • E Schippiate, rocher gravé en limite avec la commune de Carticasi.

Il se trouve en bordure de la route qui relie Bustanicu à Carticasi. Le lieu est mal transcrit sur les diverses cartes qui mentionnent : scribbiate = rayées). Alors que le nom du site (E Schippiate = les écritures) est une exceptionnelle survivance locale du corse médiéval et du toscan médiéval. Au pied du rocher, il y avait un abri sous roche (aujourd’hui presque entièrement détruit par le tracé de la route). Dans les années soixante-dix, l’abri sous roche comportait encore un foyer. Les schippiate (les écritures) ont été, elles aussi, fortement dégradées au cours des deux dernières décennies. Sur ce site exceptionnel d'art rupestre, très aisé d’accès (bordure de la route), il est recommandé de ne pas marcher sur le rocher. Loin de là, d’autres rochers gravés existent sur la commune, mais au cœur du maquis.

Une conservatrice exemplaire du patrimoine :

Les Schippiate étaient encore intactes, il y a quelques décennies, parce que, sur ce rocher, veillait sa propriétaire, Paghjuva Bariani.

Précision utile pour les touristes désireux d’admirer les gravures rupestres : la maison de Paghjuva (a Casa di e Schippiate) figure, sur les cartes, avec l’appellation déformée « casa scribbiata » (les « gens de la ville » sont peu attentifs au conservatoire langagier que constitue la toponymie. Cf. infra, les recommandations de Ghjseppu Defranchi). Cette appellation exonyme impropre de la maison (elle-même site préhistorique) permet, toutefois, de situer le rocher proche.

Zia Paghjuva demanda à être enterrée, là, près des Schippiate, et sur la limite des communes, avec, "un pede in Bustanicu, è un pede in Carticasi" (un pied sur Bustanicu, et un pied sur Carticasi). Son vœu n’a pu être exaucé ! Puisse donc, la double présentation des Schippiate (dans la page wiki de Bustanicu, et dans celle de Carticasi), contribuer à respecter les volontés de cette grande dame qui les protégea. Exemplaire conservatrice, grâce à laquelle, dans les années soixante, le trésor rupestre (situé en bordure du chemin muletier, et bien connu des voyageurs) était encore photographié en parfait état.

  • Abbadia di Sant’Antone (/abaia/)

L’humble chapelle, bien entretenue, est le vestige de ce qui fut une abbaye dont le patrimoine (vendu comme bien national, en 1791) s’étendait sur U Boziu et sur E Vallerustie. L’Abbadia di Sant’Antone était, en 1789, l’un des huit monastères ou ermitages corses à porter le titre d’Abbaye[2]. Avant la Seconde Guerre mondiale, l’Abbadia di Sant’Antone était encore entourée des champs de blé qui, au début du vingtième siècle, grimpaient jusqu’aux pentes du San Cervone. Elle se situe à un carrefour de chemins muletiers. Autrefois, le 13 juin, les populations des deux pievi (U Boziu et E Vallerustie) s’y réunissaient. Un chemin carrossable partant de Chjatru (Chiatra), col que franchit la route D 39, permet d’accéder à la chapelle, où la fête est toujours célébrée avec dévotion.

  • A Marza ( /amæ: rtza/ )

Cet oppidum est un promontoire qui commande A Bocca di Marza ( /ao: ka imæ: rtza/ ), col d’altitude où passait A Strava Maestra, véritable antique « autoroute des cimes » qui traverse la Castagniccia. À Marza a toujours été occupée depuis des millénaires. Au pied de l’oppidum, la bergerie de Marza était encore habitée jusqu’au drame qui l’endeuilla. Du haut du promontoire, sont visibles tous les oppida du Boziu et des Vallerustie.

Personnalités liées à la commune

  • Cardone, alias Antonefrancescu Defranchi
Son patronyme fut souvent écrit par erreur Lanfranchi. L’identité du vieillard qui entra dans l'histoire le 30 octobre 1729, a été rétablie par son descendant direct, Ghjseppu Defranchi. Celui-ci, dans un long poème[3].), faisait le point sur le nom de son aïeul :
In Bustanicu, l’accertu (Je certifie qu’à Bustanicu)
Lanfranchi un ci ne hè mai statu. (des Lanfranchi, il n’y en a jamais eu)
Li registri parruchjali (Dans les registres paroissiaux)
Un’ ne anu mai parlatu. (il n'en figure aucun).
Un’esiste Anton Francescu (il n’y eut jamais aucun Antone Francescu)
Chi Defranchi un sia natu. (en dehors de Defranchi)
  • Ghjseppu Defranchi, poète du village, leader syndicaliste français, généalogiste, historien.
Le grand érudit fulminait contre les erreurs qui émaillent les essais historiques. Et dans le long poème (déjà cité à propos de son aïeul Cardone) qu'il déclamait volontiers à ceux qu'il rencontrait[4] lors de sa quotidienne promenade, entre les deux villages ou jusqu'à Chjatru), il fustigeait les historiens (furesteri, i.e. étrangers au village) qui s’évertuent en vaines spéculations, alors qu’il leur suffirait de s’adresser aux vieux des villages, pour connaître tant de vérités :
A’ chi scrive storia corsa (à ceux qui écrivent l’histoire de la Corse)
Stu cunsigliu vogliu dà (je donne ce conseil)
prima di fà stampà libri, (avant d’écrire des livres)
megliu facenu d’andà (ils feraient mieux d’aller)
in paesi di muntagna (dans les villages de montagne)
Per sapè a verità. (pour apprendre la vérité).
Duverebbenu parlà (Ils devraient consulter)
Cun ghjente di quelli lochi (les gens du crû)
Chi cunservanu in memoria (qui conservent en mémoire)
I fatti conti à li fochi (les faits, qu'à la veillée)
Da li vechji à li zitelli (les vieux transmettent aux enfants)
E’ piu sapienti ch’è elli. (tous bien plus savants que les historiens qui veulent écrire des livres).
Recommandation que Fernand Ettori commente malicieusement : "conseil judicieux de ne pas négliger la tradition orale." [5].

Notes et références

  1. Don Gaï, La tragique histoire des Corses", SAPRA, Paris, 1951
  2. Chanoine Casanova, Histoire de l'Église Corse, Tome IV, Imprim. Moderne, Bastia, 1939
  3. Un extrait figure dans Le Mémorial : Pomponi & alt., "Le Mémorial des Corses", Tome II, lmdc, Ajaccio, 1981
  4. Mettre l'information en poésie à la manière ancestrale et la déclamer, c'était faute des veillées d'autrefois, sa manière de transmettre son immense savoir
  5. Fernand Ettori, "Le Mémorial des Corses", Tome II, lmdc, Ajaccio, 1981

Voir aussi

Articles connexes

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