- Mucus
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Les mucus sont différentes sécrétions visqueuses et translucides, produites par divers organismes, et chez ceux-ci par diverses organes ou muqueuses.
Sommaire
Types de mucus
Divers végétaux et notamment certaines algues produisent des mucilages externes et internes. Dans le monde animal, les escargots, limaces et d'autres espèces (poissons, certains invertébrés) produisent des mucus externes ayant des fonctions de protection et parfois de facilité de déplacement, voire de communication (Ex : traces de mucus laissées par les limaces). L'homme produit également des mucus dans les poumons et le système digestif.
Fonctions
Certains mucus (produits par des amphibiens dont certains crapauds, grenouilles et salamandres) peuvent contenir de puissantes toxines protégeant l'animal contre ses prédateurs et certaines infections (fongiques, bactériennes et virales). Le mucus facilite le déplacement des poissons dans l'eau. Il limite la déshydratation et le réchauffement des algues exposées à l'air à marée basse. Certains vers marins des sédiments (néréis) se débarrassent d'une partie des toxiques (métaux lourds) qu'ils ont absorbés dans des boulettes de mucus[1].
Chez l'homme, le mucus produit dans les poumons contribue à protéger le système respiratoire en captant et exportant nombre des particules étrangères qui entrent dans le nez ou la bouche à chaque inspiration. Le mucus, liquide clair et visqueux, composé de glycoprotéines, de lactoferrine et d'autres composés antimicrobiens[2] comme des hypothiocyanites et de protéoglycanes, est formé par les cellules muqueuses ou mucipares (encore appelées, en histologie, cellules « caliciformes à mucus ») dispersées au sein des épithéliums. Il prévient la dessiccation (assèchement) des tissus. Du mucus facilite le transit des aliments dans l'œsophage, et empêche les sucs gastriques de dissoudre les parois de l'estomac.
Le mucus chez l'humain
La manifestation la plus évidente du mucus est le mucus nasal, très liquide lors des rhumes, qui sort du nez lorsque l'on se mouche ou que l'on éternue. La muqueuse nasale de 100 cm2 secrète en moyenne 1 à 2 litres de mucus nasal par jour alors que l'homme respire quotidiennement 10 000 litres d'air. Ce mucus entraîne avec lui poussière et microbes vers la gorge grâce aux cils vibratiles. Avalés, ce mucus et ces détritus sont détruits dans l'estomac[3]. Lors d'un rhume, la couleur verte du mucus losqu'on se mouche provient du cytochrome (qui contient une forme chimique du fer de couleur verte) des oxydases des granulocytes neutrophiles luttant contre le rhume[4].
On peut le retrouver, lorsqu'il est avalé avec du mucus pulmonaire également avalé, s'ils n'ont pas été expectorés sous forme de crachat. En langage vulgaire, on parle de morve (à ne pas confondre avec la maladie) ou de nase, lorsqu'il est liquide, et de crottes de nez (croûtes de nez dans le langage médical) lorsque le mucus nasal sèche en accumulant de la poussière. La rhinotillexomanie désigne la manie de se curer le nez pour ramener les croûtes de nez (la convenance sociale le réprouve mais c'est une manière de s'auto-immuniser, l'Institut Pasteur récoltait jusque dans les années 1980 des prélèvements bactériologiques de croûtes de nez d'enfants malades pour réaliser des autovaccins), la rhinotillexophagie le fait de manger ses croûtes ; la rhinorrhée désigne l'écoulement hydrique des parois nasales.
Les excréments sont également normalement couverts d'une fine couche de mucus lubrifiant produit par l'intestin. Dans certaines circonstances pathologiques, en particulier lors de l'amibiase intestinale, les selles deviennent franchement muqueuses et sont désignées sous le terme de crachat rectal.
Couleur et consistance du mucus
Elles peuvent parfois laisser présumer certaines pathologies :
- Transparent et liquide : inflammation sans infection (allergie, asthme), reflux gastrique ou infections (sinusite, rhume, grippe) ; le mucus contient des résidus d'acide sialique auxquels peuvent se fixer des virus grippaux. Un mucus très liquide est facilement nébulisé en fines gouttelettes lors de l'éternuement ; il devient alors un vecteur de contagion direct ou via des fomites.
- Jaune : infection.
- Vert : infection plus purulente.
- Bleu : infection au bacille pyocyanique.
- Rougeâtre : évoque une hémorragie (présence de sang).
Références
- Thèse de François Septier, Écotoxicologie, Université de Lille I.
- http://ajrcmb.atsjournals.org/cgi/reprint/20/5/872 Travis SM, Conway BA, Zabner J, Smith JJ, Anderson NN, Singh PK, Greenberg EP, Welsh MJ. Activity of abundant antimicrobials of the human airway. Am J Respir Cell Mol Biol. 1999 May;20(5):872-9.
- : Les p'tits bateaux émission sur France Inter le 14 novembre 2010
- « Pourquoi mouche-t-on vert quand on est enrhumé ? », Magazine Ça m'intéresse n° 356, octobre 2010, p. 60
Voir aussi
Catégories :- Système exocrine
- Symptôme
- Terme médical
- Fluide corporel
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