- Riz en Camargue
-
La culture du riz a été entreprise en Camargue à partir du XIVe siècle. Aujourd’hui, le produit emblématique en est le riz rouge de Camargue, résultant d’une mutation naturelle.
Sommaire
Historique
Du XIVe au XVIe siècle la riziculture ne cesse d’augmenter en Provence et surtout en Camargue. C’est à Henri IV que l’on doit la culture de riz en Camargue dès la fin du XVIe siècle, où il ordonna sa production, ainsi que celle de la canne à sucre et de la garance.
À la fin du XIXe siècle, la riziculture est devenue une culture très concluante, surtout en Camargue où le climat et la terre sont très favorables. Le climat est particulier car les écarts de température ne sont pas très importants. Dans les années 1840, les rizières vont être très utiles pour absorber l’eau des grandes crues du Rhône qui est à proximité. Grâce à cela, les terres vont être utilisées pour la culture des vignes.
Mais il faut attendre l’endiguement du Rhône, qui a permis l’apport d’eau douce à la fin du XIXe siècle, puis le plan Marshall, qui a financé d’importantes infrastructures hydrauliques, pour voir apparaître une riziculture intensive. L’eau est pompée dans le Rhône puis envoyée dans de grands canaux, vers quelques propriétés qui partagent les frais d’entretien. Elle est ensuite distribuée par d’innombrables petits canaux - les « porteaux » - aux rizières. Sans ce vaste réseau d’eau dédié à la riziculture, qui profite aussi aux étangs et aux marais, la Camargue ne serait pas ce qu’elle est, mais une sorte de désert salé, sans toute sa faune et flore typiques, car maintenir des parcelles inondées plusieurs mois par an permet d’éviter les remontées de sel.
Dans les années 1940, le riz est devenu la nourriture principale, car pendant la Deuxième Guerre mondiale, avec la coupure des trafics maritimes, il fut utilisé comme ration.
De 1939 à 1952, l’État français fait venir 20 000 travailleurs indochinois dans les usines d’armement. Après la guerre, ils travaillent dans des exploitations agricoles. Les derniers retournent dans leur pays en 1952[1].
Le riz de Camargue bénéficie d'une Indication Géographique Protégée (IGP) depuis 2000[2].
Riz rouge
Le riz rouge de Camargue est un riz complet dont le péricarde est teinté par mutation naturelle d'un rouge foncé[3]. Cultivé de façon biologique, sa récolte se fait à pleine maturité pour que son goût subtil et sa texture particulière soient totalement préservés. Il est de plus séché naturellement sous les effets conjugués du soleil et du mistral[4].
Production
En 2008, le riz était cultivé en Camargue sur 16 640 hectares avec une production de 98 176 tonnes de riz paddy (à l'état brut, non décortiqué)[5]. À titre de comparaison, en Europe 408 498 hectares sont cultivés pour une production de 2 583 133 tonnes de riz paddy, et une production mondiale de 661 millions de tonnes, toujours en 2008.
Notes et références
- Pierre Daum, Immigrés de force. Les travailleurs indochinois en France (1939-1952), Actes Sud, Arles, 2009.
- Site du syndicat des riziculteurs - Qualité du riz de Camargue
- Le riz en Camargue
- Riz long rouge de Camargue
- Site du syndicat des riziculteurs - Chiffres clés en Camargue
Bibliographie
- Jacques Marseille (sous la direction de), Dictionnaire de la Provence et de la Côte d'Azur, Éd. Larousse, Paris, 2002. (ISBN 2035751055)
Voir aussi
Articles connexes
- Portail de l’agriculture et l’agronomie
- Portail des plantes utiles
- Portail de l’alimentation et de la gastronomie
- Portail du Gard
- Portail des Bouches-du-Rhône
- Portail d’Arles
Wikimedia Foundation. 2010.