- André Pevernage
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Andreas Pevernage André Pevernage
Andries PevernageNaissance 1542 ou 1543
Harlebecque
Pays-Bas des HabsbourgDécès 30 juillet 1591
Anvers ( ? )
Pays-Bas espagnolsActivité principale Compositeur polyphoniste
Style École franco-flamande
Renaissance tardiveAndré Pevernage, Andreas Pevernage ou Andries Pevernage, né à Harlebecque, près de la ville de Courtrai, en 1542 ou 1543, et mort à Anvers (?), le 30 juillet 1591, est un polyphoniste de l’école franco-flamande de la Renaissance tardive.
Il fut l’un des rares compositeurs des Pays-Bas à ne pas quitter leur pays natal dans cette période turbulente, dominée par les guerres de religion. Il était un compositeur doué de chansons, motets et madrigaux.
Biographie
Dans les éditions anversoises de l’époque, le nom de ce musicien apparaît sous différentes orthographes (comme Bevernage, Beveringen). Il fut sans doute choral à Courtrai, alors qu’il était encore très jeune. Il devint maître de chapelle à l’église Saint-Sauveur de Bruges au début de 1563, puis occupa un poste identique à l’église Notre-Dame de Courtrai à partir du 17 octobre de la même année. C’est en 1564 qu’il obtint, en tant que chapelain, une prébende à l’église Saint-Willibrord de Hulst, pour y devenir chapelain permanent en 1569. Il continua pourtant à vivre à Courtrai. À Hulst, il rejoignit la guilde de sainte Cécile, pour laquelle il écrivit plusieurs de ses œuvres musicales.
Les guerres de religion du XVIe siècle furent aussi dévastatrices aux Pays-Bas que dans les régions adjacentes. Courtrai fut également touchée par la guerre ; Pevernage fuit la ville avec sa famille en 1577 ou 1578 lorsque celle-ci est reprise par les gueux. Les gueux calvinistes se montrèrent plutôt hostiles à la musique polyphonique. De confession catholique, Pevernage disposait de peu d’issues dans un tel environnement. Sa famille déménagea à Anvers, où il demeura jusqu’à l’année suivante. En raison des troubles religieux de 1578, il quitta Anvers avec sa famille. La même année, Pevernage fut nommé maître de chapelle à Bruges, mais il perdit cet emploi lorsque les calvinistes reprirent la ville. Toutefois, en 1584, il put reprendre son ancien emploi de maître de chapelle à Courtrai.
Lorsque les Espagnols, après le siège d’Anvers (1584-1585), chassèrent les gueux de la ville, en août 1585, menant à un exode sans pareil vers le nord des Pays-Bas et, par conséquent, au début du Siècle d’or néerlandais, Pevernage fut nommé maître de chapelle à l’église Notre-Dame d’Anvers, le 29 octobre. L’une de ses tâches consista en la reconstruction de la bibliothèque de musique de la cathédrale, après que celle-ci eut été pillée et incendiée par les calvinistes. Pevernage occupa son poste jusqu’à sa mort en 1591 et fut enterré dans la cathédrale.
Musique
Des œuvres de Pevernage, la plupart ont été imprimées à Anvers chez Christophe Plantin. Parmi les écrivains dont Pevernage mit en musique les poèmes, figurent Clément Marot (dix chansons à 5 et 6 voix), Pierre de Ronsard (trois pièces à 5 et 8 voix, 1557-1572), Joachim Du Bellay (une chanson à 5 voix, 1590) et Philippe Desportes (treize pièces de 2 à 8 voix).
Pevernage fut un compositeur prolifique de musique vocale sacrée et profane, son œuvre connu ne comprend pas moins de 235 pièces, dont 115 concernant la musique sacrée et 120 la musique profane. On ne connaît pas de musique instrumentale de sa main.
L’œuvre conservée comprend, entre autres :
- six messes à cinq à sept voix, publiées après sa mort à Anvers en 1602 ;
- une collection de motets, publiée sous le titre Cantiones sacrae (1578) ; y compris des œuvres profanes dont plusieurs de circonstance, en l’honneur de la noblesse (comme Marguerite de Parme) ;
- un groupe de 14 antiennes mariales, publié à titre posthume.
Stylistiquement, ses œuvres représentent la pratique caractéristique du XVIe siècle tardif de l’utilisation en alternance de morceaux homophones et d’autres écrites dans un tissu polyphonique, utilisant des voix alternantes comme dans les cori spezzati ; l’influence de l’école vénitienne (représentée par Adrien Willaert et Giovanni Gabrieli) a ainsi été ressentie jusque dans les Pays-Bas.
Pevernage écrivit également des madrigaux italiens. Les madrigaux sur des paroles italiennes étaient très demandés au Nord de l’Europe : l’engouement pour le genre n’atteindra l’Angleterre que vers la fin des années 1580. Pevernage écrivit aussi des chansons françaises, publiées en quatre livres distincts. Les chansons se caractérisent par l’emploi de syncopes, mélismes et rythmes complexes.
Comme des compositeurs anversois tels que Hubert Waelrant et Cornelis Verdonck, il mit en musique des poèmes sur des vers « brabançons » de Jan van der Noot. De ces compositions, aucune n’a été conservée.
Sources, notes et / ou références
- (en) Kamiel Cooremans, Andreas Pevernage, The New Grove Dictionary of Music and Musicians, ed. Stanley Sadie. 20 vol., Londres, Macmillan Publishers Ltd., 1980, (ISBN 1-56159-174-2),
L’article dans la New Grove des années 1980 diffère considérablement de celui de l’édition en ligne.
- (en) Gustave Reese, Music in the Renaissance, New York, W.W. Norton & Co., 1954 (ISBN 978-0-393-09530-2) (LCCN 59012879).
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