Louis-Marcel de Coëtlogon

Louis-Marcel de Coëtlogon
Louis-Marcel de Coëtlogon
Biographie
Naissance vers 1648
à Rennes
Décès 18 avril 1707
à Tournai
Évêque de l'Église catholique
Évêque de Saint-Brieuc
Du 6 septembre 1680 au 11 avril 1705
link= Hardouin Fortin de la Hoguette Hardouin Fortin de la Hoguette
Louis de Frétat de Boissieux Louis de Frétat de Boissieux  link=Louis de Frétat de Boissieux
Évêque de Tournai
Du 11 avril 1705 au 18 avril 1707
link= François de Caillebot de La Salle François de Caillebot de La Salle
René François de Beauvau Du Rivau René François de Beauvau Du Rivau  link=René François de Beauvau Du Rivau
Autres fonctions
Fonction religieuse
Vicaire général de Quimper
Abbé de Bégard
Prieur commendataire de Saint-Martin de Josselin
Fonction laïque
Député des États de Bretagne

Blason
(en) Notice sur catholic-hierarchy.org

Louis-Marcel de Coëtlogon né vers 1648[1] à Rennes et mort le 18 avril 1707 à Tournai, est un homme d'église français des XVIIe et XVIIIe siècles. Il est évêque de Saint-Brieuc du 6 septembre 1680 au 11 avril 1705, et évêque de Tournai de 1705 à sa mort.

Sommaire

Biographie

Origines et famille

Louis-Marcel de Coëtlogon descend de la maison de Coëtlogon, une très ancienne famille de la noblesse bretonne, de l'évêché de Saint-Brieuc, dont l'origine remonte au XIe siècle.

Son père, René de Coëtlogon, marquis de Coëtlogon et vicomte de Mejusseaume (1624 - 1683), est conseiller d’État, lieutenant-général du roi Louis XIV dans la Haute-Bretagne, et gouverneur de Rennes en 1657. Sa mère Philippe de Coëtlogon[2], est la cousine de son époux et héritière du marquisat.

L'homme d’Église

L'abbé de Coëtlogon, après des études à Paris - il est docteur en théologie à la Sorbonne -, est nommé vicaire général de Quimper, puis abbé de Bégard et prieur commendataire de Saint-Martin de Josselin.

Le 14 août 1680, il est nommé évêque de Saint-Brieuc, immédiatement après le transfert de son prédécesseur à l'évêché de Poitiers, mais une maladie grave qui met ses jours en danger, empêche son sacre d'avoir lieu avant le 14 décembre de l'année suivante[3]. C'est dans la chapelle de la maison professe des Jésuites, de la rue Saint-Antoine, à Paris, qu'a lieu cette cérémonie, dont l'éclat est rehaussé par la présence de tous les grands seigneurs et toutes les dames de la Cour, attirés au sacre de ce prélat par le lien de parenté qui l'unissait au marquis de Cavoye[4].

Son premier soin, en arrivant dans son évêché, est de mettre un terme aux nombreux procès qui y existaient depuis longtemps.

« Sa piété éclairée, son aménité qui n'excluait cependant pas une grande fermeté, lorsque les circonstances l'exigeaient , lui concilièrent promptement l'affection et l'estime des habitants de son diocèse. On lui doit l'établissement d'une classe de philosophie, dans le collège de sa ville épiscopale et la fondation de retraites ecclésiastiques dans le séminaire[5]. »

Des registres terriers tenus avec soin sous son épiscopat, et d'après ses instructions, prouvent qu'il ne s'occupa pas moins activement du temporel que du spirituel de son Évêché[6].

Sollicité à diverses reprises de modifier les règlements concernant son clergé, il s'y refuse constamment, disant qu'il ne pouvait rien faire de mieux que ce qu'avaient établi ses prédécesseurs, Denis de La Barde et André II Le Porc de la Porte.

Lorsque, après la révocation de l'édit de Nantes, le roi Louis XIV entreprend de convertir par les armes les Calvinistes présents en Bretagne, l'évêque de Saint-Brieuc renvoie les troupes commandées par le marquis de la Coste, et accompagné seulement de ce lieutenant-général et de quelques gardes, il entreprend dans son diocèse une visite, « à la suite de laquelle sa parole éloquente et persuasive, ainsi que la douceur de son caractère, ramenèrent à la foi catholique les disciples égarés de Luther et de Calvin[7]. »

La renommée de ce prélat était telle, que lorsque le roi voulut faire choix d'un précepteur pour l'éducation des princes, son nom est placé sur la liste des évêques jugés dignes de cet emploi. Il est cependant écarté par le stratagème d'un courtisan qui désirait voir conférer cette haute mission à l'abbé de Fénélon qui l'obtint en effet[8], et qui du reste méritait à tous égards d'être appelé à ce poste éminent.

L'Evêque de Coëtlogon présida les États de Bretagne assemblés à Dinan le 1er octobre 1687[9], et lorsque, chassé d'Angleterre par Georges de Hanovre, Jacques II vient demander à la France, en 1689, une hospitalité momentanée, il passe par Saint-Brieuc où il séjourne quelques jours. Ce monarque reçut de M. de Coëtlogon un tel accueil, qu'il en garde un long souvenir, et que Louis XIV lui en exprime sa reconnaissance lorsque, pour la seconde fois, il est envoyé par les Etats de Bretagne, pour lui porter les cahiers de doléances[10].

Louis-Marcel de Coëtlogon assiste à l'assemblée extraordinaire des Évêques de la Province de Tours, qui, le 20 juillet 1699, condamne de l'ouvrage de l'abbé de Fénélon intitulé : Livre des maximes des Saints sur la vie intérieure[11].

L'Evêché de Tournai alors en territoire français, étant devenu vacant, l'évêque de Saint-Brieuc y est transféré le 11 avril 1705[12], mais il n'en occupe le siège que deux ans seulement, et y meurt le 18 avril 1707, à l'âge de 59 ans environ.

Son corps est inhumé dans la Cathédrale Notre-Dame de Tournai, et un oraison funèbre est prononcée par le Père Robert Philippe, de la Compagnie de Jésus[13].

L'épitaphe placée sur son tombeau est le suivant :

D. O. M. Hic jacet illustrissimus ac reverendissimus. D. Ludovicut Marcellus de Coëtlogon, Dei ac sanctæ sedes Apostolicæ gratia Episcopus Sanbriocensis per viginti annos et amplius; deindè per duos annos Episcoput Tornacensis. — Obiit 18 Aprilis anno 1707. — Ætatis suæ 59. — Requiescat in pace[14]

Notes et références

  1. On sait qu'il a 59 ans au moment de sa mort.
  2. ou Philippette de Coëtlogon
  3. Après son sacre, l'évêque de Saint-Brieuc demeure quelque temps à la Cour, car plusieurs historiens racontent qu'il ne fait son entrée solennelle dans son évêché que le 18 mars 1683.
  4. Louis Oger de Cavoye, grand maréchal-des-logis du roi Louis XIV, avait épousé Louise-Philippe de Coëtlogon, sœur de Louis-Marcel de Coëtlogon.
  5. Charles Guimart, p. 133
  6. Un de ces registres manuscrits (in-folio) existe encore à la Bibliothèque de la ville de Saint-Brieuc.
  7. Charles Guimart, p. 134
  8. Madame de Cavoye, sœur de l'évêque de Coëtlogon, bégayait; ce courtisan fait croire au roi que son frère était atteint de la même infirmité. Ce stratagème réussit quelque temps, et n'est découvert que lors d'une visite que ce prélat fait à Louis XIV pour lui apporter les cahiers des États de Bretagne, et dans laquelle il a l'occasion de lui adresser une harangue. Grand est alors l'étonnement du roi qui, se tournant vers les courtisans, dit à plusieurs reprises: Mais il ne bégaye pas.
  9. Dom Morice, Actes de Bretagne, t. III, préf. page X.
  10. Jacques II reste trois jours à Saint-Brieuc, et y passe en revue, en présence du maréchal d'Estrées, les réfugiés qui l'accompagnent. Lorsque, après plusieurs tentatives infructueuses pour reconquérir le trône qu'il avait perdu, ce monarque doit renoncer à l'espoir de régner jamais sur l'Angleterre, une assez grande quantité des soldats qui lui sont restés fidèles, viennent s'établir sur les côtes de la Bretagne, et notamment à Lanvollon , Etables et Saint-Brieuc.
  11. On sait avec quelle soumission l'Archevêque de Cambrai accepte la décision du pape Innocent XII à l'égard de cet ouvrage, et comment, dans un Mandement qu'il publie lui-même en chaire, il adhère au bref apostolique qui condamnait son livre.
  12. Louis XIV l'avait d'abord désigné pour occuper le siège archiépiscopal d'Auch, mais Tournai étant venu à vaquer simultanément, M. de Coëtlogon est envoyé à ce poste qui était considéré comme très important.
  13. Le texte de l'oraison a été publié : P. Robert Philippe, Oraison funébre de Messire Louis Marcel de Coetlogon: evêsque de Tournay, conseiller du roy en tous ses conseils & c, prononcée à Tournay dans l'Eglise du college de la Compagnie de Jesus, le 21 de Juin 1707, Chez Jacques Vincent, 1707 - 36 pages
  14. Charles Guimart, p. 135

Sources et bibliographie

Voir aussi

Lien interne

Lien externe


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