Hubert Waelrant

Hubert Waelrant
Hubertus Waelrant Hubert Waelrant
Waelrand
Table des matières du recueil intitulé Symphonia angelica, publié en 1585 par Phalèse et Bellère à Anvers, contenant 55 madrigaux italiens d’entre autres Gastoldi, De Macque, Marenzio, De Monte, Vecchi, Verdonck et Waelrant.  C’est ce dernier qui avait rassemblé toutes ces pièces musicales.
Table des matières du recueil intitulé Symphonia angelica, publié en 1585 par Phalèse et Bellère à Anvers, contenant 55 madrigaux italiens d’entre autres Gastoldi, De Macque, Marenzio, De Monte, Vecchi, Verdonck et Waelrant. C’est ce dernier qui avait rassemblé toutes ces pièces musicales.

Naissance vers 1517
Flag - Low Countries - XVth Century.png  Pays-Bas des Habsbourg
Décès 19 novembre 1595
Flag - Low Countries - XVth Century.png  Pays-Bas espagnols
Activité principale compositeur
professeur
éditeur de musique de la Renaissance
Style Musique de la Renaissance
Lieux d'activité Pays-Bas espagnols
République calviniste d’Anvers
Éditeurs Jean Bellère
Jan de Laet
Pierre Phalèse
Hubert Waelrant
Élèves F. Sweerts

Hubert Waelrant, aussi Waelrand, prénom parfois orthographié Hubertus (né vers 1517 et mort le 19 novembre 1595) est un compositeur, professeur et éditeur de musique de la Renaissance de l’école des polyphonistes des anciens Pays-Bas (école dite franco-flamande), un contemporain de Palestrina et, parmi les grands polyphonistes néerlandais, l’un des rares dont la carrière ne s'est pas déroulée, et de toute vraisemblance même pas partiellement, hors des anciens Pays-Bas. Ses chromatismes et dissonances sont considérés comme novateurs.

Sommaire

Biographie

On ignore presque tout de ses origines. Il se peut qu’il ait appartenu à une famille anversoise de musiciens et d'avocats. Il passa sans doute la plus grande partie de sa vie à Anvers. Au moins trois de ses nombreux enfants - dix engendrés par une de ses trois ou quatre femmes – devinrent également des musiciens. Bien qu'il n’y ait pas de preuve archivistique conclusive, il n'est pas exclu que, dans sa jeunesse, il ait reçu son instruction en Italie ; un pays qui fut au XVIe siècle une destination commune des chanteurs et compositeurs de talent des anciens Pays-Bas. Pourtant, on sait que Waelrant maintint des contacts avec un riche mécène. En outre, ses madrigaux subirent l'influence de certains des compositeurs les plus innovateurs de l’Italie, qui étaient d’ailleurs souvent de descendance néerlandaise.

Le premier document attestant qu'il travailla à Anvers est conservé aux archives de la cathédrale, où Waelrant est répertorié comme chanteur en l’année 1544, ainsi que la prochaine. Vers la moitié des années 1550, il était également employé comme enseignant. Son élève F. Sweerts affirme dans son Athenæ belgicæ de 1628 que Waelrant fut novateur dans la mesure où il mit au point une méthode de solmisation. Selon Reese, il fonda une école de musique à Anvers.

C’est au début des années 1550 qu’il entama une carrière d’imprimeur, ayant Jan de Laet comme partenaire d’affaires, lui-même étant responsable des aspects financiers et commerciaux de l'entreprise. De 1553 à 1556, il travailla comme professeur de musique.

La question s’il avait une croyance stricte catholique romaine, reste un sujet de polémique. Sa musique suggère des sympathies protestantes. Il est possible qu’il ait été anabaptiste, même si les documents conservés à portée juridique semblent plutôt indiquer qu’il fut catholique. De toute vraisemblance, en cette période de tensions religieuses (l'une des raisons pour lesquelles de nombreux compositeurs du pays se rendirent en Italie et ailleurs), Waelrant ne se serait, de préférence, pas exprimé ouvertement sur ses vraies croyances philosophiques. Durant la vie de Waelrant, la ville d’Anvers fut assujettie plusieurs fois à des changements de régime : l’une fois dans les mains des gueux calvinistes, l’autre dans celles des Habsbourgs catholiques. La persécution fit des victimes dans les deux camps.

De ses mises en musiques sans prétention du psautier (de langue française, puisque celle-ci est, à Anvers et ailleurs, celle de la classe opprimante de l'Ancien Régime), certaines indiquent qu’il eut des sympathies protestantes. Ses livres de psaumes auraient été saisies par les autorités ecclésiastiques.

Il fit publier ses chants sacrés (Sacrarum cantionum) en 1556 et son premier livre de madrigaux et de chansons françaises (Il primo libro di madrigali et canzoni francesi) en 1558.

Les données sur sa vie deviennent rares après 1558. Vraisemblablement, il demeura à Anvers où il fut compositeur, où il fournit des conseils sur l’accordage des cloches de la cathédrale et où il publia des œuvres musicales.

Ses Canzoni alla napolitana virent le jour en 1565.

Lui et certains autres compositeurs des Pays-Bas, comme Cornelis Verdonck et Andreas Pevernage, contribuèrent à une anthologie parue en 1584, et, l'année suivante, il publia un livre de madrigaux italiens (Symphonia Angelica). Ce dernier recueil, comprenant plusieurs madrigaux de Waelrant lui-même parmi d’autres, fut très bien reçu, d’autant plus que le madrigal en langue italienne était devenu, vers cette fin de siècle, une des formes musicales les plus répandues de l’Europe. De plus, il y eut des compositeurs qui écrivirent des madrigaux italiens dans des pays où l’italien ne comptait pas parmi les langues véhiculaires.

Vers la fin de sa vie, faute d'argent, il dut subir la misère. Il mourut en 1595 et fut enterré à la cathédrale Notre-Dame d'Anvers.

Œuvre

Son œuvre compte des motets, des mises en musiques de psaumes métriques, des chansons françaises, des madrigaux italiens, des chansons profanes napolitaines de caractère léger (telles que celles qui auraient été chantées à Naples) et des harmonisations pour instruments, tels que le luth.

Parmi ses œuvres, les motets sont les plus innovants. Ils sont caractéristiques de la pratique du milieu du XVIe siècle ; coincés entre, d’un côté, le style lisse, imitatif et pénétrant - de compositeurs tels que Nicolas Gombert - où toutes les voix sont égales et où le contraste dans la texture est minimal, de l’autre le style des compositeurs de plus tard dans le XVIe siècle, comme Orlando di Lasso. Bon nombre de motets relèvent de l’influence de Lassus par l’usage du chromatisme, de références croisées ou de contrastes de texture, toutefois toujours cherchant à obtenir l’intelligibilité du texte. Waelrant utilisa donc aussi le figuralisme, transcrivant musicalement, par divers effets, le sens des mots individuels, dans le but de renforcer l'expressivité de ses compositions. De temps en temps, son figuralisme est remarquable, comme dans la chanson Musiciens qui chantez où le mot taire est suivi d’un bref moment de repos dans toutes les voix.

Au niveau de l’harmonie, on aperçoit déjà les structures tonales de la musique baroque, qui commençait à éclore peu de temps après la mort du compositeur. À cet égard, ses motets sont comparables à ceux de Lassus.

Comme il écrivit notes de musique et syllabes avec beaucoup de soin (ce qui fut une pratique assez rare à cette époque), ses manuscrits contiennent toujours des indications utiles quant à l'exécution, offrant le chanteur ainsi un support considérable lorsqu’il passe à l’interprétation.

Il fit des arrangements de chansons profanes, légères ou sérieuses, en employant une gamme de subtilités contrepointiques plus propres à la musique profane des polyphonistes néerlandais qu’à celle des compositeurs italiens. Toutefois, la langue de ses compositions est l’italien pour les madrigaux et le français pour les chansons. La plupart de ses œuvres conservées ont été publiées à Anvers, bien qu’un recueil de 30 chansons napolitaines soit paru à Venise en 1565 (napolitain désignant, dans ce contexte, un genre et non la langue ou le dialecte de Naples).

Un cas singulier est celui du madrigal italien Vorria morire, repris en deux versions dans le recueil de Symphonia Angelica de 1585. L’une d’elle a également été reprise dans le recueil Pratum musicum de 1584 dans un arrangement pour voix et luth d’Emanuel Adriaenssen d’une chanson sur des paroles en langue néerlandaise (Als ick u vinde). Compte tenu du fait que les musiciens professionnels de la métropole qu’était devenu la ville d’Anvers, ont dû représenter une coterie, la chanson n’a probablement pas été publiée sans son consentement : elle a de toute façon été insérée dans le recueil sous son nom. Il n’est pas à exclure qu’elle soit le modèle d’une des deux mises en musique du madrigal italien et non vice versa. Que Waelrant mit en musique plusieurs chansons en langue néerlandaise est sûre et certaine. On sait que lui et d’autres compositeurs anversois, parmi lesquels Pevernage et Verdonck, ont mis en musique des œuvres (aujourd’hui disparues) sur des paroles en vers « brabançons » de Jan van der Noot.

Liens externes

Bibliographie

Discographie

  • Madrigaux, Symphonia Angelica, Ensemble vocal direction Konrad Junghänel, Accent 8864

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Hubert Waelrant de Wikipédia en français (auteurs)

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