- Sambucus nigra
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Sureau noir Sambucus nigra Classification de Cronquist Règne Plantae Sous-règne Tracheobionta Division Magnoliophyta Classe Magnoliopsida Sous-classe Asteridae Ordre Dipsacales Famille Caprifoliaceae Genre Sambucus Nom binominal Sambucus nigra
L., 1753Classification APG III Fleurs
Ordre Dipsacales Famille Adoxaceae D'autres documents multimédia
sont disponibles sur CommonsLe Grand Sureau ou Sureau noir (Sambucus nigra) est un arbuste caducifolié à croissance rapide. Il est présent en Europe, en Asie de l'Ouest et en Afrique du Nord, mis à part les régions montagneuses.
L'espèce est aussi appelé « arbre de Judas » car c’est à la branche d’un sureau noir que se serait pendu Judas Iscariote[réf. nécessaire] (d'autres sources parlent d'« arbre de Judée » qui est une espèce différente). Il tire son nom du grec sambûke (flûte).
Sommaire
Description
Cet arbuste, à branches souvent courbées, peut mesurer de 1 à 10 mètres[1]. Son écorce est vert-grise fissurée.
Ses feuilles caduques, opposées et imparipennées sont composées de 5 à 7 folioles, régulièrement dentelées, un peu plus velues sur les nervures. Les feuilles, parmi les premières à sortir au printemps, sont recherchées par de nombreux insectes, notamment les papillons nocturnes (Sphinx du troène,Eupithécie à trois points, Phalène du Sureau) dont les chenilles se nourrissent parfois exclusivement. Sa foliaison printanière est à l'origine de dictons du 6 mars : « À la Sainte-Colette, on voit à vue d'œil au sureau pousser la feuille » ou « À la Sainte Colette, le sureau s’effeuillette »[2].
Les fleurs hermaphrodites apparaissant en début d'été, sont parfumées, tandis que les feuilles ont une odeur déplaisante lorsqu'on les froisse. Les fleurs, hermaphrodites, comportent 5 étamines et 5 pétales de couleur blanc crème. Elles sont disposées en corymbes plans, de 100 à 240 mm de diamètre et apparaissent après les feuilles[1].
Les fruits sont de petites baies noires violacées de 6-8 mm disposés en grappes, composées de trois graines et à chair molle.
Le sureau noir se multiplie facilement par semis (si les graines subissent une stratification) et par bouturage (à l'automne en utilisant une tige de 20 cm de l'année ayant commencé à se transformer en bois et comprenant une partie de la branche de l'année précédente).
Risque de confusion
Sureau hièble et sureau noir sont deux plantes des campagnes européennes qui se ressemblent fortement. Le sureau hièble se différencie du sureau noir par le fait que :
- la floraison de l'hièble est plus tardive, de juillet à août, alors que le sureau noir fleurit en mai juin.
- le sureau hièble tourne ses fruits vers le haut alors que le sureau noir les tourne vers le sol.
- le sureau hièble ne dépasse pas 1,80 m de hauteur.
Distribution
Arbuste répandu des bois clairs, haies, terrains vagues, dunes littorales, abord des habitations. Souvent planté[1],[3].
Historique
Le nom latin Sambucus fait allusion aux flûtes (sambuca) que les pâtres grecs taillaient dans le bois tendre du sureau dont les rameaux sont creux. Un médecin grec du IIe siècle de notre ère, Galien, recommandait le sureau contre les catarrhes et les excès de mucus. Quelques siècles plus tôt, Pline l'Ancien lui attribuait déjà ces propriétés.
Le sureau noir a été une plante médicinale populaire dès l'Antiquité. Il est intégré à la pharmacopée de la médecine ayurvédique (Inde) et faisait aussi partie de l'arsenal thérapeutique des Amérindiens d'Amérique du Nord qui attribuaient les mêmes propriétés au sureau blanc (Sambucus canadensis) dont la composition est semblable à celle de son cousin européen.
Dans la tradition celtique, le sureau est l’arbre des morts. En effet, les druides confectionnaient avec son bois les flûtes leur servant à converser avec les âmes des disparus.
Usages médicinaux
Les feuilles fraîches sont très riches en acide cyanhydrique, elles peuvent être utilisées en cataplasme.
Les fleurs contiennent des anthocyanes, des flavonoïdes, du mucilage, des tanins et une petite quantité d'huile essentielle très aromatique. Les fruits contiennent les mêmes flavonoïdes, des vitamines A, B et C[4].
En 1986, la Commission E, un organisme gouvernemental allemand, approuvait l'usage médicinal des fleurs de sureau pour le traitement du rhume. En 1999, l'organisation mondiale de la santé a reconnu les usages traditionnels des fleurs de sureau comme diaphorétique (qui provoque la sudation) et expectorant[5].
Publiés en 1995, les résultats d'un essai clinique à double insu avec placebo mené dans un kibboutz israélien au cours d'une épidémie de grippe ont démontré qu'un extrait de baies de sureau (Sambucol®) était nettement supérieur au placebo pour le soulagement des symptômes de la grippe. Au bout de deux jours, 93,3 % des sujets traités au sureau voyaient déjà un soulagement significatif de leurs symptômes, tandis qu'il a fallu attendre six jours pour que 91,7 % des personnes du groupe placebo montrent une amélioration similaire[5].
Grossesse. Les résultats d'une étude de pharmacovigilance datant de 2002 et ayant porté sur 762 femmes enceintes qui avaient pris durant leur grossesse une préparation renfermant, entre autres plantes, des fleurs de sureau (Sinupret®) n'ont pas révélé d'effet tératogène ou embryotoxique[5].
Autres usages
Les fleurs se cuisent en beignets.
Les boutons conservés dans le vinaigre peuvent accommoder des salades.
Les baies parfument les gâteaux aux pommes et sont consommés en jus, en gelée et en confiture.
On en fait aussi un excellent vin[6].
Le sirop de sureau fait à base de fleurs macérées et de sucre est une boisson populaire notamment dans les pays scandinaves. Des sirops de ce type sont même commercialisés en Grande-Bretagne. Attention toutefois d'enlever les pédoncules des fleurs avant de les utiliser, car ils sont toxiques[6] Le rob (concentré du jus des baies de sureau) est reconnu pour ses propriétés diaphorétiques, idéal donc pour soigner grippe, bronchite et autres toux rebelles.
Les fruits sont utilisées comme colorant naturel, notamment pour les boissons et aliments.
Au jardin, les feuilles de sureau accélèrent la décomposition du compost. le purin de feuilles de sureau noir est également utile en jardinage biologique pour combattre mildiou et pucerons. Ce purin aurait également le pouvoir de repousser les rongeurs (souris, mulots et campagnols). Pour ce faire, il suffit de laisser macérer 1 kg de feuilles pendant quelques jours, dans 10 L d’eau, et de le pulvériser dans son jardin.
Toxicité
Ses baies cuites sont comestibles, mais toutes les autres parties de la plantes contiennent de l'oxalate de calcium et sont donc toxiques. Le fruit non mature contient également un alcaloïde toxique. Les baies crues consommées en forte quantité peuvent provoquer nausée et vomissements chez l'homme[7]. On doit interdire aux enfants de manger les baies. La cuisson détruit la toxine.
Le sureau noir contient de la sambunigrine et de la vicianine, deux glycosides cyanogénétiques. L'acide cyanhydrique est libéré par des enzymes végétales dans l'organisme des animaux, après l'ingestion[8].
Parasites
Le champignon appelé « Oreille de Judas » est souvent trouvé sur le sureau noir.
Le puceron noir du sureau, Aphis sambuci, spécifique du sureau, n'ira pas sur d'autres arbres. Il effectue tout son cycle sur le sureau, hivernant sur les racines, sous forme d’oeuf d’hiver. Au printemps, les adultes forment des manchons noirs sur les jeunes pousses. Ils sont souvent accompagnés de fourmis qui viennent profiter de leur miellat, leur assurant une protection en retour. Les adultes accumulent la sambunigrine contenue dans les stades jeunes des tiges, des feuilles et des fleurs, et qui les protègent naturellement de certains prédateurs comme la coccinelle à sept points – mais pas de tous : ainsi la coccinelle à deux points, Coccinella bipunctata, est indifférente à cette toxine[9].
Le bétail et les lapins délaissent l'arbre mais le blaireau européen semble l'apprécier. Le sureau noir est également un régal pour plus de 60 espèces d'oiseaux.
Notes et références
- Nouvelle flore de la Belgique, du G.-D. de Luxembourg, du Nord de la France et des régions voisines, Édition du Patrimoine du Jardin botanique national de Belgique, Deuxième édition, 1978
- Gabrielle Cosson, Almanach des dictons météorologiques, Éditions Larousse, Paris, 2003.
- Arbres, Poches Nature, Bob Press, 2004.
- Plantes médicinales, Gründ, non daté.
- PasseportSanté.net
- Plantes comestibles, Nature Poche, Gründ, 1991.
- Cooper and Johnson 1984
- Tewe and Iyayi 1989
- Insectes du sureau
Voir aussi
Articles connexes
À ne pas confondre avec :
- Sureau hièble ou Yèble (Sambucus ebulus L.)
- Sureau à grappes (Sambucus racemosa L.)
Liens externes
Catégories :- Flore (nom scientifique)
- Caprifoliaceae (Cronquist)
- Adoxaceae
- Plante fruitière
- Plante nitrophile
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