Breitenbach (Bas-Rhin)

Breitenbach (Bas-Rhin)
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48° 21′ 56″ N 7° 17′ 30″ E / 48.365556, 7.291667

Breitenbach
Mairie de Breitenbach
Mairie de Breitenbach
Armoiries
Détail
Administration
Pays France
Région Alsace
Département Bas-Rhin
Arrondissement Sélestat-Erstein
Canton Villé
Code commune 67063
Code postal 67220
Maire
Mandat en cours
Jean-Pierre Piela (EELV)
2008-2014
Intercommunalité C.C. du canton de Villé
Site web http://www.breitenbach.fr
Démographie
Population 652 hab. (1999)
Densité 56 hab./km²
Gentilé Breitenbachois, Breitenbachoises
Géographie
Coordonnées 48° 21′ 56″ Nord
       7° 17′ 30″ Est
/ 48.365556, 7.291667
Altitudes mini. 304 m — maxi. 1073 m
Superficie 11,73 km2

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Voir la carte administrative

Breitenbach est une commune française située dans le département du Bas-Rhin et la région Alsace.

Sommaire

Géographie

Vue sur le village de Breitenbach

Le village de Breitenbach se situe dans une vallée perpendiculaire au Giessen de Steige. Entouré à son confluent par les collines de l’Erdbeerberg (452 m) et des Hirsten (371 m), elle s’élargit en un vaste amphithéâtre montagneux formé par le versant sud du massif du Champ-du-Feu. D’ouest en est, on aperçoit les sommets du Roffling (773 m) et du Champ du Feu (1 100 m, mais 1 072 m seulement sur le territoire de la commune), du Baylarge (982 m), de l’Ibrand (857 m), du Heidenkopf (862 m) et de la Gietzig (769 m), ce dernier constituant le début de la crête menant à l’Ungersberg. Le village est accessible par de rares passages : le col de la Charbonnière (961 m) menant au ban de la Roche, col du Kreuzweg (768 m) donnant sur le Hohwald et Barr, col de Bellevue (748 m) vers le Hohwald avec un chemin forestier unique. Breitenbach possède une superficie de 1 173 ha et est le finage le plus étendu du canton de Villé.

Écarts et lieux-dits

  • Lindgrube
  • Niedermatt
  • Hirsten
  • Kreuzweg
  • Kaelberhutte

Cours d’eau

  • Le Breitenbach : ruisseau drainant une partie des eaux du Champ du feu

Histoire

Armoiries

Article détaillé : Armorial des communes du Bas-Rhin.
Armes de Breitenbach

Les armes peuvent se blasonner ainsi :

D’argent aux six fusées accolées d’azur rangées en fasce.

Étymologie

Les historiens relèvent le nom de de Breiderbach en 1137, Breitembach en 1303, Brechtemberg en 1601, Breitenbach en 1665, Berchbenbach au XVIIIe siècle et Breitenbach depuis le XIXe siècle. Le nom du village provient vraisemblablement du nom de son cours d’eau : le Breitenbach qui draine une partie des eaux du massif du Champ-du-Feu qui est assez puissant pour justifier de son nom. D’autres historiens font dériver le nom du celtique, bre, montagne et tain, eau ou encore du germanique breit, large et bach, ruisseau.

Une origine incertaine

Les origines du village sont incertaines, mais on pense qu’elles sont liées avec celles de l’abbaye de Honcourt, située à 2 kilomètres à peine en aval et fondée vers l’an 1000. Il est fort probable que l’abbaye est dès son origine propriétaire du village de Breitenbach. Il existe à cette époque de nombreux coteaux viticoles qui assurèrent l’aisance du village. Il existait déjà aussi à cette époque une petite chapelle pour les habitants du village. D’autres communautés religieuses possédaient des biens dans le village comme l’abbaye de Moyenmoutier (près de Senones, dans les Vosges) et le prieuré d’Ittenwiller (entre Saint-Pierre-Bois et Eichhoffen). Ce dernier, lors de sa fondation vers 1115 reçoit cinq manses et des droits dans ce village. cela donne parfois des conflits, notamment entre Honcourt et Ittenwiller qui prennent fin en 1341. ; l’abbaye de Honcourt devient alors le seul interlocuteur. L’abbaye de Honcourt reste l’unique collatrice[1] ; elle perçoit donc seule la dîme tandis qu’Ittenwiller cède à Honcourt le terrain sur lequel est construite l’église de Breitenbach.

Un domaine appartenant aux Habsbourg

Depuis le XIIIe siècle, Breitenbach fait partie du domaine des Habsbourg et en partage dès lors toutes ces contraintes. Ceux-ci concèdent leurs droits à divers créanciers et engagistes, tels les Hürningen-Ortenberg, les Hattstatt ou les Rathsamhausen zum Stein (« de la Roche ») du proche château de la Roche. Le terrier établi en 1303 mentionne deux scieries que l’on situe parmi les plus anciennes connues à ce jour en Alsace. Avec les dégâts causés dans les forêts, les deux scieries sont arrêtées. Les nobles d’Andlau possèdent des droits liés à Honcourt et Moyenmoutier, les Bollwiller y détiennent des possessions. La multiplicité de ces propriété compliquent la vie des habitants. Il devient dès lors nécessaire de règlementer les choses en précisant les droits et les devoirs de chacun. Le règlement forestier est édicté en 1543 et reprend en partie les usages plus anciens. On y apprend que la localité dépend d’un Meyer installé à Villé. Sur place résident deux Heimburger qui veillent à la répartition et la collecte de l’impôt et dirigent les travaux communaux, quatre Rothmeister (chef de travaux), deux Waldförster (gardes-foresties), quatre Bannwarthen (gardes-champêtres), tous nommés pour une période d’une année.

Les convoitises des espaces boisés

Les vastes espaces boisés, qui s’étendent du Champ du Feu jusqu’à l’Ungersberg, ont donné lieu au cours des siècles à des convoitises de plus en plus aiguisées. Avant le XVIe siècle, le Howald et ses environs n’abritent qu’un nombre très limité de colons. Seuls, chasseurs, bûcherons et charbonniers fréquentent la montagne, tout comme les habitants du village qui mènent leur troupeau et bénéficient de droits d’usage pour l’exploitation de bois de chauffage et de construction. Le statut juridique de la forêt du Howald donne lieu à de multiples contestations et à une procédure particulièrement longue qui ne s’achève qu’en 1867 à Colmar après trois siècles de plaidoiries et de jugements successifs. En 1125, l’évêque de Strasbourg figure apparemment en tant que seul propriétaire de ces forêts. La seigneurie d’Ortenberg est investie en 1269 par l’évêque pour exploiter en « copropriété » ces vastes étendues boisées. Avec le temps, l’évêque et le seigneur concèdent des droits d’usage à diverses communautés, aussi bien civiles que religieuses (Honcourt et Andlau). Ces droits concernent la glandée, l’exploitation des bois secs, de construction, du bois pour les outils, etc. En outre, 18 communes extérieures au val de Villé peuvent se prévaloir des mêmes droits. Ces usagers de la forêt (Waldgenossen) plaident en leur qualité de copropriétaires et non seulement d’usagers. Ils sont finalement déboutés en 1867 mais en compensation il leur est attribué la forêt indivise dite « des 26 communes » qui existe toujours de nos jours. Certains, pour faire valoir leurs droits implantent des métairies, notamment sur les hauteurs du Champ du Feu-Howald. Les colons sont biens souvent des anabaptistes réputés pour leur compétence en agriculture.

Les épisodes guerriers

On ne sait pas grand chose sur les épisodes guerriers liés aux conflits du XIVe et XVIe siècle. Breitenbach se trouvant à l’écart des routes largement empruntés par les belligérants, le village semble avoir été quelque peu épargné par les raids meurtriers. Le seul fait marquant dans la région semble avoir été le sac de l’abbaye de Honcourt par les paysans en 1525 contre les autorités religieuses. Le village est condamné par la régence d’Ensisheim (favorable aux catholiques) pour avoir pris part au sac de Honcourt. La guerre de Trente Ans a fait largement chuter la population. Sur les trois coteaux cultivés avant la guerre, un seul reste encore en l’état après 1648, les deux autres sont en friche.

La guerre de Trente Ans

Vue sur le village de Breitenbach

Cette guerre laisse de mauvais souvenirs dans la vallée ruinée, dévastée et saignée démographiquement qui a du mal à se relever. En 1665, L’État des paroisses de la seigneurie de Villé nous renseigne après la fin du conflit. On y apprend qu’à Breitenbach « la collatrice est obligée d’entretenir le chœur, et les habitants, l’église ; cette église est vieille et les habitants sont obligés de procéder à des réparations tous les ans ». En 1693, Breitenbach est érigé en paroisse autonome.

Le repeuplement

Après la tragédie de la première moitié du XVIIe siècle, Breitenbach connaît une ère de paix. Les édits de repeuplement promulgués par Louis XIV pour mettre en valeur la province nouvellement acquise, portent leurs fruits. À partir du XVIIIe siècle, la population augmente, de nombreuses maisons se construisent dont on peut encore apercevoir des dizaines de linteaux de portes d’entrée ou de caves décorés d’une serpette, des outils de tonnelier ou d’un autre artisan qui proviennent de cette époque.

Période révolutionnaire

La révolution de 1789 n’aura eu qu’un impact minime à Breitenbach. Son maire, François-Joseph Freppel, fin diplomate, accepte avec souplesse les mauvais coups pour éviter à ses concitoyens des persécutions inutiles. Le curé Jean-Georges Stemm est caché par la population. Selon la tradition orale, il baptisait en cachette les nouveau-nés dans la montagne.

Guerres mondiales

Les deux conflits mondiaux sont particulièrement éprouvants pour la population : il y eut respectivement 28 et 26 hommes de Breitenbach morts victimes des deux guerres.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 2008 en cours Jean-Pierre Piela[2]    
2001 2008 Jean-Pierre Piela EELV  
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Jumelage

Breitenbach est jumelée avec les villes de :

Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[3])
1801 1836 1851 1871 1900 1926 1946 1954 1962 1968 1975 1982 1990 1999
1 001 1 387 1 269 1 254 1 021 811 748 737 714 726 747 642 671 652
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Lieux et monuments

Église Saint-Gall

Église Saint-Gall de Breitenbach.
Intérieur de l’église Saint-Gall.

L’église actuelle date du XVIIIe siècle. À cette époque elle fut agrandie et transformée et se trouvait sur un ancien emplacement où se trouvait déjà l’édifice primitif. L’ancienne église dont le chœur datait du XIVe ou du XVe siècle, avait selon la chronique paroissiale du curé Lorentz « une voûte de forme romane avec trois petites fenêtres de même acabit ». La pierre angulaire maçonnée à l’entrée de la tour porte le millésime 1891, mentionnant ainsi la date de sa construction. L’église conserve quelques éléments romans laissant supposer une origine encore plus ancienne. La construction de l’église faisait suite à une longue polémique opposant le curé et le conseil municipal à une époque où le village amorçait déjà un lent déclin. Finalement, un bâtiment de taille assez énorme est construit.

Les plans du bâtiment sont dus à l’architecte communal de Barr, Heinrich, qui à la demande des autorités locales s’est inspiré des églises de Hindisheim et de Griesheim-près-Molsheim. Il a été béni la veille[Quoi ?] et consacré à saint Gall[précision nécessaire], un moine irlandais né en 550 et mort en 645. L’édifice est majestueux, « un vrai bijou de style[4] ». À Steinach en l’an 612, les maçons ont du mal élever les murs du sanctuaire, une autre poutre étant trop courte. Après une prière et un repas communautaire au cours duquel le saint homme bénit le pain… la poutre a pu être placée et le mur monté. C’est encore saint Gall qui a sorti l’épine de la patte d’un ours et apprivoisé la bête sauvage. Saint Gall a sans doute également retiré l’épine du pied du conseil municipal qui, au long du XIXe siècle polémiqua au sujet de la nouvelle construction. Fallait-il agrandir l’ancienne église ou en édifier une nouvelle ? Beaucoup de villages du canton étaient confrontés à ce début. Breitenbach finit par trancher pour une nouvelle construction.[Quoi ?]

Le sanctuaire étonne par ses dimensions, 55 mètres de long sur 22 mètres de large au total. Il se divise en trois volumes.

Statue de saint Urbain

Chapelle de la Vierge douloureuse

La chapelle de la Vierge douloureuse est surmontée d’un petit clocheton construit en 1872. Dans le chœur de part et d’autre de l’autel se trouvent deux tableaux du peintre Ch. Frantz, originaire de Breitenbach. À proximité se situe une monumentale grotte de Lourdes érigée en 1913.

Pierres-bornes

Les limites territoriales avec les communes voisines sont jalonnées par de nombreuses bornes datées de 1607 à 1843. Au nord, vers le Hohwald, les bornes millésimées de 1775 à 1843 portent toutes les lettres B.B. (Breitenbach) et sur une partie d’entre elles, est gravé le W de Waldgenossen (les anciens usagers de la forêt seigneuriale). À l’ouest, en limite avec Steige et Maisonsgoutte, on découvre d’autres bornes du XVIIIe siècle, et surtout deux très anciennes bornes de 1607 et 1661 marquées du T (Tau) emblème de Maisonsgoutte et trois bornes de 1767 avec les armoiries de Honcourt HH dont la crosse a été martelée. Au sud avec Saint-Martin, on relève une borne circulaire unique dans la vallée.

Illustrations

Personnalités liées à la commune

Bibliographie

  • Le Val de Villé, un pays des hommes, une histoire, Société d'Histoire du Val de Villé et la Communauté de Communes du canton de Villé", 1995

Voir aussi

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Articles connexes

Lien externe

Notes et références

  1. La collatrice est l’abbesse d’Andlau qui possède Honcourt depuis 1599.
  2. [PDF] Liste des maires au 1er avril 2008 sur le site de la préfecture du Bas-Rhin.
  3. Breitenbach sur le site de l’Insee.
  4. Le Nouvel Alsacien, 19 décembre 1892.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Breitenbach (Bas-Rhin) de Wikipédia en français (auteurs)

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